Beaux livres & Artbooks : quand la pop culture japonaise se fait belle pour Noël !
Après vous avoir proposé une belle sélection de livres autour de la littérature et du tourisme, Journal du Japon avait aussi envie de faire plaisir aux fans de quelques belles licences de J-loisirs en sélectionnant de beaux livres qui leur sont consacrés et qui viennent de sortir … De quoi faire des heureux ou profiter soi-même avec de très beaux ouvrages, pour le simple plaisir des yeux mais aussi leur contenu inédit !
Made in Abyss : un magnifique trio d’artbooks chez Ototo
C’est un très beau cadeau que nous proposent en cette fin d’année les éditions Ototo avec cette compilation de livres d’illustrations sur la saison 1 de Made in Abyss, animé réalisé par les studios Kinema Citrus et que nous vous recommandons très chaudement d’ailleurs (Made In Abyss – L’exploration, un jeu (pas vraiment) d’enfants !).
Résumé officiel : Au pied de la ville d’Orse s’étend l’abysse, une faille gigantesque à la profondeur inconnue habitée par d’étranges créatures et emplie d’antiques reliques. Depuis des années, ce gouffre attire de nombreux aventuriers séduits par l’aura de mystère qui l’entoure. On les appelle « les caverniers ». C’est ici que vit Rico, une jeune orpheline obsédée par l’Abysse et désirant marcher dans les traces de sa mère. Un jour, lors de ses prospections, elle découvre le corps inanimé d’un jeune garçon. Elle n’imagine alors pas à quel point cette découverte va changer sa vie et accélérer son destin.
Les trois artbooks, réunis dans un écran joli mais très minimaliste, sont dédiés respectivement aux backgrounds, à un mix de visuels de promotion, visuels clés des épisodes et principaux chara-design, et enfin au storyboard complet de cette saison 1. Ils sont intégralement traduits en français.
Le premier est une pure merveille. Sur presque 180 pages, une multitude de décors vous en mettront plein les mirettes. Circuler dans la ville d’Orse par exemple, point de départ de l’abysse, est déjà un voyage en soi, et le lecteur aura l’impression de déambuler dans des rues désertes qui sont ici représentées du lever du soleil à son coucher, dans différentes ambiances. Une fois parcourues ces premières pages, il est déjà impossible de faire marche arrière et c’est avec plaisir que l’on plonge ensuite dans l’Abysse, dans ses différents étages tantôt luxuriants et doux, tantôt lugubres et inquiétants. Adapté de l’œuvre déjà très inspirante de Akihito TSUKUSHI, l’animé a visiblement passionné tous les participants au projet, comme en témoigne l’entrevue avec le directeur artistique Osamu MASUYAMA (un beau CV : une dizaine d’années chez Ghibli, aux décors sur Le voyage de Chihiro, et des postes clés sur La traversée du temps ou Your Name). L’homme est super intéressant et parle très bien de son travail, de ses inspirations comme de ses techniques, en citant régulièrement des visuels du recueil dont il nous explique la génèse.
Les deux autres recueils sont moins marquants mais complètent bien le premier : l’artbook design, d’environ 80 pages, propose des très belles illustrations, suivies d’une partie « retour sur les épisodes » que l’on peut zapper avant de finir sur une interview très riche du mangaka qui elle, est à savourer. Le 3e et dernier livre, de presque 180 pages comme le premier, revient sur la série elle aussi, mais dans un storyboard assez chouette, agrémenté de commentaires enrichissants du staff. Je ne suis pas du genre à lire les parties storyboard des artbooks mais j’avoue que j’ai beaucoup apprécié feuilleter celui-là pour m’arrêter quelques minutes et replonger dans un épisode.
Bref, vous l’aurez compris, c’est un sublime objet pour un prix raisonnable, 40 euros soit 13 euros chaque recueil, ce qui vous permettra de patienter jusqu’à l’arrivée de la saison 2, en 2021 ! En voici un petit aperçu avec la version japonaise, dans la vidéo ci-dessous :
Plus d’informations sur le site des éditions Ototo.
