Japan Expo 2019 : retour sur l’édition des 20 ans
Devenu une institution autant qu’un salon, Japan Expo fêtait ses vingt ans en 2019 ! Le salon et ses exposants avaient pour l’occasion déployé un défilé d’animations et de goodies, près de 300 invités en tout genre, une offre artisanale, culturelle voire même touristique en plus des mangas, des jeux vidéo et autres produits classiques de la pop-culture !
Au milieu de cette fête au parc des Expositions de Paris Villepinte, qu’est-ce qu’il fallait retenir justement cette année ? Qu’est-ce qui a attiré les foules pour la 20e édition ? Quel spectacles méritaient d’être vus ? Quels stands ont marqué les esprits pour leur décor ou leurs animations et quels invités se sont distingués ? En bref, la question rituelle de mi-juillet : Et au fait, Japan Expo, c’était comment cette année ?
Quelques membres de l’équipe JDJ ont pu se rendre sur place et voici, point par point, leur compte-rendu, souvenirs et coups de cœur pour cette édition anniversaire !
Stands & animations : le parc d’attraction !
Cette année, même si nous sommes tous passés à une semaine près d’une canicule qui aurait été catastrophique pour le salon, la chaleur était encore bien présente à Villepinte, voire étouffante dans le hall 5 (le principal). Pour la fraîcheur, il ne fallait pas hésiter à faire une halte dans le hall 4 dédié aux associations et au sport qui très frais tout le temps du salon et peu fréquenté. Le hall 6 quant à lui était très bruyant à cause des stands jeux vidéo. Toute la partie amateur était remplie de belles choses à découvrir néanmoins. Comme toujours, une édition de Japan Expo sera ce que vous en ferrez : votre planning, vos goûts, vos envies guideront vos pas. Et il y avait du choix, voyez plutôt :
Manga & Japanime : lire un peu, s’amuser beaucoup !
Naturellement, les stands des principaux éditeurs français se trouvent à une place de choix à l’entrée du Hall 5. L’agencement n’a pas beaucoup changé depuis l’année dernière. S’y regroupent principalement des éditeurs de mangas mais aussi les principales plate-formes de simulcast et éditeurs japanimes. La circulation était difficile tous les jours et encore plus le samedi, journée noire selon « Dino futé ». Mais globalement, avec un peu de persévérance, on pouvait tout voir.
De plus en plus attractifs, les stands proposent des animations variées et originales. Mention spéciale à Wakanim qui avait reconstitué un petit matsuri avec des jeux très fun pour présenter leurs nouveautés : Fire force et Demon slayer ou encore Sword art online. L’attente était courte et les tours toujours gagnants : résultat, l’attraction n’a pas désempli durant les quatre jours. Autre attraction sympathique : celle de Pika pour Edens Zero qui proposait un simulateur d’apesanteur où vous deviez, durant 45 secondes assez agitées, tenter de répondre à deux questions sur la série pour gagner un goodies :
*Daniel* Il y a de très nombreuses animations pour divertir les visiteurs de #JapanExpo2019 !
Notamment le simulateur d’apesanteur de @pikaedition #JE_PTB pic.twitter.com/yLxEFau0CO— PlaceToBe (@PlaceToBe_net) 5 juillet 2019
D’autres stands proposaient de poster des photos sur les réseaux sociaux pour gagner des petits cadeaux (Crunchyroll, Kurokawa) ou bien des photomatons (Mana book, Panini mangas), sans oublier le grand Ki-oon World, encore présent cette année et qui mettait à l’honneur plusieurs séries à travers des mini-jeux dans un parc d’attractions de 84 m² aux couleurs des derniers mangas du catalogue de l’éditeur : My Hero Academia, City Hunter Rebirth, Tsugumi Project, Gigant ou encore Magus of the Library ! La liste n’est pas exhaustive, on peut d’ailleurs saluer aussi le travail de Doki-Doki, de Ototo-Taifu, de Kana, d’Akata, de Glénat Manga ou de Kazé Manga entre autres, car chaque éditeur a maintenant bien compris le sens de la fête que peut prendre Japan Expo pour ces visiteurs qui sont là désormais autant pour faire quelques achats que pour s’amuser, permettant à Japan Expo de ne PLUS être uniquement un gigantesque marché géant où, comme on lui reprochait pendant des années, de payer à l’entrée et dans le salon, façon double peine.
