Shenmue III – entre belles retrouvailles et déceptions ?
Sortis originellement sur la Dreamcast de SEGA, les deux premiers Shenmue furent une grosse révolution en leur temps, innovant le jeu vidéo d’une manière époustouflante et marquante. Dix-huit ans après la sortie du deuxième opus, la suite tant attendue et surtout espérée voit enfin le jour sur PlayStation 4, xBox One et PC (Steam et Epic Games Store).
Les nombreux reports et autres coups inattendus de l’éditeur YS Net derrière le jeu n’ont pas manqué de faire couler de l’encre depuis l’annonce du projet, mais le plus important désormais est de savoir si le jeu, maintenant qu’il est là, vaut vraiment le coup ou non (dix-huit ans ce n’est pas rien…). Commencez donc par faire une petite lecture d’un précédent article dédié à la série si besoin, et accompagnez-nous dans un test qui tentera de répondre à la question : Shenmue III vaut-il le coup ?
Une histoire vieille de presque vingt ans…
« He shall appear from a far eastern land across the sea. A young man who has yet to know his potential. »
Alors qu’il rentrait chez lui un après-midi pluvieux, le jeune Ryo HAZUKI se rend compte d’un problème. Il vit dans une résidence dans laquelle son père, Iwao, reçoit la visite d’un étrange inconnu qui affirme que le paternel a tué quelqu’un. L’inconnu, qui a déjà terrassé les autres résidents du domaine, se fait de plus en plus menaçant. Ryo arrive à ce moment et tente de s’interposer. Son père, un assassin ? Il n’y croit pas. Mais l’inconnu réclame un objet, un certain « miroir ». Au terme de cette discussion s’engage une bataille dans laquelle Iwao y laisse sa vie. Que s’est-il passé et pourquoi ? Ryo, désormais en quête de vengeance, n’a plus que pour seul objectif de retrouver cet homme.
C’est ainsi qu’il part en Chine après moult péripéties. Au fil de son voyage dans le continent voisin, il rencontrera de nombreuses personnes qui l’aideront, à leur manière, à en savoir plus, à comprendre ce qu’il s’est passé, à perfectionner son art martial aussi. D’aventures en aventures du quartier portuaire, puis à Kowloon pour enfin arriver à Guilin, Ryo finira par faire la rencontre de Shenhua (se prononce « Shenfa »), une mystérieuse jeune femme qui semble étrangement liée à lui… puisque son père est le tailleur qui a fabriqué les miroirs en la possession d’Iwao, ces miroirs après lesquels le mystérieux Lan Di court toujours (il ignorait qu’Iwao en avait deux). C’est sur cette rencontre terrible en interrogations que se terminait le voyage, presque vingt ans plus tôt, sur une console mourante mais pourtant pleine de rêves
En novembre 2019, la suite des aventures de Ryo arrive, reprenant pile là où son prédécesseur nous laissait. Retournant dans le village de Bailu où Shenhua vit, Ryo repartira dans son éternelle quête de connaissance et de vengeance. Mais le père de Shenhua, Yuen, qui a bien taillé les miroirs, disparaît. Des voyous, sévissant dans le village, s’en prennent à tous les tailleurs du coin, et c’est donc aux deux amis de se débrouiller pour retrouver Yuen. Leurs recherches leur dévoileront l’histoire de ce village, du lien qu’Iwao avait avec, et les mèneront jusqu’à la ville de Niaoyu… et jusqu’à Lan Di, qui sait ?
Mais Ryo est-il assez puissant pour le vaincre ?
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Des mécaniques de jeu connues…
Shenmue III est un jeu d’aventure dans lequel on peut se promener librement dans la région où l’on se trouve. Il est possible de parler à tous les PNJ que l’on croise, pour demander son chemin ou accepter des sous-quêtes. Le jour se lève, se couche, certains personnages seront là ou non à certaines heures, d’autres auront quelque chose d’intéressant à dire, d’autres vous raconteront leur vie (ce qui n’aidera pas à faire avancer la quête principale)… on peut aussi trouver quelques mini-jeux, aussi bien dans une salle d’arcade qu’au cours de l’histoire, notamment pour gagner un peu d’argent, qui sera bien plus mis en avant que dans les deux premiers jeux, ou bien pour s’entraîner et développer les capacités de Ryo.
