Chroniques Hentai : le point sur l’actu Hentai
Bienvenue dans ce nouveau numéro de Chroniques Hentai. Une fois n’est pas coutume, nous allons revenir sur l’actualité qui entoure nos chers mangas classés X, et faire la part belle aux critiques d’œuvres, avec pas moins de 9 reviews ! Je t’ai toujours aimé, Make a beautiful sound, Je pense à toi, Chéri, tu me rends folle…, et Yurisis du côté de Hot Manga, et Love Contest, Métamorphose, Une pointe d’insolence et Master Piece pour Niho Niba.
What’s up in the H-world ?
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le manga hentai n’a jamais aussi bien marché en dehors du Japon. Et si l’on pourrait penser que ce succès d’estime (les hentai sont désormais bien présents dans les librairies), et commercial (de nouveaux éditeurs voient le jour) ne peut qu’enchanter les géants du commerce, ça serait sous-estimer les mœurs fragiles de certains dirigeants d’entreprises. Ainsi, la branche américaine d’Amazon a pris en juillet 2020 une décision allant à l’opposé de la hype actuelle autour du hentai, et a supprimé sans autre forme de procès tout le catalogue hentai de plusieurs éditeurs américains.
https://twitter.com/FAKKU/status/1284657709879488513
Dans la charte américaine des contenus admis sur Amazon nous pouvons lire : « En tant que libraire, nous fournissons à nos clients un accès à une variété de points de vue, y compris des livres que certains clients peuvent trouver répréhensibles. Cela dit, nous nous réservons le droit de ne pas vendre certains contenus, tels que la pornographie ou tout autre contenu inapproprié. »
Si bien sûr l’entreprise peut, via cette condition, décider de ce qui lui chante, il semble disproportionné de condamner tout un secteur sur des critères si flous. Les œuvres supprimées seraient donc toutes des productions contenant des scènes inappropriées. Même Welcome to Tokoharu Apartments de Gunma Kisaragi ? Un des auteurs les plus vanilla du secteur hentai ? Est-ce que ce sont certaines positions sexuelles qui ne sont pas permises, ou bien est-ce juste le sexe qui est indécent ?
Vous pensiez que c’était là un cas isolé ? Pas plus tard que cette semaine, les douanes australiennes ont changé la liste des objets pouvant atterrir sur le sol du continent océanique, rendant impossible tout objet sexualisé à consonnance manga. C’est là la conséquence d’un scandale de pornographie infantile ayant éclaté en août à propos du Light Novel de No Game No Life, mais qui touche désormais indistinctement tout le secteur adulte. Dans la rubrique Illegal Porn, nous pouvons désormais lire que : « Les publications, films, jeux informatiques et tout autre bien qui décrit, dépeint, exprime ou traite des questions de sexe, […] de manière à offenser les normes de moralité, de décence et de convenance généralement acceptées par les adultes raisonnables ne sont pas autorisées. Cela inclut la bestialité et la violence sexuelle. Les contrevenants s’exposent à une destruction de leurs biens, une amende immédiate, et des poursuites et sanctions financières importantes. »
Qu’est-ce que la norme de la moralité ? Qu’est-ce qu’un adulte « raisonnable » accepte comme convenance ? Certainement pas des hentai, viles engeances du malin ! Voilà donc où nous en sommes du côté anglo-saxon sur la question des mangas pornographiques. À noter que les titres concernés ne sont que ceux parmi les plus soft publiés au Japon, cela ne prend donc pas en compte les œuvres nipponnes les plus obscures. N’allons pas traumatiser une convenance déjà trop sensible. Du côté de la France, les fans de hentai peuvent encore respirer tranquillement : aucun livre n’est interdit, et les libraires n’hésitent pas à mettre à disposition ces ouvrages dans une partie dédiée de leurs rayons, en hauteur. Si ce constat peut être aussi réjouissant, c’est grâce au travail de longue haleine des éditeurs pour faire accepter cette littérature.
