Japan Connection Festival : les musiques électroniques japonaises à l’honneur

Après deux soirées, les Japan Connection, l’agence Make it Deep pousse le concept un peu plus loin en organisant le premier festival français dédié aux musiques électroniques japonaises. Il aura lieu à la Gaîté Lyrique, les 9, 10 et 11 mai prochains. Nous avons rencontré Simon Hamel, co-fondateur de Make it Deep, pour qu’il nous en dise un peu plus sur le projet.

Japan Connection Festival

Habituée aux événements autour des musiques électroniques en général, l’agence Make it Deep s’est faite une réputation dans la capitale pour ses soirées et résidences originales. Son propos est simple : replacer la musique électronique en tant que mouvement culturel, pas seulement en tant qu’exutoire. Dans ce contexte, et parce que l’équipe de l’agence sait que les musiques électroniques japonaises – mal connues en France – ont quelque chose à apporter au discours, Make it Deep organise deux soirées en 2017 et 2018, les Japan Connection. L’objectif est simple : faire découvrir des artistes japonais œuvrant dans les différents champs de l’électro. C’est un succès, puisque ces soirées se jouent à guichet fermé. « Le public y était assez divers, beaucoup plus que lors de nos événements Make it Deep plus standards », affirme Simon HAMEL, co-fondateur de Make it Deep. « C’était une population très ciblée, constituée essentiellement de connaisseurs et de professionnels. La communauté japonaise de Paris s’est aussi bien mobilisée. Et on a pu compter sur quelques-uns de nos habitués, venus en curieux pour l’occasion. »

Face à ce constat, l’agence transforme l’essai cette année en faisant évoluer ces soirées en festival. Car, comme le dit Simon HAMEL « une soirée de 4 heures, c’est très restrictif. Et on a pas mal de choses à dire sur les musiques électroniques japonaises. »

 

Une Japanese touch ?

Car c’est un vaste projet que d’essayer de présenter un mouvement musical local qui a créé une multitude de branches et sous-genres dès les années 1960. Si les musiques électroniques sont devenues rapidement un phénomène global et international, la musique conçue par des artistes japonais a ses particularités. « Il y a trois grands foyers historiques », explique Simon HAMEL. « Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon. Très rapidement, les Japonais vont s’inspirer des mouvements nés à Chicago et Detroit, ils vont absorber ces cultures électroniques américaines, et ils vont y intégrer des éléments de musiques traditionnelles locales, ajoutant une note organique qui fait des musiques électroniques japonaises ce qu’elles sont aujourd’hui. » Cela explique pourquoi du même archipel viennent des artistes électroniques aussi divers que le Yellow Magic Orchestra, Yasutaka NAKATA, DJ Scotch Egg, DJ Krush ou encore Hidefumi KENMOCHI.

Japan Conection Festival

La scène de la Gaîté Lyrique

De fait, le Japan Connection Festival se garde bien de prétendre à l’exhaustivité. A la place, il préfère un système original de double parrainage, avec un artiste français et un artiste japonais, afin de créer des passerelles entre les deux cultures électroniques existantes dans ces pays. Pour cette première édition, les parrains sont Kuniyuki TAKAHASHI, producteur mêlant deep house et instruments acoustiques, jouant avec l’improvisation, comme dans le jazz, et Hugo LX, DJ house qui a longtemps vécu au Japon. « La programmation du festival s’est évidemment faite avec eux », nous dit Simon HAMEL. « Ils y ont intégré leurs sensibilités, les artistes qu’ils apprécient… L’idée, c’est que chaque année, nous aurons des parrains différents, qui proposeront à chaque fois une vision différente des musiques électroniques japonaises. »

Cette année, la coloration est donc plutôt house, tintée de future jazz, avec des pointures comme Soichi TERADA, Satoshi TOMIIE ou encore Toshio MATSUURA.

Japan Conection Festival

Kuniyuki Takahashi and friends

Représenter différentes facettes des cultures japonaises

Et si le festival met les musiques électroniques au cœur de sa programmation, c’est aussi l’occasion de mettre en valeur d’autres aspects de la culture japonaise. L’espace de ces 3 jours, la Gaîté Lyrique accueillera également des performances artistiques et un village Japon.

« La Gaîté Lyrique est le lieu des cultures numériques à Paris », précise Simon HAMEL. « Nous avons donc décidé d’intégrer les cultures numériques visuelles lors du festival. L’artiste Akiko NAKAYAMA viendra faire du live painting. Lors de ses performances, les mouvements de pinceau sur sa palette seront projetés sur les écrans de la Gaîté Lyrique. En outre, ces performances se nourriront des improvisations des lives, qui à leur tour se nourriront des improvisations picturales. »

Le village comptera également un espace de restauration tenu par le restaurant Takaramono, qui fusionne cuisine japonaise et camarguaise, un shop de babioles et d’artisanat de la boutique Mark’Style Tokyo, ou encore une galerie organisée par le studio Sato Creative où seront exposées des œuvres de Michaël Renassia.

Pour cette première édition, les organisateurs tablent sur la venue de 2000 à 2500 personnes sur les trois jours. Ca sera en tout cas l’occasion de découvrir des artistes de grandes qualités en live, dans des genres musicaux japonais rarement mis en avant en France.

 

Le Japan Connection Festival se déroule à la Gaîté Lyrique (Paris 3), du 9 au 11 mai. Tarifs et renseignements complémentaires en ligne.

1 réponse

  1. 22 mai 2019

    […] première édition du Japan Connection Festival se déroulait du 9 au 11 mai à la Gaîté Lyrique. Pendant ces 3 soirées, DJ, producteurs et […]

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