Bilan Jmusic : Les albums qu’il ne fallait pas rater en 2019
Comme à chaque fin d’année, le temps est au bilan et aux cadeaux. L’équipe de Journal du Japon a donc décidé de revenir sur les albums sortis en 2019 qui ont le plus marqué la rédaction, en toute subjectivité bien sûr.
Voici donc quelques idées d’écoute ou de cadeaux à (s’)offrir !
MUCC – Kowareta Piano to Living Dead
MUCC a sorti cette année un nouvel album : Kowareta Piano to Living Dead. Pour l’occasion un 5e membre, Tooru Yoshida (producteur et keyboard), est venu renforcer les rangs. 14e album du groupe, il nous démontre qu’ils en ont toujours sous la pédale d’effet. Vous avez pu être déçu par les précédents albums ? Alors, on vous en conjure, jetez une oreille attentive à celui-ci.
Dans Kowareta Piano to Living Dead il y a tout ce qui fait de MUCC un très, très, bon groupe de rock japonais. Pour ceux qui veulent pogoter ou headbanguer en concert, Psycho vous fera bouger. Introduction parfaite pour retrouver Tatsuro et sa bande en pleine forme. Le rythme reggae plus lent et plus lourd d’Iris nous rappelle à quel point ils savent nous transporter dans des atmosphères différentes. Ces deux titres en live vont dépoter sévère, on a hâte !
Le titre Vampire impose sa ligne de basse et son ton plus pop, avec un refrain entraînant. Retour aux guitares saturées avec In the shadows et un Tatsuro qui oscille entre flow rap, chant clair et hurlement. Gros coup de cœur pour Sekisou, où la voix de Tatsuro, cette fois-ci, remue et émeut : l’orchestration est splendide et les parties jouées au violon et au piano, en plus d’être très jolies, prennent à la gorge. Beaucoup d’émotions dans ce titre magnifique.
On peut aussi citer Yuri to Tsubasa, une chanson un peu plus joyeuse, pop rock comme ils savent si bien en faire. Là encore, la mélodie fait mouche. Countdown est typiquement un de ces titres très pop fait pour illuminer leur concert et communier avec leurs fans. Il est presque étonnant de ne pas l’avoir vu sortir en single. Enfin l’album se termine sur Living Dead, un titre fort où Tatsuro semble se déchirer la voix sur le refrain. C’est très beau et on ne vous cache pas une larme à l’œil à chaque écoute.
MUCC revient en France en 2020 à la Maroquinerie le 15 avril, une occasion en or de revoir ce groupe de visual kei mythique dont les concerts sont toujours des tueries.
par Tatiana
Ilu Grace – Imagination
L’une des surprises de 2019 c’est sans conteste le retour du duo Ilu Grace dans les bacs. Après un album aux sonorités chantantes et envoûtantes en 2014, puis un album aux sonorités plus jazzy et pop en 2017 avec quelques expérimentations, c’est avec un album plus urbain que le groupe reprend le devant de la scène. Avec leur présence à Japan Expo pour en faire la promotion, leurs différents clips disponibles pour l’occasion dont Midnight Pool, très américanisé dans l’aspect, Ilu Grace indique qu’ils en ont encore sous le capot et qu’ils peuvent séduire le public. La voix de Ayane y est toujours aussi fluide et forte, davantage mise en avant, sur un son de batterie signé KAZU qui tombe juste et agrémenté cette fois d’une guitare électrique.
Ce nouvel album, Imagination, sorti en juillet, possède des sons très américains qui changent agréablement des titres de musiques japonaises pop et r’n’b. Une touche US dans un univers pourtant bien japonais, c’est ce que propose Ilu Grace et qu’on ne peut que vous conseiller ! Et pour la douceur, on vous conseille le titre Laputa, sur fond de piano, et les deux versions du titre Cycle qui valent l’écoute (japonaise et anglaise). Surtout que là encore, les textes sont signés Ayane qui défend encore et toujours leur indépendance.
Pour moi, en tout cas, ça ne fait aucun doute, des artistes à suivre et à découvrir !
Par Charlène
Dengaryu – Ride on Time
Sur son Instagram, entre des vidéos de ses concerts et des photos de ses proches, on peut le voir posant avec des poissons entre les bras. Et pour cause, avant d’être un acteur (pour Katsuya Tomita) et un rappeur (produit par Mary Joy Recording, le label de Shing02), Dengaryu était pêcheur. Ce qui ne l’a pas empêché, depuis 2008 et accompagné du collectif stillChimiya de poursuivre une carrière de rappeur plutôt réussie avec trois albums à son actif.
Le dernier en date, Ride on Time était sans aucun doute l’un des albums de j-rap les plus excitants de l’année passée. Des productions à l’ancienne comme le titre éponyme, Back in the Day 2 ou Wave, parfaites pour bouger la tête et retourner des scènes. D’autres, comme Cola, Changes ou Anywhere, sont plus calmes et planantes. C’est un album complet, un plaisir adapté toutes situations, à écouter à la plage l’été (après tout Dengaryu reste un pêcheur) ou pour se donner du cœur pendant l’hiver. C’est surtout un album où le rappeur fait, plus que jamais, étalage de son talent, de la diversité de ses flows et de la précision de son écriture.
