Manga Taishō, 13e saison : des titres inédits pour un beau tableau !
Après Paru ITAGAKI avec Beastars en 2018 puis le sympathique mais contestable Astra Lost in Space en 2019, le Manga Taishō revient pour une 13e saison qui nous fait découvrir d’excellents titres, souvent méconnus de l’archipel. En 2020 ils sont douze artistes et titres à concourir pour le sacre. La liste des nommés a été dévoilée fin janvier à l’issue de la première phase de sélection. Le titre lauréat et le classement final ont été annoncés lors de la traditionnelle cérémonie du prix qui s’est tenue à Tokyo il y a quelques jours.
Que les curieux et curieuses se rassurent, cette sélection 2020 ne manque pas de nouveautés avec 8 séries inédites, deux publiées en France et deux attendues au second semestre chez nous.
Avant de vous livrer le nom du manga récompensé cette année, Journal du Japon vous propose une petite présentation des nominés en fonction du classement des jurés, du 12e vers le premier !
Préambule : qu’est-ce que le Manga Taishō ?
Depuis sa création en 2008, l’événement a toujours permis à son comité organisateur de poursuivre un objectif double.
En premier lieu, le but est de mettre en lumière des œuvres « récentes » au-delà de toute considération financière. Pour être nommé, un manga doit seulement avoir été publié au cours de l’année précédente et ne pas excéder les huit volumes. Si sa réalisation répond à ces deux conditions, tout(e) mangaka, simple rookie ou artiste expérimenté(e), peut dès lors défendre ses chances. À ce titre, une nomination peut parfois leur offrir une visibilité providentielle. En effet, les libraires accordent beaucoup d’importance aux différents classements et prix manga décernés au cours de l’année et n’hésitent pas à les mettre en avant dans leurs rayons.
Les éditeurs français aussi ne s’y trompent pas et gardent toujours un oeil attentif, même si les titres des Manga Taisho ne sont jamais des best-sellers chez nous mais au mieux de bons middle-sellers. La lauréate 2018, la mangaka Paru ITAGAKI avec Beastars a, par exemple, reçu de nombreuses autres distinctions, dont le prestigieux prix culturel Tezuka et celui du manga Kōdansha, lui offrant ainsi une reconnaissance mondiale méritée. À noter que la série, toujours en cours, est arrivée en France aux éditions Ki-oon depuis. Astra Lost In Space a lui trouvé son chemin jusqu’aux éditions nobi nobi mais constitue un cas un peu à part de candidat tout public, là où les autres titres trouvent plutôt, en France, leur public chez les amateurs de manga ou de BD : Vertical (2008), Chihayafuru (2009), Thermae Romae (2010), March Comes in Like a lion (2011), Silver Spoon (2012), Kamakura Diary (2013), Bride Stories (2014), Golden Kamui (2016)… Que du bon, donc, et les nominés non primés sont aussi de jolies pépites, et c’est valable cette année encore.
D’ailleurs, le prix a également pour vocation de proposer de nouvelles pistes aux lectrices et lecteurs curieux de nouvelles histoires à découvrir. Des suggestions bienvenues dans un monde où les nouveautés se comptent chaque année par centaines. Ainsi devient-il de plus en plus difficile de faire un choix parmi la pléthore de titres disponibles. C’est par ailleurs tout sauf un hasard si le large jury choisi pour établir la sélection n’est composé que de passionné(e)s, parmi lesquels bon nombre de libraires, aux goûts multiples et à l’affût constant de la moindre perle. À ce titre, l’harmonisation de leurs votes a toujours offert des listes variées et révélatrices des potentiels du moment. De quoi assurément inspirer les éditeurs français par la même occasion… Voyez par vous-même avec cette sélection 2020 !
12e : Ashita Shinu ni wa, de Sumako Kari
Âgée de 42 ans, Sawako Honna travaille dans une entreprise de promotion cinématographique. Un matin, elle est prise de palpitations et de bouffées de chaleur… Si elle pense au départ être tombée malade, elle comprend bien vite que son âge la rattrape et que la ménopause n’est plus si loin. Petit à petit, Sawako va découvrir ce qui lui semblait autrefois si lointain, et apprendre à vivre avec…
Dans les grandes lignes : Si les récits traitant de l’adolescence sont légions, rares sont les mangas à se pencher sur la ménopause, cette autre période de transition taboue et redoutée par les femme.
