Sonic the Hedgehog : 30 ans de course folle et toujours sur la piste !
Le monde du jeu vidéo a, au fil des décennies, vu naître des tonnes de personnages majeurs, dont certains sont même devenus un emblème pour leur société de naissance. Parmi eux, on en retiendra un dont la rapidité a marqué les joueurs : cool, et un peu provocateur, Sonic the Hedgehog fêtait ses trente ans ce mois de juin 2021 ! Journal du Japon vous propose ainsi un retour sur la mascotte de SEGA, sa création, ses aventures et plus encore. Accrochez-vous, ça va foncer !
La création d’un héros iconique
Dans les années 1980 et début 1990, la Master System avait pour mascotte Alex Kidd, petit garçon aux gros poings et aux combats de boss version Jankenpon (pierre-feuille-ciseau). Mais celui-ci commençait à perdre beaucoup de vitesse. Face au raz-de-marée Mario, il fallait un personnage fort et charismatique… un an et demi après sa mise en vente, la Mega Drive n’en avait toujours pas trouvé.
Un certain nombre de designs ont été créés en interne dans les locaux de SEGA pour l’occasion – on a vu passer un tatou (qui deviendra un personnage secondaire de la série, Mighty), un lapin (qui servira d’inspiration pour le futur Ristar) ou encore un chien. Et même… Theodore Roosevelt en pyjama, qui deviendra Robotnik ! Avec ces designs sous le bras, le character-designer Naoto OHSHIMA s’est rendu à New York City (et plus précisément à Central Park) pour demander leur avis aux passants. Ce fut le hérisson, nommé Mr.Hedgehog, qui retint le plus l’attention, suivi par le futur Robotnik. Ce héros piquant fut ainsi définitivement choisi par l’équipe japonaise une fois le retour du designer au pays du soleil levant.
Bien que ce soit un jeu japonais, Sonic prend un certain nombre d’inspirations américaines : les chaussures rouges et blanches du personnage, référence au Père Noël, proviennent aussi de celles de Michael JACKSON dans son clip Bad. Son attitude, plus présente à partir du second épisode, a été pensée d’après la politique de Bill CLINTON lors de sa campagne présidentielle de 1992 et son design global a pour vocation d’être le « cool » typiquement américain de l’époque. Cela dit, malgré cette envie d’en faire un protagoniste charismatique, Sonic a été pensé pour être facile à dessiner pour les enfants. On peut noter, pour aller encore plus loin dans cette voie, Mickey Mouse et Felix the Cat comme des inspirations avouées d’OHSHIMA pour certaines parties du corps.
Si bien plus tard dans sa carrière il côtoiera une jeune femme dans l’une de ses aventures, Sonic devait au départ faire partie d’une équipe et avoir une petite amie nommée Madonna (encore une référence à la culture américaine !), mais une employée de SEGA of America a décidé de mettre ces idées de coté en pensant que le public américain ne serait pas très favorable. Cela signa le début des conflits « SEGA JP vs US » en quelques sortes, car l’idée ne plaisait pas à Yuji NAKA (co-créateur de Sonic et producteur de la série pendant longtemps)… qui finira cependant par admettre lui-même que c’est peut-être mieux ainsi.
L’équipe derrière le personnage s’est assez logiquement renommée Sonic Team et ne comportait que quinze personnes à l’origine. Les USA n’ont d’ailleurs pas été les seuls à donner un coup de boost à sa création et à ce qui en fera cette icône. Le premier épisode, ainsi que sa suite, sont arrivés avec un certain Masato NAKAYAMA, membre du groupe Dreams come True pour la bande-son. SEGA a ainsi sponsorisé leur tournée Wonder 3, embarquant le hérisson peint sur le bus de la tournée et diffusant des images de lui pendant les concerts. Une promotion assez forte !
Si l’on donne à Sonic la date de naissance 23 juin 1991, c’est pourtant en porte-clés qu’il fait sa première apparition dans un jeu de course nommé Rad Mobile, sorti en octobre 1990 ! Il arrivera sur Mega Drive en tant que héros en juin, avec un logo sonore que l’on pensait taillé pour lui… le très culte « Seeegaaaaa » qui, contrairement à ce que l’on pense, est la marque de la firme dans les publicités et non l’inverse. Tout était fait pour le prouver : Sonic était là, et il était prêt à mener la conquête du monde du jeu vidéo !
