[Bilan Manga 2018] Publication : Une année de nouveautés
Après vous avoir parlé des ventes de manga en 2018 sur le marché japonais puis partagé un premier avis des libraires pour le marché français, Journal du Japon rentre ce mois-ci dans le dur de son bilan manga 2018 avec, pour commencer, le tour d’horizon des sorties et des nouveautés qui ont éclos en 2018, éditeur par éditeur. Si vous avez peur d’avoir raté un titre ou que vous voulez avoir une idée des thématiques qui ont fait la tendance l’an dernier, le dossier qui suit est fait pour vous !
Les éditeurs prolifiques
Pika, sur tous les fronts
Pika a publié 242 mangas l’année dernière, contre 246 en 2017, ce qui le place de loin comme étant l’éditeur le plus actif du marché en terme de publication. A ses côtés, en plus des éditions Nobi-nobi visant un public plus jeune, il a aussi pris sous son aile H2T (aussi connu en tant que Weekly Comics) qui propose des mangas d’auteurs de nationalités diverses. En ce qui concerne ses nouveautés, il y en a une bonne vingtaine.
On retrouve du côté shônen quelques spin-offs. Seven Deadly Sins : Seven Days, une courte romance en deux tomes centré sur Ban. Fairy Tail S Short Stories (aussi en deux tomes), qui est, comme son nom l’indique, une compilation de petites histoires humoristiques reprenant les personnages du manga original. Enfin, Your Name another side : Earthbound, qui n’est pas un crossover avec le célèbre jeu de Nintendo, va vous ramener dans ce monument du cinéma d’animation, mais pour ce tome 1, on va notamment parler de Tessie, l’ami dévoué de Mitsuha qui a encore toute son histoire à livrer.
Il y a ensuite des petits nouveaux, mais d’auteurs que l’on reconnaît au premier coup d’œil. Edens Zero de Hiro MASHIMA, nous emmène dans un monde de sci-fi, mais est-il si différent du monde de fantasy de Fairy Tail ? Après tout, Happy, le chat bleu, semble être de retour. On continue avec Everdark, de Romain LEMAIRE, le cousin du mangaka français à l’origine de Dreamland (interview du premier ici, du second là !). Ce nouveau titre apporte une nouvelle mythologie et promet des combats intenses.
Make Me Up et Yûna de la pension Yuragi sont les deux nouvelles comédies sentimentales de l’année 2018. La seconde est disponible en anime depuis cette même année sur Wakanim, voilà qui réjouira les amateurs de sources chaudes. Stranger Case aussi va parler de romance, mais surtout du lien entre le monde des yôkai et des humains, avec pas mal d’action ! Dans Twelve Demon Kings, un homme mystérieux se bat avec la petite armée qu’il a formé contre les douze rois qui règnent sur les Enfers, pour pouvoir sauver l’humanité. Qui a dit dark-fantasy ?
John Watson, étudiant en médecine au service de la couronne. Eh non, il ne s’agit pas de Sherlock Holmes, mais de The Empire of Corpses, qui raconte la quête d’une étrange technologie capable de redonner la vie. On termine ce petit tour des shônen avec Magical Task Force Asuka, où la plus militarisée des magical girl reprend du service pour affronter d’étranges créatures qui menacent la Terre alors qu’elle menait une vie de lycéenne paisible jusqu’il y a peu. Si vous avez aimé l’adaptation anime disponible sur Wakanim depuis la saison dernière, lancez-vous dans l’univers sombre et horrifique du manga original.
Happiness est comme son nom l’indique une œuvre qui respire le bonheur…euh l’horreur. Premier des cinq nouveaux seinen de Pika, Happiness nous entraîne dans la vie d’un jeune homme infecté par une étrange jeune femme, mais celui-ci va tenter de lutter contre la nouvelle soif qui l’anime. Un manga signé OSHIMI, un auteur dont vous avez certainement entendu parler (et à qui nous réserverons un article spécial dans quelques jours) ! Dans Starving Anonymous, un apprenti dessinateur se fait enlever et retenir dans un hangar où il découvre le sort étrange d’autres malheureux… avant de descendre enfer ! Dans Jusqu’à ce que nos os pourrissent, cinq amis d’enfance partagent le terrible secret du meurtre qu’ils ont commis, mais un jour le cadavre qu’ils avaient caché disparaît et un inconnu commence à les faire chanter. Beau Programme !
Après l’horreur et le thriller, parlons d’un monde futuriste où des androïdes sèment le chaos dans la ville une fois la nuit tombée. Un d’entre eux a pourtant décidé de lutter contre ce fléau, et son nom est Origin. Un des deux nouveaux titres de Boichi de 2018, un mangaka qu’on ne présente plus. Dans l’Atelier des Sorciers, Coco, une jeune fille tente de devenir sorcière alors que la magie est strictement réservée à une poignée d’élus sélectionnés à la naissance. Alors qu’elle apprend en cachette à maîtriser ces arts, elle provoque une tragédie… Un des plus gros si ce n’est LE plus gros lancement de Pika pour 2018.
Et voilà une année bien chargée en nouveautés shôjo de la part de Pika. D’ailleurs, ils l’ont mis à l’honneur cette année en sortant une nouvelle collection, Shôjo Addict, séparée en trois sous-collections. La première est Red Light, et concerne tous les shôjo avec une touche plus ou moins prononcée d’érotisme. C’est d’ailleurs le cas de La Courtisane d’Edo, qui se passe dans le quartier des plaisirs, où une jeune noble offrira ses services à une maison close et rencontrera un client bien particulier qui va largement affecter sa vie. Sister and Vampire, quant à lui, raconte l’histoire d’un vampire voulant corrompre le cœur d’une sœur. Mais celle-ci voudra prouver que ce vampire n’a pas mauvais fond. Qui des deux cédera le premier dans cette étrange et sulfureuse romance ?
La deuxième catégorie est Purple Shine, et est dédiée aux histoires fantastiques, dont le seul représentant parmi les nouveautés est La Princesse & La Bête. Voilà qui rappelle un Disney. Mais la princesse en question, Salifie, n’est qu’une offrande au roi d’un peuple de créatures qui menacent les hommes. La sacrifiée va découvrir le terrible secret de ce roi sans nom, et va s’immiscer dans sa vie.
La troisième catégorie, Cherry Blush, représente la majorité des shôjo, et parle de premiers amours, le plus souvent des romances lycéennes. C’est par exemple le cas de Real Girl, l’histoire d’un lycéen asocial victime de harcèlement, qui ne s’intéresse plus qu’aux filles virtuelles, jusqu’à ce qu’ils rencontrent Iroha, qui est typiquement le genre de fille dévergondée qu’il ne supporte pas. Dans Waiting for Spring, Mitsuki Haruno vient d’entrer au lycée et va tenter de surmonter sa timidité pour se faire des amis. Pendant son job à temps partiel, elle va rencontrer quatre séduisants membres du club de basket. Est-ce le début d’un harem ? Kiss me at Midnight raconte l’histoire d’amour de Hinana, qui rêve d’une romance digne d’un conte de fée, mais elle va plutôt faire la connaissance de Kaede, qui lui est un peu lubrique sur les bords. Enfin, parlons de Shinobi Quartet : Chôko est l’héritière d’un grand groupe industriel, et est constamment entourée de gardes du corps, ce qui l’empêche d’avoir une vie lycéenne normale. Les shinobi sont ici des sortes de chevaliers des temps modernes et il s’en suffirait d’un seul à ses côtés pour remplacer toute sa garde personnelle. Elle va donc intégrer une école de shinobi dans ce but.
Cette année encore, Pika propose pas mal de variété, en exploitant au maximum les filons de ces licences phares, et nous noterons l’effort qui a été fait pour relancer la dynamique du shôjo dans notre hexagone.
Un peu de tout chez Delcourt-Tonkam
Du côté du groupe Delcourt, on se maintient aussi avec un total de…242 nouvelles sorties en 2018. Exactement pareil que Pika me direz-vous, et vous aurez raison. Mais ils doivent beaucoup aux éditions Soleil Manga, dont nous parlerons plus loin, et qui comptabilise 107 volumes. Parmi les 135 opus restants pour Delcourt – Tonkam, retrouvons les 13 petits nouveaux de l’année dernière.
On commence avec Infection, où deux lycéens enfermés en couple dans leur gymnase pour un jeu finissent par devoir sortir par eux-même pour découvrir qu’une apocalypse zombie a déjà causé le chaos dans leur ville, qui se retrouve en zone de quarantaine. Mais il y a d’autres survivants…et pas mal de culottes, aussi… World’s End Harem narre la vie d’un jeune homme qui a dû être cryogénisé le temps que l’on retrouve un remède à sa maladie. Il se réveille dans un futur assez lointain, où quasiment tous les hommes ont disparus. Mais il reste quelques milliards de femmes. Là, ça y est, on vient d’atteindre le paroxysme du harem.
Hikari-man n’est pas le nom d’un super héros, mais celui d’un nerd passionné d’informatique dont le corps devient un excellent conducteur d’électricité après un malaise. Il se rend compte qu’il peut utiliser son stand, euh, son pouvoir pour se déplacer dans des circuits électriques. Parlons à présent de Diver, l’histoire d’une unité de police spécialisée dans l’infiltration des hautes sphères mafieuses. Ils envoient le pire ripou de leurs rangs pour qu’il intègre un gang d’escrocs extrêmement intelligents. Enfin, pour finir avec les shônen, nous retrouvons Dark King of Kings, qui se passe dans un pays d’Europe fictif du XIIIe siècle. Un enfant du roi est le seul survivant d’une invasion du royaume, mais il a développé un étrange pouvoir qui restera enfoui jusqu’à son premier baiser.
