Under Night in-Birth Exe:Late [cl-r] : la version ultime, huit ans après la première ?
Le 20 février 2020 sortait Under Night in-Birth Exe:Late [cl-r] sur PlayStation 4 et Nintendo Switch, la dernière version en date du jeu de combat de French Bread (qui n’est pas un studio français mais bel et bien japonais). Nous vous invitons donc à un test de la version PS4… Amateurs de Guilty Gear et autres BlazBlue, vous allez être servis !
La première version de Under Night in-Birth date de septembre 2012 et est sortie en arcade sur système RingEdge de SEGA. Le même mois, l’année suivante, une révision importante (des corrections, ajouts, etc.) est sortie pour remplacer l’ancienne, et finalement Arc System Works a annoncé un portage de cette dernière sur PlayStation 3 pour juillet 2014 au Japon, suivi par le reste du monde l’année d’après (à nouveau… et 2016 signa son arrivée sur Steam). 2017 et 2018, c’est une nouvelle-nouvelle version encore améliorée qui arriva, sur PS3, 4 et Vita. Finalement, la toute dernière est celle dont nous allons parler… une énième révision du jeu, donc.
French Bread n’en est pas à son premier jeu de combat. Avant cela, ils s’occupaient des Melty Blood dont le gamesystem a été assez repris dans Under Night in-Birth. Cette série a eu le même genre de vie que celle qui nous intéresse cette fois-ci, mais chacune semble être finalement assez « confidentielle » pour autant. Le fait qu’une société comme Arc System Works soit dans les parages n’est sans doute pas anodin quant à ses qualités… voyons donc si cette dernière version (pour de bon ?) est la meilleure, si elle est celle qui vous fera vous y mettre !
Choisissez votre camp… ou non.
Au Japon arrive parfois un évènement étrange nommé « Hollow Night ». Pendant celle-ci, certaines zones sont obscurcies, comme si la nuit était permanente. Durant ce temps, des créatures nommées Void apparaissent, dévorant ceux qui ne sont pas porteurs et utilisateurs d’EXS (c’est à dire la possibilité de se battre… bien sûr, ceux qui en ont sont aussi des cibles). Ceux qui survivent à une attaque de Void deviennent des in-Birth, à leur tour capables d’utiliser les EXS.
Parmi tout cela se mêlent plusieurs organisations aux buts différents. Night Blade est là pour chasser les Void, Licht Kreis pour maintenir l’ordre et les in-Birth sous contrôle. Leur objectif reste similaire, au contraire d’Amnesia, une troisième entité qui, elle, cherche à stopper les deux premières. Tous les personnages ont leur propre ambition, qu’ils fassent partie de l’un de ces groupes ou non, d’une façon ou d’une autre.
Round 1 : Gamesystem 2– Fight !
UNIB est un jeu de combat en 2D qui se joue à quatre boutons : coup faible, coup moyen, coup fort et Spécial. Les personnages peuvent aller vers la gauche ou la droite, sauter, s’accroupir pour effectuer différentes attaques et, bien sûr, se mettre en garde. Les coups spéciaux sont présents et si quelques-uns des protagonistes se battent à coup de charges (maintenir une direction une seconde avant appuyer sur sa touche d’attaque), la plus grande majorité se défend avec d’éternels quarts de cercles, « Z » (Avant > Bas > Diagonale avant) et autres manipulations à la Street Fighter et The King of Fighters – les demi-cercles sont aussi de la partie.
Tout comme ces jeux-la, on dispose bien évidemment d’une jauge de vie, les matchs se font en deux rounds gagnants par défaut et avec une barre de « Super » (EXS). Lorsque celle-ci atteint sa moitié, le joueur peut effectuer une super attaque et une fois totalement pleine, une autre plus puissante peut être lancée. Dans le cas où le personnage a moins de trente pour cent de vie restante, appuyer sur les quatre touches d’action en même temps révélera une attaque ultime.