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=9Ma2Q4jIi7s&t=37s
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/9Ma2Q4jIi7s?start=37&feature=oembed&wmode=opaque
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/9Ma2Q4jIi7s?start=37&wmode=opaque
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/9Ma2Q4jIi7s?start=37
Rad Mobile
First gen
Le tout premier épisode de la série, Sonic the Hedgehog est sorti le 23 juin 1991 aux Etats-Unis et en Europe, puis trois jours plus tard au Japon. On y contrôle Sonic, le hérisson bleu, aux prises avec le vil Dr. Robotnik (plus tard connu sous le nom d’Eggman), un savant fou qui veut transformer tous les animaux de la forêt en robots dans le but de construire son empire métallique, et contrôler les Emeraudes du Chaos pour asseoir sa domination grâce leur puissance… base scénaristique qui reviendra souvent par la suite.
Le jeu était composé de dix-neuf niveaux qui posent les bases de la licence : on avance de plus en plus vite, on saute de plus en plus loin selon la vitesse du personnage, on collecte des anneaux qui lui servent de bouclier (s’il se fait toucher en en possédant au moins un, il le perd mais survit, alors que s’il n’en a pas, on perd une vie directement). Le troisième niveau de chaque zone (réduites à deux dans les épisodes suivants) se conclut par un affrontement contre le vilain scientifique. Le jeu est réactif, nerveux, et malgré qu’il mise sur la vitesse, on peut très bien visiter les niveaux à son rythme pour explorer les différents passages qui parsèment le tracé.
La suite, tout simplement nommée Sonic the Hedgehog 2, est sortie le 20 novembre 1992 aux Etats-Unis, le lendemain au Japon et encore un jour plus tard en Europe. Ce deuxième opus mettait à nouveau en scène le hérisson, mais aussi son premier allié, Miles « Tails » Prower. L’apparition de ce dernier n’est pas juste un prétexte pour faire « nouveauté », car il était également jouable soit en personnage principal ou en deuxième joueur (immortel), et permettait de s’envoler grâce à ses deux queues et d’explorer encore plus les zones. Des niveaux où faire la course étaient également de la partie.
Il était plus beau, plus dynamique, plus rapide à tel point que la caméra cherchait parfois même le personnage ! L’aventure plus longue était également plus captivante en Europe grâce à un rythme bien mieux géré que pour son ainé : en effet, en Europe les jeux de l’époque étaient en mode PAL (50htz, soit dix-sept pourcents moins rapides que dans les autres pays en NTSC 60htz), ainsi dans le premier opus de la saga, le jeu était bien moins rapide en Europe qu’au Japon et aux USA. Ce que l’on croyait « super rapide » en France, en 1991 n’était en réalité qu’une blague comparée aux autres versions. Et c’est seulement en 1992 que les petits européens on pu découvrir la véritable vitesse de Sonic, les développeurs ayant réussi à contourner le problème de la version PAL pour le second épisode de la saga.
Il est à noter que ces deux jeux ont eu une version Master System un peu différente mais plus agréable pour les yeux et les oreilles. De plus, les niveaux contre les boss n’étaient pas forcément contre Robotnik. Par ailleurs, ces affrontements constituaient un stage à eux seuls et étaient relativement dangereux, puisqu’on devait les gagner sans un seul anneau en poche.
Le troisième volet, quant à lui, sortit de nouveau en premier aux USA et Europe (février 1994) puis au Japon le mois suivant, était une production des plus impressionnantes. Il introduisait le personnage de Knuckles, qui agissait un peu comme un antagoniste malgré lui. Avec ses graphismes et son animation encore plus fins et colorés, cette mouture était dotée d’une telle durée de vie qu’une pile de sauvegarde était incluse dans la cartouche. Et encore, « une telle durée de vie » n’est rien lorsque l’on sait qu’il a dû être coupé en deux pour être entier ! Sonic & Knuckles, deuxième partie du jeu mise en vente au mois d’octobre suivant, était une cartouche à clipser dans le jeu original pour en voir l’intégralité.
Cette production n’est pas notable que pour son aspect technique et graphique, mais également par sa bande-son… tout simplement composée, au moins en partie, par l’artiste Michael JACKSON ! Ne soyez pas surpris si vous l’ignoriez totalement, car ce dernier n’a pas été crédité officiellement pour diverses raisons (polémiques à son sujet, impossibilité pour le processeur de la console de reproduire correctement son travail…).