D’ailleurs, concernant le milieu de l’édition hentai français, plusieurs changements sont intervenus ces derniers mois. La collection 100% hentai sans interdits de Taifu, après avoir évolué un temps sous le nom de Peach, s’appelle désormais Niho Niba, une nouvelle entité distincte de Taifu Comics consacrée à la publication de hentai. C’est sous ce titre que sont publiés tous les hentai depuis janvier. Ce changement s’est accompagné d’une autre nouveauté : Wani Magazine. Si vous êtes amateur de hentai, ce nom de magazine vous dit peut-être quelque chose. De très bons auteurs y sont publiés (Kisaragi Gunma par exemple), et l’éditeur américain Fakku (un ancien site amateur d’hentai reconverti dans l’édition), qui publie depuis longtemps des œuvres Wani Magazine, rendait jaloux les fans français. Jusqu’à dernièrement, ce magazine n’avait pas encore ouvert ses droits au marché hexagonal comme nous le faisait savoir Taifu dans notre interview en 2017. Les lignes semblent avoir bougé depuis, puisque des titres Wani Magazine sont donc depuis plusieurs mois publiés en France chez Niho Niba. C’est aussi le cas pour Hot Manga (puisque les œuvres Chérie, tu me rends folle…, Sweet Days, Love Juice Marking et Yokoshima Musume sont issus de ce catalogue) et Dynamite (Peachy-Butt Girls et Secret Fantasies) . « Dynamite ? » nous direz-vous. C’est le dernier arrivé sur le marché hentai français !
Ce label est issu de l’éditeur La Musardine, créé en 1996. Il s’agit d’un éditeur et d’une librairie (à Paris) spécialisés dans l’érotisme sous toutes ses formes (romans, guides pratiques, essais, à une époque photographie, BD). Leader du marché érotique en littérature et en BD, c’est désormais avec le manga que Dynamite compte se faire connaitre. Nous avons contacté l’éditeur pour en savoir plus :
« Le label Dynamite existe depuis 2002, et cela faisait quelques années que nous pensions à lancer une collection de hentai. Nous avons l’expérience du manga en librairie, et puisque la BD est en plein essor en ce moment, c’est devenu notre secteur porteur. Nous nous sommes dits que c’était le moment de nous lancer et avons pris des contacts au Japon. Au départ, nous étions plutôt en recherche de hentai « type » Taifu, car c’est pour nous ce qui colle le plus à l’esprit Dynamite, à l’érotisme très explicite avec des scénarios plutôt terre-à-terre (pas de fantastique ni de tentacules pour être clair). Du manga dans la lignée de Miss 130 (publié en 2015) en somme. C’est ainsi que nous avons commencé à discuter avec Wani Magazine, chez qui nous avons acheté les droits de plusieurs titres à paraître.
Mais nous avons alors découvert toute la profondeur et la diversité de l’édition érotique au Japon, et nous avons décidé de ne pas nous en tenir là. Nous allons également proposer des titres traduits des catalogues Hit Shuppan et Leed : Peace Hame chez Hit Shuppan, pour lequel nous avons eu un énorme coup de cœur, espèce de parodie de shônen version X, très drôle et prenant, et du manga plus soft chez Leed, davantage érotique que pornographique, avec l’auteur Hazuki Kaoru. Des choses très éclectiques donc, qui balayeront un large spectre dans le domaine du manga érotique. La collection va s’appeler Seikô, et nos mangas y seront publiés au format original japonais, 15 x 21 cm avec jaquette. »
Amis lecteurs, vous voilà prévenus : c’est désormais avec un troisième éditeur que vous pourrez vous fournir en manga érotique.
Sachez enfin que Hot Manga va mettre les bouchées doubles dans les mois à venir, puisque, outre leur plateforme web toujours en développement, ce sont deux nouvelles collections qui rejoindront la collection hentai. Une première qui sera composée d’œuvres à mi-chemin entre le hentai soft et le guide sexuel, et une seconde qui sera dédiée à la bande dessinée full color. Pourvue d’une déclinaison webtoon qui sera produite par Hot Manga et réalisée par un studio sud-coréen.
Place désormais aux reviews !
Chroniques sous X
Je pense à toi de Gentsuki
Hot manga
Contenu : soft.