Les spéciales peuvent donc être déclinées en trois puissances différentes dépendant de la force mise dedans, et des manipulations supplémentaires sont souvent possibles (continuer son combo avec avant + attaque pour faire plus mal encore). Si l’on effectue ces mêmes super attaques une fois la jauge d’EXS assez emplie, avec le bouton C (attaque forte, donc), on effectuera un super combo qui peut lui aussi être cumulé à de frappes supplémentaires. Jauger proprement son attaque en pleine action est capital pour ne pas gâcher sa jauge ; bien qu’elle se remplisse à chaque coup porté ou pris, c’est toujours désagréable de perdre une barre en l’utilisant au mauvais moment, ou alors qu’on ne voulait faire d’une action simple. En effet, ceux-ci sortant assez facilement, on a bien vite fait de rater son combo !
Under Night dispose aussi d’un « auto-combo » pour chaque combattant. En appuyant sur le bouton « Faible » plusieurs fois, on fera un combo pré-enregistré utile et qui peut parfois être plus profitable que des manipulations élaborées qui passeront dans le vide à cause d’un défaut d’exécution. Avec la jauge pleine, ce combo se finit par une super attaque, donc à voir s’il vaut mieux s’arrêter avant ou non. Quoi qu’il en soit, tout ceci ne constitue qu’une base dans le style de combat du jeu, et s’il suffit à se battre convenablement à « bas niveau » (toutes les difficultés de la plupart des modes vous seront accessibles avec), d’autres particularités (que nous allons vous laisser le soin de découvrir) seront bien utiles pour survivre en ligne.
Round 2 : contenu – de quoi s’amuser ?
De façon assez classique, ce jeu dispose de plusieurs modes en solo, dont de l’Arcade, Time Attack, Versus et Survie. Ceux-là sont plutôt courants et classiques, demandant au joueur de passer les adversaires les uns après les autres (dix pour les deux premiers, ensuite on sait forcément comment fonctionnent les autres…). On a cinq niveaux de difficultés progressives, allant du plus bas au plus haut.
Le mode Arcade est un peu spécial, puisque chaque personnage y possède sa propre petite histoire, qui se contredisent souvent au final, comme si elles étaient toutes des versions alternatives… à comprendre par là que des alliances faites pour l’un les verra inexistante pour un autre alors que les personnages étaient du même coté… ou alors, le boss final qui se fait tuer huit fois sur dix, donc niveau cohérence globale, on peut mettre un zéro. Arcade obligeant, la progression de dix niveaux est interrompue trois ou quatre fois par des petites séquences de dialogues aux protagonistes bien trop bavards. Pour avoir un vrai enchaînement de combats sans interruption, on préférera sans doute le Score Attack, qui porte assez bien son nom pour ne pas avoir à être décrit. Et pour un vrai mode histoire, il y a les « Chronicles », qui se trouve être une vraie Visual Novel en plusieurs chapitres par personnage !
Une grosse partie Tutoriel est présente, enseignant chaque aspect du jeu et permettant de les essayer et assimiler, du plus facile au plus difficile… le tout dans plus de cent trente missions (cela peut paraître beaucoup mais l’on se retrouve avec des missions « appuyer sur avant pour avancer et arrière pour reculer »… on va vraiment du débutant au pro). Dans le même genre, à la manière d’autres jeux, ce didacticiel massif est couplé à un entrainement libre et des « missions », qui demandent de réussir un certain nombre de combos différents par personnage. Tout est fait pour découvrir – plus ou moins – progressivement.
Bien entendu, jeu de « baston » oblige, on a aussi un mode en ligne. Celui-ci se sépare entre matchs simples et matchs de classement, mais le but est forcément le même. Différentes options y sont disponibles, comme joindre ou créer un salon pour se retrouver à plusieurs joueurs, et on est tout de suite averti s’il n’y a personne répondant à nos conditions (niveau de combat, zone du joueur, qualité de la connexion…). Forcément, on attend toujours pour quelqu’un, mais une fois le match lancé, aucun problème particulier n’est à signaler. Du classique, donc, mais efficace.
Round 3 : technical PERFECT ?
Under Night in-Birth Exe:Late [cl-r] propose donc un contenu plus que convenable pour un jeu de combat, certes globalement classique mais toujours efficace, surtout grâce à sa partie entrainement colossale. Du haut de ses vingt-et-un personnages sans aucun « doublon », il permet là aussi une diversité certaine.