Passons aux seinen si vous le voulez bien : Signal 100. Un professeur dont la classe est si peu disciplinée qu’il est poussé à bout et leur montre un étrange film. Ce film va les hypnotiser, et ce n’est qu’à la fin de celui-ci que le prof annoncera que sous l’emprise de cette hypnose, il y a 100 actions qui les condamnera aussitôt à la mort. Puis il se suicide, laissant tous ces élèves dans une peur panique. C’est un peu extrême comme vengeance, mais voilà qui attise la curiosité ! Iron Hammer against The Witch, déjà, on change de ton. La religion pousse le peuple à continuer la chasse aux sorcières, mais celui qui a initié cette traque est un démon, et les sorcières s’apprêtent à se rebeller. Elles ont bien raison !
Our Summer Love est l’histoire d’un jeune homme qui revient à son île natale 7 ans après la mort de son premier amour. Il y retrouve la petite sœur de cette dernière, et leur relation naissante va se mêler à ses souvenirs de la tragédie. Voilà une romance estivale bien atypique. On poursuit avec Les Mauvaises Herbes. On parle ici des femmes de réconforts coréennes, qui servaient d’esclaves sexuelles à l’armée japonaise pendant la seconde guerre mondiale. Un sujet particulièrement polémique sur l’archipel proposé par ce manhwa.
Allons du côté des shôjo à présent. No Control raconte l’histoire de deux jeunes gens de milieux sociaux opposés. Ils ont beau être amis d’enfance, Subaru snobe le pauvre Saito depuis qu’elle est dans une école huppé. Au désespoir, il va formuler un vœu qu’il adresse à un dieu étrange, qui lui donne accès à la chambre de Subaru depuis un placard. Mais il y a une contrepartie à utiliser ce passage… Sans transition, Love under arrest. Un jeune policier se retrouve dans une soirée de célibataire avec des filles de 16 ans se faisant passer pour des adultes. Mais le pot-aux-roses est découvert. Il faut dire que ça vous pendait aux nez les filles. Néanmoins, on ne pense pas que ça va finir avec des menottes.
Fruits Basket another n’est pas non plus un crossover avec le manga d’horreur de chez Pika, mais bien un spin-off très attendu de Fruits Basket qui met en scène une nouvelle protagoniste peu sûre d’elle. Ceci dit, la famille Sôma n’est jamais très loin, et la jeune fille va se retrouver embarquée au conseil des élèves. On finit avec My teacher, my love, l’histoire d’une lycéenne qui se rend compte que le bel homme de la veille est son nouveau professeur. Pas la peine d’en dire plus, vous avez deviné.
Et voilà, seulement 13 nouveautés, entre fantasy, thriller, sf et une bonne dose de romance. Qu’en-est-il du troisième éditeur du groupe ? Regardons ça de plus près chez les éditions Soleil !
Soleil Manga : du seinen et du shôjo
Ah lui seul, il rajoute 16 nouveaux titres au palmarès du groupe Delcourt. Mais ô surprise, il n’y a pas de shônen ?!
I love you so I kill you n’est pas une histoire de yandere, mais celle d’un jeune homme, infecté par un mystérieux virus après être intervenu lors d’une agression dans la rue. Il est pris d’envie de meurtres lorsqu’il est en présence de la fille qu’il aime. Heureusement, son amour va pousser à contenir ses pulsions…mais jusqu’à quand ? Nous avons ensuite Gambling School Twin, un spin-off prequel sur Mary et sa première année dans ce fameux lycée. Dans la fille du temple aux chats, Gen intègre un lycée de campagne et va vivre dans le vieux temple chez sa grand-mère, il va vivre avec sa cousine éloignée avec qui il était très complice dans son enfance.
La richesse des nations raconte l’histoire d’Adam Smith, qui, comme Bételgeuse, détient le pouvoir des mains invisibles. Mais non, pas du tout ! Il s’agit d’un traité sur l’économie qu’il a écrit, et qui, on ne va pas se mentir, sera plus clair pour nous quand nous le lirons sous forme de manga. Autre one-shot, dans une autre thématique : et si vous aviez le pouvoir de voir comment quelqu’un meurt juste en le touchant ? Eh bien c’est le cas du héros de In One’s Last Moment, qui a une réputation de dieu de la mort. Mais le jour où il découvre comment l’élu de son cœur va succomber, il décide de tout faire pour briser le destin.
Dinosapiens, ce n’est pas l’histoire d’hommes-dinosaures, mais du retour des plus grands prédateurs qui, même si nous sommes dans le futur, vont se montrer plus redoutables que la technologie militaire humaine, et vont plonger le monde dans une apocalypse. Un groupe d’adolescent parti en voyage scolaire va être confronté à cette nouvelle réalité. Mais comment vont-ils survivre pendant trois tomes ? Hunt Beast Side est le spin-off, en mode survival game, mais surtout la suite direct du jeu du loup-garou. Si vous vous faites attraper vous mourrez. Lui aussi est en trois volumes.
L’heure est aux shôjo, comme toujours chez Soleil Manga, avec ces 8 nouveaux titres. On commence avec Too Close To Me ! Le frère adoptif de Setoka l’a toujours protégée, mais les sentiments du garçon ont changé, et elle tente de résister à cet amour interdit. Mais la jeune fille est d’un naturel naïf et d’autres garçons pourraient en profiter. Heureusement, Onii-chan veille au grain. Ma petite femme nous entraîne dans une histoire de mariage arrangé. Mais le mari qu’espérait Hinata a un an de moins qu’elle, est plus petit, et surtout, il est teigneux. Ce n’est pas le prince de ses rêves, mais il ne se résume pas qu’à ça. The Teacher is mine commence sur une demande en mariage qui se solde par un rejet. An assiste à ce triste dénouement, et le pauvre homme abattu qu’elle voit ce jour devient son professeur le lendemain. Tiens donc !
Next ! This is not love, thank you raconte l’amour naissant de Sara pour Tsubasa, qui lui la mène un peu en bateau. Enragée par son comportement, elle décide de tout faire pour le faire tomber amoureux d’elle, et on est de tout cœur avec elle ! Dans Legendary Love, on parle d’isekai, eh oui ! Saki a été élevée avec le conte chinois « Hoshin Engi » pour ceux qui connaissent, et se retrouve un jour happée dans ce qui semble être le monde de ce conte après avoir ouvert un vieux parchemin. Elle se fait sauver par un beau garçon, mais il n’a rien du héros de la légende. Saki détient une puissance surhumaine depuis toujours, était-elle destinée à être l’héroïne de ce conte ?
Bloody secret vous rappellera peut-être Twilight en apparence. Mais le garçon n’est qu’à 10% vampire, et la fille qui s’intéresse à lui a un sang d’une rareté inestimable. Se rapproche t-il d’elle uniquement pour son sang ? Mystère…en deux tomes. Dans Passionnate Lullaby, qui est aussi en deux volumes, Kogure n’aime que les garçons virtuels. Classique. Mais elle va malgré tout s’éprendre d’un garçon assez populaire. Cela dit, les histoires d’amour dans la réalité sont plus contrariantes et Kogure va devoir faire face à certains problèmes. On finit avec Le Diable s’habille en soutane. Trompée par son fiancé, Nanako se réfugie dans la religion. Mais le pasteur l’encourage contre toute attente à se venger. Il n’est en effet pas très conventionnel, mais en apportant de l’aide à la crèche locale, elle deviendra de plus en plus proche de lui. Une histoire qui trouvera sa conclusion dans le troisième tome !
Mais ce n’est pas tout ! La collection Quadrants nous propose une nouvelle sortie : Babybox. L’histoire d’une petite fille, Claire, qui se rend compte qu’elle a été adoptée en France après un tragique accident qui frappa ses parents adoptifs. La Babybox est une boîte où l’on peut abandonner anonymement des bébés à Séoul. Cet étrange concept n’a pas affectée que Claire, mais a quel point cette boîte peut-elle changer leurs vies ?
Le constat est clair. Soleil Manga propose pas mal de choix, mais vise toujours un public bien précis. Une stratégie qui vient compléter ce que propose Tonkam-Delcourt, sans doute.
Kana : beaucoup de tout, et du dark !
Le troisième plus gros éditeurs en terme de publication n’a rien à envier aux autres niveau nouveautés, il en propose une vingtaine dans une grande diversité de thèmes d’auteur et de lectorat auquel il s’adresse.
Si on commence par la collection Made in, on retrouve On the Frontier, une compilation d’histoires courtes très poétiques, allant de l’espoir de la jeunesse jusqu’à la désillusion de la vieillesse. Retour aux sources est un manhua narrant le retour d’Axun dans sa ville natale Daxi, qui va renouer avec son enfance et le folklore local, et tout ça en deux tomes. Le rêve de mon père du célèbre Taiyô MATSUMOTO, invité d’honneur au FIBD 2019, lui, sera en trois. Certains y reconnaîtront peut-être du Marcel PAGNOL, mais il s’agit des vacances d’été d’un élève sérieux qui va cohabiter avec son père, un grand enfant qui vit son rêve : jouer dans l’équipe de baseball des Tokyo Giants. Ces trois titres promettent d’être de bonnes leçons de vie.