Petit aperçu de la #JapanExpo by Ki-oon !
On vous attend les 4 jours, dans la joie, la bonne humeur et la démesure PLUS ULTRA ! pic.twitter.com/wH4ovmiiKx
— Ki-oon (@ki_oon_Editions) 4 juillet 2019
Les goodies ont été donc nombreux et très originaux. Pour un certains nombres de mangas achetés, on pouvait repartir avec des tote bags, des aimants, des posters, des portes clés ou des éco cup. Les éditeurs n’ont pas manqué d’imagination. Il restait aux visiteurs d’avoir bien fait leur liste d’achats pour récupérer les petits cadeaux exclusifs. Impossible de tous vous les citer ici mais nous en avions mis en avant la grande majorité dans notre papier dédié aux goodies ici.
Les mangaka étaient eux aussi une autre valeur ajoutée du salon avec un grand nombre d’auteurs présents, parfois plusieurs chez un même éditeur, grâce à la montée en puissance du manga français et ses auteurs plus disponibles, et des invités d’honneur comme Leiji MATSUMOTO, diablement intéressant en conférence et interview, ou encore Gō Nagai et Yoshiyuki TOMINO qui avaient aussi droit à leur exposition.
Pour fêter les 40 ans de l’anime Mobile Suit Gundam, l’un de ses créateurs Yoshiyuki TOMINO était présent au festival. Char, Amuro, et bien entendu les robots ont révolutionné les anime de SF japonais. Malheureusement en France, nous n’avons qu’une vue assez parcellaire de ce monument de l’animation japonaise. Ainsi, une exposition présentait différents tableaux, dessins et résumés afin de nous raconter tous les épisodes de cette immense saga. Elle retraçait pas loin de 40 ans de légende, de séries dans l’ordre chronologique de diffusion.
Elle était complétée par des vitrines contenant des Gunpla (maquettes de mecha, personnages ou véhicules en plastique issues de la franchise Gundam) certaines avec de splendides dioramas. L’exposition anniversaire était intéressante et rappelait des souvenirs aux fans qui ont suivi la licence.
Enfin, pour en revenir au format manga lui-même, le moins que l’on puisse dire c’est que sortir un titre à Japan Expo, que ce soit une nouveauté ou un nouveau tome, c’est une occasion à ne pas louper en terme de ventes et d’exposition. Même tout jeune, l’éditeur Chatto Chatto a par exemple présenté son titre ma Neige m’appelle avec la venue de son mangaka Makoto AIZAWA et de nombreux autres maisons d’édition de manga ont joué la carte, toujours appréciée, de la rencontre entre public et auteur. Cette édition 2019 a globalement ravi de nombreux éditeurs qui ont noté des records de vente. « Une très belle édition« , « avec beaucoup de monde » si on reprend les mots de Virginie Daudin Clavaud, directrice des éditions Pika, chez nos confrères de Livre Hebdo. La liste d’attractions et d’œuvres était longue quelque soit l’éditeur. Beaucoup de nouveautés étaient d’ailleurs disponibles lors de ce long week-end, même si les maisons d’éditions avaient un peu mis le frein sur les exclusivités afin de ne pas trop léser les libraires. Certaines étaient vendues avec un peu d’avance comme les titres de Taifu comics ou Hana collection qui profitent des salons pour compenser leur difficile visibilité en libraire mais nous avons croisé aussi, même s’il se faisait plus discret, le tome 9 très attendu de The promised never land chez Kazé Manga.
Jeux vidéo : du mieux
Après une ou deux années maigres et le départ de Namco Bandai le secteur tend à se développer de plus en plus en accueillant de nouveaux jeux comme No Straight Roads, conçu par le studio de Wan Hazmer.
