[Attentes Mangas] En juillet, un petit manga sur le sable…
Eh oui, cette année aussi, pas de Japan Expo à l’horizon, crise sanitaire oblige… mais ne vous inquiétez pas, les éditeurs continuent malgré tout leurs sorties et leurs opérations estivales. On a donc de nouvelles séries à se mettre sous la dent comme chaque mois de juillet. Et ce n’est pas le pass culture qui dira le contraire : les mangas ont réellement le vent en poupe en France ! Les librairies voient leurs rayons pris d’assaut et les sorties mangas suivent gaiement leur chemin pour le plus grand plaisir de tous. Et c’est tant mieux, car le planning reste bien chargé du côté des nouveautés : plus de 250 sorties sont attendues et pas loin de 60 nouveautés, l’année 2021 continue de faire parler d’elle !
C’est encore un choix cornélien que l’équipe a dû réaliser tant les nouveautés sont intrigantes… Quelle série choisir et que lire ? Pas de souci, voici les attentes de l’équipe Journal du Japon… Bonne(s) lecture(s) !
Juillet 2021 : les nouveautés manga
Tomié – Intégrale – Mangetsu
Déjà parue chez Tonkam en 2012, une édition intégrale va de nouveau voir le jour chez Mangetsu le 7 juillet.
Tomié est un indispensable à bien des égards. Tout d’abord en tant qu’œuvre de Junji ITO, car en plus de parfaitement exposer son style précis, la parution de Tomié s’est déroulée sur près de 13 ans (de 1987 à 2000), permettant de voir l’évolution du trait de l’auteur. Et la première chose qui interpellera le lecteur averti ayant fait l’acquisition de l’ouvrage sera qu’en 1987 déjà, Junji ITO assurait. Très vite, son dessin perd son aspect un peu vieillot, et on rentre en plein dans l’art du mangaka.
Aussi fantasmagorique qu’un Spirale ou un Gyo, et peuplé aussi bien de beautés féminines que de monstres grotesques, Tomié a la particularité de créer une créature vengeresse qui traverse le temps. Divine ensorceleuse qui maudit celles et ceux (mais surtout ceux) qui s’approchent trop près d’elle, Tomié oscille entre femme fatale imperturbable et lolita capricieuse. Comme souvent chez l’auteur, l’obsession sera au centre du récit, et ici en l’occurrence se portera sur cette sirène des temps modernes. Très loin des clichés que l’on pourrait avoir des mangas d’horreur, avec ses dessins très fins et peu de scènes vraiment répugnantes, l’horreur de Junji ITO se situe plus dans la folie que subissent les personnages, que dans des images dérangeantes, et Tomié est une très bonne porte d’entrée dans cet univers. Lisez Tomié ! (Olivier)
Smoky Nectar – IDP Boy’s Love
Premier manga d’Akira MINAZUKI à être édité en France, dans la collection Hana de l’éditeur IDP Boy’s Love, Smoky Nectar nous présente un nouvel univers, celui des mordeurs qui ressemble beaucoup à des vampires.
Mitsuru Hasegawa, journaliste, enquête sur une affaire de meurtre qui semble être l’œuvre d’un « mordeur »… Son ami d’enfance Yûsei Annaka, alias Anna, le met en garde quant à sa trop grande implication. Il s’avère qu’Anna est aussi un mordeur, et que ce n’est pas anodin s’il cherche à protéger Mitsuru de tout ce qui pourrait l’éloigner de lui… Y compris des siens, les membres des autres clans, qui ont du mal à respecter les règles instaurées dans la hiérarchie vampire.
Ce qui m’a tout de suite plu, c’est son style graphique, vraiment très, très beau, ensuite son histoire, certes classique, mais très sensuelle. La suite est déjà en cours de publication au Japon suite au succès du premier tome. Il est arrivé 8e au le prix du meilleur scénario aux BL Awards du site Chill Chill en 2021. (Tatiana)
Beast Complex – Ki-oon éditions
Grande fan et lectrice de Beastars depuis sa sortie chez nous, et pour laquelle on s’approche petit à petit de sa fin, je suis donc plutôt intéressée par Beast Complex de Paru ITAGAKI ! Pourquoi donc ? Eh bien, c’est par cette courte série que la mangaka a réussi à mettre en place son univers si particulier d’être animorphe/antrhopomorphe pour dépeindre notre société différemment. La série ne fera en effet que 3 volumes en tout, ce qui en fait une belle porte d’entrée à ceux qui ne connaitraient pas encore sa série principale.