11e : Boku no Kokoro no Yabai Yatsu, de Norio Sakurai
Le meurtre d’Anna Yamada, une belle fille issue de la famille la plus aisée de l’école. C’est son unique pensée à chaque fois qu’il la regarde. Kyotaro Ichikawa, est un jeune lycéen qui souffre de pulsions meurtrières et d’une fascination pour l’assassinat, ainsi il voit en Anna sa camarade, la cible idéale pour son premier meurtre. Mais jour après jour et à force d’observation, ses pulsions meurtrières vont se changer en un tout autre sentiment. Et le premier amour de Kyotaro commence, pour donner lieu à une histoire d’amour comique et dramatique.
On l’a lu : Un récit de lycée, aux allures de drame mais qui en réalité aborde l’adolescence à travers deux personnages atypiques. Le héros principal, Kyotaro, est un garçon solitaire, discret et surdoué, habitué de la bibliothèque… En somme l’opposé du commun des garçons de son âge. Il renie tout sentiment et agi simplement par instinct. Anna Yamada illustre son opposé féminin : grande, sportive et sûrement la fille la plus jolie du lycée, elle attire naturellement et symbolise les filles gâtés par la nature à cet âge… les pestes.
Mais en réalité les deux protagonistes ont une face cachée : Anna raffole de friandises en tout genres, n’hésite pas à imiter des miaulements pour sauver le rencard de sa copine… et il en va de même pour le sociopathe Kyotaro. Prêt à sacrifier son vélo afin d’éloigner un garçon venu aguicher sa « cible », accepter des bonbons pour enfant, détourner l’attention d’une façon inattendue afin d’éviter que les pleurs de sa dulcinée ne soient remarqués.. Enfin bref, une histoire pleine de rebondissements attend ces deux individus, qui découvre la complexité des relations entre filles et garçons à l’aube de l’âge adulte. Un récit assez drôle aux dessins en demi teinte mais surtout un style qui devraient plaire aux fans d’histoire à la frontière entre drame et amour.
10e : Ikoku Nikki, de Tomoko Yamashita
Depuis la mort de ses parents, la jeune Asa, 15 ans, vit avec sa tante Makio, une romancière de 35 ans. Celle-ci, malgré les rapports compliqués qu’elle entretenait avec sa sœur, s’est résolue à accueillir sa nièce chez elle. Seulement, Makio semble avoir oublié un détail important au moment où elle a pris cette décision. Très timide de nature, elle ne se sent guère à l’aise lorsqu’il s’agit de converser et passe le plus clair de son temps dans sa chambre, plongée dans son travail. La jeune adolescente, d’abord intriguée puis séduite par la personnalité et le rythme de vie de sa tante, va pourtant vite accepter cette nouvelle vie qui lui est offerte.
On l’a lu : Tranches de vie de colocataires improbables et extrêmement différentes, la tante et la nièce, que le destin a réuni. Dans cet appartement où résonne souvent le bruit des touches de clavier de la romancière, est venu se mêler le bruit plus discret d’une adolescente curieuse et observatrice, qui s’occupe désormais de préparer les repas et de faire un peu de ménage. La jeune fille est discrète mais curieuse et attentive, la seconde est solitaire mais à sa façon généreuse et juste. Elles doivent vivre ensemble et apprendre à se connaître : elles s’analysent, s’apprivoisent et s’acceptent peu à peu. Makio, qui a pris la décision sur un coup de tête n’a pas l’intention de chambouler sa vie, mais essaie de trouver un nouvel équilibre et d’être à la hauteur. Asa, elle, est totalement absorbée par ce personnage un peu lunaire qu’est sa tante, passionnée et totalement absorbée par l’écriture.