Comme à son habitude, Nintendo proposait un stand où il était possible de tester de nombreux jeux dont les nouveaux jeux Pokemon : Pokemon Epée et Pokemon Bouclier sur lesquels de nombreux fans se bousculaient. Il était également possible de tester The Legend of Zelda Link’s awakening.
Square Enixétait également présent avec un espace dédié à Final Fantasy XIV et sa nouvelle extension ShadowBringers. Il était également possible de tester de nombreux jeux comme Dragon Quest Builders 2 dont nous vous reparlerons prochainement.
Globalement, l’espace JV conserve toujours la même configuration que les années précédentes mais tend à se développer en accueillant de nouveaux jeux comme Borderlands ou, comme dit plus haut, No Straight Roads. De plus, à proximité des grands éditeurs se trouve un espace dédié aux éditeurs indépendants qui leur permet de présenter également leurs créations.
Conférences : partage, expériences et quelques superbes dessins !
De multiples conférences en tout genre venait agrémenter ces 4 jours : il y a les classiques présentations des invités, les invités d’honneur par exemple, mais d’autres conférences abordaient aussi des thématiques plus diverses (sur le marché du manga, le travail au Japon, etc.)
Hiroshi MATSUYAMA, le PDG de Cyberconnect2 et Yoann Gueritot, (photo ci-contre) game designer dans le même studio ont tenus une conférence pour leur nouveau jeu à venir : Fuga : Melodies of Steel ! La série des .hack vous dit-elle quelque chose ? Eh bien ce sont les mêmes ! Fuga est issu d’une nouvelle initiative au sein de l’entreprise : CC5 (Cyberconnect2 Creative Challenge Competition). Son objectif : produire plus de jeux originaux dans un temps plus court tout en éditant eux-mêmes ces jeux (à la place de Bandai Namco Entertainement). Fuga sera un JRPG disponible sur console et sur PC et sortira courant 2020 et nous vous en dirons plus très prochainement grâce à notre rencontre passionnante avec MATSUYAMA !
Hiroshi MATSUYAMA toujours et Yoann GUERITOT ont aussi tenu une conférence sur ce que c’est que de travailler au Japon en tant qu’étranger, un insight sur leur entreprise Cyberconnect2. Ils ont d’abord mis en avant la ville de Fukuoka où loge leur second studio : logement à prix réduit, déplacement rapide et facile et à manger pour pas cher, une ville de rêve en somme. Ensuite, ce sont les conditions de travail qui sont présentées. Pas besoin de parler japonais mais de l’apprendre une fois embauché avec soutien linguistique offert, sécurité sociale, congés payés, retraite et tous ces avantages que nous avons en France mais qui sont assez rares au Japon. On notera que l’entreprise compte embaucher 120 personnes d’ici 2020 alors si certains sont intéressés… !
Comme expliqué plus haut, c’est du côté des scènes Yuzu et Kuri que se sont tenues les conférences où les auteurs répondaient à quelques questions sur leur carrière puis exécutaient à la fin un dessin en direct. Quelle joie immense pour les spectateurs de voir jeudi matin Leiji MATSUMOTO dessiner Albator ! Jean-François Dufour (SEFA) a profité du moment pour lui remettre un Daruma d’or pour honorer son immense carrière. De son côté Go NAGAI, le papa de Goldorak, a reçu la distinction de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres qu’il arborait fièrement le reste du week-end. Un sacré pied de nez aux détracteurs de Goldorak dans les années 70/80 qui ont conspué cet anime devenu culte. Rie ARUGA, la mangaka de Perfect world (aux Editions Akata), a lui aussi croquer lors de sa conférence dimanche matin. C’était une chance exceptionnelle de les voir tous dessiner sous nos yeux.
Culture & traditions
Artisanat et performances : tellement à voir !
