Monster Hunter Rise : partez à la chasse de la wyverne cendrée sur Switch !
Après le carton mondial de Monster Hunter World et ses 16 millions de copies vendues (le jeu Capcom le plus vendu devant Resident Evil 5 à 7,3 millions d’exemplaires), la saga sort un nouvel opus, Monster Hunter Rise, pour la première fois dédié exclusivement à la Nintendo Switch. Voyons ensemble la teneur des nouveautés et changements de cet épisode aux accents très japonais.
Retour sur la saga
Ce n’est pas la première fois que les chasseurs de monstres font un détour par Nintendo, puisqu’il y a déjà eu Monster Hunter Tri sur Wii (2009), et plus récemment Monster Hunter 4 Ultimate sur 3DS (2015) par exemple. Un détour oui, puisqu’initialement la franchise de Capcom est dévolue à la Playstation. Le premier Monster Hunter est sorti sur PS2, et après l’épisode G, la saga a fait les beaux jours de la PSP. Beaucoup de chasseurs français ont sûrement connu la licence avec Monster Hunter Freedom Unite (2009). Si la série est depuis très longtemps un phénomène au Japon, c’est véritablement avec Monster Hunter World sorti sur PS4 qu’elle a prit une ampleur mondiale, à la grande joie des fans de la première heure, qui voyaient alors le retour du jeu sur une console de salon Sony après 12 années passées sur console portable.
Nouveautés et changements
Pour les habitués du dernier opus PS4 MH World (et son extension Iceborn), beaucoup de changements et de rajouts sont à prévoir. Le Filoptère et le Lien de soie, les Chumsky, les Florelets et les Spectroiseaux, les talents de substitution… Il peut déjà être difficile pour un novice à la saga d’appréhender un Monster Hunter, avec toutes ses armes et son système de chasse, et cela peut sembler être encore plus ardu avec cet épisode sur Switch. Cependant rassurez-vous : même si l’on vous sert beaucoup de vocabulaire dès le début, vous prendrez vos marques très vite. Lancez-vous simplement dans l’aventure en acceptant des quêtes, et tout devrait bien se passer. Pour les initiés, certaines fonctions ont changé de noms et d’emplacement, mais c’est également un coup de main qui se prend très vite.
Pour vous accompagner dans vos quêtes solo, vous aurez en plus du félin habituel de la saga (Palico), un chien (Chumsky) et une chouette (Hibouette). Bon, l’Hibouette est plutôt anecdotique et se limite à quelques fonctions logistiques, c’est donc surtout votre Chumsky et votre Palico que vous devrez équiper en armes, armures et talents, monter de niveau, et apprendre à connaître lors des chasses. Lorsque vous passez en multijoueur, seul votre chien reste. Cela est assez essentiel, car il vous sert également de monture (au même titre que les petits monstres chevauchables dans MH World) avec laquelle vous pourrez sprinter très vite et sans effet de fatigue. Lorsque les monstres s’échappent, il devient impossible de les suivre en courant avec vos seules jambes, et vous devrez siffler votre Chumsky pour rattraper vos proies. Après ça vous ne saurez plus chasser sans votre chien !
Cours ! Nage ! Vole ! Saute !
Les déplacements, voilà justement un des principaux changements dans ce volet. Vous vous déplacez plus vite et plus loin dorénavant dans Rise. MH World avait déjà fait un bond en avant, faisant oublier la cadence extrêmement lente des précédents opus, mais Monster Hunter Rise va plus loin. Votre Filoptère est un grappin que vous pourrez accrocher partout dans l’espace grâce à un insecte, sans avoir besoin d’un point d’appui physique comme un mur, ou d’un monstre comme c’était le cas dans MH World. Les mouvements obtenus proviennent très clairement du type d’arme Insectoglaive, apparue dans MH 4, avec laquelle vous pouviez déjà être le roi de la cabriole. L’axe de la hauteur est donc plus que jamais exploité ici, et les Grands Filoptères que vous pourrez débloquer sur les maps au cours de l’aventure servent littéralement de catapulte, vous faisant parcourir de grandes distances en vous envoyant dans les nuages.
Mais c’est évidemment au cœur des combats que votre Filoptère s’avère le plus astucieux. Car si votre insecte chéri vous permet de vous déplacer comme jamais, d’esquiver des attaques, ou de vous rétablir après une chute, il enrichit également votre panel de coups. L’Attaque lien de soie est un mouvement disponible sur chaque arme, qui exploite différemment chacune d’entre elles.