On poursuit avec nos chers shônen. Chronos Ruler est le nom donné à des combattants utilisant des artefacts capables d’altérer le temps. Ils utilisent leurs pouvoirs contre des créatures qui, elles, dévorent le temps des Hommes. Koro Quest est le spin-off comique d’Assassination Classroom. On reprend tout depuis le début, mais à la manière d’un bon vieux RPG. Un plaisir de retrouver tous les personnages et l’humour de la série, le tout ponctué de références vidéoludiques. Et pour finir, Last Pretender, dont le premier et deuxièmes tomes portent le titre de « Last Engage » : Un tournoi galactique doit désigner la femme la plus forte qui soit pour qu’elle épouse le prince, qui vient de la lignée la plus puissante de l’univers. Mais celui-ci a la bonne idée de se cloner pour que la femme la plus parfaite possible participe au tournoi. Une idée qui risque bien de se retourner contre lui, dans cette aventure futuriste en cinq tomes.
Allez, on passe aux shôjo ! Banale à tout prix, l’histoire d’une lycéenne qui, pour ses raisons, a décidé d’être aussi normale que possible. Mais son petit ami tout aussi banal la trompe. Un des garçons les plus populaires du lycée va alors entrer dans sa vie, et va l’encourager à être qui elle est vraiment. Irrésistible raconte comment Serina va avoir un coup de foudre en lisant des paroles de chansons gravées sur son bureau, dont elle va retrouver l’auteur. Il s’agit de son senpai, avec qui elle va sortir. Ce n’est qu’une fois ensemble qu’ils vont devoir apprendre à se connaître. @Ellie, véritable shôjo du XXIe siècle, met en scène une adolescente discrète et l’admiratrice secrète (voire stalkeuse) d’un jeune homme plein de fraîcheur. Elle partage ses fantasmes sur Twitter sous un pseudonyme. Mais le jour où elle apprend la vérité sur celui qu’elle observe sans cesse, celui-ci se rend compte qu’elle est l’auteur de tweets embarrassants à son sujet. Saperlotte.
La collection Big Kana spécialisée en seinen nous propose deux titres. Tout d’abord Contamination, l’histoire d’un médecin énergique qui remarque qu’une épidémie terrible est sur le point de commencer. Mais elle peine à convaincre sa hiérarchie que l’heure est grave, et le temps presse ! Otaku Otaku, qui n’est pas inconnu des amateurs d’anime, est aussi sorti en manga. L’histoire de deux passionnés de tous ce qui est pop culture tombant amoureux l’un de l’autre. Mais un relation entre deux otaku n’est pas chose aisée. Quel rôle jouera leur passion dans ce couple ? A vous de le découvrir et d’en avoir un avant-goût dans notre article qui lui est consacré.
La collection Sensei maintenant, qui est d’un registre tout autre. Le Fleuve Shinano est un manga qui nous ramène dans les années 30 au Japon. Les conditions de vie ont toujours été difficile dans le bassin de Shinano. Pour survivre pendant la crise, les jeunes femmes sont contraintes de travailler en usine ou au bordel. Même si notre héroïne Yukie vient d’un milieu aisé, elle n’échappera pas à la règle. Nous revoilà à une sombre époque. Ensuite, 25 Histoires d’un Monde en 4 Dimensions n’est pas aussi réaliste. Il s’agit d’un recueil d’histoires courtes de Leiji MATSUMOTO. Vous le connaissez sûrement pour Albator, dont les histoires de ce recueil le précède dans la carrière de l’auteur et en sont en partie la genèse et semble se dérouler dans le même univers.
Autre collection renouvelée : la collection Dark Fantasy de Kana comptabilise 8 nouveautés ! On commence avec Ryle & Louis ! Saviez-vous que Reims avait été attaqué par un monstre à l’époque médiévale ? En tout cas c’est ce qui est arrivé dans ce manga. Et il a dispersé des yeux, qui ,une fois au contact d’un humain, cause une infection particulière. Les victimes de ce monstre se transforment en armes dépourvues de souvenirs et de sentiments, et attaquent les survivants. Ryle, un mercenaire du palais royal de Reims va se rendre compte qu’une lance meurtrière qui sème le chaos n’est autre que le prince Louis. Ryle est légèrement infecté lui-même et peut se transformer en arme. A eux deux, pourront-ils sauver les Rémois ? Réponse à la fin du tome 3. Dark Grimoire, rien qu’au nom, on sait qu’il est dans la bonne collection ! Dans une école de sorcellerie, un élève tombe sur un grimoire de magie interdite dont il garde le secret, jusqu’à ce qu’un de ses camarades, qu’il considère autant comme un ami qu’un ennemi, se fasse tuer par une créature. Il utilise le grimoire pour le ressusciter, et le rend complice. Si quelqu’un apprend qu’il détient un tel artefact, il risque très gros ! Ce n’est peut-être pas du Harry Potter, mais l’ambiance bien british en ravira plus d’un, et les quatre tomes sont déjà disponibles !
Amateurs du plus célèbre des détectives consultants, vous n’avez pas pu manquer la sortie de Moriarty. L’histoire se centre sur la jeunesse du Némésis de Sherlock Holmes. Complots et intrigues attendent l’illustre famille Moriarty qui vient d’adopter deux enfants. Gleipnir n’est pas une histoire de mascotte, mais celle de Shûichi qui, du jour au lendemain, obtient le pouvoir de se transformer en monstre. Après avoir sauvé Claire des flammes, celle-ci réalise l’identité du monstre, et comprend qu’elle peut rentrer dans cette aberration en ouvrant une fermeture éclair dans son dos. Ce duo va faire des étincelles, et heureusement, car une grande menace les guettent. Psycho-Pass saison 2, eh bien oui, c’est la suite ! Dans un futur plus si éloigné que ça, le monde tend vers une dystopie. Mais quel choix est le plus juste pour un agent de la Sécurité Publique ? N’oubliez pas de commencer par la saison 1 !
Des Idra menacent l’humanité dans Arcanum. Ces créatures n’ont qu’un seul point faible, des machines bien mystérieuses appelées Arcanum. Ilya rêve de piloter une de ses choses. La jeune fille est hélas paralysée depuis ses cinq ans mais elle pourra compter sur l’aide de sa sœur. Quel est le terrible secret derrière l’existence de ces Arcanum ? Dans Fool’s Paradise, une idol est sévèrement blessée dans un attentat. Son fan-club est immense, et ils décident de traquer eux-mêmes celui qu’ils pensent être le responsable, ce qui va engendrer le chaos à travers tout le pays. Mais que fait la police ? Eh bien, dans Dog End, elle cherche à protéger une jeune fille dans un contexte de guerre de succession entre clans mafieux et conglomérats. Mais faire collaborer un inspecteur intègre et un tueur de renom était vraiment la meilleure idée ? Jugez-en par vous-mêmes !
Kana propose étrangement peu de shônen pur et dur en 2018. Mais le nombre de seinen sont impressionnants et la Dark Fantasy présente malgré tout des titres à mettre entre beaucoup de mains !
Moins de sorties mais autant de nouveautés : les éditeurs de taille moyenne
Ki-oon : du rab de seinen pour tous !
Eh, devinez, qui d’autre aime les seinen ? Oui, c’est ça. Ki-oon, maison d’édition qui fête ses 15 ans en 2019 et qui s’était lancé sur le seinen et la fantasy à ses débuts. Mais avant de parler des nouveautés adultes, regardons ce qu’il y a eu d’autre chez eux, en 2018.
Momo, le messager du Soleil se passe dans un monde fantastique, où humains et animaux vivent mains dans la main et naissent tous dans des œufs. Les œufs peuvent décider ce qu’ils deviendront après éclosion et Momo devient un manchot. Mais il aimerait voler, et pour ça, il doit trouver le messager du soleil. Il part à l’aventure avec ses deux meilleures amis, et ça a l’air chou. Un manga parfait pour les plus jeunes, comme nous avions pu le constater en interviewant sa charmante auteure, ici ! Beyond the Clouds aussi à l’air aussi mignon que rempli d’aventures (et là encore, notre interview de la mangaka, Nicke, est disponible dans nos colonnes). Un garçon dans une ville industrielle n’a jamais pu voir les étoiles à cause de la fumée des usines, il finit par abandonner ce rêve pour se concentrer sur son travail routinier, jusqu’au jour où une fillette ailée tombe du ciel. Celle-ci va lui ouvrir les yeux, et en retour, il fera tout pour qu’elle récupère la mémoire et l’aile qu’elle a perdu. L’ambiance Ghibliesque est au rendez-vous, et il s’agit de la seule nouveauté de la collection Kizuna. Pareillement, il n’y a qu’un seul nouveau shônen : Black Torch. L’histoire d’un apprenti ninja très bagarreur ayant le pouvoir singulier de parler aux animaux. Il va ainsi sauver la vie d’un chat qui se trouvera être un mononoke. Une autre créature qui s’en prenait jusque là au chat va attaquer et tuer notre jeune protagoniste. Pour remercier son sauveur, le pseudo félin va fusionner avec lui, et ainsi partager avec lui sa puissance démesurée. En 5 volumes seulement, le manga se paie le luxe de voir son auteur venir cette année à Japan Expo.