Pour découvrir les traditions et la culture japonaises à Japan Expo, l’étape incontournable depuis de nombreuses années, c’est le pavillon Wabi Sabi ! Cette année, les traditions et l’artisanat japonais étaient bien représentés. Sur scène, il y en avait pour tout le monde et pour tous les goûts avec des spectacles de courtisanes de haut-rang (oiran), samouraïs, ninjas, acrobates, musiciens (shamisen, koto, taiko, shakuhachi), yosakoi ou danses traditionnelles, kabuki… De belles découvertes en perspective pour un billet pas si cher que cela. Certes le prix du billet augmente régulièrement mais 14€ pour un vendredi qui permet d’assister à des spectacles de cette qualité avec des artistes professionnels qui viennent du Japon, où peut-on trouver un meilleur rapport qualité-prix ? Chaque année, son lot de découverte avec toujours plus d’artistes qui se produisent pour leur première fois en France ou en Europe ! Une journée passe très vite et pour découvrir les multiples facettes de la culture japonaise, tant le programme présenté est important, 1 ou 2 jours de plus voire les 4 jours de Japan Expo ne seront pas de trop pour explorer le salon ! Pour ne rien rater, bien repérer les activités à l’avance et l’application Japan Expo sont vivement conseillés !
Du côté des exposants, il y avait aussi toute une variété de produits et un large éventail de la culture japonaise de représenté, que cela s’inscrive dans la pure tradition ou bien revisitée avec l’envie de s’affranchir du passé et/ou de s’ouvrir au monde. Comme chaque année, c’est toujours un plaisir de découvrir cette richesse de l’artisanat en convention : éventails japonais (kyo-senso), céramique, objets de décoration, broderies, bijoux, calligraphie, origami, accessoires pour le thé, tissus japonais, objets de prières… Il y en avait pour toutes les bourses même si soyons honnêtes, la qualité et le savoir-faire ont un coût. Il était tout de même possible de ramener au moins un petit souvenir de la convention pour soi ou bien un cadeau pour quelqu’un qui aurait souhaité venir.
Juste à côté de l’espace Wabi Sabi se tenait la scène Sakura, où se produisait beaucoup d’artistes et complétant cet espace culturel dans lequel, décidément on pouvait passer beaucoup de temps sans s’ennuyer. On retiendra par exemple Yuzu NATSUMI, son shamisen en mains et de l’énergie à revendre. Elle partage avec un public presque complet son excitation d’être ici pour la première fois à Japan Expo. Après une première démonstration de shamisen, elle est rejointe par la troupe Wakyoza et le spectacle se transforme alors en une performance qui regroupe tambour, luth et shamisen, avec des danseurs qui racontent une histoire par leurs mouvements et leurs costumes. Les places assises encore vides au début vont vite se remplir et l’engouement autour de la scène va rester tout au long de la journée. Autre artiste mais toujours la musique traditionnelle chevillée au corps, Ichitarô a aussi pu fouler la scène Sakura, accompagné de ses 5 taiko et d’une carrière dans les instruments traditionnels longue de 30 ans, et ça s’est vérifié. Ichitarô s’est donné corps et âme dans son spectacle : certains de ses coups étaient si puissants que l’on pouvait lire sur son visage l’énergie qu’il y mettait. Anecdote d’ailleurs révélatrice d’une certaine ambiance bon enfant : après bien 15 minutes de spectacle, il explique que ce qui a pu lui donner autant de force, ce sont les côtelettes françaises ! Mais c’est bien sa musique et son énergie qui lui vaudront, en fin de performance, un tonnerre d’applaudissement bien mérité !
Culture & tourisme, le combo gagnant
Quoi de neuf côté tourisme à 1 an des Jeux Olympiques au Pays du Soleil Levant ?
Ce qui est sûr, c’est qu’ils n’ont pas lésiné sur les moyens côté décoration : entourée de guirlandes rougeoyantes, une immense lanterne représentant un dieu accompagné d’un dragon régnait au milieu de l’espace rappelant les célèbres chars Nebuta du Aomori Nebuta Matsuri… Un vrai décor de matsuri ! Les yeux de l’ensemble des visiteurs se sont émerveillés devant ce titan de lumière. Un concurrent sérieux au ballon Naruto traditionnel du stand Kana !