Revenons tout de même un an plus tôt pour aborder l’opus le plus étrange et pourtant loin d’être dénué de qualités : Sonic CD, sorti sur l’extension MegaCD de la console. Ce dernier, se passant entre les deux premiers épisodes, voyait apparaître Amy Rose (donc le premier vrai allié de Sonic, chronologiquement parlant). Beaucoup moins joué à cause de son support peu populaire, il était forgé dans un gamesystem particulièrement original : on pouvait voyager entre le passé, le présent et le futur pour déjouer les plans du vil Robotnik et en fonction de ce que le joueur faisait, arriver à une bonne ou mauvaise fin. Sonic n’avait pas encore son fameux Spindash, l’attaque où il se roule en boule et fonce à toute vitesse mais un mouvement plus proche d’une course encore plus rapide.
Si le jeu est sensiblement pareil entre les versions JP/Euro et USA, la bande-son est toute différente. Les séquences animées étaient signées Toei Company, mais pas le thème principal – si celui aux USA est entrainant et héroïque, l’autre bénéficie d’une synchronisation avec l’image exceptionnelle. L’OST japonaise est particulière, et peut-être un peu plus funky, l’autre est tout aussi étrange… voire cauchemardesque… ?
L’anime d’intro de la version JP, « You can do anything » (surnommée
« Toot-toot Sonic Warrior » par les fans).
Le passage à l’ère 3D
Comme de nombreux autres héros de jeu vidéo, Sonic a fini par passer à la troisième dimension. Mais cela ne s’est pas fait au travers d’un jeu de plate-forme comme l’on aurait pu s’y attendre. C’est en tant que personnage bonus qu’il fait ses premiers pas dans cette nouvelle dimension dans NiGHTS Into Christmas – Only this Winter (novembre 1996, Sega Saturn), dans lequel le joueur pouvait débloquer un mode bonus qui le mettait dans la peau du hérisson parcourant le premier niveau de NiGHTS into Dreams pour affronter un boss modifié aux couleurs de Robotnik. Cette même console l’a aussi accueilli dans Sonic Jam (juin 1997), une compilation des épisodes Mega Drive avec un brin de séquences plates-formes 3D, puis Sonic R (novembre de la même année), un jeu de course certes tout à fait à propos pour un personnage véloce… pas de vrai platformer pour le hérisson devenu la mascotte de la firme, donc.
Après ces quelques apparitions, c’est en décembre 1998 sur Dreamcast qu’il entame réellement sa carrière 3D, et ce d’une façon fracassante. Bien que souffrant de défauts plus ou moins importants (caméra « folle » assez facilement, bugs plus ou moins simples à provoquer comme des trous dans les décors, phases de pêche avec Big the Cat soporifiques…), cet épisode aux multiples gameplays, à la rapidité et aux graphismes impressionnants pour son époque est la preuve d’un passage réussi entre les deux dimensions. Le jeu est buggé, oui, mais il est divertissant et dispose d’un système unique (plate-forme pure pour Sonic, recherche pour Knuckles…).
Ce premier volet d’une nouvelle génération apporta avec lui un vent de nouveauté dans le character-design – la nouvelle apparence des personnages est plus axée Street style. Cette volonté est venue d’une part, à cause d’autres héros de jeu vidéo re-designés à cette même période, et aussi pour des questions de soucis techniques. Yuji UEKAWA, responsable de cette modernisation, a été inspiré par certains personnages de Disney et des Looney Tunes, ce qui donna cet air plus « à l’occidentale » du personnage. D’un bleu plus profond, aux yeux désormais verts en référence à Green Hill Zone, Sonic a également fait un certain régime car il est par la même occasion devenu plus grand et plus fin, aussi par souci d’animation moins plaisante avec son ancien style. Les autres protagonistes suivirent bien entendu le même traitement.
Et le coté sonore aussi fait peau neuve. Masato NAKAYAMA, laisse sa place principalement à Jun SENOUE, qui officiera également sur la plupart des jeux Sonic principaux, de ce changement jusqu’à maintenant. Son style va quelque part entre un coté plus rock, tout en gardant cet air typiquement Sonic Team parfois un peu fun, parfois plus rêveur comme on peut l’entendre dans nombre de leurs jeux. C’est également le moment à partir duquel le hérisson et ses amis sont dotés d’une voix (Jun’ichi KANEMARU au Japon et… plein de personnes différentes pour les versions anglophones).