Un incontournable de 2019 qui sera parfaitement à sa place sous votre sapin puis dans votre discothèque.
Par Alexis
King gnu – Sympa
Cette année est sorti Sympa le premier album major de King gnu. Le groupe a vu sa notoriété exploser avec la sortie du clip Hakujitsu qui a gagné le prix du meilleur clip de l’année sur MTV au Japon. Avec ses 96 millions de vues il a véritablement boosté le jeune quatuor l’emmenant jusqu’au Kohaku (l’émission mythique du 31 décembre de la NHK). Leurs titres sont utilisés pour des dramas, films et autres publicités, on les voit partout, l’ascension est fulgurante et totalement méritée.
La diversité des titres et des arrangements fait de cet album une synthèse assez intéressante de ce que peut proposer King gnu. On a des titres très catchy comme Flash!!! ou sorrows (gros contraste avec les paroles qui ne sont pas joyeuses du tout) et des ballades qui vous déchire les tripes comme The hole, un hommage aux ballades pop japonaises… Ses quelques notes de piano vous renverseront le cœur, soyez prévenu… It’s a small world offre une ambiance incroyablement décontractée et agréable et contraste avec Bedtown et son rythme funky, qui donne envie de danser. Touche à tout, leur musique s’imprègne de styles très différents tout en restant cohérente.
L’une des grandes forces du groupe c’est son duo de chanteurs, Satoru Iguchi et Daiki Tsuneta, dont les voix complémentaires envoûtent littéralement nos oreilles. Leur nouvel album, Ceremony, est attendu avec d’autant plus d’impatience le 15 janvier 2020. Un groupe à suivre de très, très près.
Par Tatiana
milet – Inside You
En ce Noël 2019 je ne vais pas vous recommander un album déjà sorti, mais plutôt d’en guetter un qui ne va probablement plus tarder : celui de milet, une jeune auteur-compositeur qui a fait ses débuts majors chez Sony en début d’année et a depuis sorti quatre EP bien chargés.
Assez secrète (on ne connaît d’ailleurs ni son âge exact, ni son lieu de naissance), milet a baigné toute son enfance dans des influences mêlant musique classique, pop-rock occidental assez pointu (Sigur Rós, Björk…) et rock japonais. Son univers très éclectique se rapproche ainsi de celui d’Aimer, qui appartient d’ailleurs au même label. Comme ReN et de plus en plus d’autres, elle doit à une partie de sa scolarité faite à l’étranger un anglais parfaitement intelligible très appréciable. Très clairement, Sony Music croit en sa nouvelle protégée, et a investi sur elle de sérieux moyens avec des producteurs très en vue (Toru de ONE OK ROCK, le très établi Ryosuke Sakai, ou encore TomoLow qui avait signé Hope de Namie Amuro pour ONE PIECE), ainsi que de nombreux partenariats promotionnels via des génériques de drama, films ou anime.
Le premier EP Inside You était très prometteur avec une excellente chanson-titre pop-rock au registre émotionnel portant clairement la patte de Toru. Wonderland navigue dans des terres plus orchestrales, tandis que Runway et Koukaizenya sur le même disque évoluent sur un terrain presque dance et qu’Undone fait mouche dans un style dark-pop très moderne. Si us sonne clairement comme un générique de drama, elle n’en est pas moins elle aussi très contemporaine dans ses arrangements, comme les deux titres du dernier EP en date, You&I et Drown, dont la compo et les sonorités renouvellent les recettes Jpop au service de mélodies qui fonctionnent décidément très bien. Un seul bémol : avec son timbre grave et son phrasé très particulier, on pourrait craindre que milet ne lasse rapidement. Mais sa polyvalence (elle s’est tout de même offert un duo avec MAN WITH A MISSION !) et la modernité de ses influences musicales finalement peu entendues sur le marché japonais ont tout pour lui permettre de sortir du lot. En fait, son profil évoque assez curieusement celui de… Marina Kaye, comparaison improbable mais finalement assez pertinente à l’écoute : essayez, et jugez par vous-mêmes !
Nous ne pouvons en tout cas que vous conseiller de surveiller attentivement l’éclosion de cette jeune artiste qui cartonne déjà suffisamment en digital pour que son premier opus soit promis au succès !
Par Kévin P.
Official HIGE DANdism – Traveler
Le groupe Official HIGE DANdism s’est formé dans la ville de Matsue, dans la préfecture de Shimane au Japon, en 2012. Le groupe vise à inaugurer une nouvelle ère de j-pop influencée par les rythmes R & B et soul de la vieille école. Et c’est plutôt réussi, la voix de Satoshi Fujiwara y est pour beaucoup. Et, petit spoiler, en live il assure tout autant que lors des enregistrements.
Nous voici donc tombés sous le charme de leur 1er album major Traveler, chez Pony Canyon, même s’ils ont déjà dans leurs bagages trois mini albums et un album complet en indé chez Lastrum. Leurs singles Stand By You, Bad For Me, Traveler et Shukumei sont de gros succès en 2018 et 2019. Taillés pour les charts les mélodies s’introduisent dans votre cerveau pour ne plus en sortir.
