Gaming Memories #19 : Battle Circuit
Bienvenue dans ce nouveau numéro de Gaming Memories. Cette fois-ci, nous allons accompagner un groupe de chasseurs de primes commissionnés pour sauver le monde ! La destination ? Battle Circuit, un Beat’em-up original de Capcom sorti en mars 1997. Prêts pour un nouveau voyage plein de pains (dans la face) ? Alors c’est parti !
Un dernier pour la route
Battle Circuit (バトルサーキット, « Batoru Saakitto »), sorti en Arcade au Japon et en Europe le 19 mars 1997, a été produit par deux habitués de Capcom : Noritaka FUNAMIZU (Resident Evil 2/3/Code Veronica, Dino Crisis, Marvel vs Capcom…) et Yoshiki OKAMOTO (Willow, Rival Schools : United by Fate, Street Fighter Zero 3…). Tous deux avaient déjà participé à plusieurs Beat’em–ups de l’éditeur tels que Cadillacs and Dinosaurs, The Punisher ou Armored Warriors (disponible dans le Capcom Beat’em-up Bundle, tout comme notre jeu du mois).
Parmi l’équipe créative, on trouve des noms comme Hiroki OHNISHI (qui a travaillé sur Devil May Cry 2 et Resident Evil 3 : Nemesis) et Kôji YAMAMOTO (Street Fighter 3) sur la partie graphique (décors, personnages), qui ont donné au jeu une ambiance plus « manga » que les autres BTU de l’éditeur. La bande-son a été composée par Syun NISHIGAKI (un certain nombre de Street Fighter pour lui aussi ainsi que, à nouveau, Resident Evil 2 et Dino Crisis). Une équipe d’habitués, donc.
BC vit le jour sur la carte arcade Capcom Play System II (CPS-2) aux cotés de nombreux autres jeux de combat. Entre les Street Fighter et Darkstalkers, le système a pu offrir de nombreux softs bourrés d’action. Battle Circuit, au contraire de certains, n’a jamais eu pour ambition d’être porté sur console de salon. Son faible nombre de bornes mises en service l’a rendu assez méconnu, malgré une traduction presque intégrale (certains textes ont disparu dans la version Euro). Mais finalement, c’est surtout son arrivée dans le Bundle qui pourra lui donner un peu de visibilité. Bien que le système ait accueilli des jeux jusqu’en décembre 2003, celui-ci en est le tout dernier Beat’em-up.
A la rescousse du monde !
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(C’est l’intro EURO, désolé !)
Sur Terre, en 20XX (comprendre par là « entre 2000 et 2099 »), un groupe de chasseurs de primes est à la recherche d’un membre du Delete Gang nommé Jonny. Celui-ci détient un disque qui contient un programme dangereux : le Shiva System, qui peut envahir et prendre le contrôle de tous les ordinateurs du monde.
Après une première mission d’introduction dans laquelle les héros vainquent le tor Saturn (un scientifique fou…) et avoir traqué puis collé une raclée à Jonny, le ou les personnage(s) doivent se mettre à la recherche du disque en battant des hordes de membres de Delete Gang et autres, jusqu’à pouvoir le retrouver et le détruire. Le voyage ne sera pas de tout repos, mais nos chasseurs sont bien décidés à toucher leur prime !
C’est donc avec l’un des cinq personnages jouables qu’il faudra traverser les sept niveaux du jeu, seul ou accompagné par trois joueurs maximum. Bien entendu, nous sommes dans Beat’em-up donc les stages sont ponctués de boss. Saturn n’a pas dit son dernier mot et ne manquera pas de se faire remarquer à nouveau. Et il n’est pas le seul dans ce cas…
Street Fight’em-up
Après avoir choisi votre personnage, vous devrez vous défendre contre des hordes d’ennemis en tous genres. Pour cela, chaque protagoniste dispose en premier lieu d’un enchaînement de base, un saut et la possibilité de courir (et ainsi sauter plus loin ou effectuer une attaque en fin de course). On peut attraper un adversaire et le frapper ou le jeter sur les autres, ramasser de la nourriture qui rend de la vie ou des bonus. En appuyant sur les deux touches d’action en même temps (A et B, soit attaque et saut), le chasseur de primes sélectionné pourra se dégager d’une situation dangereuse (trop d’ennemis autour, ou attrapé par l’un d’eux) contre un peu d’énergie. Le joueur dispose de deux vies par Continue. Somme toute, les mécaniques typiques d’un jeu du genre.
Là où ce dernier BTU se différencie des autres, c’est par ses attaques spéciales : déjà, en appuyant sur les deux touches d’action durant un saut, votre personnage utilisera sa capacité spéciale (augmentation temporaire de vitesse ou de défense, etc). Et en plus de cela, chacun dispose de manipulations dignes d’un Street Fighter : faire un quart de cercle ou appuyer sur Bas puis Haut rapidement avant la touche principale donnera des attaques plus vives et efficaces. Certaines peuvent être améliorées contre de la monnaie trouvée au cours des niveaux (chaque ennemi vaincu donne une pièce, et on en trouve très régulièrement dans des coffres), ce qui les rend encore plus dévastateurs.