Si les personnages se demandent à quoi va ressembler cette nouvelle vie, l’alchimie est évidente pour le lecteur, et on se délecte de voir ces deux personnalités s’apprivoiser et s’ouvrir l’une à l’autre. Tomoko YAMASHITA raconte son histoire avec beaucoup de pudeur et sobriété. L’ensemble se lit comme un joli poème assorti de quelques notes mélancoliques. La narration tantôt planante, tantôt silencieuse en déroutera sans doute plus d’un mais pour les lecteurs intrigués par notre présentation, foncez, c’est une merveille. On espère juste le voir en France, un jour.
9e : Maku Musubi, de Shin Hotani
Quand elle était en primaire, Sakura adorait dessiner des mangas… Jusqu’au jour où, face à l’incompréhension d’une de ses camarades de classe, elle finit par arrêter. Alors qu’elle vient tout juste de rentrer au lycée, elle emmène par mégarde un de ses vieux cahiers de dessin en classe ! Celui-ci se retrouve finalement entre les mains du club de théâtre, qui choisit d’en jouer le contenu devant tous les élèves de l’école… Petit à petit, Sakura va se découvrir une passion pour l’art dramatique, et plus précisément pour la mise en scène. Le rideau se lève alors sur un drame commun à tous : le passage à l’âge adulte, mis en scène par l’entrée dans le monde du théâtre et une nouvelle vie qui débute…
Dans les grandes lignes : Ce qui aurait pu être une énième et banale histoire lycéenne se transforme assez vite en un très beau parcours initiatique et promet un tour d’horizon intéressant des métiers du théâtre, centrée autour de la mise en scène.
8e : Chainsaw Man, de Tatsuki Fujimoto
Dans un monde où les démons font partie du quotidien des humains, et où les plus craints sont les plus puissants, Denji est un jeune garçon au destin funeste. Accompagné de son seul ami Pochita, un démon tronçonneuse, dans sa chasse aux démons pour devenir un Devil Hunter afin de rembourser la dette de son père auprès d’un vieux mafieux peu scrupuleux. Il n’a pour seul désir de vivre une vie dans laquelle son ventre est plein et son lit est douillet… Et éventuellement peloter des seins, ça, ce serait le paradis. Mais le sort s’abat sur lui et afin de réaliser son rêve et pour rester en vie et sans aucune arrière pensée concernant la chef de la police, il rejoint la section affilié à la chasse aux démons.
On l’a lu : Fujimoto TATSUKI, vous l’avez (peut-être !) découvert avec Fire Punch, œuvre très brute et douloureuse d’action et d’anticipation post-apocalyptique pour laquelle il a gagné la reconnaissance d’un très grand nom du manga, Hiroaki SAMURA (L’Habitant de l’infini entre autres). TATSUKI revient donc avec un titre qui a l’air au moins aussi déjanté si ce n’est sanglant : Chainsaw Man. Les aventures de Denji sont celles d’un héros désabusé à la vie totalement merdique avant de se réincarner en être 1/3 homme, 1/3 démon et 1/3 tronçonneuse. Destiné à trimer jusqu’à la mort, Denji n’avait jamais connu une vie normale et se moque donc complètement des normes ou des aspirations ordinaires d’un héros de manga. Son nouveau statut de Devil Hunter va lui apporter un confort minimum qu’il va découvrir tel un paradis et, de par sa vision du monde des plus noires, il ne reculera devant rien pour garder ce petit bout de lumière auquel il vient de goûter. Absolument rien.
C’est ce « rien à foutre, dégagez de mon chemin ! » brutal et sans barrière, accompagné de baston sanglante et trash qui donne une lecture jouissive du titre, et qui balaie la narration classique de ce pitch qui aurait pu être le départ d’un shônen presque comme les autres. Car la série nous vient, ne l’oublions pas, du Weekly Shônen Jump de la Shueisha, et on en retrouve des ingrédients scénaristiques connus : une organisation, des camarades, des démons, des mentors et des traîtres, des pouvoirs différents… Mais les personnages et la narration de TATSUKI refaçonnent complètement les arcanes pour vivre une aventure inédite. Dernière bonne nouvelle : le premier volume est disponible en France chez Kazé Manga !