Un hentai vanilla standard avec des dessins de qualité. La plupart des histoires tournent autour de relations d’amies d’enfance ou de frère et sœur, l’accent étant mis sur le lien intime qu’il y a entre les protagonistes. Il y a également très peu de personnages en dehors des couples, ce qui renforce l’intimité de ceux-ci. La seconde moitié du tome est peut-être la meilleure, avec les histoires Une douce rose aux épines douloureuses, Tendre équation, Voyage sans retour et Le chemin à parcourir seul ou à deux. L’importance scénaristique monte crescendo au fur et à mesure de ces quatre chapitres. Mention spéciale pour Ce n’est pas l’amour dont je rêvais qui sait faire preuve d’un peu d’humour en parlant du fétichisme des maillots de bain (pas scolaire cette fois, mais sportif, donc plus universel), où Gentsuki rend parfaitement la texture des maillots en nylon grâce à une utilisation des trames très fine.
Métamorphose de Shindo L
Niho Niba
Contenu : plus hard émotionnellement que sexuellement.
Le label Niho Niba a démarré son catalogue avec un titre fort, bien connu de la communauté hentai. Métamorphose est une œuvre coup de poing qui nous entraîne dans la noirceur de l’être humain, avec la déchéance de son héroïne. Nous vous avons souvent dit dans ces colonnes que les mangas hentai pouvaient avoir autre chose à offrir qu’une banale histoire de sexe. Métamorphose en est un exemple parfait. Bien sûr, le sexe n’est pas mis de côté pour autant, et les dessins de ShindoL ont un aspect « débauche » qui siéent complètement au one shot. Les ahegao faces seront également de la partie puisqu’il sera question de lâcher-prise (dû à la drogue dans le cas présent) et de plaisir très intense. Si vous avez vu Requiem for a Dream, son histoire devrait vous parler. Le nom français du hentai est finalement plus proche de l’esprit de l’œuvre que le titre japonais « Heishin ». En effet, si Heishin signifie « transformation » (c’est le terme utilisé pour désigner les transformations dans le Sentai et les œuvres Magical Girls) Shindo L a précisé sur les forums de Fakku qu’il souhaitait faire référence à La Métamorphose de Kafka dans son manga.
Si Métamorphose ressemble aux premiers abords à un hentai tout à fait classique, il n’en est rien.
Nous allons y suivre la décrépitude de Saki, aspirée dans une spirale infernale à cause de la drogue. Le récit est d’autant plus poignant que Saki est une fille bien, et pleine d’innocence. Un hentai peut émouvoir et bouleverser, c’est le cas avec ce titre de Shindo L qui marque très fort la culture hentai. Tout bascule au chapitre 3 et risque de vous sortir de la lecture érotique à laquelle vous pourriez vous attendre, pour complètement autre chose. Au cas où vous vous attacheriez un minimum à Saki, il va être très difficile de voir en Métamorphose un manga pornographique comme les autres. Plus les chapitres avancent, et plus la douleur ressentie quant au parcours de Saki se fait forte. Réussirez-vous à finir les dernières pages en restant de marbre ? Un très grand titre dans tous les cas !
Je t’ai toujours aimé de Yuzuki N Dash
Hot Manga
Contenu : viol, vanilla.
Yuzuki N Dash nous propose un récit différent de ce que l’on a pu voir de lui dans Sister X Brother et My Sweet Sweet Elder Sister. C’est ici une histoire d’un seul tenant, qui se concentre sur la vie de Setsuna, amie d’enfance de Ginta depuis toujours. Le premier chapitre nous montre les jeunes gens se retrouver au moment de leur remise de diplômes. Après s’être rejoints, ils couchent ensemble, et Ginta lui avoue l’avoir toujours aimée. Jusque-là tout va bien, c’est le plot basique d’un hentai mignon, et beaucoup se terminent sur ces notes. Cependant, les chapitres suivants viennent nous raconter les dernières années de lycée de Setsuna.