Histoire de se rapprocher encore plus d’un Versus Fighting, Battle Circuit propose des enchaînements assez proches : un ennemi projeté par une attaque pourra être touché par plusieurs techniques jusqu’à se retrouver au sol (et parfois encore au sol). Les manœuvres du genre « Avant, avant, attaque/bas, haut, attaque/attaque sautée » sont légion et fonctionnent très bien… mais si cela ne vous suffit toujours pas, sachez que chaque personnage dispose d’une capacité à distance qu’il faut charger. Et encore, tout cela ne concerne que le jeu seul. Imaginez les possibilités à quatre (s’il vous en faut toujours plus, sachez que des attaques combinées existent aussi) !
Capcom’s Perfect Shot ?
Premier jeu sorti sur CPS-2 en 1997, Battle Circuit est tout en 2D assez proche de son ainé Street Fighter Zero 2 (arcade, février 1996). Les couleurs, le style graphique des personnages et les effets lors des capacités spéciales, tout y fait penser et c’est loin d’être un mauvais point. Certes, à cette époque on aurait pu espérer encore mieux mais le résultat final est très agréable, sans fioritures et avec des sprites de bonne taille et qualité.
Le jeu ne ralentit pas, peu importe les techniques utilisées et leur effet de dédoublement. Même avec une dizaine de personnages en même temps à l’écran, il n’y a pas à se plaindre de ce genre de problèmes. L’animation est fluide et détaillée (les personnages finissent juste un peu trop vite en position allongée lorsqu’ils sont projetés en l’air), les ennemis de tailles différentes, les décors pleins de couleurs… mais encore une fois, sur un support tel que l’arcade, connu pour offrir de plus beaux graphismes que sur console de salon, on aurait pu s’attendre à « plus » de la part de Battle Circuit. Comme une cinématique d’introduction un peu plus animée, pour commencer…
La maniabilité répond bien et vite, enchaîner les attaques se fait sans problème. Les personnages peuvent bien forcément se déplacer dans toutes les directions à la marche, en courant ou sautant. Bien sûr, certains coups ne sortent pas immédiatement ou tel qu’on le voudrait dans l‘agitation, mais on peut rarement dire que c’est de la faute du jeu. On a parfois juste l’impression que les hitbox sont un peu petites, ce qui fait que l’on frappe dans le vide alors qu’on pensait être au bon endroit. Les ennemis qui sont en face ou derrière ne posent aucun problème, c’est surtout lorsqu’ils sont un peu décalés en dessous ou au dessus que l’on a ce ressenti. Ce petit problème n’est pas forcément très gênant à tous les coups non plus, car les techniques spéciales frappent de manière plus large.
Ensuite le jeu n’est pas des plus difficiles. Il n’est pas dénué de challenge pour autant, surtout si vous visez la vraie fin (qui se dévoile sous certaines conditions). Au final, oui, il faut plus d’un crédit pour le finir, mais Battle Circuit ne fait jamais s’arracher les cheveux. La difficulté au cours des sept niveaux n’est pas spécialement croissante, mais certains boss peuvent s’avérer un « pénibles ».
La bande-son qui rythme tout cela se place entre la musique Pop et Electro. Elle est surprenante pour un tel genre de jeu et semble ne pas coller aux thèmes plus « héroïques » ou « énervés » mais pourtant, elle fonctionne très bien. Pour peu, certains morceaux auraient sans doute même bien collé à un Bare Knuckle ! Les voix des personnages, lorsqu’ils s’expriment d’une petite réplique de victoire ou après avoir pris un coup, sont parfaitement compréhensibles mais on a particulièrement l’impression, comme dans tout Beat’em-up, que « tous les ennemis ont la même voix ». Quoi qu’il en soit, le jeu gère les déplacements des héros à l’écran : les voix et bruitages se feront plus ou moins entendre d’un coté ou l’autre selon l’emplacement d’un personnage !
Battle Circuit conserve donc quelques « défauts » inhérents au genre mais se place finalement au dessus de beaucoup d’entre eux par l’originalité de ses personnages, de son ambiance et de son gameplay toujours plus « bourrin ». Il reste un inconnu qui mérite d’être découvert, en particulier si vous appréciez le BTU. Malheureusement, hormis quelques références (Ultimate Marvel vs Capcom 3 avec une tenue pour le personnage Felicia, l’un des personnages revient dans Project X Zone 2), il est resté obscur jusqu’à maintenant. Si jamais tout ce que vous venez de lire vous a tenté, n’hésitez pas à lui donner une chance !
Captures d’écran prises par JDJ. Crédits des autres visuels : Tous droits réservés ©Capcom.