Dans Souvenirs d’Emanon, un étudiant morose prend le ferry, et y fait la connaissance d’une jeune femme. Enfin, d’apparence. Car celle-ci vit depuis des milliards d’années et à pleins d’histoires à lui raconter plus incroyables les unes que les autres. Cette discussion va bien évidemment changé la vie de ce garçon. Et Errances d’Emanon n’est autre que la suite des aventures de la plus vieille adolescente de l’univers. Ces deux-là font partie de la collection Latitudes, tout comme Sous un ciel nouveau, un recueil de quatre histoires centrées autour des relations humaines. Finissons avec la sous-collection Les chefs d’œuvres de LOVECRAFT. Le tome 1 des Montagnes Hallucinées nous emmène dans l’univers sombre et dérangeant du père de Cthulhu. Un groupe de scientifique rejoint le campement du Professeur Lake, et ils n’y trouvent que des cadavres. Un des membres semble pourtant avoir survécu et à réussi à s’enfuir. Bien décidés à les retrouver, le groupe du Professeur Dyer va partir à sa recherche, mais les étranges spécimens qu’étudiait Lake sont aussi en liberté.
Et nous y voilà, aux seinen ! Commençons avec King of Eden. De partout dans le monde des incendies se déclarent et beaucoup de victimes sont retrouvés dans des états anormaux. Un jeune archéologue coréen semble être lié à ce phénomène. Il répandrait un virus convoité par tous les groupes terroristes de la Terre. Les services de renseignements le considèrent comme le suspect numéro 1, la chasse à l’homme est ouverte. Issak nous ramène en 1620, alors que la guerre entre les protestants et les catholiques fait rage. Notre mercenaire japonais ne passe pas inaperçu dans la ville en Allemagne où il vit. L’homme qui a assassiné son maître est du côté des catholiques, il espère le retrouver, mais il s’apprête à avoir des ennuis. Tetsuya TSUTSUI, ça vous parle ? Le mangaka spécialiste des thriller est de retour avec Noise. Un agriculteur local fait parler de sa petite ville de campagne grâce à la nouvelle variété de figue qu’il a créé. Il espère redynamiser le village où il a toujours vécu, mais il ne va pas attirer que les médias. Un homme suspect se propose pour l’aider dans son exploitation. L’agriculteur apprend plus tard d’un ami qu’il s’agit d’un meurtrier qui a sévit il y a quelques années.
Allez, encore du thriller psychologique avec Route End ! Un jeune thanatopracteur s’occupe des cadavres que laisse un tueur en série derrière lui. Ceux-ci sont découpés pour former le mot « END ». Son patron, qu’il considère comme une figure paternelle semble être impliqué dans cette affaire. Le nettoyeur de corps va lui aussi se lancer dans l’enquête. Dans Lost Children, deux enfants liés par leur rencontre vont survivre dans un pays en proie à la révolution. L’un va rejoindre une armée de rebelle, et l’autre va vivre dans un village sacré au cœur de la jungle, mais ils ne pourront pas échapper aux tragédies qu’implique cette lutte des classes et les maux de leur société. Accrochez vous bien pour le dernier: Lyla & la bête qui voulait mourir raconte l’histoire d’Aron, un ajin (bête mi-humain mi-animal) qui a toujours été maltraité car les ajins sont tout en bas de l’échelle sociale. Il a été élevé comme un animal de chasse par un mafieux et a gardé le mental d’un jeune enfant. Il se réfugie toujours dans un livre de conte dont l’héroïne aux yeux bleus amène le protagoniste jusqu’au paradis. Un jour, Aron rencontre Lyla, dont les yeux ont le même bleu, et il espère qu’elle pourra l’emmener loin de ce monde. Même s’il désobéit à son maître pour s’enfuir avec elle, Lyla n’est pas prête à l’accepter, après tout, il a tué sa mère. Lyla va lui apprendre les sentiments en échange d’une chose : qu’il lui apprenne à tuer. Ce sacré scénario en quatre tomes promet du très lourd.
Voilà pour Ki-oon qui, même s’il ne propose que 11 nouveautés, a de beaux arguments. On note que l’éditeur accorde beaucoup de place aux thrillers et à des récits assez poétiques. Et les shôjo ? Eh bien c’est pas ici apparemment et l’éditeur explique souvent qu’il préfère attendre de trouver le bon !
Mana Books : une petite fiole pleine de magie
Ce nom ne vous dit rien ? Il s’agit d’un label lancé par Ki-oon, et 2018 était sa première année du côté de mangas après un lancement en 2017 sous le signe de l’artbook vidéoludique ! D’ailleurs, en manga aussi, Mana Books ne propose que des adaptations de jeux vidéos en mangas… comme ça, niveau identité, on est fixés !
Dragon Quest – Les héritiers de l’emblème nous emmène dans la légendaire saga de jeux, mais sous un angle légèrement dark fantasy. En effet, quand la magie disparaît de ce monde du jour au lendemain, elle laisse place à un chaos généralisé, et la famille royale aussi est introuvable. Il ne reste que le prince, amnésique, qui va être recueilli par un groupe de bandit. Mais sa place n’est pas là. Final Fantasy Lost Stranger est un isekai au synopsis assez cocasse : deux employés de Square Enix rêvent de travailler sur un Final Fantasy. Mais un camion lancé à pleine vitesse va réaliser un autre de leur rêve : rejoindre l’univers de leur saga favorite. On imagine déjà des employés de FromSoftware, les pauvres auraient fini dans Dark Souls. Princess of Mana est une histoire originale dans l’univers de la saga Mana sortie à l’occasion de ses 25 ans ! On finit avec Tales of Berseria. Velvet Crowe va pouvoir prendre sa revanche sur le monde qui l’a sacrifié. Revivez ce Tales of culte adapté en trois volumes. Et sinon, que diriez-vous de commencer par le jeu ?
Pour un label aussi jeune, Mana Books proposent des titres très intéressants qui, on l’espère, va leur donner de la visibilité.
Glénat : On fait dans la variété et dans le français
Du côté de Glénat, on est un peu moins productif d’année en année, mais l’éditeur numéro un des ventes nous propose quand même 16 nouveautés, et encore une fois, les seinen sont bien représentés.
Tout d’abord Kedamame, dont l’action se situe au XIIIe siècle japonais, est l’histoire d’un mystérieux bouffon qui vient en aide à une danseuse. Il cherche à la protéger. Mais pourquoi ? Seul lui le sait, car Kedamame est un homme du chaos, qui peut déjouer l’espace et le temps. Vous préférez les centaures ? Ne cherchez pas plus loin, c’est aussi ici. Centaures est l’histoire de deux de ces fières créatures qui cherchent à échapper à la tyrannie que leur imposent les Hommes, en effet, ils sont apprivoisés et servent d’armes de guerre aux humains. Parlons ripaille maintenant avec Artiste, un chef d’exception dont la mangaka nous avait mis en appétit en interview au Salon du Livre 2018. Un plongeur timide et réservé s’avère avoir des connaissances culinaires et des sens gustatifs et olfactifs à toute épreuve. Il n’a pas de rat sous sa toque, mais Gilbert va nous emporter dans le monde de la haute gastronomie parisienne ! Blue Giant quand à lui transmet sa passion de la musique. Un lycéen de terminale joue du saxo sur la berge d’une rivière en rêvant d’être un jour un véritable musicien. Sa détermination va être mise à rude épreuve tant la réalité va se montrer impitoyable. Néanmoins, son rêve vaut plus que ça. Le nouveau bijou de Shinichi ISHIZUKA, le mangaka de Vertical.
Enfin un peu de Cosplay avec 4life, et c’est un manga français signé par Vinhnyu ! Minute, c’est un seinen ?! Après un accident de la route, quatre cosplayeuses se réveillent à l’hôpital avec des pouvoirs correspondant à la tenue qu’elles portaient au moment de l’accident. Des créatures surnaturelles veulent leur peau, et les quatre filles se rendent compte que leurs costumes tentent de les posséder. Elles vont devoir s’allier et vite comprendre ce qu’il se passe. Une française est aussi à l’origine de MortiCian. Les Karats sont des démons asservis par les humains, jusqu’au jour où un étrange démon aux ailes d’ange multiplie les attentats terroristes. Face à cette grande menace, humains et Karats vont devoir s’entraider. Tout cela serait-il une métaphore ? L’univers de VanRah vous tend les portes dans cette nouvelle série de la mangaka ! On finit avec Devil’s Relics qui nous vient encore d’auteurs français, dont parmi eux…Maître Gims ! Dans un monde post-apocalyptique, Kaïs tente de conserver son innocence, mais toute sa ville est pourrie jusqu’à la moelle, et il doit protéger sa famille. L’unique légende qu’il reste dans ce monde est celle des reliques que le diable a laissé derrière lui après sa mort. Ces reliques conférent des pouvoirs immenses qui pourraient bien changer les choses.
L’heure est ensuite aux shônen ! Même si Aposimz, la planète des marionnettes se veut un peu plus mature. Sur un astre artificiel en ruine, Ao, Biko, et Esserow viennent en aide à une fille mystérieuse qui va leur confier des codes et des projectiles qui peuvent changer le destin du monde. C’est la raison pour laquelle elle est poursuivie par les soldats de l’empire Libedoa. De la dark fantasy dans l’espace en somme. On poursuit avec de la dark fantasy sur Terre avec Ayanashi. Les humains sont contraints de vivre dans des souterrains depuis que les démons ont le contrôle du monde. Deux enfants vont faire la rencontre de Holo, un homme solitaire et sa chouette qui se trouve en réalité être un Ayanashi, chasseur de démons. Dans Dr. Stone, Taijuu, un lycéen tokyoïte, est soudainement transformé en pierre, lui, et l’humanité entière. Des milliers d’années après la fin des Hommes, il se réveille et décide de rebâtir leur civilisation avec son ami Senku. De la survie et de la SF ? Un grand oui !
