Persona 5 Strikers : un voyage culinaire autour du Japon !
Nous n’allons pas vous faire l’affront de vous présenter la saga des Persona, célèbre spin-off des Shin Megami Tensei, grand JRPG de chez ATLUS. Avec Persona 3 et 5, vous avez dansé, vous avez pu lire les aventures des personnages grâce à Shuji SOGABE et Hisato MURASAKI, et vous vous êtes aussi mis dans la peau d’un Voleur Fantôme à la sortie de Persona 5 Royal. Depuis mi-février, et en attendant la sortie de Shin Megami Tensei V, vous pouvez embarquer pour un road trip culinaire autour du Japon ! Presque un an après la sortie deluxe de Persona 5 sur le sol français, ATLUS, appuyé par Omega Force (Dynasty Warriors), revient avec Persona 5 Strikers. Une jolie petite surprise !
Persona 5 Strikers, ça raconte quoi ?
Après avoir réussi leur première mission en tant que Voleurs Fantômes à Tokyo lors de Persona 5, nous retrouvons nos huit personnages quelques mois après leur séparation au Café LeBlanc, leur QG, pour préparer les vacances d’été. Mais celles-ci vont rapidement tourner au vinaigre. En effet, ils sont coupés dans leur élan par un inspecteur de police, Zenkichi Hasegawa, qui leur apprend que certains tokyoïtes commencent à se comporter de façon étrange, ressentant une profonde dépendance envers une idole du nom de Alice. Pour le moment, les Voleurs Fantômes sont les principaux suspects dans l’affaire. Ils vont donc devoir reprendre du service afin de se blanchir. Lors de leur première mission à Shibuya, ils font la connaissance de Sophia, une IA qui a perdu la mémoire et ne se souvient que d’une chose : elle est l’amie de l’humanité. Dans leur collaboration avec la police, les Voleurs Fantômes vont devoir à voyager à travers le Japon (Sendai, Okinawa, Sapporo… entre autres) pour rétablir la vérité et la loi dans tous le pays, mais aussi pour profiter de leurs vacances bien méritées !
Il est intéressant de savoir que, même s’il existe des références à Persona 5 dans Persona 5 Strikers, il n’est pas obligatoire d’avoir joué au premier jeu pour faire cette suite. C’est là toute la magie du scénario qui, pour que les nouveaux venus ne soient pas (trop) perdus, utilise la venue de l’IA Sophia pour poser des questions que ceux n’ayant pas joué à la licence peuvent se poser. Il y a aussi un très grand nombre de didacticiels qui restent consultables tout au long de votre aventure, laissant ainsi le jeu accessible à tous. Pour les autres, vous allez pouvoir retrouver les aller-retour entre le Métaverse et la réalité. Cette fois-ci, lors de vos voyages dans ce monde parallèle, vous allez faire face aux Monarques, et libérer les désirs que ces puissants ennemis ont réussi à capturer et enfermer dans leurs Prisons.
Chaque arrêt dans une grande ville est un nouveau chapitre du scénario, un nouveau Monarque à combattre, de nouvelles personnes à sauver. Cela devient aussi un prétexte pour en apprendre davantage sur la ville : monument, coutume ou encore personnalité historique, mais aussi gastronomie ! Une des subtilités du gameplay est d’aller récupérer des recettes typiques de chaque ville ainsi que les bons ingrédients et plus tard, cuisiner ces plats qui vont vous donner des bonus de stats (récupérer des points de vie ou des points de capacités, par exemple.).
Ragoût de gyutan (langue de bœuf) de Sendai, Jingisukan (barbecue à base d’agneau), Okonomiyaki, Curry de Kyoto à l’aubergine Kamo… sont autant de plats que vous allez pouvoir cuisiner parmi tant d’autres. Nous aurions toutefois bien aimé retrouver un système similaire à celui présent dans Kingdom Hearts III par exemple, plutôt que de simplement appuyer sur un bouton pour confirmer la recette.
On découvre tellement de villes, de beaux endroits et de bons plats que l’on regrettera le manque d’un mode photo ou la mise en image des ingrédients que l’on utilise et des mets que l’on cuisine !
Un JRPG, un jeu de rythme, et maintenant un hack ‘n’ slash !
