On connaît la programmation asiatique de la Magnifique Society 2019
La troisième édition de La Magnifique Society ne déroge pas à la règle établie depuis sa création : une scène du festival est dédiée aux musiques actuelles japonaises. Nouveauté cette année : la Corée du Sud se joint à la partie.
Depuis deux ans, La Magnifique Society fait partie des événements qui ouvrent la saison des festivals français. Logée dans le cadre bucolique du Parc de Champagne, à Reims, l’édition 2019 aura lieu les 13, 14 et 15 juin. Parmi les têtes d’affiche de cette année, on compte Christine and The Queens, Die Antwoord, Roméo Elvis, Franz Ferdinand ou encore Nekfeu. Une programmation éclectique en somme. Mais ce qui nous intéresse, depuis la première édition, c’est évidemment la programmation japonaise.
En partenariat avec le tourneur Creativeman, La Magnifique Society fait venir des artistes japonais émergents ou déjà établis. Ce millésime 2019 ne fait pas exception à la règle, avec un petit twist au soju : la Corée du Sud se joint à la programmation japonaise. Un choix qu’avait déjà annoncé les organisateurs lors de la conférence de presse concluant l’édition 2018, qui veulent étendre leurs explorations et vulgarisations des musiques actuelles internationales, méconnues du grand public. Et à l’image de la programmation générale, la douzaine de noms annoncés brasse large et touche tous les genres.
Faire du bruit
Commençons par la musique amplifiée avec les artistes rock prévus pour ces trois jours. On commence avec The fin. Après des début dans l’indie pop plutôt formatée, le trio de Kobe a su évoluer vers une pop chaloupée n’oubliant pas ses racines rock, mais mâtinée de city pop réactualisée. On pourra aussi sur yahyel qui revient à Reims pour la deuxième année consécutive avec son rock torturé accompagné d’une scénographie détonante.
Et le dernier groupe aux tonalités guitare/basse/batterie sont les sud-coréens de DTSQ, du rock garage assez inspiré, parfois sombre, parfois coloré comme les pochettes de leurs albums.
Faire danser
Mais ce qui distingue La Magnifique Society des autres événements programmant de la musique japonaise (et plus généralement asiatique) à leur affiche, c’est la mise en avant d’artistes électro et hip-hop/R’n’B. Cette édition 2019 n’échappe pas à la règle.
Côté électro, le festival met les petits plats dans les grands en faisant venir STUTS. Le producteur japonais de 30 ans a reçu cette année le Space Shower Music Award dans la catégorie « Best groove artist » (quoi que ça veuille dire) et se range donc dans la lignée de Wednesday Campanella, Yasutaka Nakata ou tofubeats, rien de moins. On l’attendra donc pour un set MPC soul. A moins qu’il ne vienne accompagné de rappeurs qui pourront poser sur ses beats…
Si vous préférez les sons plus synthétiques, le sud-coréen BRLLNT (qui décrit son style comme étant de la « brilliant music ») vous ravira, avec des sets mêlant house, big beat et hip-hop. Les bons sons de fin de soirée.
Enfin, dernière et pas des moindre dans cette programmation électro, il y a YonYon, artiste coréenne basée à Tokyo. D’abord connue pour ses talents de DJ, ambiançant différents clubs japonais, la jeune femme s’aventure depuis 2 ans dans la production et même le rap, qu’elle maîtrise tant en japonais que coréen, comme pour habiller ses compositions downtempo.
Et sur scène, il se pourrait qu’elle invite l’artiste R’n’B de Fukuoka Taichi MUKAI, lui aussi présent à l’affiche du festival. Les deux ont déjà collaboré sur un morceau par le passé, il serait donc étonnant de ne pas assister à une collaboration sur scène.
Pour continuer sur cette vague R’n’B, parlons de ZOMBIE-CHANG. Après des débuts électro hip-hop plutôt sérieux, l’artiste a évolué vers une pop R’n’B décomplexée. La Magnifique Society sera l’occasion pour la chanteuse d’accomplir un rêve prophétisé dans une de ses dernières chansons en date, Mona Lisa, où elle évoque son souhait de voyager en France. Ce sera effectivement sa première scène chez nous.
Peut-être que TIGARAH pourra lui servir de guide. En effet, la rappeuse/DJ/mannequin/animatrice/queen tiger japonaise est depuis plusieurs années basée à Paris. Elle s’était fait remarqué il y a quelque temps en reprenant et remixant le baile funk de Major Lazer en l’adaptant à la sauce japonaise. Si ses dernières productions restent imprégnées d’influences brésiliennes, elle semble également avoir intégré des éléments trap à sa musique.
De la trap, il y en aura avec le japonais Miyachi. Artiste au parcours peu commun, il grandit dans une famille de musicien et reçoit une formation de pianiste classique. En parallèle, il s’intéresse de près au hip-hop de la côte est, notamment le son de Philadelphie. C’est comme ça qu’il se lance dans le rap, alternant entre japonais et anglais. Aujourd’hui, il joue sur le contraste entre son image de gentil garçon et un style de vie bling bling un peu branleur.
Pour terminer cette affiche déjà fort alléchante, on comptera sur deux autres artistes hip-hop de Corée du Sud. Tout d’abord Balming Tiger, avec leurs productions downtempo/ambient planantes et leur rap énervé. Enfin avec le talentueux duo XXX dont le rap torturé est posé sur des beats du futur.
Il y en aura donc pour tous les goûts ! Et pour vous mettre en jambes, si vous êtes à Tokyo le 11 mai, allez donc faire un tour du côté de la garden party de La Magnifique Society in Tokyo, à l’Institut Français de Tokyo !
On le rappelle, La Magnifique Society aura lieu les 13, 14 et 15 juin, dans le Parc de Champagne, à Reims. Informations tarifaires sur le site de l’événement.