Les animations étaient très nombreuses cette année. On pouvait assister à des démonstrations d’arts traditionnels de tous les côtés : prestation de véritables Renjishi, techniques de maniement du sabre, confection d’éventails. Les animateurs japonais étaient déterminés à mettre en valeur tout leur savoir-faire.
Journal du Japon a pu interviewer Eiji IIDA de Nihon no Odori, association culturelle japonaise qui a pour but de promouvoir les danses traditionnelles japonaises dont son siège est à Shinjuku (Tokyo). Pour la première fois présente à Japan Expo, sur le stand de Tokyo Tokyo, la démonstration de Renjishi, danse des deux lions est exceptionnelle en France. M. IIDA a souligné que les représentations de théâtre kabuki se déroulent au Japon dans des théâtres réservés au kabuki ou bien sur des scènes plus généralistes comme celle du Théâtre national du Japon mais jamais lors de convention. Pour présenter au public français cette danse japonaise à Japan Expo, une autorisation a été nécessaire car le kabuki est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Cet événement est pour Eiji IIDA un message de paix, un cadeau qu’offre Tokyo à la France. Une chose est sûre, les Français ont apprécié la démonstration et les magnifiques costumes ! Les visiteurs qui ont eu la chance d’essayer l’imposante et lourde crinière de lion ont pu constater combien il est difficile de la faire tournoyer de façon très précise et contrôlée. Le public était facilement conquis par tous ces efforts mis en œuvre, et il fallait souvent se mettre sur la pointe des pieds pour pouvoir observer ce qu’il se passait sur les stands. Pour ceux qui n’ont pas pu assister au spectacle, rendez-vous au Japon, à Tokyo pour ne surtout pas manquer ce patrimoine culturel unique !
Serons-nous tout aussi émerveillés dans les éditions à venir ? Ou un effort particulier visant à promouvoir Tokyo et les JO qui arrivent à grands pas ? Réponse l’année prochaine !
Artisanat & pop culture : les autres stands
Toujours autant de monde aux stands alimentaires. Vous aviez la possibilité de goûter des onigiris, des karaa-age, des bento et même des bubble tea, la boisson taïwanaise de plus en plus à la mode ces derniers mois. Certains stands proposaient de goûter différents alcools japonais : bière, saké, alcool de prune. Il y en avait pour tous les goûts. Vous aviez également la possibilité de trouver du thé de qualité aux nombreuses saveurs : thé vert, thé noir, thé vert aromatisé au yuzu ou à la fleur de sakura, et tellement d’autres parfums.
Funko a fait fort cette année en proposant des figurines exclusives pour les 20 ans de JE dont l’achat était limité à 2 par personne. Pour visiter la boutique, il fallait attendre quelques minutes dans la fil d’attente assez longue. Bien organisé, l’ordre régnait. Sans bousculade, chacun pouvait faire ses emplettes sans bousculade ! Plus d’exclusivités auraient été encore plus appréciées, par contre.
Concerts : la Jmusic répondait présent !
Cette année Japan Expo avait à cœur de promouvoir sa scène musicale Karasu et d’augmenter sa fréquentation. Les personnes qui empruntent ce long couloir sont rarement là par hasard. Pour appâter les spectateurs qui n’osent pas s’y aventurer, les organisateurs ont eu l’idée de créer la scène Tsubame animée par Caroline Segarra qui s’occupait entre autre de l’émission musicale OTO sur NOLIFE. Cette nouvelle scène est au cœur du festival et présente les artistes qui seront en showcase dans la journée. Ils y jouent quelques titres puis répondent à quelques questions. Une bonne idée pour une partie Musique qui fait partie de l’ADN de Japan Expo mais dont la scène excentrée captait difficilement l’attention du néophyte.
Plus globalement, le programme de cette année était éclectique et les styles les plus variés se côtoyaient dans la bonne humeur. Les idoles, comme les rockeurs ou les spécialistes de l’anisong, tous avaient leur place. Il y avait aussi beaucoup de concerts de musique et danse traditionnelles sur la scène Sakura que nous évoquions plus haut.