Beast Complex est réellement la base qui a permis à l’auteure de percer chez un éditeur, de mettre en forme un scénario et une histoire, des idées mêmes, et qui lui a offert la réalisation d’une série longue. Cette petite série, à travers des histoires courtes illustrées à chaque chapitre, nous présente ainsi des angles de vue différents, sur un quotidien parfois identique, mais d’un point de vue soit carnivore soit herbivore. Les sentiments, les émotions et les ressentis s’entremêlent, parfois doux, parfois amers mais avec toujours de la bienveillance. Je recommande donc forcément ! Le tome 1 sort en librairie le 1er juillet et c’est toujours Ki-oon derrière ! (Charlène)
Shaman King – The Super Star – Éditions Kana
Suite directe de Shaman King Flowers, le nouveau titre de Kana qui débarque le 2 juillet prochain dans nos librairies est l’une des grandes attentes des fans de cette année 2021 ! Shaman King The Super Star est le nouvel arc de la suite de Shaman King. Celle-ci a débuté avec Shaman King Flowers qui met en place la nouvelle intrigue de l’histoire : le gagnant du précédent Shaman Fight ne semble pas faire l’unanimité, et un nouveau combat se prépare pour se disputer cette place tant convoitée. Dans Shaman King Flowers, le propos tourne principalement autour d’Hanna, le fils de Yoh et Anna. Dans Shaman King The Super Star, c’est le pouvoir des itako qui semble être mis à l’honneur. D’abord par Alumi, la disciple d’Anna, mais au vue des jaquettes (particulièrement jolies soit dit en passant) tout nous laisse à croire qu’Anna en personne fera son grand retour aux côtés de Yoh.
Assisterons-nous aux retrouvailles entre Hanna et ses parents dans Shaman King The Super Star ? Allons-nous enfin découvrir Yoh et Anna maintenant adultes, de retour de leur si long et mystérieux voyage ? Beaucoup de questions, et d’attentes ! (Rokusan)
Laisse-moi te détester – Taïfu Comics
Laisse-moi te détester est un omegaverse – sous-genre du boy’s love – : La société est divisée en trois avec des alphas, des bêtas et des omégas. Ces derniers sont souvent persécutés.
Après avoir subi un viol au lycée, l’oméga Naoto a décidé de garder l’enfant conçu lors de ce terrible incident. Quelques années plus tard, il élève seul sa fille et peine à trouver du travail. N’étant pas marqué par un alpha, son statut de célibataire aux chaleurs incontrôlées entraîne le rejet systématique des recruteurs voulant s’éviter des problèmes. Alors qu’il décroche enfin un emploi dans un lycée, un jeune alpha l’attrape par le bras et lui déclare son amour. Naoto ne peut se défaire de sa méfiance et de sa haine envers les alphas, pas après ce qu’il a vécu. Pourtant, celui-ci a quelque chose de différent… HIJIKI remporte avec ce titre le prix de la meilleure première œuvre aux BL Awards du site Chill Chill en 2020. Ce dernier a eu d’ailleurs un tel succès qu’un troisième tome est en cours de publication au Japon.
Le traitement des personnages dans ce manga change assez des autres omegaverses. Le viol n’est pas minimisé, ni romantisé. Il est aussi très attaché à sa fille et agit avant tout en père de famille. Les thématiques abordés sont complexes, l’amour a-t-il sa place ? J’espère que ce titre vous fera changer d’avis sur les omegaverses ! (Tatiana)
L’éden des sorcières – Ki-oon éditions
Attirée par des univers un peu à la The Ancient Magus Bride, ou encore Magus of the Library, L’éden des sorcières a attiré mon regard, inévitablement. Un univers un peu dark fantasy, mais au dessin particulièrement fin, délicat et riche en détails, ça intrigue. YUMEJI, son auteure, semble en effet avoir un coup de crayon bien original : elle mélange plusieurs aspects esthétiques de mangas récents, en offrant sa propre vision des choses. Niveau scénario, ici, on nous offre un monde où l’homme a tout détruit.