The Legend of Zelda – Breath of the Wild : la création d’un prodige chez Soleil Manga
Il est évident qu’à sa sortie en 2017, Breath of the Wild a marqué un coup dans le monde vidéoludique. Il était aussi bien le renouveau d’une licence, qu’une nouvelle vision du jeu en monde ouvert. C’est aussi son changement radical de style visuel qui s’est fait remarquer, et dans le bon sens ! Breath of the Wild ajoute à une franchise déjà bien hétérogène une nouvelle identité esthétique que l’on pourrait qualifier de techno-mystique. The Legend of Zelda Breath of the Wild, La Création d’un Prodige a pour ambition de rassembler les recherches artistiques, et plus, qui ont mené à la production du jeu.
L’ouvrage est ainsi divisé en quatre parties. Les deux premières sont les plus prévisibles, il s’agit dans un premier temps de très jolies illustrations et designs officiels fournis par l’artiste Takumi WADA, suivis d’une deuxième section qui prend une grande partie du livre : les documents de recherche et de références des personnages, objets, lieux utilisés par les développeurs et accompagnés de nombreuses annotations.
Moins commune dans un artbook, la troisième partie se concentre sur l’histoire du jeu. Elle est parfaite pour les joueurs qui souhaiteraient en apprendre plus sur l’univers et la chronologie de ce jeu, avare en dialogues et cinématiques. Mais, conséquence logique, elle dévoile beaucoup sur l’aura mystérieuse, qui est une des forces du soft. Enfin, la dernière partie est composée d’interviews du producteur, du directeur artistique et de l’illustrateur, classique mais toujours bienvenu.
La Création d’un Prodige (avec ses 496 pages au prix de 45 euros) paraît donc indispensable pour les plus grands fans de la franchise. Le livre se rajoute sans souci à la jolie collection d’artbooks Zelda initiée par Hyrule Historia et qui commence à prendre de la place avec ce quatrième ouvrage. Une sortie qui en plus tombe à pic, entre le récent Hyrule Warriors : l’Ere du Fléau et le très attendu Breath of the Wild 2.
Plus d’informations sur le site des éditions Soleil Manga.
Fullmetal Alchemist Artworks, le recueil, chez Kurokawa
Au Japon, Square Enix avait déjà publié trois petites merveilles d’artbooks, réunissant illustrations inédites, couvertures, pages couleurs et autres joyeusetés faisant briller les yeux des fans. Deux d’entre eux, grâce aux efforts de Kurokawa, nous étaient déjà parvenus. En 2017, surfant sur l’annonce du film live, Square Enix sortait The Complet Art of Fullmetal Achemist, un sacré morceau réunissant les 300 illustrations des trois livres précédents, plus quelques images et une interview inédites.
C’est donc cet artbook massif que Kurokawa a décidé de publier en octobre, sous le titre Fullmetal Alchemist Artworks, pour finir en beauté une année 2020 déjà placée sous le signe de FMA par sa réédition dans une version « Perfect », qui nous avait inspiré un weekend spécial pour un hommage à la série (Fullmetal Alchemist : souvenirs d’un manga « parfait » et Fullmetal Alchemist : retour sur un manga emblématique avec les éditions Kurokawa). L’occasion idéale pour les lecteurs français de découvrir les illustrations du troisième volume inédit en France, et de renouer avec le trait si caractéristique et expressif de Hiromu ARAKAWA.
Si l’objet, avec son papier glacé, sa couverture rigide noire matte et sa première de couverture débordant littéralement de tous les personnages du manga, est assurément magnifique, on regrette cependant de ne pas y retrouver les petits commentaires de l’autrice – souvent hilarants – qui accompagnaient les illustrations dans les précédents artbooks. Malgré tout, Hiromu ARAKAWA est l’une de ces artistes dont le talent se passe de mots, et les quelques 280 pages de l’album sont un merveilleux témoignage de la puissance évocatrice de ses dessins, qui, à eux seuls, suffiront sans aucun doute à renvoyer tous les fans qui mettront la main sur Fullmetal Alchemist Artworks aux plus beaux moments du manga.
Plus d’informations sur le site des éditions Kurokawa.