Vendredi soir avait lieu l’event Anisong festa avec des artistes comme Mika KOBAYASHI, miwa et Angela. Le prix prohibitif a sans doute freiné quelques amateurs ou tout du moins les moins fans, qui n’ont pas eu envie de sortir 60€ même avec une affiche alléchante et quelques petits cadeaux. C’est dommage, le concept est peut-être à revoir pour les années suivantes.
Invité surprise YOSHIKI (X-JAPAN) a profité de sa présence à Japan Expo sur la scène Yuzu pour interpréter 3 de ses titres ayant servi à des anime. C’était aussi et surtout, l’occasion pour tourner le nouveau film sur sa vie. Il a fait son show accompagné de ses musiciennes et de la chanteuse Katie Fitzgerald.
Bien entendu, nous n’allions pas manquer la présence d’une chanteuse incontournable aussi présente sur le salon cette année : Ai Ôtsuka. Le samedi après-midi sur la scène Karasu, elle a ravi et surpris ses fans en commençant son show par un remix de Sakuranbo, le tout accompagné d’un DJ et chantant dans un style qu’on ne lui connaissait pas. La suite du concert s’est fait sur cette même idée : offrir un nouveau souffle à son style musical afin de pousser au maximum son public à danser. On peut dire que l’effet était réussi.
Fini la jeune chanteuse aux sons doux et tendre : place à une Ai Ôtsuka nouvelle et fringante. La jeune femme, qui faisait sa première prestation en Europe, semblait ravie de sa présence au salon et parlait même à son public en français.
Cet après-midi-là, elle a ravi ses fans qui en redemandaient toujours plus.
「JAPAN EXPO 2019」
« Time Machine » performance at Karasu stage!
Thank you for meeting your fans abroad #aiotsuka #大塚愛 #JapanExpo pic.twitter.com/8qlJ1UpFN9— Ai Ôtsuka – International community (@WeLoveAiOtsuka) 10 juillet 2019
Japan Expo offrait aussi des concerts avec de nouveaux talents. Jeudi matin, nous avons par exemple croisé VM5 sur la scène Tsubamé pour un premier mini-showcase. Pas facile de chauffer un public qui était dans son lit seulement quelques heures avant et qui commençait à avoir le ventre qui gargouillait. Le pari était tout de même réussi avec leur son électro rock et de multiples acrobaties, même sur le petit espace Tsubamé. Jeudi soir, c’est The Sixth Lie qui a pris les devants de la scène, la grande cette fois-ci, sur Tsubaru. Même si leur visite était une première, le public n’avait pas l’air de les rencontrer pour la première fois, en témoignent les cris d’euphorie lorsque le groupe se posait au bord de la scène, à un petit mètre seulement du public. Reiji, guitariste du groupe, ira même jusqu’à descendre de l’estrade pour se poser juste devant son audience, à leur portée, fait assez rare durant des concerts pour le noter. Pour terminer, Arata, le chanteur du groupe, a pris un drapeau français qu’il a brandi et fièrement porté pour les derniers instants du spectacle. Ils ont même pris la liberté de faire du rab et finir plus tard que prévu, au grand bonheur d’une salle assez remplie.
Entre les musiciens traditionnels, les stars comme Yoshiki ou Ai Ôtsuka et les nouveaux talents, la liste était longue et nous n’en avons cité qu’une petite partie, tant le nombre d’invités de la partie musique cette année était important pour cette édition 2019 et non plus un défilé d’idols comme certaines éditions antérieures.
Les coups de cœur de JDJ
Pour finir, et parce qu’il y a autant de Japan Expo que de visiteurs (ou presque), voici les impressions et moments préférés de l’équipe de Journal du Japon.
