Ranobe #01: Votre dose de Light Novel japonais !
Avec la réouverture de vos librairies il y a peu, Journal du Japon a décidé de vous offrir cette nouvelle rubrique littéraire : voici le tour d’horizon des sorties passées, présentes et futures de Light Novel japonais en France, logiquement nommé… Ranobe !
Préambule : mais qu’est ce qu’un Light Novel ?
(NDLR: N.m. ライトノベル, raito noberu (souvent abrégé au Japon en Ranobe))
Le Light Novel est un roman japonais ayant généralement pour public cible les lycéens ou jeunes adultes. De format généralement court – moins de 200 pages – il compte beaucoup sur ses dialogues pour faire passer des émotions. Il peut avoir des thèmes divers et variés (amour, science fiction, heroic fantasy, tranche de vie… ), est très rarement illustré, sa couverture mise à part qui est généralement du style manga.
C’est dans les années 1970 que l’on trouve l’origine du Light Novel au Japon, plusieurs auteurs « se disputant » les origines du terme. Ces romans étaient (et sont encore aujourd’hui), à l’instar des mangas, publiés chapitre par chapitre avant de sortir d’un seul bloc.
Fin 80, début 90, la plupart des Light Novels trouvent leur public dans la Fantasy avec Les Chroniques de la Guerre de Lodoss (1988) et Slayers (1990).
Les LN atteignent leur sommet de popularité dans les années 2000, avec la sortie de la saga Haruhi Suzumiya ou, plus tard, les Sword Art Online.
Le Light Novel est souvent une histoire qui sera ensuite adaptée en manga (Rendez-vous au Crépuscule); peut aussi être la préquelle ou la suite d’un manga (Bloom Into You), ou encore la même histoire qu’un manga, jeux vidéo ou film à succès mais sous la forme d’un roman (Your Name). Pour finir, il peut s’agir aussi d’une œuvre originale.
Tout comme une sitcom, le Light Novel est fait pour se lire rapidement, laisser le lecteur en haleine pour qu’il veuille lire la suite et faire passer un maximum d’émotion en un minimum de pages.
Le but de cette nouvelle chronique est pour nous de vous proposer des Light Novels (LN) que nous avons aimé, que nous avons lu tout récemment et que nous attendons encore de découvrir.
Génération Club Do, retour dans les années 70.
Si on vous dit «Au pays de Candy…» ! Non ? Ah ! Nous touchons la corde sensible de votre nostalgie !
Si vous souhaitez prolonger votre voyage au fin fond de votre enfance et que vous n’en avez pas eu assez, sachez qu’il existe une version romanisée des 9 tomes du mangas (ou des 115 épisodes de l’anime) sous la forme de deux Light Novels, écrits par la scénariste de Candy Candy, Keiko NAGITA.
Le premier tome, sobrement appelé Candice White l’orpheline, revient sur l’enfance de Candy, racontée par une Candice White adulte et épanouie. Entrecoupée de passages à la première personne, nous revivons les rires et les larmes de la petite orpheline qui trouve l’amour, se forge un caractère et une personnalité déjà bien prononcés à l’âge d’enfant, et voyage énormément pour trouver sa voie, en tant que jeune fille vivant à la fin du XIXe siècle.
Un style d’écriture fluide et des dialogues vifs qui laissent bien transparaître le caractère bien trempé de la jeune Candy, qui se relève toujours malgré les (très) nombreux coups du sort qui interviennent dans sa vie.
Quand au second volume, Candy – Le Prince sur la Colline, il commence sur la suite de l’histoire avant de nous résumer sa fin par un échange épistolaire entre Candy et différents personnages qui font ou ont fait parti de sa vie. Le problème de cette seconde partie est qu’il est facile de se laisser distancer par l’histoire ou de se perdre si l’on ne connaît pas son déroulé. Candy écrit à des personnages que nous n’avons jamais vu dans le roman et lui raconte un épisode de sa vie qu’elle est censée avoir vécu avec ce personnage… Bien sûr, il s’agit de résumer aux lecteurs ce qu’il a pu se passer dans la vie de la blonde aux tâches de rousseur jusqu’à ses trente ans, mais ça n’est pas simple à suivre, même si nous avons lu le premier tome.
Voilà pourquoi nous conseillons l’histoire des deux Light Novel dans sa totalité à ceux qui connaissent déjà les mangas et les ont lu; ou à ceux qui ont pu voir l’anime. Il n’est jamais évident de résumer une soixantaine d’épisodes en une cinquantaine de pages…
Candy – Candice White l’orpheline et Candy – Le Prince sur la Colline sont sorti chez nous en 2019, aux éditions Pika Roman.
Journal du Japon a également interviewé, il y a quelques temps l’auteure : Keiko NAGITA : aux sources de Candy Candy
Et pour vous faire plaisir, voici le générique que vous avez, sans doute, en tête depuis tout à l’heure !
Notre coup de cœur LN.