Enquêter sera aussi souvent demandé, en passant en vue interne via la touche L2. On pourra ainsi mieux distinguer les éléments à examiner, voire même faire le jeu en entier de cette façon si l’on souhaite. Cette partie enquête est un peu plus souple qu’auparavant grâce à la simple idée d’un petit cercle lumineux entourant les éléments pouvant être regardés. On perd cependant la possibilité de les faire tourner dans ses mains pour les voir sous tous les angles, mais comme cela reste assez inutile de toute façon… quoi qu’il en soit, Ryo utilise toujours son éternel carnet dans lequel chaque action un minimum importante est consignée, permettant de voir un résumé de la scène ou de l’information précédente. On peut aussi voir par la même occasion qu’on a raté quelque chose, puisqu’il y aura un blanc entre deux paragraphes…
Les éternels Quick Time Events, ces courtes séquences « surprise » qui demandent d’appuyer sur un bouton bien précis à un moment exact (en quelques sortes mis en lumière par Shenmue d’ailleurs, car c’était encore assez rare d’en voir avant) font leur retour. Plutôt bien étudiés à l’époque, demandant d’appuyer sur un bouton logique (la touche pour les coups de pied en combat pour sauter, celle d’un coup de poing pour attraper quelque chose…), celles-ci tentent de rester dans le même moule mais n’y arrivent pas forcément toujours très bien (appuyer sur Rond, une touche pour les coups de poing pour défoncer une porte d’un coup de pied ? Ok…) mais s’en sortent bien quand même. De surcroît, même si elles sont obligatoires (on avait le droit d’en rater certaines dans les deux volets précédents), elles ne sont jamais très longues et évitent d’être prise de tête car, au contraire de ce que d’autres jeux ont fait, les instructions restent les mêmes de tentative en tentative. Apprendre la séquence événement après événement est possible, ce qui ne les rend pas punitives et plus appréciables (peut-être aussi un peu moins utiles… ? A voir.)
… et quelques nouveautés au passage aussi
Ces mécaniques de jeu sont bien reprises dans ce troisième opus mais elles ont, bien heureusement, été modernisées. Si dans les deux premiers Shenmue on pouvait pester sur la maniabilité de Ryo, léger comme un camion lors du jeu principal (hors combats et QTE donc), on remarque vite qu’il est nettement plus maniable, plus souple à diriger, même si le problème persiste encore un peu dans les escaliers par exemple. Ouvrir une porte en vue interne est parfois toujours aussi étrange (trois secondes pour cela, le temps de reculer d’un pas, de l’ouvrir, d’enfin sortir… sérieusement ?). Cependant, on appréciera quand même cette simple idée de petite aura lumineuse qui entoure un objet à examiner quand on est dans cette vue, ce qui évite d’avoir à appuyer sur son bouton au hasard sur tout ce qui passe.
Ryo dispose désormais d’une jauge de vie active : elle ne sert plus uniquement pour les combats. A chaque pas fait, à la marche ou en course, elle diminue d’un point et lorsqu’elle atteint une certaine limite, Ryo ne pourra plus courir. Pour regagner de la santé, il faudra acheter de la nourriture dans l’une des nombreuses échoppes qui se trouvent sur notre chemin. Il faut bien veiller à toujours avoir quelque chose sur soi, dans ces conditions, car un combat peut survenir alors qu’on est au plus bas de sa santé… ce qui le rendra plutôt difficile. Et, en soi, cela aurait pu être une bonne idée pour rendre un certain niveau de « réalisme » mais au final, c’est plus agaçant qu’autre chose. Voir Ryo s’arrêter au bout de dix mètres pour dire « je devrais manger quelque chose si je ne veux pas tomber d’épuisement… » est juste ridicule. Le faire courir pendant des heures sans limite dans les deux précédents opus n’était pas ce qu’il y avait de plus réaliste non plus, mais là nous sommes aux deux extrêmes…
Néanmoins, il sera possible d’acheter des objets pour restaurer notre pauvre héros devenu bien faiblard d’un seul coup (il y en a aussi qui peuvent servir en combat au cas où, mais ce sont des objets spéciaux). L’aspect économique du jeu, bien plus discret dans les deux épisodes Dreamcast, devient plus important ici car, bien que les objets ne soient pas particulièrement chers, ils coûtent tout de même un prix. Et quel est le meilleur moyen de gagner de l’argent ? Travailler ! Oui, Shenmue III reprend le système de petits boulots pour mettre quelques pièces de coté. Ce ne sont pas les mêmes que dans le jeu précédent (soulever des caisses dans un entrepôt pour les ranger, par exemple).