7e : Muchū sa, Kimi ni, de Yama Wayama
Pour Ema, son voisin de classe, Hayashi, a quelque chose de fascinant… Peut-être même de mignon, d’une certaine façon. S’il refuse de se croire amoureux de son ami, il est malgré tout plus ou moins conscient que leur relation ne se limite pas à de l’amitié… De son côté, Medaka se retrouve quant à lui assis devant Nikaido, le porte-poisse de la classe. Intrigué par ce personnage marginal, il va essayer de se rapprocher de lui, et découvrira finalement sous ses faux-semblants un garçon bien plus charmant qu’il n’y paraît…
Dans les grandes lignes : La complicité est le maître mot de ces histoires courtes dédiées aux sentiments qui peuvent parfois naître entre deux hommes, au-delà de l’amitié mais en deçà de l’amour.
6e : Mystery to Iu Nakare, de Rui Morita
Totonou, jeune étudiant à l’université, n’est pas du genre à se faire remarquer, si ce n’est malgré lui en raison de sa grande chevelure bouclée. Un événement bien sordide va malheureusement bouleverser son existence tranquille. Il fait doux ce jour-là. Alors qu’il cuisine tranquillement chez lui, un officier de police débarque et le somme de le suivre au poste. Il découvre, à sa grande stupeur, qu’il est considéré comme le principal suspect du meurtre d’un camarade de classe ! Alors débute une longue série de péripéties.
On l’a lu : Nominée pour la seconde fois dans les Manga Taïsho, Yumi TAMURA est une plume célèbre dans le monde du shôjo grâce à Basara et 7 Seeds, tous deux publiés en France. Et cette seconde nomination confirme le potentiel de Mystery to lu Nakare, articulé autour de son héros, Totonou, qui apparaît comme un homme hors pair. À l’aise quelque soit l’instant grâce à un sang à température perpétuellement glaciale, cet homme à la coupe afro proéminente s’avère rapidement être un maître en relation sociale. Pourtant celui-ci vit seul et n’a pas de petite amie. Sociopathe ou détective d’exception ? À vous de choisir dans cette oeuvre qui atteint la 6e place.
5e : Mizu wa Umi ni Mukatte Nagareru, de Rettō Tajima
Lorsqu’il entre au lycée Naotatsu, est invité par son oncle, un trentenaire dont notre héros ne connait que très peu de choses, à venir habiter chez lui afin d’être plus proche de son établissement. À son arrivée à la station de train, ce n’est pas son oncle mais une femme qui est présente pour venir le chercher : Mme Sakaki-san, une femme dans la vingtaine. Très vite Naotatsu comprend qu’il n’est pas au bout de ses surprises lorsqu’il comprend que Sakaki n’est pas la femme de son oncle. En effet ils sont cinq dans cette maison où réside un mangaka en herbe, l’oncle, Mme Sakaki, un homme forcé de se travestir pour exercer sa profession de voyante et enfin un professeur âgé aux connaissances presque infinies mais à l’esprit enfantin. Ainsi une cohabitation entre divers profils et âges commence.
Néanmoins un lien inattendu lie Naotatsu à Sakaki. Un secret vieux de 10 ans liant le père de Naotatsu et la mère de Sakaki… Comment les deux protagonistes vont-ils vivre ensemble avec cette révélation, dans une maison des plus animées !
On l’a lu : Une oeuvre qui fait presque du bien par rapport au sujet traité, la famille et ses histoires, très loin des thèmes habituels si ce n’est l’oncle mangaka. Les dessins sont atypiques ce qui rends la lecture lente et on s’attache vraiment au texte, dans un scénario où toutes les tranches d’âge cohabitent. On imagine très vite que ce sont tous des membres d’une même famille alors qu’en réalité ce sont simplement des personnes à l’esprit très ouvert et aux caractères attachants. Destiné à un public plus âgé que les mangas du podium, celui ci se distingue par l’amour que porte l’auteur aux références qu’il cite à la fin de chaque chapitre, et le maniement de personnages très divers dans un cercle très proche. De plus, porter l’attention sur les seuls personnages normaux de l’histoire, rend le scénario très vrai et nous immisce rapidement dans l’intimité des deux protagonistes.
4e : Born to Be On Air!, de Hiroaki Samura
Un soir, Koda Minare, trentenaire, se confie à un parfait inconnu dans un bar. Ivre, elle lui dévoile de nombreux détails intimes sur sa récente rupture avec son désormais ex-petit ami. Le lendemain quelle n’est pas sa surprise lorsqu’elle entend sa propre voix diffusée à la radio !