Bien que ces opus 3D aient souvent été sujets à la controverse du « c’était mieux avant », ils montraient une ambiance bien typique et des idées intéressantes. Sonic Heroes mettait le joueur à la tête de plusieurs trios de personnages dont chacun avait un point fort (vitesse pour Sonic, vol pour Tails et force pour Knuckles par exemple), alors que Sonic Generations proposait l’excellente idée de passer les niveaux 2D à une perspective 3D et inversement. Sonic Forces mélangeait lui aussi les deux types de perspective et le joueur devenait lui-même un allié héroïque du hérisson et ses amis en créant son propre avatar à échanger avec d’autres joueurs pour certaines missions.
Les oubliés de la saga… pour le meilleur comme pour le pire ?
Sonic et ses amis ont fait quelques petits passages dans d’autres genres au cours des années. Sonic R le jeu de course, comme dit précédemment (ainsi que Sonic Riders, Sonic & Sega All-Stars Racing et sa suite Transformed puis le plus récent Team Sonic Racing), et d’autres héros ont eu leur propre soft aussi.
Le hérisson ne s’est pas arrêté juste pour faire la course avec tout le monde, non ! Toujours prêt à donner de sa personne dans diverses activités physique, on a pu le croiser en tant que boule de flipper sur Mega Drive dans Sonic Spinball en 1993 (et bien qu’il soit assez difficile, ce jeu était amusant et intéressant… juste un peu dommage qu’il ait été développé sous un moteur différent que les opus principaux… alors que ceux-ci sont eux-mêmes faits sous un moteur de jeu de flipper…).
La baston est aussi son domaine, comme le prouvent Sonic the FIghters (versus fighting arcade de 1996, produit par Yu SUZUKI, monsieur Virtua Fighter), ou Sonic Battle (2003 sur GameBoy Advance) qui était une sorte de Smash Bros.-like (une mode assez présente pendant une période). D’ailleurs, en parlant de Smash Bros.… notre hérisson fait partie des guests de l’épisode Brawl (Wii) aux cotés de Solid Snake ! Ce n’est d’ailleurs pas sa seule apparition dans un jeu Nintendo, comme en attestent les party games Mario et Sonic aux Jeux Olympiques.
Les jeux cités jusqu’ici sont parmi les plus « connus » de la licence : car celle-ci a versé dans d’autres styles, on compte de très méconnus Sonic Eraser (puzzle-game), Sonic Fishing, Sonic Billards ou encore Sonic Bowling et Sonic Casino Poker (on commence à sentir la surexploitation de héros, à ce niveau… même si Sonic n’a jamais besoin de vacances !). D’autres spin-offs plus « proches » (mais pas forcément des plus réussis) comme SegaSonic the Hedgehog en arcade (jouable avec une trackball à faire tourner pour déplacer les personnages) ou encore Sonic 3D Blast (Flickies Island), un épisode en 3D isométrique où il faut rechercher des petits animaux pour les sauver… sans vitesse et son logo Sega devenu culte sur Internet (SEGAH !!). Un vrai parc de jeu qui compte plus de quatre-vingt productions (vous comprendrez donc que la liste de cités ici est plus qu’exhaustive…). Tous ne sont pas parmi les meilleurs jeux du siècle, et certains sont de toute façon exclusifs au Japon.
Mais comme le héros bleu est prêteur, ses amis ont eux aussi eu leur heure de gloire. Enfin, plus ou moins… le premier d’entre eux a été Knuckles, dans un jeu nommé Knuckles Chaotix sorti sur Mega Drive 32X, l’extension plutôt méconnue de la console. Et à croire qu’il semblait vouloir prendre les terres que Sonic n’avait pas trop foulées, il a également été le héros d’un soft sur Game Gear, la machine portable de SEGA. Cette mouture souffrait d’une caméra un peu trop proche du personnage, ce qui avait pour résultat un champ de vision beaucoup trop restreint. Le petit renard volant Tails, à son tour, est le protagoniste principal d’un Tails’ Skypatrol, où il se déplaçait en planant et se défendait en faisant tourner un gros anneau autour de lui…
Les spinoffs ne se sont pas arrêtés qu’à ces trois épisodes, « bien malheureusement », car on compte également un très médiocre Shadow the Hedgehog, doté d’une bonne idée de départ à base de choix qui orientaient la suite de l’aventure entre « Neutre », « bon » et « mauvais ». Sauf que… le jeu souffrait de gros bugs et n’était pas aussi passionnant qu’on aurait pu l’espérer d’un personnage si « badass ». Notons, pour terminer ce petit tour d’horizon, qu’il existe aussi des jeux sur mobile (Sonic Dash par exemple) et même un RPG, sorti sur NintendoDS et développé par Bioware (Mass Effect) ! Il serait tout aussi injuste de ne pas citer les épisodes portables, Sonic Advance et Sonic Rush, développés par DIMPS et très bien accueillis par la communauté de fans.