Dans un monde très strict régit par une loi implacable, Arty est contraint de devenir pâtissier. Tinta Run raconte comment il va développer des pouvoirs capable de libérer le monde de cette dystopie. Mais le jeune homme va trouver bien des obstacles sur son chemin. Une aventure pleine d’action et comédie. Et si ça sent l’humour loufoque à la française, ce n’est pas pour rien. Versus Fighting Story, ça n’est pas un manga de sport, c’est un manga d’E-sport ! Apprenez les bases et découvrez les coulisses de cette discipline au travers d’une rude compétition sur Street Fighter V de Capcom. On finit ce petit tour des frenchies avec Horion. Koza part à la recherche de son grand frère, celui-ci serait à Landgrave, la cité Interdite. Et inutile de dire que cet endroit est du genre dangereux.
Hana yori Dango, ça vous dit quelque chose ? Eh bien finissons sur les shôjo avec son spin-off Hana yori Hare. Dans un lycée très réputé, un groupe de cinq beaux garçons font régner la terreur et font en sorte d’expulser les élèves les plus pauvres pour qu’ils ne ternissent pas l’image de l’établissement. Notre héroïne n’est pas d’un milieu aisé et se fait discrète, mais le jour où un des garçons la rencontre alors qu’elle travaille à son job de caissière, tout bascule. Concluons avec un autre spin-off en trois tomes : L’Académie Musicale Alice est indépendant de l’Académie d’Alice et saura être apprécié seul. Dans ce monde où certaines personnes possèdent un « Alice » (pouvoir surnaturel) une académie forme des jeunes filles à utiliser leur pouvoir pour faire de la comédie musicale. Pour retrouver son frère, notre héroïne intègre cette école. Mais elle finit par y prendre goût et se fait une amie. Néanmoins, cette amie est en réalité un garçon.
Glénat ne laisse pas les shônen de côté malgré tout, et l’on peut remarquer qu’il reste le principal diffuseur de mangas français en 2018, son choix éditorial le plus marquant de l’année.
Komikku : de l’horrifique, mais pas que !
On passe à du plus petit éditeur, en terme de production. Mais un plus petit qui est grand par ses nouveautés : chez Komikku, les mangas ne rentrent pas dans les carcans les plus basiques et c’est à vous de reconnaître le public cible à partir du petit synopsis qu’on vous propose.
On commence avec King of Ants, l’histoire d’un caïd qui règle tout avec ses poings. Et le jour où il apprend être le fils du patron d’une grande multinationale, ses ennemis se font légion, mais il va rester fidèle à lui-même : il va distribuer des pains ! Action, humour, belles femmes, et testostérone ! Sans transition, passons directement à l’horreur avec Monkey Peak, ou quand des employés font de la randonnée en montagne pour resserrer leurs liens et se font attaquer à la nuit tombée par un singe armé d’une machette. Firefly est une création du groupe 07th Expansion, les créateurs du jeu Higurashi no naku koro ni ! Et ils reviennent avec une nouvelle intrigue bien mystérieuse : trois fils et leurs familles se réunissent pour les funérailles de leur mère dans leur village natal. Mais le lendemain, le cadavre n’est plus là, il n’y a plus d’électricité, plus personne dans le village, un force électromagnétique les empêche de s’enfuir et pire : il y a deux soleils dans le ciel. Yu en sait plus que les autres, car dans la nuit, elle a vu sa grand-mère désarticulée ramper hors de la maison. Mais que se passe t-il ? Dans Malédiction Finale, sept étudiants diplômés heurtent une créature folklorique sur la route du retour d’un voyage. Après cela, il y a un mort par semaine parmi les personnes impliquées. Ils comprennent rapidement qu’ils ont fait l’objet d’une malédiction. Dans Trace, on retrouve un duo de médecins légistes qui dans ce premier tome s’occupe de deux affaires criminelles. Une approche réaliste voire didactique de ce métier vous est proposée, mais seulement si vous avez le cœur bien accroché.
Vatican Miracle Examiner nous emmène dans un tout autre corps de métier. Un duo de prêtre s’envole pour l’Amérique du Sud dans le but de confirmer, ou non, qu’un miracle y a eu lieu. Mais ce qui les attend là-bas est bien sombre. Complot ou œuvre de Satan ? Laissez-vous embarquer dans cette intrigue à la Da Vinci Code. On enchaîne avec The Dungeon of Black Company. Kinji, rentier depuis peu se retrouve dans un isekai rempli de semi-humains. Sa vie d’oisiveté se finit, et il est contraint de travailler dans une mine de pierres magiques pour payer ses dettes dans ce monde. Il réussit pourtant à trouver une galerie secrète remplies de pierres très précieuses et un monstre lui propose de le protéger, lui et son ami homme-lézard. Ce monstre prend alors l’apparence d’une jolie fille. Kinji n’en reste pas moins dans une sacrée galère, ça promet ! Dans Sleeping Charon, un homme amnésique se retrouve dans un manoir et y rencontre une enfant qui s’occupe de lui. Elle finit par lui apprendre qu’il est mort et qu’elle règne sur ce monde, pour s’échapper, il doit retrouver la mémoire. Mais quand notre pauvre homme se souvient qu’il était un meurtrier de son vivant, il comprend que toutes ses victimes sont aussi rassemblées dans ce manoir. Marion se passe dans les années 40, à Paris. La jeune femme éponyme a décidé de vivre dans la rue, mais elle va se faire repérer pour ses talents de chanteuses. Tiens. Cette histoire ne vous rappelle personne ?
On continue avec les nouveautés qui se sont finies en trois tomes… Ou presque vu que Silencer en a 4. Ce thriller est du même auteur que Ken le survivant, Buronson, rien que ça. Une jeune policière très habile quand son arme possède un silencieux devient une gêne pour sa hiérarchie qui l’envoie dans un département où il n’y a pas d’affaires sérieuses. Son coéquipier bourru et sexiste s’ennuie lui aussi ferme, et ils décident tous deux d’enquêter sur une mystérieuse affaire de trafic de femmes par des nord-coréens. Mais notre héroïne semble avoir un lourd passé lié à cette dictature. Avec Grendel, les amateurs de classiques de l’heroic fantasy vont pouvoir se réjouir. Kamelia est une guerrière d’exception qui va être contrainte d’accepter la mission d’escorter Grendel, le tout dernier dragon (puisque les autres ont été exterminés par les Hommes) jusqu’à un lieu sûr pour lui. Mais notre héroïne ressent physiquement la douleur qu’elle inflige aux autres, ce qui va compliquer sa quête. Devil Inside sent bon l’intrigue à la Death Note. Jun, le protagoniste, vient d’une noble famille avec un terrible secret. Ils ont tous un « monstre » en eux qui leur confère un pouvoir diabolique. Mais notre héros n’a pas la rage nécessaire pour utiliser cette force, car une de ses servantes a toujours bien pris soin de lui. Hélas, son frère va faire en sorte qu’il libère ce pouvoir. Jun est un génie analytique et aide la police pour les affaires complexes, mais bientôt, il risque de donner encore plus de travail aux forces de l’ordre… On finit avec Destins Parallèles -lui-, et Destins Parallèles -elle-. Il s’agit d’une histoire d’amour entre deux étudiants, mais chaque série de manga raconte l’histoire de leur point de vue respectif. Voilà qui est original !
Komikku propose en 2018 des titres plutôt adultes mais aux styles et thématiques variés… Vous y trouverez sans doute votre bonheur !
Ototo : Des grands de la décennie arrivent en manga
Chez Ototo, on retrouve une majorité de grosses licences de light novel déjà adaptés en anime, des sagas toutes à retrouver aux éditions Ofelbe. D’un point du vue général, c’est une bonne année pour Ototo, aussi grâce à Taifu Comics !
On commence par Sword Art Online Girls’ Ops, un spin-off original centré sur trois des héroïnes du light novel, qui vont se lancer dans une quête exclusive d’Alfheim Online. Sword Art Online project Alicization est l’adaptation en manga de l’arc le plus long à ce jour de la saga. Et quel arc ! Sword Art Online Ordinal Scale est lui l’adaptation d’un arc bien plus court qui a eu le droit à une adaptation en film. Amateurs de réalité augmentée, vous allez en prendre pour votre grade. Début du troisième arc de Re:Zero, intitulé Truth of Zero. Celui-ci correspond à la seconde partie de la saison 1 de l’anime, mais va bien au delà de celui-ci. My Teen Romantic Comedy is Wrong as I Expected débarque en France la même année que le light novel original. Nous avons ensuite l’adaptation de No Game No Life, l’isekai où les jeux régissent le monde, ainsi que le ecchi. Grimoire of Zero aussi est inédit en France en format papier : fantasy et sorcellerie au programme !