Flashback, Setsuna et Ginta sont au lycée et n’osent pas s’avouer leurs sentiments en remettant leur déclaration à plus tard. Alors qu’elle est dans les vestiaires après son entraînement de natation, Setsuna s’éveille à sa sexualité, se fait surprendre par son entraîneur de natation, et là c’est le drame. Celui-ci la force à coucher avec elle sous couvert d’un chantage, et démarre alors une spirale qui ira bien plus loin, entre pression psychologique, dépravation et perte de repères. Sans être aussi jusqu’au-boutiste que Métamorphose, Yuzuki N Dash nous livre un petit triller bien pensé.
Love Contest de Kisaragi Gunma
Niho Niba
Contenu : vanilla, scolaire.
Enfin ! Le voilà enfin ! Kisaragi Gunma est désormais publié en France. Auteur sûrement aussi apprécié que Yamatogawa, Kisaragi Gunma à déjà produit 5 ouvrages depuis 2006. Love Contest fut publié en 2015 dans le Comic X-Eros, c’est son dernier titre en date, et il reste très représentatif de l’univers de cet auteur. Des uniformes saillants, de fortes poitrines, et du vanilla sex à 2 et en orgie sont les codes de ses récits.
Dans Love Contest le sexe peut désormais être pratiqué de manière sportive : c’est le seikodo. Littéralement « la voie des rapports sexuels », voici comment le livre le décrit : « Le Seikodo est une discipline qui se pratique à deux, sur un tapis. Chacun marque des points en fonction des actes sexuels qu’il réalise. On juge l’aspect technique et artistique. Il existe un programme court où l’on réalise des positions précises, et un libre avec des figures facultatives. Le premier privilégie le couple et le second est plus individuel. » Bien entendu, les établissements scolaires japonais ayant des clubs de sports, la discipline s’y est très vite immiscée. Quelle meilleure idée pour introduire du sexe au lycée ?
Nous suivons donc les aventures de Kyosato qui, au moment de devoir choisir son club, découvre que l’élue de son cœur compte l’intégrer. L’occasion pour le lecteur d’apprendre les tenants et aboutissants d’une discipline qui se pratique en compétition à un niveau national, durant des orgies. Car oui, le seikodo dispose de dérogations spéciales, permettant aux élèves de « s’entraîner » partout dans le lycée en dehors des heures de cours. Pour évoluer dans la discipline, les élèves doivent trouver des partenaires réguliers avec qui s’entraîner. Kisaragi Gunma fait très fort avec ce titre, trouvant un concept, et allant à fond dans son idée (dojo familial de seikodo, matches d’exhibition à plusieurs partenaires, tous les aspects du sport sont passés en revue) sans tomber bêtement dans les orgies sans queue ni tête. Il n’oublie pas également de coucher une histoire, qui, malgré les scènes de sexe, reste toujours au premier plan !
Chéri, tu me rends folle… de Esuke
Hot Manga
Contenu : vanilla.
Attention, petite pépite ! Visuellement le tome se veut assez réaliste. Par réaliste, nous entendons qu’il n’y a pas le genre de petits écarts que les hentai font souvent, dans le registre anus dilaté sur 25 cm et cascades de fluides corporels. Ici le sexe restera Vanilla, et la recherche de scènes proches du réel prévaudra sur la surenchère, hormis, cependant, une courte histoire mettant en scène un homme monté comme un âne. De manière générale, les histoires transpirent de bons sentiments et d’amour, et il est à noter que les personnages s’embrassent souvent. Cela peut paraitre futile, mais les baisers rajoutent beaucoup d’intimité aux scènes, et permettent de ne pas avoir l’impression d’assister simplement à un porno. Si Métamorphose est un électrochoc, Chéri, tu me rends folle… est une douceur, pleine de bons sentiments. La nouvelle White Summer prend même le temps de poser son ambiance durant 8 pages avant de passer à l’acte. Cela semblerait dérisoire, mais pour un livre de ce genre c’est déjà beaucoup ! De très beaux dessins avec des angles de vue recherchés où les femmes y sont très belles et attachantes : carton plein. Comme nous vous le disions en première partie, ce titre est issu du catalogue de Wani Magazine, dont les œuvres commenceront désormais à nous parvenir régulièrement.