Tatiana, notre spécialiste J-music : J’ai apprécié la nouvelle scène Tsubame qui fait la promotion des artistes de la scène Karasu. L’anisong festa a été un bon moment malgré le malaise de la chanteuse d’Angela. La nouvelle scène Yuzu est parfaite pour les conférences, tout comme la scène Kuri, c’est un plaisir de pouvoir voir ses artistes sur ce genre de scènes. Le retour de YOSHIKI fut un grand moment, comme toujours.
Juliet, notre spécialiste jeux vidéo : En plus d’apprécier la partie Wabi Sabi où il était possible d’échanger avec des artisans très intéressants, j’ai aimé la diversité grandissante de l’espace jeu vidéo. Nintendo au centre avec la possibilité de tester des jeux récents ou à venir et de nombreux concours. Square Enix a également fait fort en proposant un espace dédié à FF XIV et sa dernière extension ShadowBringers. Cet espace tend à se développer et c’est agréable de voir de nouveaux jeux arriver, à l’image de No Straight Roads, qui a été conçu par l’équipe de Wan Hazmer, le lead game designer de FF XV. Alors qu’on aurait pu s’attendre à une forte concentration autour des prochains jeux Pokemon (prévus à la fin de l’année), la diversité côté jeux vidéo a permis à chacun de trouver ce qui pouvait lui convenir et lui plaire.
Aurore, notre spécialiste manga : On l’aura remarqué, Japan expo est l’occasion pour les éditeurs de dévoiler de nouvelles séries. Mais cette année, j’ai été plus que surprise par tout ce qui était sorti ce jour-là. Et pas seulement en nouveauté, les suites aussi étaient au rendez-vous. Le salon est l’endroit idéal pour faire du recrutement de lecteurs, mais je trouve que cette année, tous les éditeurs ont misé particulièrement fort sur l’événement. Mon coup de cœur parmi les nouveautés? Time Shadows. Et parmi les suites ? Beastars tome 5, sans la moindre hésitation !
En dehors du cadre manga, le salon côté Japon était bien plus fourni en décoration et en ambiance. Bien qu’il soit différent tous les ans, j’ai trouvé qu’il envoyait du très lourd cette année et que les exposants japonais étaient eux aussi plus nombreux qu’aux éditions précédentes.
Les stands amateurs et jeunes créateurs étaient à couper le souffle. Il m’étais très difficile de retrouver les artistes qui me plaisaient tellement les étals étaient nombreux. C’est une très bonne chose que de laisser autant d’espace pour les nouveaux talents, ainsi qu’une très bonne surprise !
Si Japan Expo était déjà une convention d’une notoriété significative, je ne peux pas m’empêcher de penser que ce colosse deviendra un jour un titan.
David, notre spécialiste culture : Vendredi, j’ai pu assister à 3 spectacles : Yuzu NATSUMI x Wakyoza ; une démonstration suivie d’une initiation au yosakoi par la Fédération de Yosakoi de France et KOOYA. Une préférence pour le dernier avec une interview à venir dans nos colonnes de Maika KOBAYASHI, dessinatrice et responsable de la troupe KOOYA. Du côté des exposants, les éventails de la maison Onishi Kyosendo étaient particulièrement remarquables -leur boutique à Kyoto est à noter pour un prochain voyage- et la poterie de Bizen revisitée de Ako YOSHIOKA (Aco*cocha). Rencontre tout aussi appréciable avec Kyoko KASHIMURA qui réalise des céramiques au motif simple et de nature dans son atelier, dans la campagne de Shirosatomachi (Ibaraki). Dans quelques jours, vous pourrez découvrir ces différents entretiens avec plusieurs exposants au pavillon Wabi Sabi grâce à l’équipe de Japan Promotion que l’on remercie.
Alice, notre spécialiste littérature et « pas du tout public type de Japan » comme elle le dit elle-même : Pendant ces 4 jours, je travaillais sur le stand Sully, qui n’est pas forcément un éditeur typique de Japan Expo. Le public plutôt jeune et fan de manga/animé n’est pas toujours amateur de culture japonaise traditionnelle. Mais j’ai adoré le coin Wabi Sabi avec de vrais artisans venus du Japon. J’ai d’ailleurs craqué pour plusieurs objets que vous pouvez voir sur mon instagram. Avec les spectacles traditionnels, c’était cool. La nourriture était sympa et la glace au matcha d’hanabento, même si un peu trop sucrée, était très bonne. Il y avait une super ambiance et une très belle programmation.