Autres médias
Sonic est bien entendu un héros de jeu vidéo, mais il s’est également illustré dans d’autres médias. Dès 1991, les Etats-Unis où la popularité de SEGA était forte, ont vu apparaître le personnage dans plusieurs magazines et dès l’année suivante, Archie Comics (vous connaissez peut-être via le dessin animé diffusé en 1999 en France Archie, mystère et compagnie) l’a hébergé jusqu’en 2017 pour un total de deux-cent quatre-vingt-dix numéros ! Le Royaume-Uni et la France aussi, de leur coté, ont eu leurs propres versions papier des aventures du hérisson.
Plus d’une dizaine de séries différentes sont apparues au cours du temps, développant le background de la licence. Le Japon aussi a eu sa pléthore de manga dédiés. Sur écran, c’est à nouveau les Etats-Unis qui se sont démarqués en premiers en faisant devenir le héros de jeu vidéo un héros d’animation. Les Aventures de Sonic le Hérisson, créée en 1993, est une série de soixante-six épisodes suivie par une deuxième saison plus courte dans la foulée. Chaque épisode se terminait par une petite leçon de morale (« Sonic va vous parler ! »), destinant plus cette production à un public enfant. Sonic Underground (Sonic le Rebelle), la deuxième série, est arrivée en 1999, gardant le même concept de lutte contre l’infâme Robotnik tout en ajoutant un background totalement inédit au personnage, au contraire des productions précédentes (Sonic se retrouve affublé d’un frère nommé Manic et d’une sœur, Sonia). Cette production ne fut jamais diffusée en entier dans certains pays à cause d’un succès plus que mitigé…
Si SU était une série animée franco-américaine, les japonais ont fini par mettre la main à la pâte à leur tour. Sonic X, comptant soixante-dix-huit épisodes, a été diffusée pour la première fois au Japon en 2003 et comportait plusieurs arcs scénaristiques, les quatre premiers reprenant les scénarios des jeux vidéo (Sonic the Hedgehog, Sonic Adventure et Adventure 2, Sonic Battle). La dernière, quant à elle, était totalement originale, mais là encore, le manque d’engouement fit tout simplement stopper la diffusion au Japon.
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=pmU0KDHfxzE
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/pmU0KDHfxzE?feature=oembed&wmode=opaque
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/pmU0KDHfxzE?wmode=opaque
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/pmU0KDHfxzE
Une AMV mélangeant des images de Sonic Adventure 2 et Sonic X avec
le thème « Live & Learn » interprété par le groupe de Jun SENOUE, Crush 40.
Retour aux sources, la dernière adaptation en date des aventures de Sonic est franco-américaine. Sonic Boom, cette fois en 3D, est une shortcom composée de cent-quatre épisodes de onze minutes chacun. Le ton nettement parodique prête à faire sourire, voire rire régulièrement, mais la plupart des personnages en deviennent idiots et par conséquent, moins charismatiques d’un seul coup… il faut juste se vider la tête tel un Knuckles, dépourvu de la moindre matière grise, et se laisser porter par le ton enfantin pour apprécier. Reste un design de certains personnages assez « redoutable », telle une Amy Rose que l’on dirait porter un casque tant son rendu est étrange.
D’autres métrages plus longs ont également été produits, tels que deux OAV (original animated video) produits par les studios Pierrot dans les années 1990. Plus récemment, c’est sur grand écran que le héros piquant est apparu (2020). Et ce n’est pas la dernière fois qu’on le verra à l’image sans manette, puisqu’il reviendra dans une nouvelle série et un autre film l’année prochaine… !