Fullmetal Alchemist Chronicles, le guide, chez Kurokawa
Passons au guilde ultime de FMA proposé encore par Kurokawa.
Véritable fil rouge des 400 pages de l’ouvrage, l’immense interview de Hiromu ARAKAWA vaut déjà à elle seule le prix du livre (18,90 euros) tant elle plonge en profondeur sur le parcours de la mangaka jusqu’à Fullmetal Alchemist puis la série elle-même : sources d’inspirations, construction des personnages et leurs évolutions, moments-clés, background de l’univers, lien avec le lectorat, quotidien du mangaka, travail avec l’éditeur, sans oublier de nombreuses anecdotes… A cette interview s’ajoutent plusieurs conversations entre ARAKAWA et ses pairs du magazine Gangan de Square Enix dont Atsushi OHKUBO (Soul Eater) et Hirohiko ARAKI (Jojo’s Bizarre Adventure) pour ne citer qu’eux. Des conversations à bâtons rompus, pleines de passionnants détails, de quelques révélations et surtout d’une décontraction et du franc-parler d’ARAKAWA qui est inimitable.
Mais Chronicle propose également d’autres ajouts qui valent le déplacement : deux longues séries de yonkoma, petits gags en 4 cases, qui nous rappellent le sens de l’humour omniprésent de ARAKAWA (et des assistants avec qui elle les a construits) : de l’auto-parodie toujours désopilante. On retrouve aussi des parties classiques de guides : présentation détaillée de l’univers et de l’histoire de FMA, des focus sur des mots-clés de la série, des messages de fans, des illustrations hommages d’autres mangakas (il y en a un paquet par contre, entre 40 et 50 avec chaque fois un petit message !), des galeries de dessins, de petites histoires inédites dont on se régale, quelques dossiers secrets, quelques dessins inédits et autres croquis et, en fin d’ouvrage ou presque, le récit prototype de FMA, un mini-manga d’une soixantaine de pages.
Vous l’aurez compris, Fullmetal Alchemist Chronicle est donc un parfait complément l’artbook Fullmetal Alchemist – Artworks, mais il est surtout une plongée de l’autre côté du miroir, une vraie bible – agréable à lire et à prendre en main d’ailleurs, une édition simple mais réussie – qui donne envie de reprendre la lecture du manga depuis le début, pour en savourer tous les détails et la redécouvrir sous un jour nouveau.
Plus d’informations sur le site des éditions Kurokawa.
STREET FIGHTER MEMORIAL ARCHIVE: Beyond the World, chez Kurokawa
Ceci n’est pas un artbook : c’est une bible !
Sur plus de 250 pages, Street Fighter Memorial Archive fait la part belle aux illustrations, mais aussi aux textes, ce qui place le livre dans une catégorie un peu à part parmi les artbooks, car il est très bavard. Dans un premier temps, et sur 50 pages, nous pourrons nous régaler les yeux avec une sélection de dessin d’artistes ayant participé peu ou prou à Street Fighter. On y retrouve pêle-mêle Yusuke Murata (One Punch Man), Betten Court (My Hero Academia Vigilant), Ahndongshik (Renjoh Desperado), Yusuke Nakamura (Tatami Galaxy), Akyhiro Yamada (Les 12 Royaumes) ou de Katsuya Terada le Rakugaking avec des Chun-Li et de Cammy plus gracieuses et voluptueuses que jamais. Beaucoup de ces illustrations sont pleines pages, et utilisent au mieux l’espace que l’artbook format A4 a à offrir.
Par la suite, nous parcourons l’évolution graphique de la saga en nous arrêtant sur chaque épisode. L’illustration de la jaquette du jeu ainsi que le design original des personnages jouables sont accompagnés de commentaires qui recontextualisent leur création. C’est une section importante, car Street Fighter est un jeu protéiforme qui a connu plusieurs directions artistiques. Dans le reste du livre, nous trouverons des fiches de chaque combattant apparues dans la saga, des liens qui les unissent, et leur histoire. Enfin, l’ensemble est ponctué d’une série d’interviews des character designers, illustrateurs, créateurs, mangakas, où l’on apprend par exemple que le design de Ken vient de l’acteur/combattant Benny Urquidez.