Le système de combat fait lui aussi peau neuve. Au début, on avait une touche pour les coups de poing, une pour le pied, une pour la garde et une dernière pour les projections. Honte sur Ryo qui n’est plus capable de faire ces dernières, mais à la place, il a deux touches pour les poings et deux pour les pieds. Cela permet d’essayer différents enchaînements et de varier un peu ses combats, mais finalement on se rend vite compte qu’il vaut mieux privilégier les attaques aux poings, plus rapides et faciles pour enchaîner. Les coups de pieds méritent un meilleur timing, surtout quand on peut se faire annuler son attaque par un ennemi qui nous toucherait plus vite. Rater une attaque spéciale à cause d’un ennemi qui se protège à temps laisse une fenêtre de vulnérabilité à Ryo que ses opposants ne se priveront pas d’exploiter. Ce système reste tout de même correct à jouer, surtout si on accepte que les ennemis soient parfois assez idiots et frappent dans le vide…
Le combat reste de toute façon l’un des deux gros axes du jeu. Si auparavant on pouvait trouver des spots libres (comme un parking), ce sont désormais les personnages avec qui parler, demander son chemin ou des conseils qui pourront vous affronter pour apprendre des techniques (pas le marchand de légumes du coin bien sûr ! Il faut que ce soient des gens qui maîtrisent les arts quand même…)
La critique à sept millions
Shenmue III, comme ses prédécesseurs, met un point d’honneur à offrir une impression de voyage, à donner envie de visiter soi-même les environs. En cela, l’architecture des lieux que l’on traverse est crédible, pousse à explorer pour trouver un éventuel secret dans un recoin. Que ce soit à la campagne ou en ville, la sensation est la même. L’impression de journées qui passent est toujours là, avec le soleil qui se lève et se couche jusqu’à laisser la nuit arriver. Le jeu se passant en mars, on est désormais loin de l’hiver des deux premiers épisodes et cela se ressent cependant par une certaine mollesse dans le climat. Là où il
pouvait pleuvoir, neiger même, on n’a ici plus qu’une fine pluie sans grande incidence. Pourtant, marcher ou courir dans les rues en regardant dans tous les coins, essayer de trouver son chemin et surtout le retenir pour y revenir plus tard, la pertinence de l’exploration est vraiment là de ce coté : il vaut mieux avoir un minimum de sens de l’orientation… comme dans la vraie vie. Regarder le ciel, les herbes au sol, les effets de lumière du soleil, rendent le tout agréable, plutôt plaisant. A part l’eau… parfois un peu « plastique ».
Cette impression, cependant, est tout de même en demi-teinte. Même si cette promenade se veut plaisante, force est de constater que le charme s’arrête là tant les rues d’une soi-disant « grande ville » que l’on traverse sont vides. Non pas en marchands dans les boutiques ou étals, qui racontent quelque chose selon ce qu’on leur demande (il ne vaut donc mieux pas toujours s’attendre à entendre des choses utiles si la personne interrogée n’a aucune idée de ce dont on lui parle… comme dans la vraie vie ?). Mais on croise relativement peu de PNJ qui se promènent, à tel point qu’on ne peut pas faire autrement que de se dire qu’on est bel et bien dans un jeu vidéo. Là où ils vivaient leur vie sur Dreamcast, on croisera très peu de gens qui seront là ou non à telle heure, à tel jour… La boutique où Nozomi, une amie de Ryo travaillait, par exemple, était fermée le dimanche, et ladite jeune fille n’était pas là à son jour de repos… là les PNJ sont là du matin au soir, tous les jours, sans bouger… Pire, ces quelques PNJ dans les rues se contenteront d’avancer dans des lignes larges et revenir sur leurs pas sans fin. Les combattants qui s’entraînent de 8h du matin à 21h le soir feront la même chose en boucle. Toujours, encore et encore… moins de boutiques inutiles et plus de passants aurait peut-être bien contribué à rendre l’ensemble plus immersif, surtout quand, encore une fois, l’ambiance est là.
Si tout ceci fait une bonne partie du job, il ne faut pas oublier que le joueur est toujours face à une petite production. Les zones traversées sont grandes, ne souffrent d’aucun temps de chargement qui les coupent lorsque l’on change de zone (comme dans la vraie v… enfin, comme dans les précédents jeux, pardon). Celui-ci souffre quand même d’un lourd problème d’optimisation assez flagrant : lancez une partie pour la reprendre et c’est un chargement d’une minute qui vous attend ! Sans compter les nombreux petits lags qui apparaissent dans l’animation lorsqu’on court et/ou fait tourner la caméra dans ladite ville… d’ici à dire que c’est sans doute le point le plus impardonnable du jeu, il n’y a qu’un pas.