Alors que la faune et la flore étaient foisonnantes et coexistaient sans souci, l’homme arriva et ne put s’entendre avec le reste du monde, détruisant tout sur son passage. Les plantes et les végétaux décidèrent de fuir et de se créer des oasis cachées à travers le monde, surveillée et protégée par des femmes, des sorcières vivant en harmonie avec eux. Le reste du monde étant une simple étendue sans âme qui vive et désolée… Pilly est une jeune fille, ayant grandie dans une ces oasis et vouée à devenir sorcière, mais pourtant sans pouvoir. Jusqu’au jour où sa tutrice lui offre une graine qui finira par germer et montrer un puissant loup mi-animal et mi-végétal suite à une apparition brutale des hommes : la voilà donc parti à la recherche de l’éden. Y parviendra-t-elle ? L’univers onirique que nous offre Ki-oon est à découvrir en librairie le 1er juillet ! (Charlène)
Entre les lignes – Éditions Kana
C’est en 2020 que j’ai croisé pour la première fois la couverture d’entre les lignes, sous son nom original à l’époque, Ikoku Nikki. Il s’est en effet retrouvé nominé au 13e Taisho Awards, un prix qui a toujours l’attention de l’équipe de Journal du Japon et le mien, et ce fut l’occasion de découvrir son pitch : Depuis la mort de ses parents, la jeune Asa, 15 ans, vit avec sa tante Makio, une romancière de 35 ans. Celle-ci, malgré les rapports compliqués qu’elle entretenait avec sa sœur, s’est résolue à accueillir sa nièce chez elle. Seulement, Makio semble avoir oublié un détail important au moment où elle a pris cette décision… Très timide de nature, elle ne se sent guère à l’aise lorsqu’il s’agit de converser et passe le plus clair de son temps dans sa chambre, plongée dans son travail. La jeune adolescente, d’abord intriguée puis séduite par la personnalité et le rythme de vie de sa tante, va pourtant vite accepter cette nouvelle vie qui lui est offerte.
Un récit tranche de vie donc, le 2 juillet aux éditions Kana, dans leur collection Life qui propose depuis un an quelques jolis pépites (du Mari Okazaki, les titres Love Fragance, Cigarette & Cherry, etc.). On va y voir naître une alchimie improbable entre deux personnalités opposés et deux générations différentes, on va probablement aimer les voir s’apprivoiser, avec visiblement un gros travail sur les ambiances, parfois teintées de silence ou de mélancolie, l’une essayant de faire son deuil en pleine adolescence, l’autre essayant avec beaucoup de difficultés à s’ouvrir sur le monde.
Je suis vraiment curieux de voir le résultat.
(Paul)
Panda Detective Agency – Mangetsu
C’est le pitch un peu étrange et surtout mystérieux de ce one-shot qui m’a donné envie de l’évoquer pour finir nos attentes manga de juillet. Jugez plutôt : La métamorphie, maladie incurable changeant les humains en animaux ou végétaux, ne cesse de s’étendre au Japon et à Tokyo tout particulièrement. Handa, affecté par une lente mutation en panda, et Takebayashi, son aîné à la fac, fondent une agence de détectives spécialisée dans les affaires liées à cette pandémie d’un genre nouveau. Que cachent réellement les cinq cas sur lesquels le duo s’apprête à enquêter ? Et que révèlent ces transformations sur l’âme humaine ?
Une pandémie – vous aussi vous en avez marre de ce mot ? – ça peut aussi être source d’inspiration et d’amusement pour le lecteur : vous le vivriez comment, vous de vous transformer en panda ? Les mangas de détective sont, en plus de ne pas être si nombreux, souvent à part et celui-ci ne déroge pas à la règle. On devrait aussi y parler d’amitié, de ce qui nous définit en temps qu’être humain, d’acceptation et de résilience, le tout ficelé en seul et unique volume. Le titre a été publié dans le Torch, un site de prépublication en ligne méconnu, de l’éditeur japonais Leed, qui a vu passé le récent et assez unique lui aussi Comet Girl.
Tout ça, mis bout à bout, me rends vraiment curieux, donc je serais au rendez-vous de cette sortie, le 7 juillet prochain ! (Paul)