La trentenaire réalise vite qu’elle a été enregistrée durant son excès de colère. Paniquée, elle quitte son travail pour se rentre à la station de radio. Il se trouve que l’inconnu, un certain Matou Kanetsugu, s’avère être le directeur de la station. Plutôt que de stopper la bande, il lui propose de compléter son monologue en reprenant l’antenne. Commencent alors les aventures de Koda Minare à la radio.
On l’a lu : Troisième nomination pour le manga de Hiroaki SAMURA, que les lecteurs français ont pu découvrir avec l’Habitant de l’infini (éditions Casterman). Born to be on air alias Nami yo kiite kure est déjà disponible en France chez Pika et montre avec Chainsaw Man de TATSUKI qu’il y a parfois des styles d’auteurs récurrents dans le Manga Taisho puisque Fire Punch de TATSUKI faisait aussi partie des nommés en 2017.
En 2016, Born to be on Air avait décroché une honorable sixième place, puis 4e en 2017 et enfin une nouvelle fois 4e en 2020. Depuis, le manga a gagné en consistance avec désormais sept volumes publiés, et peut toujours compter sur ses deux atouts phares : l’originalité de son pitch sur l’univers de la radio – la radio de nuit qui plus est ! – permettant aux lecteurs d’en comprendre les rouages mais aussi d’en savourer toute la liberté et la loufoquerie (à 3h du matin, on fait un peu ce que l’on veut, non ?). Le manga peut également compter sur son héroïne, arrivée sans qu’elle sache trop pourquoi là à lire des textes taillés sur mesure mais sur lesquels elle peut partir complètement en sucette en fonction de la situation ou de ses humeurs (car elle a du caractère la Minare, et pas qu’un peu !). Ses aventures, toujours croustillantes, s’enchaînent vite et laissent peu de place à l’ennui, même s’il faudra toujours garder en tête que Born to be on Air est un manga bavard, de par sa thématique mais aussi de part son mangaka, qui a le dialogue – ou le monologue – facile quand il s’agit de l’amour et n’hésite pas à l’emmener vers des sommets !
3e : Skip to Loafer, de Misaki Takamatsu
Iwakura Mitsumi a toujours eu de grands rêves, celui de quitter sa petite ville, d’accéder à l’université, puis de contribuer au bien être de la société, avant de prendre sa retraite dans sa ville natale. Elle est tellement concentrée sur cet objectif que les relations amicales et les autres aspects de la vie quotidienne sont pour elle comme une épreuve infranchissable, au grand dam de ses amis et de sa famille. Une jeune fille fraîchement arrivée de la campagne et quelque peu naïve peut-elle réussir à Tokyo ?
On l’a lu : Misaki TAKAMATSU retrace à travers son oeuvre l’épreuve qu’est l’adaptation et l’intégration lorsque que l’on est jeune. Ces moments où même les caractères les plus trempés remettent en question leur vie passée, ne sachant plus comment sont arrivés leurs premiers amis ou amours. Toutefois, Mitsumi peut compter sur son naturel pour l’aider mais quelles seront les conséquences de son honnêteté à tout prix teintée de naïveté ? Ce qui est sûr c’est que amis et ennemis sont difficiles à reconnaître lorsqu’on n’est pas habitué aux codes de la ville. L’héroïne, de par son caractère, apparaît alors parfois comme perdue au milieu de tout ça… comme à l’inverse elle est celle qui, loin de toutes machinations, aborde le mieux le moment présent. Ainsi tantôt comme une comédie tantôt comme une leçon de vie, la lecture de ce manga se veut simple et sans prise de tête… et il est au final très prometteur.
