Plein de beaux livres dans la hotte du Père Noël !
Noël approche à grands pas, mais pas de panique ! Après vous avoir présenté notre sélection manga du mois, Journal du Japon est aussi là pour vous proposer une sélection de beaux livres à glisser sous le sapin.
Au cœur du Japon : le livre de la série « Le Japon vu du ciel »
Arte avait offert aux téléspectateurs amoureux du Japon une très belle série de cinq documentaires en septembre dernier. Du Nord au Sud de l’archipel, ces images permettaient de découvrir le Japon et les Japonais sous des angles originaux.
Les personnes qui ont écrit et réalisé cette série ont créé ce livre, qui permet de se replonger dans les superbes images diffusées, grâce à un grand format et des photographies de très bonne qualité.
Alternant paysages sublimes (qui s’étalent sur des doubles pages) et témoignages écrits et photographiés, le livre respecte l’esprit du documentaire et offre au regard du lecteur de multiples facettes tant géographiques qu’humaines d’un Japon en permanente évolution.
Il démarre dans les glaces d’Hokkaidô puis descend d’île en île, de région en région, jusqu’aux îles du Sud, Kyûshû et Okinawa : cinq chapitres, cinq thématiques.
1- Hokkaidô, le grand Nord sauvage
Des portraits et des paysages fascinants entre banquise, volcans, plaines verdoyantes et forêts magiques. On y rencontre un photographe qui s’aventure depuis une trentaine d’années sous la banquise pour étudier les écosystèmes qui vivent en-dessous, un jeune couple qui a quitté la capitale pour venir élever des vaches et fabriquer du fromage, un homme qui veille en permanence à ce que les bains (onsen) soient à bonne température à Noboribetsu, une femme qui a décidé d’offrir une retraite décente aux chevaux de course (qui échappent ainsi à l’abattoir) et trois femmes qui perpétuent les chants et l’esprit de leurs ancêtres aïnous.
2- Le Nord et l’Est de Honshû, du pays de neige à Tôkyô
Au fil des paysages couverts de neige, le lecteur découvre un train qui ne s’arrête jamais grâce au travail permanent de courageux déneigeurs, une cuisine bouddhiste centrée sur les aliments de la montagne, un éleveur de saumons, un cultivateur de riz, et une artiste qui peint de magnifiques fresques murales dans les sento (bains publics japonais).
3- Le centre d’Honshû, le berceau des traditions
Dans cette grande région des capitales ancienne et nouvelle, le lecteur s’émerveille devant les paysages de cerisiers en fleur, découvre un maître de la fabrication des katana, un chasseur de plantes (qu’il rapporte des quatre coins de la planète et cultive au Japon), une maiko de dix-neuf ans à Kyôto, un couple qui fabrique du papier artisanal (washi) à Mino, un cultivateur de wasabi dans l’eau pure des Alpes japonaises, un saliniculteur à l’extrémité de la péninsule de Noto (qui répand de l’eau de mer sur de grandes surfaces de sable pour qu’elle s’y évapore et donne un sel précieux), une très jeune prodige du karaté (qui sera ambassadrice de cette discipline qui fera son entrée aux J.O. de Tôkyô en 2020), et un homme qui perpétue la tradition des feux d’artifice Tezutsu (grands tubes qui crachent des gerbes de feu allant jusqu’à dix mètres de hauteur, rite initiatique pour les jeunes hommes de la communauté).
4- Chûgoku et Shikoku, la terre des dieux
Se souvenir d’Hiroshima, faire le pèlerinage de Shikoku, découvrir qu’il y a des champs d’oliviers sur Shôdoshima, admirer des poteries Bizen épurées et inspirées, contempler les masques de kagura, une danse théâtrale rituelle qui se perpétue grâce à un passionné (qui fabrique ces masques à partir de papier et enseigne cette danse aux plus jeunes) dans la « province des dieux », et pourquoi pas faire du parapente dans les dunes de Tottori !
5- Kyûshû et Okinawa, des îles au(x) trésor(s)
Le Sud du Japon offre bien des merveilles : les sources chaudes de Beppu et ses auberges familiales, des plantations de thé préservées par des passionnés, le patrimoine chrétien des îles Gotô, le sakurajima, volcan très actif au pied duquel vivent de nombreux habitants (dont une illustratrice de livres pour enfants fascinée par cette superbe montagne). On découvre Okinawa dans les yeux d’une jeune artiste engagée, on y célèbre les ancêtres en famille et dans la joie, et on finit le voyage à l’extrême sud-ouest de l’archipel avec un apnéiste dans les eaux de Yonaguni.