Si vous voulez en savoir plus sur Street Fighter, cet artbook est fait pour vous.
Disponible au prix de 39.99€, direction le site des éditions Kurokawa pour plus d’informations.
Dreamland l’artbook : le guide ultime de la série
Après des mois de teasing de la part de l’auteur, Reno LEMAIRE, sur les réseaux ; à ajouter des surprises, changer la pagination, … le verdict est tombé : 384 pages et près de 2,2 kilos. C’est un beau bébé, il n’y a pas à dire !
Derrière le magnifique dessin qui orne le rabat, on découvre une couverture cartonnée que les non-initiés pourraient se risquer à qualifier « d’hideuse ». Mais pour tous les fans, elle représente bien plus, c’est en réalité un scan de la couverture du tout premier tome 1 de Dreamland, la version personnelle de Reno, qu’il emmène partout avec lui comme un talisman. Et inévitablement, elle a subi quelques dommages à travers le temps, d’où l’aspect un peu déroutant.
A l’ouverture, après une carte du monde de Dreamland, on attaque avec la galerie des personnages ; chacun a droit à sa fiche de présentation avec son classement dans l’une des différentes Leagues SMB (Special, Major, Baby) de l’univers. Très utile pour jauger les niveaux de puissance de chacun et réviser leurs histoires et les liens qui les unissent, car on peut vite s’y perdre devant cette galerie phénoménale. Pour chaque personnage, on a droit à plusieurs planches originales et illustrations, parfois inédites, parfois d’anciennes versions retravaillées, mais avec un total de 700, on a de quoi y trouver son compte !
On alterne ensuite avec d’autres parties du lore de Dreamland : les créatures, les royaumes, les villes, etc. Encore une fois, l’occasion de réviser ou de découvrir de nouvelles choses sur ce vaste univers. Car en effet, c’est en refermant le livre qu’on se rend compte que le monde imaginé par Reno est tout simplement colossal et n’a rien à envier à ses homologues japonais ou même aux plus grands romans de fantasy. Cet artbook se pose donc en outil indispensable, autant pour les fans qui auraient besoin de réviser, que pour les débutants afin de découvrir ce nouvel univers. (Enfin attention au spoil tout de même !)
Plus d’informations sur le site des éditions Pika.
Slam Dunk : Illustrations 2 PLUS, chez Kana
Si on parle de beaux livres en cette fin d’année, je pense que vous ne serez pas passés à côté du fameux Artbook Illustrations 2 sur l’univers de Slam Dunk, non ? Un artbook imprimé en tirage limité a priori, et surtout directement au Japon pour une qualité d’exception. Et pour cause ! L’ouvrage est très gros et en format carré (30 cm par 30 environ), avec toutes les illustrations ayant clairsemé le magazine de prépublication de l’époque (Shônen Jump).
Tout au long de ses 96 pages, on retrouve donc les illustrations en couleur de début de tome, du magazine, ainsi que certains crayonnés présents tout au long de l’œuvre : et surtout certaines double-pages assez percutantes, tant le noir et blanc est maîtrisé. Si vous êtes fan de la série, c’est un bel objet à mettre dans toutes les mains, c’est indéniable. Rien qu’à regarder ces illustrations, on reprend en pleine face certains moments de la série et c’est un plaisir sans commune mesure. Petit bonus : un petit mot de l’auteur en fin d’ouvrage accompagné de deux dessins inédits. Il avoue ainsi avoir à l’époque de la sortie du titre s’être énormément documenté pour se mettre à la place de nos chers lycéens, et que ses deux petits crayonnés d’aujourd’hui sont pensés dans la même veine : un quotidien de lycée classique et basique. On sent encore la volonté de l’auteur après tant d’années, et c’est vraiment appréciable.
Un très bel artbook à mettre dans toute collection qui se respecte, qu’on se l’offre ou à offrir en cadeau.
Plus d’informations sur le site des éditions Kana.
Vous savez maintenant ce que vous allez pouvoir offrir ou vous offrir… à moins que vous ayez déniché d’autres pépites en beaux livres ? Dites-le nous en commentaire et donnez nous envie à votre tour !