Coupe d’Asie 2019, un statut de favori à confirmer pour le Japon

Sélection la plus titrée de la compétition, le Japon fait partie des favoris à la victoire finale pour cette Coupe d’Asie 2019. Pour parvenir à rivaliser avec ses adversaires et notamment les autres grands prétendants (Iran, Corée du Sud, Australie…), elle devrait pouvoir compter sur un vivier de jeunes joueurs prometteurs, encadrés par d’autres éléments plus expérimentés.

Lire également : notre article sur le bilan de la Coupe du Monde 2018 du Japon.

Coupe d’Asie 2019 : historique du Japon et contexte actuel

Sur un total de 8 participations (la 1ère datant de 1988), le Japon a remporté la coupe d’Asie à 4 reprises (1992, 2000, 2004, et 2011). De quoi présenter le pays comme un candidat sérieux à la victoire finale de cette prochaine compétition qui se tiendra aux Émirats Arabes Unis. La dernière édition de 2015 a toutefois vu les joueurs nippons, alors tenants du titre, échouer dès les ¼ de finale au terme d’un match raté contre les Émirats Arabes Unis (1-1) conclu par une élimination aux tirs aux buts. Un fiasco qui aura coûté son poste au sélectionneur de l’époque (le Mexicain Javier Aguirre) et qui doit aujourd’hui servir d’avertissement en vue des échéances à venir.

Placé dans le pot 1 avec les autres équipes favorites de la compétition, le Japon s’est vu attribuer le groupe F de la coupe d’Asie 2019 lors du tirage effectué le 4 mai 2018. Il y affrontera 3 autres équipes, à savoir l’Oman, le Turkménistan, et l’Ouzbekistan, lui aussi quart-de-finaliste en 2015 : des équipes supposément plus faibles que les Blue Samourai devront dominer pour accéder dans un premier temps aux ⅛ de finale. Les deux premiers de chaque groupe se qualifieront pour les phases éliminatoires, ainsi que les 4 meilleurs 3èmes des 6 groupes.

À noter qu’il s’agit ici d’une nouvelle formule de la compétition, la coupe d’Asie étant passée de 16 à 24 équipes. Lors des dernières éditions, seules les deux premières équipes de leurs groupes se qualifiaient pour passer directement en ¼ de finale.

Calendrier des matchs de poule (heure française) :

Japon – Turkménistan le mercredi 9 janvier à 12:00
Oman – Japon le dimanche 13 janvier à 14:30
Japon – Ouzbékitan le jeudi 17 janvier à 14:30

Renouvellement de l’effectif

La coupe du Monde 2018 aura permis d’observer de belles choses dans l’équipe japonaise (animation offensive, jeu de passes, sens du collectif…), mais aussi des points faibles à travailler (naïveté défensive, gestion du score et du match…). Ces enseignements devront cependant s’appliquer à un effectif largement renouvelé, celui-ci ayant intégré des nouveaux venus dans le cadre des derniers matchs de préparation.

Plusieurs joueurs emblématiques du football japonais ont en effet pris leur retraite internationale, tels que Keisuke HONDA (98 sélections) ou encore l’ancien capitaine Makoto HASEBE (114 sélections), qui a transmis le brassard au défenseur de Southampton Maya YOSHIDA. La coupe du Monde 2018 a aussi annoncé la fin d’une génération avec d’autres joueurs trentenaires s’approchant de la fin de leur carrière tels que Shinji OKAZAKI ou encore Eiji KAWASHIMA. Le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale, Hajime MORIYASU, a cependant indiqué que plusieurs générations de joueurs feront partie de l’effectif japonais, semblant donc toujours compter sur l’expérience de plusieurs cadres de l’équipe.

Le renouvellement de l’équipe nationale donne l’occasion de faire confiance à de nouveaux grands espoirs du football japonais absents lors de la coupe du Monde 2018, tels que les milieux offensifs Takumi MINAMINO (RB Salzbourg) et Ritsu DOAN (Groningen), respectivement âgés de 23 et de 20 ans. Ces derniers ont notamment pu s’exprimer lors des derniers matchs de préparation encourageants effectués par les Blue Samurai (deux victoires 3-0 contre le Panama et le Costa Rica et surtout une victoire particulièrement notable 4-3 contre l’Uruguay).

Liste des 23 joueurs japonais retenus

La liste des 23 joueurs japonais retenus pour cette coupe d’Asie 2019 a été communiquée le mercredi 12 décembre :

Gardiens de but : Masaaki Higashiguchi, Shuichi Gonda, Daniel Schmidt.

Défenseurs : Yuto Nagatomo, Makino Tomoaki, Maya Yoshida, Sho Sasaki, Hiroki Sakai, Sei Muroya, Genta Miura, Takehiro Tomiyasu.