Théo, notre stagiaire touche-à-tout : Première Japan Expo pour ma part et aussi première convention, et quelle expérience ! Si j’avais pu rester à la scène Sakura durant les 2 jours de ma Japan Expo, je l’aurais fait. Des spectacles traditionnels qu’on ne voit nulle part ailleurs d’artistes venus tout droit du Japon. Si je dois citer mon préféré même s’ils ont tous été géniaux, Yuzu Natsumi avec la troupe Wakyoza qui se sont démarqués par leur originalité et leur polyvalence dans les arts représentés. Danse, shamisen, luth, tambour, calligraphie et j’en oublie peut-être. Ce serait avec plaisir de les revoir l’année prochaine !
Japan Expo a 20 ans, et Japan Expo est en grande forme !
Presque une semaine après la clôture du salon, les réactions et premiers avis qui sillonnent le net vont de pair avec le retour de nos rédacteurs : Japan Expo 2019 était une édition des plus réussies, y compris côté presse d’ailleurs, où l’équipe en place profite à plein de ses 3 années d’expérience et de quelques belles recrues qui ont à cœur que la fête soit dans les cœurs. Si on y ajoute les éditeurs qui assurent de plus en plus le show, un espace culturel qui s’organise de mieux en mieux, des scènes et des bonnes idées en plus… Japan Expo évolue ces dernières années et semble tenir compte des critiques qui lui ont longtemps été faites. La 1re convention d’Europe est en passe de perdre petit à petit son image de salon pompe-à-fric tout en renforçant par sa longévité, sa capacité à devenir inratable et transgénérationnel. «Japan Expo est une fête» nous disait une étudiante, arrivant tout juste de Normandie vendredi midi, après avoir obtenu son baccalauréat. «Je ne manquerais ça pour rien au monde !». De belles rencontres de communautés aussi, comme le montre cette chouette photo sur le compte Twitter du groupe StarrySky sur la scène Tsubame.
Ahlala une @japanexpo exceptionnelle bien que fatiguante ! Tous les ans on passe encore une meilleure Japan que l’année d’avant et c’est vraiment grâce à vous ! Merci d’être toujours au rendez-vous, rentrez bien et reposez vous bien tout le monde ! pic.twitter.com/BnmJTcLBRA
— Sasha Brown – Starrysky (@Sasha_Strsky) 10 juillet 2019
Notre rédactrice Tatiana, qui revenait sur l’exposition après 1 an de pause, était dans un état d’esprit tout aussi positif lundi matin, après 4 jours intenses, et c’est d’ailleurs avec son témoignage que l’on peut clore ce compte-rendu et cette 20e édition : « Quatre jours c’est encore trop peu si on veut découvrir le festival dans son entièreté. Non, ce n’est pas que des boutiques, ce sont des centaines d’artistes, des concerts, des démonstrations, des conférences, des films, des attractions, des démo de jeux vidéo etc. L’ambiance était toujours aussi bonne, si ce week-end a été exténuant, il a aussi été inoubliable. Je remercie mes collègues, SEFA et Game of com, les éditeurs, les artistes pour leur disponibilité, les traducteurs et tous les ami(e)s que j’ai croisé parfois en coup de vent.
A l’année prochaine ! »
Remerciements à Japan Expo, ses staffs, l’espace Wabi Sabi, celui de Tokyo Tokyo, les éditeurs et artisants et enfin tous nos sympathiques confrères.
Premiere experience ,j ai adore ….
Par contre , à améliorer l ouverture des portes , mettre d office des le premier hall de fouille de securité deux colonnes, homme /femme cela nous evitera de se faire mal parler par les agents de fouilles , sinon ce fut super top merci .je reviens l an prochain .