Ses graphismes sont taillés dans une 2D impeccable, bourrée de couleurs (voire un peu trop parfois… ?) et des personnages tous uniques, que l’on aime leur design ou non. Cet « anime japonais interactif » est très plaisant à regarder, en tant que joueur ou simple spectateur. Si l’on peut y faire un reproche, c’est surtout au niveau des arrière-plans, qui manquent atrocement de vie. Ils sont certes tous différents, agréables, voire charmeurs selon les ambiances que l’on aime, mais les animations liées sont tellement peu nombreuses que l’on a l’impression que tout le monde est mort en dehors des combattants. D’accord, ce n’est pas ce que l’on regarde le plus et en priorité, mais quelques petites interactions (un personnage ou un animal qui passe, de la pluie qui tombe…) n’auraient pas été de trop… on remarque aussi, parfois, qu’une ou deux petites animations secondaires (des cheveux qui volent au vent…) ne sont pas complètement détaillées. Bref, une histoire de détails et de finitions.
Cela dit, si tout le coté visuel est globalement top, on ne peut pas dire que la maniabilité, les contrôles et la fluidité du jeu soient en reste. Tout réagit au quart de tour (mais un peu moins au demi-cercles, semblerait-il), rien ne ralentit jamais, aucune chute de framerate n’est à signaler malgré la surcharge de couleurs et de vitesse que le jeu peut proposer. Certes, faire de la 2D est facile, mais la faire si bien ne l’est peut-être pas toujours.
Le gamesystem aussi est assez fourni, même s’il semble assez simpliste aux premiers abords. Ce qui a été décrit plus tôt n’est une partie de ce qui est possible en combat. Le jeu est progressif tant qu’on ne va pas trop vite soi-même, il permet de le découvrir et l’apprendre, mais les cinq modes de difficulté présents ne sont pas forcément si intuitifs : la marche peut être haute d’un seul coup, alors que le niveau suivant ne semblera pas apporter grand-chose de plus. Celle-ci augmente aussi progressivement de combat en combat dans un même mode… on notera enfin que le Versus est totalement déphasé avec le reste car sa difficulté semble d’un seul coup atroce alors que tous les autres types de jeu étaient abordables sans problème. Un dernier point un peu agaçant, à ce sujet ? Il faut aller dans les Options globales, puis celles du jeu pour la changer… au lieu de tout simplement proposer le choix à l’entrée d’une partie (un peu daté comme façon de faire..).
Chaque personnage a son propre thème musical, et on en trouve d’autres différents dans les Chronicles. Bien que pas forcément surprenante, la bande-son propose plusieurs genres de mélodies, toujours à propos avec le personnage ciblé. Forcément, vu le nombre de fois qu’on va les entendre, on peut se douter que certains resteront en tête… non sans plaisir car elles sont vraiment entraînantes, au final. Lesdits combattants, quant à eux, parlent beaucoup en combat mais jamais de façon trop exagérée, jamais assez pour en devenir « prise de tête ». La partie Visual Novel est entièrement doublée, en japonais, ce qui pourrait en rebuter certains. Surtout sachant qu’un certain nombre de personnages de BlazBlue Cross Tag Battle possèdent des voix qui peuvent être mises en anglais, on aurait pu espérer que le mouvement continue.
Malgré qu’il ait peut-être l’air d’un « petit » jeu sans prétention, Under Night in-Birth est plus que cela. Il a quelques menus défauts pas bien dramatiques et offre une richesse de mécaniques qui le placent vite parmi les jeux exigeants. Il peut être joué à bas niveau tout de même, pour ceux qui se plaisent à voir et réussir quelques enchaînements qu’ils découvrent eux-mêmes, mais sans vouloir progresser réellement, vous risquez de bloquer assez vite. Ce n’est donc pas un jeu pour tout le monde.. mais si le challenge et les combats impressionnants vous plaisent, ne vous fiez pas à sa liste de coups visiblement réduite : vous allez vivre quelque chose d’assez incroyable, et pendant un bon moment aussi bien hors ligne qu’en ligne !
Bon article bien illustré.