Les titres d’Official HIGE DANdism comme Yesterday, Amazing ou tant d’autres donnent envie de bouger et de chanter. C’est de la bonne humeur en barre avec un groove vraiment exceptionnel et une prod léchée.
Révélation 2019, HIGEDAN – pour les intimes – s’est largement détaché du lot avec un pop rock délicieusement catchy et groovy. C’est aussi un groupe à surveiller de près.
Par Tatiana
Marewrew – Mikemike nociw
Deux titres valent mieux qu’un! En 2019, 2 albums autour de la musique aïnou ont été édités et sont disponibles en ligne. Le premier est de Marewrew, groupe vocal féminin qui travaille sur la transmission de la chanson traditionnelle aïnou dite Upopo. L’album Mikemike nociw, sorti en septembre dernier, est composé de 15 titres qui vous transportent facilement sous l’effet des chants vocaux répétitifs et monocordes – quelques morceaux seulement ont un accompagnement instrumental – frôlant la transe. Les voix s’harmonisent parfaitement que les textes soient chantés ou parlés, et nous laisse comme l’impression de vivre un voyage vocal à travers des paysages qu’on imagine splendides et sauvages d’Hokkaido. L’album est disponible sur Amazon.
Amamiaynu – Amamiaynu
Le deuxième album Amamiaynu, datant aussi de septembre, est un album collectif sur lequel on retrouve des membres de Marewrew et Ikue Asazaki, elle-même connue pour son interprétation touchante de Obokuri Eeumi repris dans la série animée Samouraï Champloo. C’est un album né de la volonté des artistes à relier la musique aïnou et les chansons folkloriques d’Amami, petit île du sud de l’archipel nippon et dont Asazaki est originaire. Certaines chansons peuvent parfois être assez surprenantes pour nos oreilles occidentales mais l’album est absolument révélateur de toute la richesse des traditions musicales folkloriques du Japon. L’album est également disponible sur Amazon.
Par Emilie
Polkadot stingray – Uchōten
POLKADOT STINGRAY (poruka) est un groupe de Jrock formé de quatre membres et originaire de Fukuoka. Créé en 2015, ils ont signé en major chez Universal Sigma en 2017. Ils ont sortis deux albums, Zenchizennō et plus récemment Uchōten. Le groupe s’est fait connaître à un plus large public grâce au générique de fin de l’anime Radiant. Même ceux qui préfèrent les voix masculines pourront faire une exception avec la chanteuse du groupe, Shizuku.
Nous retenons plus particulièrement Uchōten (extase). Un album pop rock avec un potentiel de bonne humeur élevé. Les titres du quatuor sont frais et enjoués. Au chant, Shizuku assure avec une très belle voix (pas trop aiguë, juste parfaite). Ne pas danser sur DENKOUSEKKA ou Pandora Box est totalement inenvisageable.
L’album est relativement homogène, ils ont un « son » que l’on reconnait assez vite. Reste quelques petites incartades avec le rythme funk de Bakemono Darake no Machi qui nous invite à se déhancher, un peu comme le côté jazzy de Dai Dassou. Même les ballades sont agréables, avec notamment des titres comme Rhythmy. Les titres mid tempo 7 ou Love Call font aussi partis des hits de cet album.
L’album est disponible sur Spotify et certainement sur Itunes. N’hésitez donc pas à aller y jeter une oreille. Vous pouvez aussi aller sur leur page Youtube leurs clips sont tous disponibles.
Uchōten est un excellent condensé de que peut faire de mieux POLKADOT STINGRAY, ça donne la pèche les titres sont tous entraînants et colorés, c’est une bonne dose de bonne humeur.
Par Tatiana
Et vous, quelle a été l’album coup de cœur de cette année 2019 ?
Le deuxième chanteur de King Gnu est Daiki Tsuneta.
Modification effectuée dans l’article. Kazuki Arai est à la basse en effet ! Merci pour votre vigilance.
Moi j’ai beaucoup aimé l’album QTUNE de Kiyomaru Togo (un petit côté M sur certains morceaux notamment « ano yo no » et « Yake party no dance »
Également l’album de Mari fukushige « JAPANESE ONNA » avec l’excellent morceau « night dancer » avec sa teinte electro très dansant, un autre morceau « spoon no niwa » qui a une petite touche BO de samurai champloo de Nujabes avec une vocale féminine du plus belle effet, un vrai coup de cœur pour cette album.
Je me rends compte que beaucoup d’albums que j’ai écouté cette année sont en fait sortis en fin d’année dernière, alors que 2019 a été pourtant assez fournie avec le duo Lip et Eye de SEKAI NO OWARI sortis en début d’année, puis le nouvel album de Sakanaction attendu depuis fort longtemps cet été. Et sur cette fin d’année, c’est Enuma Fumiya (anciennement du groupe plenty maintenant séparé) qui m’a charmée avec son nouvel album
Je rejoins Romain pour l’album de Mari Fukushige qui est une chouette surprise de cette fin d’année