L’autre grande nouveauté permise grâce au Filoptère, c’est la Chevauchée de wyverne. Le grappin amélioré dans l’extension Iceborne permettait déjà de s’agripper à un monstre et de lui décharger ses munitions dans la tête pour le faire se cogner contre un mur. Cette mécanique était d’ailleurs devenue essentielle en chasse pour affaiblir efficacement un monstre. On retrouve ce concept dans Monster Hunter Rise, mais beaucoup plus poussé, puisque désormais le technique Lien de Soie de votre filoptère vous permettra carrément de manipuler un monstre, de le déplacer sur la carte (oui oui, vous pourrez voler d’un bout à l’autre de la carte à dos de Rathalos !), mais aussi et surtout, d’avoir accès à ses attaques ! Durant le temps qui vous sera imparti, vous pourrez attaquer d’autres grands monstres via une attaque légère et une attaque forte issues du patern du monstre monté, faire des esquives, et après avoir chargé une jauge : lancer son attaque spéciale Punition montée. La dernière option disponible est d’envoyer le monstre contre un mur pour l’assommer.
Du côté des armes, elles ont toutes été largement enrichies. Grâce au filoptère bien sûr, mais également avec les talents de substitution. Nous n’avons pas testé toutes les armes, mais sachez que la Corne de chasse (une des meilleures armes, injustement boudée !) a beaucoup changée depuis MH World (et elle avait déjà beaucoup changée avec ce dernier). Si elle est peut-être un peu plus dure à prendre en main, car disposant de nombreux mouvements, l’application de ses buff se fait beaucoup plus rapidement. C’est peut-être un des reproches que l’on pourrait faire à ce nouveau Monster Hunter : il y a certes bien plus de mouvements, mais l’ensemble du jeu est plus facile, notamment les monstres. Une casualisation qui sera peut être changée avec les futures mises à jour.
Voyage au pays du Tetranadon levant
La particularité de cet épisode, et qui fait de lui un titre « exotique » par rapport à la licence principale, c’est son thème japonais. Chaque MH prend place dans un village, avec toujours une volonté de présenter des monstres endémiques à la région, en plus des incontournables. Le Japon avait parfois été représenté via des armures, des armes, ou des monstres, mais n’avait jamais eu de jeu entièrement dédié. C’est donc désormais chose faite, et pas qu’à moitié !
Vous êtes un chasseur/une chasseuse du village de Kamura, une bourgade isolée, arborée de cerisiers Sakura, et dont la gastronomie locale est le Dango. Et si les habitants en tenues traditionnelles et les musiques de l’OST ne sont pas suffisants pour vous croire au Japon (ça serait vraiment possible ?), les séquences d’introductions de nouveaux lieux et monstres chantées façon Satsuma Biwa enfonceront le clou. En parlant de la bande-son, celle-ci s’éloigne des airs classiques de la saga Monster Hunter pour proposer quelque chose d’un peu plus dépaysant, Japon oblige. Il est à noter que beaucoup de chansons sont présentes, ce qui est un régal. Les prêtresses jumelles Hinoa et Minoto poussent souvent la chansonnette, et vous êtes dans l’ambiance dès l’écran titre.
Comme dans tout MH, le combat lors de votre première rencontre avec un monstre sera toujours plus facile à achever. Avancez dans les niveaux de quêtes et accédez aux demandes des habitants pour voir votre village s’améliorer à vu d’œil. Comptez 30 heures pour finir les quêtes novices et accéder aux quêtes experts. C’est à partir de ce moment-là que vous combattrez des dragons anciens et des monstres supérieurs.
Enfin, s’il était nécessaire de le préciser, la Switch n’a pas la puissance d’une PS4. Donc malgré le très bon moteur graphique RE Engine de Capcom, ne vous attendez pas à voir un jeu aussi beau que MH World, même si 3 ans les séparent. Ceci étant, Monster Hunter Rise reste un très beau jeu pour son support, et saura contenter les joueurs Switch. La première mise à jour gratuite majeur vient de sortir, et propose déjà plusieurs nouveaux monstres comme le Chameleos, et les dragons anciens Teostra et Kushala Daora !
Captures d’écran réalisées par Oliver BENOIT pour Journal du Japon ©CAPCOM CO., LTD. 2021
Jeu testé sur une version dématérialisée fournie par l’Agence Warning Up pour CAPCOM.
Un bon Monster Hunter en somme, qui bénéficie de toutes les améliorations apportées au fil du temps. Chaque nouvel épisode est l’occasion de tester de nouvelles idées. Monster Hunter World servait un peu d’épisode reboot central à la saga, et a en quelques sortes rebattu les cartes. On comprend donc sans mal que cet épisode sur Switch est un petit pas de côté en attendant le prochain jeu sur PS5/PS4. Mais qui sait quels ajouts vont subsister dans les prochains volets ? Les acrobaties au filoptère vont-elles rester confinées au village de Kamura ? Les Chumsky sont-ils une espèce endémique incapable de survivre sur un autre continent ? Seul l’avenir nous le dira, mais ce qui est sûr, c’est que Monster Hunter a toujours su proposer de nouvelles choses pour enrichir son expérience de chasse, et que le futur ne nous réserve que du bon. En attendant, Kamura s’offre à vous, et ravira tout les japanophiles !