2e : SPY×FAMILY, de Tatsuya Endō
L’agent numéro un de l’État de Westalis, nom de code : Twilight, réputé pour ses capacités de déguisement et son efficacité sur le terrain se voit confier une nouvelle mission… Empêcher le premier ministre d’extrême droite de l’Etat voisin Ostania de déclencher une guerre sans merci entre les deux États, déjà ravagés par les guerres dans le passé. Mais comme attendu d’un chef de gouvernement, l’atteindre n’est pas aisé et ses rares apparitions ont lieu dans la prestigieuse école de son fils. Twilight se voit alors contraint pour le bien de sa mission et de l’avenir de son pays de fonder une famille, lui qui a abandonné sentiments et identité depuis son entrée dans les services secrets. Le gardien de la paix saura t-il concilier espionnage et vie de famille ?
On l’a lu : Spy x family, se veut être la nouvelle pépite du Weekly Shônen Jump, utilisant parfaitement les codes des œuvres publiées dans le magazine. Dans un univers similaire à celui de la guerre dans lequel les espions sont les garants d’une paix dans le monde sans oublier les armes des gouvernements pour leurs guerres souterraines, l’agent Twilight se veut être un héros de notre temps, élégant et classe. Il incarne l’espion infaillible, jusqu’à cette terrible opération « strix »… que l’on vous laisse découvrir bientôt car le titre est attendu chez nous en 2020. Comique, presque émouvant mais surtout très attachant l’univers peint par Tatsuya ENDO s’avère très prometteur et la seconde place est plus que justifiée !
Et le grand gagnant est…Blue Period, de Tsubasa Yamaguchi !
Yatora Yaguchi, en deuxième année de lycée, passe le plus clair de son temps libre à faire la fête avec ses amis. Cela ne l’empêche pas pour autant d’obtenir d’excellents résultats à l’école, sans trop d’efforts bien sûr, à la grande surprise de ses camarades de classe. Seulement, ce train de vie animé dont rêverait probablement un grand nombre de lycéens de son âge ne le comble pas. À vrai dire, il ne se sent guère épanoui. Un jour, Yatora retourne au lycée après les cours pour récupérer son paquet de cigarettes qu’il avait laissé en salle d’arts plastiques. Il se retrouve, par hasard, face à une peinture réalisée par une élève de son école. Ce court instant va changer sa vie.
Le mec cool du lycée… voilà dans la tête de qui Tsubasa YAMAGUCHI nous emmène, avec un trait hyper fin, un beau sens du cadrage, de la mise en scène et de la narration qui oscille entre le Yatora avec ses potes et le Yatora intime. Si chez le premier tout à l’air de rouler, avec une vie simple et tranquille qui s’annonce, on comprend progressivement qu’il manque quelque chose à la seconde : des émotions. La mangaka décrit avec brio ce carcan dans lequel l’adolescent s’est déjà enfermé, le chemin qu’il s’est tracé et le fatalisme dont il fait preuve. Jusqu’au moment où tout vole en éclat pour le plus grand bonheur du lecteur.
De noir et blanc, on a l’impression que ce manga s’emplit de couleurs tant l’expressivité de Yatora change radicalement. Vient ensuite l’intéressant défi de dessiner un manga qui parle de peinture et là encore, le talent graphique de YAMAGUCHI fait des merveilles. Mais ça on vous laisse le découvrir prochainement car ce manga a déjà été acquis pour la France et devrait débarquer au second semestre 2020 chez nous. En tout cas, une chose est sure, ce premier prix n’est pas volé !
Encore une édition qui donne envie d’ouvrir plein de nouveaux titres : 10 sont inédits chez nous, 2 devraient débarquer en 2020 et il n’est pas impossible que d’autres débarquent dans les mois à venir voire l’an prochain. En tout cas, c’est à surveiller de près… On vous avoue que Blue Period, Ikkoku Niki, Skip to Loafer et Spy X Familly nous font clairement de l’œil… Et vous, avez-vous déjà un favori ?
Vous pouvez retrouver le classement final sur le site officiel de l’événement : www.mangataisho.com
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Je lis déjà Born to be on air ^^ mais blue et Mizu wa Umi ni Mukatte Nagareru me tentent bien =)
Bonjour Sora,
Paul OZOUF, rédac chef et co-auteur du papier. Très bon choix pour born et blue ! Mizu j’ai du mal à m’imaginer le récit lui même, son ambiance ou son tempo, mais le résumé m’intrigue. Lui par contre, je ne sais pas s’il arrivera chez nous, par contre.