Master Piece de NANAO
Niho Niba format Artbook
Contenu : Soft, inceste, oppai.
Ce recueil porte très bien son nom : ce tome au format artbook sera clairement une pièce maîtresse dans votre hentaitèque. Comme sous les couleurs de Taifu, l’éditeur continue de nous proposer ponctuellement des hentai en format artbook (B5). Et comme à chaque fois, le résultat vaut le détour : l’édition est vraiment raccord avec le contenu : ça respire le luxe. Enlevez la jaquette et dépliez les rabats, et vous aurez quasiment un poster ! Concernant l’œuvre, nous suivons durant la première partie la vie de Yuji Tsubakihara, qui grandit auprès de sa belle-mère et ses demi-sœurs jumelles depuis que leur famille l’a adopté suite au décès de ses parents. Un plot-prétexte très classique permettant simplement de jouer sur les ficelles des sœurs jumelles, de l’inceste fraternel, et de l’inceste maternel : d’une pierre trois coups. Cette facilité scénaristique se retrouvera également dans les derniers chapitres, avec un scénario similaire, mais avec des femmes brunes plutôt que blondes. Ce qui lie toutes les histoires du recueil entres elles reste cependant les fortes poitrines, grande prédilection de l’auteur.
Bien entendu tout l’intérêt de l’ouvrage réside dans sa finition : quasiment la moitié des pages sont en couleur, toutes sont sur papier glacé, et une page couleur dépliante au second chapitre vient parfaire le tout. Le titre a eu suffisamment de succès au Japon pour se voir adapté en deux OAV de 30 minutes en 2019 sous le nom de Master Piece The Animation. Du fait de son édition, le livre est disponible à 19.99€, un prix logique au vu du résultat.
Make a beautiful sound de Dibi
Hot Manga
Contenu : Kinky, domination, insertion d’objet dans l’urètre et autres joyeusetés.
Le sous-titre « apprendre à pleurer de plaisir » donne le ton. Il sera question ici de domination, et celle-ci sera exercée par les femmes du recueil.
L’apparence shotacon des personnages masculins est bien moins tendancieuse que dans d’autres œuvres. C’est le style de l’auteur qui veut ça : le rapport de force étant pour des femmes dominatrices et des hommes dociles, les garçons font en général une tête de moins que les femmes. Ces dernières sont très généreusement proportionnées, avec des bras, jambes, cous et doigts très longilignes. Si cela peut paraître singulier au premier abord, on s’y fait vite, et surtout ce design permet à l’auteur d’exacerber certains mouvements, comme les orteils qui se crispent de plaisir, des jambes qui viennent se croiser derrière un compagnon pour l’étreindre, ou tout simplement certaines positions multi-partenaires dignes de jujitsu, où la contrainte de mouvement va de pair avec le lâcher-prise et le plaisir. Les femmes croquent littéralement les hommes, et ceux-ci sont enclins à « subir » toutes leurs lubies : massage prostatique, god-ceinture, fessées et griffure en tête.
La narration accompagnant les scènes crée un véritable climat. Il n’y a d’ailleurs qu’à voir la nouvelle en postface, sur trois pages, ou Sado masochism Interview pour comprendre que le texte dans les œuvres de Dibi est tout sauf accessoire. Pour autant l’auteur ne se perd pas toujours en description, et une nouvelle, Première fois, est en partie muette, preuve de la capacité de Dibi à ne pas s’enfermer dans une narration. Les décors ne sont pas en reste, et certains détails montrent le soin tout particulier apporté à ceux-ci. L’usinage d’une chaise chez une écrivaine, le clou pour réparer une planche fendue dans une maison au fond de la forêt, ou le poster d’Evangelion d’un club manga sont autant d’éléments qui viennent placer le livre un cran au-dessus des productions standards.