On enchaîne avec Made In Abyss. Le webnovel arrive sous forme de manga en France. Ne vous fiez pas aux apparences, cette grande aventure ne sied pas à un public trop jeune. Rejoignez Légu et Rico dans leur descente au fond de l’abysse, un trou béant plein de merveilles et de cruauté. Un chef d’œuvre tout mignon (ou pas) à la croisée de Jules VERNE et LOVECRAFT auquel nous avions consacré un papier ici. Dans The Isolator, Minoru ne rêve que de solitude, et un étrange artefact va lui donner le pouvoir de réaliser son rêve. Mais dans ce monde, il n’est pas le seul à avoir eu son vœu exaucé, et pas tout le monde n’est aussi bien intentionné que lui. L’auteur de Sword Art Online nous propose de voir l’évolution de Minoru, qui devra surmonter ses peurs pour protéger les siens. Finissons avec Murciélago, qui a l’air d’être l’intrus de cette liste. Pour endiguer une criminalité toujours plus grande, les autorités chargent une condamnée à mort de rendre la justice. Cette tueuse névrosée va malgré tout être surveillée par une fana de véhicules en tout genre.
Beau programme du côté d’Ototo, notamment pour les amateurs d’anime qui souhaiteraient redécouvrir leurs œuvres préférées.
Kurokawa : un peu de tout !
On continue avec l’éditeur Kurokawa qui fait le taf avec ses 4 nouveaux seinen, 2 shônen, 1 shôjo, et…une dernière nouveauté inclassable.
On commence par Pokémon Diamant & Perle et Pokémon HeartGold & Soul Silver. La grande aventure Pokémon adapte les deux premiers opus de la saga Pokémon sur DS. Ensuite, nous avons Bye Bye Liberty : Rina ne s’intéresse pas à l’amour jusqu’à ce que Takumi lui demande de jouer le rôle de sa copine pour dissuader une fille trop collante. Mais celui-ci lui vole son premier baiser, et ça, Rina ne lui pardonnerai pas facilement, et elle a bien raison ! Maintenant, voici La magie du rangement illustrée de Marie KONDÔ. La série Netflix fait l’objet du manga qui intègre la toute nouvelle collection Kuropop, proposée par Kurokawa. Encore un moyen de vous expliquer plus simplement cette fameuse méthode de rangement. Ne vous attendez pas à un plotwist, ce n’est pas une histoire !
Côté seinen, Silver Wolf, le chasseur de vampire prêt à prendre sa retraite va enquêter une dernière fois. Des victimes sont retrouvées sans leurs os. Du polar dans un monde où toutes sortes de créatures surnaturelles ont élu domicile, intéressant. Dans Renjoh Desperado, Monko, corneille solitaire, erre sur les routes, rencontrant bandits et bels hommes, parfois les deux d’un coup. Guerrière de renom, sa quête n’est ni celle du sabre, ni celle de la sagesse. Monko cherche le mari idéal. Vous détestez les gobelins ? Ne cherchez pas plus loin, Goblin Slayer est exactement ce qu’il vous faut. Une jeune prêtresse devient aventurière et se rend compte que des monstres aussi faibles que des gobelins peuvent engendrer de cruelles tragédies. Elle est alors sauvé par un énigmatique personnage qui n’enlève jamais son armure. Celui-ci a une haine profonde envers les gobelins et voue sa vie à les exterminer. Après, bien sûr, certains préfèrent faire la guerre dans les étoiles, et c’est ce que vous propose les Héros de la Galaxie. Deux hommes qui vont se livrer batailles pour que l’humanité connaisse enfin la paix. Et ce manga vous est proposé par le maître du genre Yoshiki TANAKA.
Quelques belles acquisitions de la part de Kurokawa qui privilégie aussi les seinen.
Kazé : petit mais puissant
Kazé nous propose 4 nouveautés, mais l’éditeur a de quoi être fier de lui.
On retrouve Spiritual princess, un petit shôjo tout gentil. Notre héroïne est la fille d’un tengu, créature folklorique. Mais elle vit avec les humains et va à l’école. Un de ses camarades veut devenir tengu lui aussi et l’incite à suivre le même apprentissage, mais la jeune fille n’a d’yeux que pour un autre garçon de sa classe. Ensuite, nous avons The Promised Neverland. Inutile de dire que ce manga issu du Shônen Jump est déjà un incontournable. Certainement la nouveauté la plus populaire parmi toutes celles de 2018, on vous en parle ici d’ailleurs, l’excellente adaptation en anime a aussi joué en la faveur de Kazé. Dans l’orphelinat Grace Field, isolé en pleine forêt, la vie paisible des trois aînés va arriver à son terme lorsqu’ils vont apprendre qu’ils sont destinés à servir de nourriture à des démons qui ont pris le contrôle du monde. Une histoire touchante et pleine d’intrigues haletantes commence quand ce bétail humain décide de mettre au point un plan d’évasion. We Never Learn aussi a son anime sur Wakanim. Une jolie comédie sentimentale comme on les aime où un garçon va devenir le professeur particulier de trois de ses camarades. Celles-ci sont pourtant des génies dans leur domaine de prédilection, mais alors pour le reste, elles sont à la ramasse. Enfin, l’auteur de Beelzebub vous propose Hungry Marie en quatre tomes. Taiga est amoureux d’Anna, dont le père pratique la magie noire. Il la surprend en train de ramener à la vie une légende de la noblesse française. Mais manque pot, la foudre frappe Taiga avant la cérémonie de la nécromancienne, et il se retrouve dans le corps de la demoiselle réincarnée. Mais quand celle-ci a faim, c’est elle qui prend le contrôle du corps, et le corps devient celui de Taiga. Sa conquête amoureuse risque de se compliquer un tantinet.
Comme quoi, pas la peine de proposer plus de quatre sorties, quand on a ce qu’il faut.
Les petites maisons d’édition
Meian : Brelan gagnant
Du côté de Meian, on frappe fort aussi avec l’arrivé de Kingdom. Le petit éditeur rattrape rapidement son retard sur ce manga encensé par la critique et publie les dix premiers tomes en 2018. La guerre dure depuis cinq siècles en Chine, et Shin, un garçon compte bien tirer son épingle du jeu à l’aide de son épée. The Breaker : New Wave, la suite de The Breaker, est un manhwa a succès compilé en deux fois dix tomes l’année dernière. Et enfin, un manfra, avec Egregor, l’histoire d’un jeune forgeron qui se voit contraint de prendre les armes quand son village est menacé par les Faucheurs, des monstres qui organisent des « moissons » un peu partout.
Ajoutons à cela que le groupe IDP dont Meian fait partie, a publié une trentaine de nouveaux yaoi.
Akata : du shôjo oui, de l’extravagant OUI !
Akata n’est pas grand mais il est vaillant. On dénote pas moins de 16 nouveautés. Et il y a pleins de…surprises.
On commence avec des shôjo ! Voyage au bout de l’été est un one-shot. Un fonctionnaire dessine des shôjo en secret, jusqu’à ce qu’une jeune lycéenne tombe sur un de ses manuscrits et le pousse à se faire éditer à Tokyo. Encore un one-shot avec Par delà les étoiles. Hantée par un amour déçu, Hana va peu à peu réussir à tourner la page après avoir intégré le club d’astronomie. Un petit coin de bonheur est un recueil de nouvelles bien feel good comme on aime. SOS Love pour terminer raconte l’histoire d’une fille très populaire et sûre d’elle. Jusqu’au jour où son moi du futur vient la prévenir qu’elle serait encore célibataire à trente ans. Plus le choix, il faut faire bouger les choses. Dans GAME, Entre nos corps une employée modèle jalousée par ses collègues masculins va entretenir une relation toute particulière avec le dernier arrivé dans la société. L’érotisme prononcé de ce shôjo fait qu’il bascule dans une autre catégorie, m’enfin…
Sans transition : Quelques années après l’assassinat de son institutrice, Asahi va sur la tombe de sa professeure, et rencontre le petit frère de cette dernière. Tous deux veulent élucider l’affaire et décident de s’allier, mais chacun pour ses raisons… A l’époque, c’était un des camarades d’Asahi, surnommé l »Ange » qui avait été accusé du meurtre, mais qu’en est-il ? La réponse dans Le Secret de L’Ange. Dans Whispering, un jeune lycéen va faire la rencontre d’un enfant capable de parler aux objets, aux animaux, et même aux humains qu’il touche. Le lycéen est familier avec ce pouvoir, après tout, il le possédait aussi. Une relation poétique va naître entre ces deux là. Goodnight, I Love You est le récit du voyage initiatique entreprit par un étudiant japonais, qui, pour respecter la dernière volonté de sa mère est parti sur les routes d’Europe pour annoncer à ses anciens amis londoniens le décès de cette dernière. Il va en apprendre beaucoup sur la culture locale, sur ceux qu’il croyait connaître, et sur lui-même.
Éclats d’âme et ses quatre tomes nous parle de la façon dont Tasuku, qui depuis peu n’a plus besoin de faire son coming-out, est victime de harcèlement, et le regard de la société le pousse à suicider. Mais il rencontre alors une jeune femme, hôte d’une résidence associatives où se réunissent des personnes LGBT. Grâce à cela, il va progressivement commencer à s’accepter. Aromantic (love) story est l’histoire d’une autrice de manga qui n’a absolument aucun intérêt pour la romance. Son éditeur la force pourtant à écrire un harem manga. Et même si elle le fait nul au possible, il a un succès fou, et elle, se retrouve dans un triangle amoureux avec deux de ses collègues. Mais faisant contre-pied au shôjo classique, elle ne s’intéresse aucunement à eux. Dans Made in Heaven, un moine bouddhiste ayant fait vœu de chasteté se réincarne en auteur de manga pour adultes. Son assistante généreusement proportionnée pourrait devenir une référence pour lui qui manque d’expérience pratique. Néanmoins, tout ce complique quand le meilleur ami moine du héros se réincarne en un autre assistant. Et il a toujours préféré les hommes. Quelle drôle d’histoire.