Jeux vidéo et débats
Sonic est un personnage qui a eu un énorme succès. Pour la première fois depuis la sortie de Super Mario Bros. sur Famicom (NES), il ébranla la popularité écrasante de Nintendo entre octobre et décembre 1991 en termes de ventes. A tel point qu’en janvier 1992, SEGA possédait soixante-cinq pourcents du marché des consoles 16 bits aux Etats-Unis. En 1992, le hérisson était un personnage devenu plus populaire que Mickey Mouse pour les enfants de six à onze ans ! Plus encore, les épisodes sortis dans la décennie 1990 ont été sacrés parmi les meilleurs jeux vidéo de tous les temps… le premier s’est écoulé à quinze millions d’exemplaires, vendu en bundle avec la console Mega Drive.
Sa suite a elle aussi bien fonctionné, avec un score de six millions d’unités écoulées seules, sans console à l’appui. Les épisodes de la génération 3D ont fait au moins un million de ventes en général et ont touché dans les sept-cent mille au minimum. Excepté Sonic Boom, qui est devenu le moins populaire de tous… avec seulement quatre-cent-quatre-vingt-dix mille ventes et la réputation du pire jeu de la série… à tel point que des boutiques de revente cash refusaient de le reprendre de peur qu’il ne reste à tout jamais dans leurs rayons… à tort ou à raison ? Cela dépend des joueurs à qui le gamesystem, où Sonic court rarement, aura pu ne pas plaire. Mais comme dit plus tôt, il a bien été le héros d’un RPG…
Le nombre de jeux estampillés Sonic the Hedgehog dépasse les quatre-vingt actuellement, et on recensait environ quatre-vingt millions de ventes tous jeux confondus en 2015. Sonic Heroes, sorti sur Nintendo GameCube, PlayStation 2 et Xbox est celui qui détient le plus haut record en tant que jeu original avec 3,1 millions de copies écoulées. Et on vous l’a dit, le hérisson a aussi envahi les mobiles… en particulier avec un portage du tout premier jeu et ses huit millions de téléchargements en Europe et aux Etats-Unis !
Il a également été vu dans d’autres jeux de l’éditeur, hors spin-offs et titres liés. On le retrouve par exemple dans un autre titre de la Sonic Team, Billy Hatcher and the Giant Egg en guise de power-up, ou encore dans Phantasy Star Universe et encore plus Phantasy Star Online 2 qui fêtait son anniversaire tous les ans dans un lobby principal décoré de statues géantes. Hatsune Miku peut obtenir une tenue à l’effigie du hérisson dans plusieurs jeux Project DIVA et on peut parfois trouver des affichettes du personnage dans certains Yakuza… chose amusante et totalement inattendue, Donkey Kong Country 2 sur Super Nintendo taille carrément le hérisson : on peut y trouver ses chaussures à coté d’une poubelle au dessus de laquelle se trouve un graffiti « no hopers » dans la cabane de Kranky, le singe grand-père râleur du gorille. La guerre des clans des années 90 dans toute sa splendeur !
Sonic a très probablement inspiré la mode des mascottes anthropomorphes et des personnages comme Gex the Gecko et le plus connu Crash Bandicoot. Et en dehors du jeu vidéo lui-même, il s’est même immiscé dans la réalité. Une protéine animale a été nommée Sonic Hedgehog, due à sa forme, et forcément en référence au hérisson… qui serait aussi la mascotte du Jupiter Icy Moons Explorer, une fusée destinée à étudier la planète Jupiter en 2022 !
Malgré sa carrière en dents de scie, la mascotte indétrônable de SEGA s’est avérée être un véritable ouragan pour le monde du jeu vidéo, qui s’est propagé dans d’autres médias et ce jusqu’à la réalité. Cool, rapide et héroïque, nous n’avons pas encore fini d’entendre parler du personnage le plus piquant de l’histoire du jeu vidéo, comme en témoignent les productions à venir. Et si par aventure vous en voulez encore après cette rétrospective, nous vous invitons à visionner le stream live donné pour son anniversaire ainsi que le concert symphonique donné le même jour. En attendant, joyeux anniversaire Sonic !
Le live :
https://www.twitch.tv/videos/1066470114
Le concert :
https://www.youtube.com/watch?v=UGTlBHNvjsU
Captures d’écran prises par JDJ. Crédits des autres visuels : Tous droits réservés ©SEGA.