Comité de production : quel est son rôle dans la vie d’un anime ?
« Comité de production », trois mots qui ne vous disent peut-être rien, mais qui sont très importants pour comprendre le financement d’un anime. Car c’est grâce à ce système que les séries peuvent voir le jour. Et c’est aussi un comité de production qui détermine leurs potentielles suites, films, adaptations.
Mais ce système tend à être remis en cause. Au moment de l’écriture de cet article, des langues se délient après les récents scandales dans le milieu. La mise en examen d’ufotable pour fraude fiscale et les révélations sur le studio Madhouse projettent un avenir pessimiste pour l’industrie, alors qu’elle rapporte toujours plus de revenus : 2 trillions de yens, soit 16 milliards d’euros en 2016.
Alors qu’est-ce qu’un comité de production ? À quoi servent-ils ? Comment sont-ils mis en place ? Quels en sont les membres récurrents ? On vous dit tout.
Un comité de production est un groupe d’entreprises qui se réunissent pour produire un anime. Même sans en avoir conscience, on les connait tous à travers des mentions comme « Project [anime] » ou « [anime] Production Committee » présentes dans les openings. D’ailleurs, on parle le plus souvent de série télévisées, mais ce système peut très bien financer des OAVs comme des films.
Pourquoi établir des Comités de Production ?
Établir un comité de production permet de réduire les risques de pertes. Un anime coûte environ 1,5 million d’euros pour 12 épisodes. Même si on est très loin des séries animées américaines, cette somme représente un gros investissement pour une compagnie. Si les risques restent calculés, un échec la mettrait à mal. Avec plusieurs compagnies qui investissent, les pertes éventuelles seraient partagées entre les acteurs.
Ensuite, un comité réunit des entreprises spécialisées dans des domaines divers et importants. Produire un anime reste un très grand challenge : trouver le staff, diffuser la série, la promouvoir, la musique entre beaucoup d’autres. Des domaines qu’une entreprise seule ne pourra jamais maîtriser à la perfection, à moins d’y allouer des sommes importantes.
C’est pour cela que les comités de production réunissent des entreprises avec des spécialités et des objectifs différents (on en parlera en détail plus tard). Mais pas seulement. N’importe quelle compagnie peut entrer dans le comité à condition d’y mettre le prix et/ou un apport dans la production. On peut y retrouver des compagnies dont l’activité n’a rien à voir avec l’animation, comme des agences de publicité. La palme revient à Minami Girls Cycling Club, qui possède des compagnies singapouriennes, taïwanaises et américaines dans son CDP.
Les membres récurrents d’un CDP
Bien que n’importe quelle entreprise puisse potentiellement entrer dans un comité, certains secteurs restent logiquement plus présents que d’autres. Les maisons de productions, comme leur nom l’indique, apportent des capitaux pour la fabrication de l’anime. En général, ce sont des sociétés connues avec des capitaux astronomiques. Aniplex, Bandai Visual, Toho, Kadokawa et Pony Canyon occupent les premières places des maisons de productions nippones.
Si l’anime est une adaptation, l’éditeur ou la compagnie qui détient les droits de la licence originale se retrouve logiquement dans le comité. Après tout, ce sont eux (la plupart du temps) qui sont à l’origine de la production d’un anime. Par conséquent, pour avoir leur mot à dire, ils entrent dans le CDP.
Dans les comités de production, on peut régulièrement retrouver des maisons de disques. En entrant dans le groupe, ils peuvent ainsi proposer leurs artistes pour interpréter les openings ou les endings de la série. Le tout dans le but de vendre des singles ou albums après la diffusion, faire la promotion de leurs artistes, voire même lancer des carrières.
Les fabricants de merchandising répondent aussi présents et leur but est évident : fabriquer des produits à l’effigie de la série. Figurines, stickers, accessoires… parmi tant d’autres. Dans certains cas, les fabricants peuvent aussi faire produire des animes comme Bandai avec Gundam.
Un membre quasi-indispensable du comité, c’est une chaîne de télévision, parce que sans elle, pas de diffusion. L’objectif de la chaîne étant de réunir le maximum de personnes devant l’écran afin qu’ils regardent les publicités. Pour cela, les diffuseurs ont intérêt à ce que l’anime ne passe que chez eux. Or cet événement arrive rarement, la télévision japonaise possédant beaucoup de chaînes régionales. Pour que la série soit diffusée à peu près partout, les CDP doivent tabler sur plusieurs chaînes. En échange de ce compromis, le CDP offre des avantages à la chaîne qui investit, comme une diffusion à l’avance.
Même s’ils existent d’autres types de compagnies qui peuvent entrer dans le comité, les cinq entreprises présentées sont les plus récurrentes. Et une fois les entreprises réunies, on peut commencer à parler de financements.
La hiérarchie dans un CDP
Autant être honnête : il est impossible de savoir quelle somme d’argent une compagnie investit dans un anime donné. Et bien sûr cela ne fonctionne pas selon un simple partage équitable des dépenses. En réalité, chaque entreprise investira plus ou moins selon son intérêt dans le projet et ses retombées potentielles. Mais même si on ignore les chiffres, on peut déduire quelles compagnies investissent plus que les autres.