Milieux de terrain : Toshihiro Aoyama, Genki Haraguchi, Gaku Shibasaki, Wataru Endo, Junya Ito, Shoya Nakajima, Takumi Minamino, Hidemasa Morita, Ritsu Doan.

Attaquants : Yuya Osako, Yoshinori Muto, Koya Kitagawa.

Nous pouvons remarquer plusieurs absences très notables dans cette liste des 23, avec notamment celles de Shinji KAGAWA et de Takashi INUI, très rarement alignés cette saison dans leurs clubs respectifs (Dortmund et Betis Séville) malgré leur bonne coupe du Monde. Les historiques Shinji OKAZAKI et Eiji KAWASHIMA ne figurent pas non plus dans la liste des sélectionnés. A noter la blessure de dernière minute deTakuma HASANO, remplacé par l’attaquant de Newcastle Yoshinori MUTO.

Parmi les 23 joueurs sélectionnés, 11 évoluent actuellement dans le championnat japonais, et 12 autres dans divers championnats européens, dont Hiroki SAKAI en France avec l’Olympique de Marseille. Enfin, seulement 7 de ces 23 joueurs ont également fait partie de la sélection retenue pour la coupe du Monde 2018, signe d’une volonté manifeste de renouveler une bonne partie de l’effectif. Les performances du Japon durant cette coupe d’Asie 2019 permettront de valider ou non cette stratégie de renouvellement.

Présentation de Hajime MORIYASU, nouveau sélectionneur des Blue Samurai

Sur le banc, c’est donc un japonais qui a été choisi pour diriger l’équipe en la personne de Hajime MORIYASU, ancien joueur international dans les années 90 (35 sélections). Durant sa carrière de joueur, il a remporté la première coupe d’Asie du Japon en 1992, et était également sur le terrain lors de la “Tragédie de Doha”, match historique au cours duquel le Japon rata in-extremis sa première qualification pour un Mondial (1994) suite à un but encaissé contre l’Irak à la dernière minute. De quoi rappeler le nom de Kostadinov aux supporters français, qui auront vécu la même mésaventure contre la Bulgarie quelques semaines plus tard.

Hajime MORIYASU est aussi connu pour son travail à la tête du Sanfrecce Hiroshima, avec qui il remporta 3 fois le championnat national (2012, 2013, 2015). Enfin, il faisait également partie des adjoints de son prédécesseur Akira NISHINO lors de la coupe du Monde 2018. En plus de sa fonction d’entraîneur de l’équipe nationale, Hajime MORIYASU est en charge de l’équipe japonaise des moins de 23 ans et se voit donc accorder de nombreuses responsabilités avec un objectif de réussite également sur le long-terme.

Les autres favoris au titre

Si le Japon a des arguments pour prétendre au titre de vainqueur de la coupe d’Asie, d’autres adversaires s’affirment également comme des grands favoris. Parmi ces derniers, nous pouvons citer la Corée du sud qui fit sensation lors du dernier Mondial en battant et éliminant l’Allemagne 2-0 (même si elle ne parvint pas pour autant à se qualifier en ⅛ de finale). Menée par son attaquant star Heung-min Son, elle a d’ailleurs remporté les Jeux asiatiques de 2018 en finale contre le Japon (évitant ainsi au passage deux ans de service militaire à l’ailier de Tottenham).

Comme la Corée du sud, l’Australie et l’Iran ne sont pas parvenus à passer la phase de poules de la coupe du Monde 2018. Les deux pays ont toutefois montré une belle résistance contre des équipes d’envergure, l’Australie ne s’inclinant que 2-1 contre la France, et l’Iran 1-0 contre l’Espagne avant de faire match nul 1-1 contre le Portugal. À la tête de la sélection iranienne depuis 2011, l’entraîneur portugais Carlos Queiroz a eu le temps de mettre en place un plan de jeu cohérent sur la base d’une défense rigoureuse et d’un jeu en contre-attaque capable de poser problème à tout adversaire.

D’autres équipes telles que l’Arabie Saoudite, l’Irak (demi-finaliste en 2015), ou encore les Émirats Arabes Unis (pays organisateur et surprenant 3e lors de la dernière édition) pourraient également tirer leur épingle du jeu. Sans oublier une éventuelle grande surprise venant d’un autre pays qui viendrait bousculer l’ordre établi.

 

S’annonçant particulièrement indécise, cette édition 2019 de la coupe d’Asie devrait permettre de voir évoluer une nouvelle génération prometteuse de jeunes joueurs japonais. Avec un effectif en bonne partie renouvelé, le premier enjeu sera sans doute de faciliter l’intégration des nouveaux venus en sélection et mettre ces derniers dans les meilleures conditions tactiques. Un défi qui n’attend que d’être relevé pour permettre au Japon de conquérir un 5ème titre et ainsi s’affirmer comme l’une des meilleures équipes de son continent.

 

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