Les personnages rencontrés sont eux-aussi en demi-teinte. Autant certains profitent d’un soin particulier, avec déjà un Ryo et une Shenhua un peu plus matures qu’auparavant, autant le character-design semble être partagé en trois. Des personnages crédibles, réalistes, d’autres assez basiques et moyens et une troisième catégorie qui semble beaucoup moins réussis, dessiné à la manière d’un jeu TellTale Games à ses débuts. Cela créé un manque de cohérence globale assez étrange, qui sépare totalement les hommes des femmes, qui semblent avoir donc fait l’objet d’un soin particulier (hé oui, des hommes bourrus et peu plausibles aux jeunes femmes toutes mignonnes…). Mais que cela ne vous arrête pas pour autant, car ce n’est pas pour le peu de temps que l’on passe avec la plupart que cela va changer l’expérience… disons juste que c’est un peu étrange.
Shenmue III voit bien forcément le retour de son créateur Yu SUZUKI à la tête du projet, mais aussi l’un des compositeurs principaux de l’époque, Ryuji IUCHI. L’homme sait donc de quoi il parle et a réussi à recréer une bande-son certes plus fournie, avec des thèmes d’ambiance plus présents qu’avant, mais aussi à garder un sentiment similaire. Les thèmes fonctionnent relativement bien dans la situation qu’ils accompagnent et certains d’entre eux contribuent à créer une bel air de « comme chez soi » ou de voyage. Là encore, sur ce coup, on retrouve ses marques ; bien qu’on ne fasse pas forcément attention aux musiques, elles sont quand même là et s’arrêter pour les écouter en même temps qu’on regarde les décors n’est pas déplaisant. Surtout qu’elles sont en quelques sortes évolutives : la plupart des zones dans une même ville auront un morceau différent, ce qui donne une bande-son finalement assez longue.
Celle-ci est d’ailleurs relativement proche de sonorités d’instruments traditionnels asiatiques, même si elles sont parfois coupées par d’autres plus modernes, plus « amusantes » ou dramatiques. On appréciera aussi un doublage japonais vivant et dynamique. La voix derrière Ryo, Masaya MATSUKAZE, a repris du service une nouvelle fois pour incarner le jeune homme et ce n’est pas le seul. Le jeu dispose aussi d’une version anglaise, mais comme cela arrive régulièrement, elle est… moins crédible. Notons quand même que les textes sont en plusieurs langues dont un français assez bon (hormis quelques erreurs). On se demandera juste un peu pourquoi la traduction change des phrases par rapport aux voix pour au final dire la même chose.
Le jeu, là encore, marche sur les traces de ses aînés avec une aventure d’une quarantaine d’heures, de base bien sûr. Regorgeant de petits « à cotés » comme les jeux d’arcade, l’entrainement et la recherche de manuscrits de techniques, il a aussi des sous-quêtes non obligatoires un peu partout. Sans compter la collectionnite, avec les habituels jeux de figurines à obtenir aléatoirement dans des distributeurs. A vrai dire, avec ou sans cela, le jeu garde une durée suffisante, ni trop courte, ni trop longue. On regrettera de ce fait que certains passages demandant une collecte d’argent obligatoire pour progresser, beaucoup trop longs pour être intéressants, au final. De même, ne pas pouvoir couper le chemin est fort regrettable (par exemple, si l’on doit parler à « pnj 1 » avant « pnj 2 » même si l’on sait où le deuxième se trouve, alors il faudra obligatoirement passer par le premier sans quoi le deuxième ne sera « mystérieusement » pas là, alors qu’il y végète du soir au matin le reste du temps…).
A noter aussi, au passage (et ce n’est pas tant la faute du jeu lui-même) que Shenmue III était affublé d’un PEGI 16 à sa sortie. Pour quelle raison ? Aucune en particulier, vraiment. Bien évidemment il y a des combats mais ceux-ci ne sont jamais vraiment violents au point d’atteindre, par exemple un Yakuza (Ryu ga Gotoku) pour citer un autre jeu « bac à sable » qui a été beaucoup rapproché de Shenmue pendant un temps. D’accord, il y a des jeux d’argent mais c’est bien là la seule chose qui pourrait, éventuellement (et encore) justifier cette note… soyez-en donc avertis.