Mon Père Alcoolique et Moi est une autobiographie, qui nous plonge dans l’enfance de l’autrice, entre une mère embrigadée dans une secte et un père alcoolique. On va parler de problèmes quotidiens et de société, et ça c’est pas trop mal. J’espère par contre que Les Contes Graveleux de mon Papy ne sont pas autobiographiques… A la manière du Père Castor, le grand-père d’un enfant va lui raconter les contes qu’il a récolté tout autour du monde durant sa longue vie. Mais vraiment, est-ce qu’il n’abuserait pas un peu, papy ? Continuons avec des questions de société : La Virginité passé 30 ans. Et non, il ne s’agit pas de la biographie du rédacteur de cet article ! On y suit l’histoire de huit Japonais, dont le réalisme de leur situation nous indique qu’ils sont bien réels, et la critique de la société y est acerbe. Dans Magical Girl Holy Shit, une magical girl vulgaire accro à la nicotine va devoir sauver le monde d’une menace monstrueuse, mais elle se fiche bien de l’avenir de l’humanité. A l’opposée des magical girls habituelles, on est loin du « feel good » de tout à l’heure. Enfin, Saltiness n’est pas la biographie d’un joueur de League of Legends, mais l’histoire d’un hipster avec un ego surdimensionné qui réalise qu’un type comme lui sera un fardeau pour sa petite sœur. En quête de devenir le grand frère modèle qu’il n’a jamais été, il part en roadtrip, et se cherche une place dans ce monde, mais son parcours sera semé de délires cyniques. Du manga post-moderne.
Akata, spécialiste des shôjo élargit ses horizons avec beaucoup d’oeuvres engagées, et une bonne dose de WTF!? qui méritent bien de faire partie de cette collection.
Doki Doki : Un beau programme bien équilibré
Du côté de Doki Doki, on retrouve une douzaine de nouveautés parmi sa cinquantaine de sorties.
On commence avec les 7 Princes et le labyrinthe magique : Le Chevalier du Corridor Eternel, un spin-off en un seul tome. Re:Load est l’histoire d’un ancien flic désenchanté qui va reprendre du service pour protéger une jeune fille de la pègre. Celle-ci pourra t-elle lui redonner foi en l’humanité ? Ses pulsions vont-elles dépasser notre héros ?
Dans un monde que les dragons ont quitté pour fuir les Hommes, une princesse doit prouver qu’elle est digne du trône en faisant d’une de ces créatures mystiques son gardien. C’est ce que raconte Strange Dragon, une romance naissante entre un des dragons ayant pris forme humaine et l’héritière du trône. re:teen nous sort du retour en adolescence, mais pas que : Un dôme isole une ville du reste du monde, un de ses anciens habitants, aujourd’hui militaire réussit à s’infiltrer dans le dome et se retrouve à ses 11 ans, le jour où une grande explosion avait retenti. Va t-il pouvoir empêcher la tragédie de se produire en si peu de temps ? Quel est le lien avec l’étrange dôme qui est apparu ? On poursuit avec Chimères, l’histoire d’un jeune homme à la recherche de son ami, qui va bénéficier de l’aide de deux artistes marginaux pour retrouver celui-ci, qui est atteint de la maladie de la Chimère, une maladie tout sauf inconnue de notre héros. Ils vont alors partir en quête d’un remède, mais la nuit est dangereuse… Poursuivons avec Drop Frame : un groupe de lycéens préparent un film pour la rentrée scolaire, notre protagoniste fait la rencontre d’une métisse et la recrute en tant qu’actrice. Leur relation va rapidement évolué, mais un drame va soudain se dérouler. Pourtant, le lendemain, rien ne semble s’être passé… Bird Cage Castle propose une épreuve de courage pour six lycéens partis à la recherche de leur camarade disparu dans un parc d’attraction désaffecté, ils vont s’évanouir dans ce fameux château, et se réveillait attaché à l’un des leurs. Les équipes sont faites ! Plus qu’à survivre.
Parlons de Talentless à présent, qui n’est toujours pas l’autobiographie du rédacteur de cet article. Une jeune fille intègre une école de super héros en devenir qui sont formés pour affronter une menace terrible. Mais celle-ci a reçu la mission de tuer un de ses camarades pour sauver des millions de gens. Qui est donc cette élève dont le pouvoir serait de lire les pensées ? Killing Maze raconte l’apparition de labyrinthes surnaturels qui provoquent des tragédies étranges si leur énigme n’est pas résolue, et piègent ceux qui s’y trouvent engloutis. Vous aimez la baston et les contes de fées ? Eh bien à en juger par le titre Fairy Tale Battle Royale, c’est ce qui vous attend, mais pas dès le tome 1 qui est juste une introduction. Une jeune fille victime de harcèlement a l’occasion de réaliser un vœu. Celle qui se réfugiait jusqu’alors dans les contes de fées se retrouve réellement dans l’un d’entre eux. Mais ce monde est très sombre et infesté de zombies. Tout porte à croire qu’il s’agit du monde d’Alice au pays des merveilles, mais que lui est-il arrivé ? Un peu de Japon traditionnel à présent avec Ken’en. Une créature mi-homme mi-singe ordonne à un village qu’on lui apporte un sacrifice humain, heureusement, un bonze fait la rencontre d’un chien exorciste et le ramène au village pour ramener la paix. Sauf que, retournement de situation, l’homme-singe décide d’adopter le chien, et ils partent tous les deux à l’aventure. Attention, Battle Game in 5 Seconds ! On finit sur un shônen en puissance. Un lycéen passionné de jeux vidéos disparaît de la circulation. Lui et bien d’autres se retrouvent captifs d’une organisation qui les fait jouer à un jeu potentiellement mortel. Notre héros va utiliser le pouvoir spécial qu’il lui a été confié ainsi que son sens de la stratégie inné pour mettre fins aux expériences inhumaines de cette organisation. Mais il va falloir tenir bon!
Les shôjos sont discrets, mais il y a malgré tout pas mal de diversité, et beaucoup de titres intéressants pour cette maison d’édition qui continue de monter. Du beau boulot !
Panini Comics : requiem pour un éditeur de manga
On entame la dernière partie avec les éditions Panini, qui sont manifestement en pleine léthargie. Cinq nouveautés de la part de l’éditeur qui a publié deux fois moins que l’année précédente.
Wonderland se passe cette fois-ci dans le monde réel. A la différence prêt que tout le monde a réussi. Les parents de Yukko viennent de se faire dévorer par leur chat, et l’étudiante se rend compte que tout le monde est en danger, notamment à cause des animaux. Mais avec l’aide de son chien, et d’une mystérieuse guerrière nommée Alice dont elle ne comprends pas la langue, Yukko va tenter de survivre et de découvrir la vérité derrière cet effroyable mystère. Encore une épreuve de courage dans Kuhime, où un groupe d’étudiant s’aventure dans un bâtiment abandonné. Une mystérieuse femme va tuer l’un d’eux, mais, étrangement, une autre fille semble avoir élu domicile dans cet endroit et possède les mêmes pouvoirs, à la différence que celle-ci ne paraît pas hostile. Continuons dans l’horreur avec Prison Lab, un jeu assez malsain est proposé à Aito par lettre : s’il réussit à séquestrer et garder en vie une personne pendant un mois, il gagnera une somme très importante. Le lycéen est victime de brimades, et choisit pour cible la chef d’un groupe qui le harcèle. Mais Aito n’est pas le seul à participer à ce jeu…
Maintenant, un peu de douceur avec Awa Koi : Yuka a 16 ans et a toujours été en école non-mixte. A son entrée au lycée, elle ruse et se lie le plus rapidement possible avec le groupe des filles les plus populaires pour participer à un rencard commun. Mais la jeune fille va regretter d’avoir utilisé de tels stratagèmes en amour. Et quitte à parler d’amour, parlons des Foudres de l’Amour. Nene est une lycéenne vivant une vie banale dépourvue de passion jusqu’à ce qu’elle rencontre un homme de quatre ans son aîné. Et même s’il se trouve être adulte, elle ne le laissera pas filer.
Les choix est simple chez Panini : horreur ou amour, il faut choisir.
Ankama : des nouveautés ? pour quoi faire ?
Chez Ankama, on ne retrouve qu’une nouveauté : Talli, la fille de la lune. Ce spécialiste du manfra (on salue Tony Valente et Radiant !) nous propose l’histoire d’une invocatrice de chimère, probablement la dernière représentante de ce peuple persécuté pour ses trop grands pouvoirs. Le jour où le château de son père adoptif est attaqué, Talli va se lancer dans une grande aventure bien médiévale comme on aime. Voilà une année bien discrète, même si un de leurs manfras s’est retrouvé adapté en anime au Japon, ce qui n’est pas rien.