Le terme « plaisir charnel » n’a jamais aussi bien pris son sens qu’ici. Les femmes y sont presque carnivores, et le femdom (femal domination) est parfaitement illustré, mais sans tout l’aspect BDSM. S’il y a bien sûr quelques accessoires, ici pas de tenues en cuir ou latex : les ébats se focalisent sur les corps. Grâce à cette mise en scène, le titre réussit à être accessible, même pour un public qui ne serait pas attiré par les histoires de domination. Un tome bien plus abordable donc, malgré ce que l’on pourrait penser. Les histoires se valent toutes et il y en a pour tous les goûts en terme d’univers : contemporain pour les trois premières, médiévale fantastique pour Contract with the Witch et Shopping ! Young slave, féodale avec Première fois, et même SF pour Interracial Sex ! Aucun univers n’est laissé de côté, tous sont réussis, et cela vient diversifier la lecture.
Une pointe d’insolence de Nekomata Naomi
Niho Niba
Contenu : NTR (infidélité).
Il est souvent question dans Un pointe d’insolence de faire l’amour à côté d’autres personnes (sans partir dans l’exhibitionnisme) et d’infidélités.
En règle générale, tous les personnages sont très rapidement entreprenants, alors n’espérez pas trop de contractualisation : il est question d’aller droit au but, et le fond des histoires, ou l’originalité qu’elles auraient pu avoir, sont vite oubliés (Après le festival, et son idée de fête rurale oubliée, aurait pu donner de très bonne chose, dommage).
Sans avoir de scènes particulièrement marquantes, le recueil fait le taff. Un hentai standard, mais très bien réalisé selon ces critères, qui conviendra parfaitement à quelqu’un voulant commencer à en lire, ou pour un lecteur chevronné qui souhaite une lecture plaisante et sans écarts. On pourrait juste regretter que certaines femmes se ressemblent, notamment lorsqu’elles ont une frange qui leur cache les yeux (Épanouissement, Une nuit torride, Lost Moral, L’heure de trinquer).
Yurisis de Shiki TAKUTO
Hot Manga
Contenu : orgie, humiliation.
Comme le titre le laisse comprendre, il s’agit d’une histoire d’amour entre deux sœurs. Le tome est assez bavard (pour un hentai), et le découpage, consistant à montrer des écrans de caméra, en cours de lecture ou d’enregistrement, en pleine page, est assez sympa et original pour être souligné. Il y a d’ailleurs beaucoup de pleines pages dans ce tome.
Ce dernier n’est composé que de 4 chapitres, et l’ensemble du livre raconte une seule histoire. Ceci permet à l’auteur de prendre tout son temps, d’utiliser des doubles pages et de créer un découpage très ouvert, avec de grandes cases (les pages sont souvent composées de 2 cases, ce qui donne 4 cases symétriques sur des pages jumelles). Cette symétrie est peut-être à mettre en rapport avec les sœurs Hinata et Saya, mises en parallèle tout au long du livre.
D’un point de vue graphique, Yurisis est donc un très bon tome, car en plus de ce découpage au cordeau, Shiki AKUTO dessine très bien. Le premier point noir serait que l’idée de la relation lesbienne n’est là qu’en toile de fond, car même si l’amour des sœurs reste tout le temps présent, ce hentai rate le coche de proposer une vraie relation sexuelle entre femmes (la perle rare en hentai vanilla), en incluant très vite des hommes. Le second souci vient tout simplement de ce que l’auteur décide de faire subir aux sœurs puisqu’elles finissent par tomber dans le viol collectif et le chantage sexuel. Une ligne de plus sur la longue liste des hentai objectivant les femmes et les violentant. Rien de neuf en soi… Notons pour nous consoler que si la forme et les dialogues prennent des airs de viols, les filles sont censées être consentantes et prennent du plaisir, le fameux « non qui veut dire oui » utilisé neuf fois sur dix…
Comme vous pouvez le constater, le hentai a désormais de beaux jours devant lui en France. L’arrivée d’un nouvel éditeur est toujours signe de bonne santé du marché, et nous pourrons découvrir les deux premiers titres de Dynamite dès le mois de novembre (le covid ayant décalé certaines sorties à plus tard), le projet de l’éditeur étant de publier 4 à 6 mangas par an. Le troisième titre a été annoncé pour février 2021, et nous pouvons nous attendre à un manga gay parmi ces 4 à 6 titres annuels.
1 réponse
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