And thus the saga continues…
A qui conseiller ce jeu, au final ? Certainement à ceux qui ont fait les deux premiers, à ceux qui ont toujours espéré une suite (voire une fin). Malgré ses défauts, il reste un jeu jouable et sans trop de prétention, mais surtout dans la veine de ses aînés. Sa modernisation discrète le rend plus jouable sans pour autant détruire ce qu’il était à l’origine et au final, les héros sont bien plus « regardables » que tel qu’ils nous étaient présentés dans les trailers et images de développement.
Pour les autres, ceux qui n’ont jamais joué aux deux premiers, sachez qu’une cinématique de plusieurs minutes en raconte les événements, et malgré les références parfois bien appuyées, on doit pouvoir s’en sortir. A condition d’accepter un game-system daté malgré tout. Mais comme les deux premiers épisodes ont été ressortis l’année dernière, au final tout est là pour s’y mettre…
/ ! \ Attention, ce paragraphe comporte des spoilers. / ! \
On le savait déjà, cependant, ce troisième épisode de Shenmue n’était plus destiné à être la conclusion, et son créateur Yu SUZUKI le dit lui-même dans les crédits du jeu : il a trouvé de nouvelles idées en cours développement pour que l’aventure devienne plus longue. Mais de fait, lorsque l’on termine ce troisième chapitre, on se rend compte que sa fin pourrait en être la conclusion. Ryo combat enfin son ennemi Lan Di mais n’arrive finalement pas à le vaincre, et d’autres ennemis viennent mettre le feu à l’endroit où tout ce beau monde se trouve. La fin du jeu en est donc un peu amère, sachant que Shenmue III est déjà un petit miracle en soi (crowdfunding à plusieurs millions, etc) et qu’une nouvelle suite est peut-être un beau rêve.
Shenmue III, au final, reste un jeu modeste ; pas détonnant, loin d’être parfait, mais il reste une aventure loin d’être prise de tête, loin de beaucoup de productions de nos jours. Le sentiment de voyage qu’il procure, et la possibilité de changer la difficulté pour ne pas avoir à s’arracher les cheveux devant les combats confirme une volonté de raccrocher avec ses ainés tout en les dépoussiérant un peu. Certes, ce n’est pas le jeu du siècle, ce n’est pas la claque tant attendue, certes il est loin d’être parfait. Mais pour le coup, sans mauvaise foi ni méchanceté, c’est un très bon jeu de Dreamcast. Il faudra peut-être faire quelques concessions vis-à-vis de ses attentes et préférences en terme de jeu vidéo pour l’accepter, mais une fois qu’on lui donne sa chance, Shenmue III laisse un ressenti pas si désagréable, voire même un goût de pas assez. Merci M.Suzuki pour avoir voulu forcer le rêve au maximum possible.
Je suis curieux de voir la suite maintenant…. Pas dans 20 ans hein ! Est-ce que Suzuki réussira l’impossible de sortir un 4 ¿ Déjà le 3 c’est un gros gros (gros) miracle-va t’il réussir à continuer l’intox ???
Attention, j’adore cette série ; et je ne vais pas vous révéler quelque chose de nouveau mais cette série est autant sans pareil qu’un peu beaucoup sur côté.. Un OVNI, tellement en avance mais en même temps avec tellement de manques. Dans sa globalité, Shenmue réussit l’impossible et se prend les pieds dans le tapis sur des aspects simples, b-a -ba du JV.. Bizarre dis comme ça..
Merci pour ce commentaire 🙂
A mon humble avis, Shenmue 3 (qui était un bon jeu de Dreamcast, soyons honnête…) pourrait aussi bien être la conclusion. Sa fin ouverte est à peu près satisfaisante, mais j’ai du mal à imaginer qu’un tel miracle puisse se faire à nouveau. « Et pas dans 20 ans » non plus, je suis d’accord…
Les joueurs en sont à un point où même un film animé leur serait suffisant pour conclure tout ça, c’est dire à quel point ils n’en peuvent plus d’attendre et ont perdu tout espoir aussi.
C’est bien dommage qu’une telle série si marquante ait sombre là-dedans à ce point…
J’en profite au passage pour vous proposer la lecture du Gaming Memories dédié aux deux premiers épisodes 🙂
https://www.journaldujapon.com/2018/09/27/gaming-memories-13-shenmue/