Avec la licence des Persona, ATLUS s’est révélé être un véritable touche à tout ! Licence majeure dans le genre JRPG, nous avons ensuite eu l’occasion de vérifier si les voleurs fantômes avaient le rythme dans la peau avec Persona Dancing. Cette fois-ci, avec Persona 5 Strikers, ATLUS s’essaie au Hack ‘n’ Slash avec le support d’Omega Force, le studio à l’origine des Dynasty Warriors. Le principe du H&S (qui signifie littéralement « tue et tranche« ) est de laisser le joueur affronter une multitude d’ennemis en même temps et en temps réel. Il se retrouve alors acculé au milieu d’une foule de monstres, et doit ainsi récupérer un maximum de points d’expériences pour augmenter ses caractéristiques et l’équipement de ses personnages. Là où les autres épisodes de la série maintenaient les combats au tour par tour, propre aux RPG basiques, P5S propulse le joueur dans une horde d’ennemis, exactement comme dans la saga Dynasty. Beaucoup de licences populaires s’y sont d’ailleurs essayées avant Persona, comme Zelda ou encore One Piece. Dans P5S, cette nouvelle mécanique de gameplay peut d’ailleurs être vue comme un simple choix esthétique. Effectivement, se retrouver à masher le bouton pour tuer vos adversaires laissera votre personnage évoluer dans une explosion de couleurs qui laisse un sentiment de satisfaction. D’autant plus que, si vous le souhaitez, vous pouvez jouer en mode facile pour profiter au maximum du scénario sans avoir à vous confronter à des ennemis surpuissants.
Mais, pour les puristes et les fana d’Hack ‘n’ Slash, le mode Normal saura satisfaire vos besoins de difficulté. Nous vous conseillons alors de bien préparer votre équipe comme il faut afin de pouvoir avancer confortablement dans l’histoire. Autrement, vous vous retrouverez rapidement bloqué.
ATLUS a très bien réussi à adapter son gameplay au genre H&S tout en gardant les bases du jeu original. Là où Persona 5 Royal demandait aux joueurs d’être autant rigoureux dans le gain d’expérience que dans la vie sociale et lycéenne, Persona 5 Strikers remplace le tout par une barre de LIEN commune (en plus de l’expérience individuelle que chaque personnage gagne en étant en combat) qui va faire gagner des points à dépenser dans un tableau de bonus déblocables (un peu à la manière des bonus dans Persona Dancing). Ainsi, vous allez pouvoir faire en sorte que vos objets de soin soient plus efficaces, de rencontrer davantage de masque de Personae durant un combat ou encore de donner un effet de boost aux plats que vous allez préparer. Et ce ne sont que des exemples parmi 30 bonus.
Le personnage de Sophia étant une IA coincée dans le téléphone du protagoniste, permet également d’obtenir une boutique mobile dans laquelle vous pouvez vendre votre quincaillerie trouvée dans les différentes Prisons, mais aussi acheter votre nouvel équipement (armes, armures, amulettes ou même les ingrédients pour vos recettes de cuisine.) que vous débloquerez en exécutant des quêtes annexes. Ces dernières sont présentées sous formes de Requêtes et peuvent aussi bien être une demande de récupération d’objets sur des ennemis, qu’une quête d’élimination où vous devrez vaincre un certain ennemi avec un personnage spécifique, ou encore aller montrer un Persona en particulier qui a appris une capacité précise à la gardienne de la Velvet Room (cet endroit où vous gérer vos Personae). Elles peuvent aussi concerner une demande de la part des autres personnages dans le monde réel et visent à vous rapprocher de vos alliés et ainsi gagner des points de LIEN.
Terminer l’histoire principale sans faire trop de détour vous demandera une trentaine d’heure. Finir le jeu à 100%, obtenir tous les trophées et finir les quêtes annexes dans leur totalité vous ajoutera une bonne vingtaine d’heures supplémentaires.
Les cinématiques parfois avec le moteur graphique du jeu, parfois en anime, le charadesign des Monarques, les doublages en japonais (au choix avec l’anglais), retrouver les personnages et la même énergie que dans Persona 5, quelques ajouts minimes mais que l’on aurait aimé dans Persona 5 Royal (l’ajout de quelques logos personnages sur la mini-map par exemple), la possibilité de récupérer la bande originale de Persona 5 et/ou de Persona 5 Royal, pouvoir découvrir plusieurs facettes du Japon depuis son canapé, des rebondissements scénaristiques jusqu’à la dernière minute du jeu et encore du contenu à débloquer même une fois l’histoire terminée. Tant de petites choses qui font que le jeu Persona 5 Strikers a été une bonne surprise.
Un jeu autant pour les fans de la licence que pour les petits nouveaux qui souhaitent la découvrir. Il est clair que cet épisode n’est pas représentatif de la saga entière mais, il permet d’y mettre un pied. Quelque soit le style de jeu, ATLUS fait dans la qualité et, sans que cela révolutionne le domaine du jeu vidéo, dans la nouveauté pour sa saga chouchou. Voilà pourquoi nous attendons également avec impatience Shin Megami Tensei V.