Casterman : calme plat
Une année calme aussi chez Casterman du haut de ses deux sorties : Le vieil homme et son chat. Le récit d’une cohabitation assez peu évoquée dans les manga, avec toute la poésie et la douceur d’une tranche de vie, le tout dans une petite ville côtière du Japon. Sur un autre ton, on retrouvera aussi Grateful Dead qui se passe au XXe siècle, dans les concessions occidentales de Shanghai. Les combats illégaux de grillons, les maisons closes, les justiciers nocturnes qui cassent du zombie, ah la la Shanghai au siècle dernier, c’était quelque chose ! Euh, attendez, il n’y a pas quelque chose qui cloche ?
Le lézard noir : bientôt un crocodile
Un très petit éditeur certes, mais un éditeur qui monte, et qui monte. Six nouveautés pour le reptile qui s’inscrivent toujours dans un genre assez seinen, mais plus accessible qu’auparavant.
Vous aimez le manga d’avant-garde ? Eh bien voici Charivari ! Une légende du genre, Maki SASAKI, vous propose cette anthologie, pleine de planches surréalistes, des adaptations de poèmes absurdes, et pleins d’autres surprises dans ces 416 pages. Un jeune homme apathique, des drôles de gens dans une auto-école tenue par des Yakuza, c’est ce qui vous attend dans l’auto-école du collège Moriyama. Et par le même auteur, on retrouve Holiday Junction, sept histoires courtes sur des gens normaux, mais attachants, à qui il arrive des choses plus ou moins incroyables, mais qui en disent beaucoup sur nous tous. Mimikaki, c’est quoi ? Eh bien il s’agit de coton-tiges. Eh oui, vous êtes en train de vous dire « enfin un manga sur le coton-tige », et votre souhait a bien été exaucé. Il s’agit aussi de sept histoires courtes, mais cette fois-ci dans un institut où l’on se fait nettoyer l’oreille, une pratique tellement agréable que certains sont prêt à payer pour qu’une jolie femme le fasse à leur place. Peut-être qu’il n’est d’ailleurs pas adapté à tout public.
Du un peu plus classique avec Stop !! Hibari-kun !, l’histoire d’un garçon qui emménage chez un ami de sa mère après la mort de cette dernière. Mais l’ami en question est un chef de clan Yakuza. Le jeune homme décide malgré tout de rester car il va vivre avec les quatre ravissantes jeunes filles de cet ami. Mais alors qu’il tombe sous le charme d’une d’entre elles, il se rend compte que celle-ci est un garçon. Ah. Pas si classique que ça. On finit les nouveautés du lézard noir avec Le tigre des neiges, un manga historique narrant la vie d’un grand stratège de l’époque Sengoku Kenshin UESUGI…qui dans ce manga est une fille puisque cette théorie est plutôt bien défendue.
Le lézard noir a des nouveautés assez particulières qui ne plairont pas à tout le monde, mais qui trace malgré tout une ligne directrice bien solide.
Isan Manga : une petite dose de culte
On poursuit avec Isan manga, dont les nouveautés se trouvent être des classiques, mais de très belles éditions.
Le fantôme de l’opéra, l’intégrale du roman original est en version manga. Renouez avec ce classique de la littérature dans un format qui ne vous laisse pas indifférent. Les deux tomes de Anne et la maison aux pignons verts, enfin un classique du shôjo adapté aux éditions Isan. La jeune rouquine éponyme est orpheline et vient d’être adoptée par un frère et une soeur afin qu’elle les aide à leur ferme. Anne est gentille, pleine de vitalité ainsi que de courage. Et maintenant, on passe à la SF avec Gun Dragon Sigma. En 2030, un île à Okinawa se fait le point d’échange entre les humains et les nombreuses espèces qui viennent de l’espace. Un corps de force spécial est créé pour surveiller cette île. Quand une créature d’une planète marine se suicide pour emporter avec elle un secret, Sigma comprend que sa prochaine enquête va être cruciale. Et on finit dans la même catégorie avec Cobra, the Psychogun. Inutile de vous dire que c’est une oeuvre culte.
Fidèle à lui même, Isan propose des rares titres, mais il les propose bien !
VEGA : le petit nouveau
Si plusieurs éditeurs se sont mis ou remis au manga en 2018, nous voulions finir par celui qui a le plus attiré notre attention l’an dernier, les éditions VEGA. Avec 3 nouveautés en 2018 pour son lancement, la ligne seinen de ce label nous a tapé dans l’œil et nous vous avions d’ailleurs proposé d’en savoir plus dans notre article découverte / interview, ici. Impossible donc de ne pas vous faire un rappel dans ce dossier :
Dans Deep Sea Aquarium Magmell, l’histoire tourne autour de Keitaro AMAGI, un jeune homme qui a hérité de la passion de son père pour les abysses marins. Arrivé à l’âge adulte, il trouve un emploi à temps partiel au sein du Magmell Deep Sea Aquarium. Premier complexe du genre, le MDSA plonge ses visiteurs aux fonds des océans et leur permet de découvrir certaines des créatures qui s’y cachent. Keitaro va vite attirer l’attention du directeur qui semble voir en ce jeune homme un passé bien lointain.
Les mangas sur la Seconde Guerre Mondiale, sans être légion, sont tout de même assez nombreux et il est probablement difficile de leur donner une originalité qui va les démarquer du lot. C’est pourtant le pari réussi de Peleliu. La bataille de Peleliu, s’est déroulée entre les États-Unis et le Japon dans le Pacifique de septembre à novembre 1944 sur l’île du même nom, dans l’archipel des Palaos. Rappelant le film La bataille d’Iwo Jima, Peleliu raconte l’extraordinaire résistance de l’armée japonaise à conserver cette île le plus longtemps possible, même s’ils savent leur cause perdue d’avance devant l’incroyable et inépuisable armada américaine.
Survivant – L’histoire du jeune S : Suite à une catastrophe naturelle, le jeune Satoru se retrouve seul au milieu d’une île et d’une nature à l’état brut, et donc hostile. Satoru va devoir apprendre une nouvelle vie de A à Z, aidé par un précieux guide et une bonne dose de chance. Tout ne sera pas pour autant facile pour trouver de la nourriture, éviter celle qui pourrait vous tuer aussi, mais surtout combattre ses nouveaux voisins, comme un ours redoutable et des hordes de rats pillant son garde manger. Sans compter la solitude pesante, le mystère sur la survie éventuelle d’une civilisation…
La liste des autres éditeurs publiant quelques nouveautés est longue mais rajoutons-y, pour finir, celle de Black Box Editions qui propose une quinzaine de nouveautés, plutôt dans les anciens classiques du manga, qu’il diffuse généralement à des tirages limités ou par le biais du financement participatif et toujours en autodiffusion et autodistribution. Tout leur catalogue vous attend sur leur site mais voici les couvertures de leurs nouveautés 2018.
Alors, 2018 ?
Voilà une année un peu moins prolifique qu’en 2017, mais pas de très loin, et surtout, pas pour tout le monde. Le manga a toujours bien le vent en poupe, et le seinen est très bien représenté aux travers des différentes maisons d’édition. Le shônen ne semble pas non plus s’essouffler, et même si le shôjo est le plus discret des trois grands, on retrouve un beau panel de nouveautés cette année, chez certains éditeurs qui ont fait de beaux efforts de ce côté là. De plus chaque maison d’édition profite du rebond du secteur pour tenter des choses dans différents secteurs, comme le shôjo justement, mais aussi le manga français ou le manga en création originale… Et bien d’autres choses encore !
Au milieu de cette effervescence, quelles sont les nouveautés qui ont rencontré leur public et quel éditeur semble le mieux profiter du rebond ? Ce sera l’objet de notre dernier volet, consacré aux ventes de manga en France pour 2018, qui arrivera dans quelques semaines… Gardez un œil attentif à nos colonnes et dites-nous en commentaire les nouveautés 2018 qui vous ont le plus marqué !
Dossier Bilan Manga 2018
* 2018 : premiers retours des libraires manga
* Ventes au Japon : une fin de cycle, déjà ?
* Publication en France : une année de nouveautés
* Ventes en France : toujours plus haut !
Et retrouvez nos bilans des années 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017 du marché français du manga. Tous les chiffres présentés ici sont des estimations et donc, comme toujours, ils sont à prendre avec du recul et à titre de comparaison entre les différentes années ou les différents secteurs du marché… surtout pas comme des valeurs ou vérités absolues.
Sources : Manga-news, Actua BD, Manga Mag, Adala-News Manga Conseil et Parlons Manga.
Eh ben ! Sacré tour d’horizon, qui me permets de constater une fois de plus qu’il y a toujours des nouveautés qui nous échappent, même parmi les plus prometteurs !
Merci donc pour cette partie, j’ai quelques titres à rajouter à ma liste grâce à vous 🙂
Vivement la partie sur les ventes en France, elle est toujours passionnante ! Aura-t-on cette année également le ressenti des éditeurs par rapport à leurs espoirs, leurs déceptions ? C’est très intéressant et instructif !
Pour les coups de coeur de l’année, outre le célébrissime The Promised Neverland, je trouve que Dr. Stone vaut le coup d’oeil, ainsi que Whispering, Beyound the cloud, Moriarty, et Otaku Otaku. Mais vous m’avez donné envie de me pencher sur plusieurs titres d’Akata, ainsi que sur Noise et d’autres 😉
Merci !
Ah, j’oubliais le très sympa L’atelier des sorciers ! Quel coup de crayon !