En effet, une hiérarchie existe dans chaque comité de production. La compagnie à la tête du CDP sera celle qui aura le plus investi dans le projet. En contrepartie, elle touchera le plus grand pourcentage des dividendes réalisés par l’anime. Ces dividendes incluent toutes les ventes réalisées par l’anime. Une part des revenus publicitaires, du merchandising, des ventes physiques reviennent au comité, qui redistribue l’argent entre les membres.
En établissant le comité de production, chaque compagnie possède également une part des droits de l’anime. Ce qui est indispensable pour sortir des produits dérivés et faire la promotion des artistes entre autres.
Durant cet article, on a parlé des membres les plus récurrents dans un comité, ainsi que leurs rapports. Mais vous n’avez pas l’impression que nous avons oublié quelqu’un ?
Et les studios d’animation dans tout ça ?
Si nous n’avons pas abordé le cas des studios d’animation, c’est tout simplement parce que bien souvent, ils ne font pas partie des CDP. En 2018, seul un comité sur trois comprenait un studio d’animation en son sein. Ce qui est problématique pour eux. Comme les studios n’appartiennent pas au comité (la majorité du temps), ils se contentent d’être des contractuels. Ils reçoivent le cahier des charges du comité qu’ils essaient de respecter. Leur pouvoir décisionnel, donc, se montre très limité, voire inexistant.
De plus, ils ne touche absolument rien des revenus que peut toucher un comité soit l’argent du simulcast, du merchandising ou encore des publicités. Une part de l’argent réuni en amont de la production se révèle donc être leur seule source de revenus. D’où la nécessité pour eux d’accepter le maximum de projets. Ce qui n’est pas sans risques : en témoignent les récents écueils de J.C Staff sur One Punch Man 2.
Mais pour autant, il reste tout à fait possible que des studios puissent rejoindre voire diriger des comités de production. En tant que petit investisseur, cela leur permet de toucher quelques dividendes. En plus de pouvoir apporter leur vision de la production. Cependant, être à la tête d’un CDP reste souvent exceptionnel pour la majorité des studios. Les rares fois où cela arrive, c’est pour des circonstances exceptionnelles : P.A Works pour Uchoten Kazoku par exemple.
Mais en général, les studios qui dirigent régulièrement des comités de production sont très puissants et possèdent une bonne stabilité financière. Aujourd’hui, les studios qui ont ce statut sont notamment :
- Toei Animation (KADO)
- Studio Pierrot (Black Clover, Boruto)
- Sunrise (tous les Gundam, Love Live)
- TMS Entertainment (Yowamushi Pedal, Megalo Box)
- Production I.G (Amanchu, Mahoutsukai no Yome)
- Kyoto Animation (Hibike Euphonium, Violet Evergarden)
Les comités de productions mettent-ils les studios en péril ?
Le comité de production occupe un rôle vital dans la vie d’un anime : c’est par ce dernier que la série va prendre forme. Ce groupe d’entreprises se réunit pour amasser des fonds et à la fin de la diffusion, se partage les recettes. Un fonctionnement qui a permis à l’industrie de prospérer.
Par ailleurs, il reste toujours très intéressant d’analyser la composition d’un comité, surtout qui est à sa tête. Selon la compagnie, les objectifs et les décisions différeront. Dans le cas de Kadokawa (par exemple), seul le coup de boost sur ventes de l’œuvre originale aura de l’importance. Ce qui est normal étant donné que c’est un éditeur. En réfléchissant de cette manière, on en peut donc déduire et comprendre les raisons derrière certains choix.
Mais les studios laissés pour compte remettent en question ce système. Depuis les récents scandales d’ufotable et de Madhouse évoqués en introduction, les voix s’élèvent pour dénoncer des conditions de travail insupportables. Entre les journées sans fin et les heures supplémentaires non payées, les animateurs peinent à livrer dans les temps. Sans compter que la situation économique des studios reste précaire et que la banqueroute n’est jamais loin. Aucun salarié ne souhaite se retrouver sur le carreau comme leurs homologues de Mangloble ou d’Ordet.
Les comités de production constituent donc un système avantageux pour l’industrie de l’animation au Japon. Ils permettent de réduire les risques et les coûts en échange d’un compromis sur les recettes et les droits. En mettant en commun leurs intérêts et leurs compétences, chaque acteur de l’industrie y trouve son compte. Tous sauf un : les studios. Et pour cause, les comités récoltent les recettes, mais pour en voir la couleur, encore faut-il pouvoir en faire partie…
La seul chose que je souhaite depuis toujours ce sont les « Yaoi » et J’ignore quand il vont enfin décidé trouve des studio qui peu faire plus des Yaoi animé adulte. Si seulement les LGBT avais emporté la légalisation avant, le chose ne saurai pas compliqué. Je me demande si ce pas les hommes qui dois diriger les Yaoi plutôt que les Femmes je l’impression que la société ce moque complétement des femmes qui font des Yaoi. Je sais qui excite des Hommes qui font des Bara pour les Gay, mais les dessin sont monstrueusement laid, gros, poilue et il sont pas beaux! vivement que la LGBT gagne le plus vite possible! quand aux gens qui n’apprécies pas les BL je m’en moque, et quand aux Hentai qui aille ce faire voir!