C’est du côté d’Akata que nous nous tournons vers notre coup de cœur littéraire de ce premier numéro.
Rendez-vous au Crépuscule, écrit par SANO Tetsuya, raconte les liens que tissent deux jeunes lycéens ayant, malgré leurs jeunes âges, déjà une étroite relation avec la mort.
Okada Takuya a déjà vécu un drame familial dont il a beaucoup de mal à se remettre sur le plan émotionnel, et la jeune Watarase Mamizu est atteinte de Luminite, une maladie orpheline qui ne laisse pas ses victimes atteindre l’âge adulte et dont le corps brille à la lueur de la lune. Plus la lumière émanant de leur corps est forte à l’exposition des rayons lunaires, plus la maladie est avancée…
Takuya va donc se retrouver à devenir «l’esclave» de la jeune fille qui lui donne chaque jour un objectif inscrit sur une liste de toutes les choses qu’elle aurait voulu faire avant de mourir.
Loin de tomber dans le pathos, le personnage de Mamizu est cynique, n’hésite pas à se moquer des histoires que lui racontent Takuya quand, par exemple, il décide d’accepter de jouer Juliette dans la pièce de théâtre de l’école ou encore, quand il se rend au parc d’attraction et achète la glace des amoureux pour lui tout seul.
Takuya, quand à lui, contraste énormément avec notre héroïne. Il est fermé, est tenté de répondre «non» à tout ce qu’elle lui demande et le fait dans un premier temps. Mais, une petite voix l’incite à accepter les caprices de sa camarade de classe et il exécute alors tous ses désirs en bronchant après coup, devant une Mamizu hilare.
On appréciera, en plus de ce duo de lycéens, la plume de SANO Tetsuya (et la traduction de Yacine Youaht), le format court (environ 230 pages) qui laisse autant de place à l’exposition de la situation et des personnages qu’à l’action de se développer, et l’histoire qui, bien que nous donnant dès le début conscience de la fin, nous laisse parfois à rire devant le ridicule de la situation, ou parfois même à pleurer…
Au Japon, il existe également Kimi wa Tsukiyo ni Hikari Kagayaku + Fragments, qui semble en être la suite. Aucune sortie prévue en France pour le moment mais croisons les doigts !
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site internet dédié à l’oeuvre: http://youngnovel.fr/rdvaucrepuscule/
One more time…
C’est à nouveau Pika Roman qui nous a donné l’eau à la bouche avec la sortie de l’adaptation en Light Novel de 5cm per Second pour début octobre.
Second long métrage de la carrière du réalisateur SHINKAI Makoto, 5cm per second est un film d’animation contemplatif, contant les nombreuses séparations et souvenirs poignants de deux jeunes amis, Akari et Takaki, depuis le collège jusqu’à leur vie d’adultes.
La conclusion est inoubliable, principalement grâce à la force de sa chanson finale One more time one more chance chantée par YAMAZAKI Masayoshi, sa voix simplement accompagnée de sa guitare…
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=BqFftJDXii0
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/BqFftJDXii0?feature=oembed&wmode=opaque
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/BqFftJDXii0?wmode=opaque
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/BqFftJDXii0
Déjà sortie en 2007, au même moment que le film, au Japon, on attend donc la sortie de cette light novel avec impatience !
Pour patienter, le manga 5cm per second est disponible, en deux tomes, chez Pika également.
Petit cadeau de la part de Pika Roman : les premières pages du LN sont en ligne.
Confinement ou pas, le Light Novel est le format parfait si vous souhaitez vous essayez à la lecture ou vous replonger dans les livres. Il n’a pas autant d’images qu’un manga mais a le pouvoir des mots pour être tout aussi prenant et toucher vos cordes sensibles.
Même si notre sélection est très dosée en romance, nous vous rassurons, il en existe de tous les genres et de tous les styles. Mais nous vous les gardons bien au chaud pour la suite de votre chronique Ranobe !
Merci pour cette nouvelle forme d’article. J’adore le Light Novel et ça fait tellement plaisir de voir que ce genre soit de plus en plus présent en France !!
Je ne connais pas le marché des LN au Japon mais vous devez certainement en savoir bien plus que moi. Déjà pour les manga il en sort énormément chez eux chaque mois, ce n’est pas un secret. Mais concernant les LN, il en sort beaucoup chez eux ?
Merci d’avance pour la réponse.
Bonjour et merci pour votre temps ainsi que pour votre commentaire !
Pour répondre à votre question, le LN au Japon sort au compte goutte, chapitre par chapitre à la façon d’un manga (comme indiqué dans l’article). Le marché du LN est tout aussi important que celui du manga au Japon, principalement grâce à leur scénario original qui peut être une très bonne source d’adaptation soit en manga, soit en anime, voire même les deux ! Si ça se trouve, vos mangas ou animes favoris étaient, à la base, des LN, ça n’est pas impossible 😉
Nous avons la chance en France de voir les LN les plus populaires au Japon traduits chez nous, avec même quelques petites perles nouvelles ou originales en plus !