Un voyage merveilleux, une superbe idée cadeau !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
L’album de Kyôsai : un peintre génial, drôle et poétique
Si Hokusai est mondialement connu, Kyôsai mérite d’être découvert comme son successeur et l’un des meilleurs artistes de son temps.
Il est né en 1831, a peint sa première grenouille à trois ans et est entré dans l’atelier de Kuniyoshi Utagawa dès l’âge de sept ans. Brillant, il est diplômé à dix-neuf ans et exerce son art sous différentes formes : dessins pour estampes, cerfs-volants, éventails, affiches, mais aussi créations comiques, caricatures qui seront souvent censurées et l’enverront régulièrement en prison. C’est une peinture de corbeau qui lui vaudra un succès mondial et une reconnaissance dans son pays. Il rencontra Guimet et Régamey et fut très apprécié des Occidentaux installés au Japon. Il portait un regard tendre et malicieux sur ce Japon en plein changement. Un peintre libre, qui refusait la distinction entre estampe ukiyo-e et peinture académique, qui critiquait aussi bien les partisans de l’occidentalisation que les conservateurs d’un autre temps.
Il réalisa de nombreux manuels de dessins dans la lignée de la manga d’Hokusai : Kyôsai manga, mais aussi Kyôsai donga (dessins maladroits), Kyôsai suiga (dessins ivres, l’homme aimant boire beaucoup), et Kyôsai kuga (croquis).
L’album proposé par les éditions Picquier a été créé lorsque l’artiste avait trente ans. Il comporte quarante-huit dessins, chacun reproduit sur deux pages. Il s’ouvre en accordéon et se lit de droite à gauche. Le peintre y est à la fois classique (animaux, plantes, paysages) et moqueur. Il joue en effet avec les croyances liées au bouddhisme et au shintoïsme. Il y met en scène des dieux (les sept dieux du bonheur entre autres), des créatures mythologiques, des démons, des conteurs, des acteurs dans des scènes de Kyôgen (théâtre traditionnel japonais) et de nombreux enfants (faisant des farces, se rendant au temple, chassant des chauves-souris ou tentant d’attraper des libellules).
Il s’en dégage beaucoup de fraîcheur, d’humour, de rires. Le trait est vif, enjoué, l’album déborde de vies réelles ou fantastiques.
Un album à déplier en famille sur le sol du salon et à commenter, petits racontant aux grands, grands expliquant aux petits. Un cadeau idéal à partager en famille !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
L’histoire du Japon vue à travers le prisme du samouraï
Cet essai écrit par Julien Peltier, un des spécialistes français sur le samouraï, et préfacé par Danielle Elisseeff, historienne spécialiste de la Chine et du Japon est un livre à mettre autant entre les mains de passionnés du guerrier nippon que de curieux qui souhaiteraient mieux comprendre l’histoire du Pays du Soleil Levant et l’héritage que les bushi ont laissé dans l’imaginaire et l’âme du peuple japonais. Bien que grand public, cet ouvrage bien documenté s’affranchit des simplifications et clichés légion sur le sujet. Le lecteur apprécie les nombreuses cartes, documents et encadrés pour que l’immersion dans l’histoire du pays peu connue par un public néophyte soit le plus en douceur possible tant la masse d’informations pourrait en décourager certains.
Pour un public plus jeune ou néophyte, le même auteur a aussi compilé dans Samouraïs – 10 destins incroyables, la vie de 10 figures japonaises entrées dans la légende pour divers hauts faits d’armes où gloire et tragédie se confondent. Julien Peltier a écrit plusieurs livres que l’on vous conseille pour leur facilité d’accès et le travail de recherche qui se cache derrière, pour proposer au lecteur un texte bien écrit sans lourdeur ni sophistication. Petite parenthèse dans ses ouvrages dédiés aux samouraïs, Le Secret de Lóng est une fable touchante sur la différence réalisée en soutien aux enfants souffrant d’affections cutanées en partenariat avec l’association Ichtyose France : une belle leçon de vie pour les enfants et une bonne action en même temps pour l’association.
Pour rester dans l’univers des samouraïs et du Japon médiéval, nous vous conseillons les deux premiers romans historiques de la trilogie dédié aux Trois Unificateurs du Japon écrits par Charles-Pierre Serain, spécialiste des guerriers nippons qui alimente son site samurais.fr en petits articles en lien avec le samouraï. Le troisième et dernier tome sera à paraître en 2020. Dans un style sans fioriture ni lourdeur là aussi, l’auteur nous fait pénétrer dans l’époque trouble de Sengoku avec ses intrigues et ses batailles entre daimyō. Si Oda NOBUNAGA initie le processus d’unification du pays par la brutalité, son vassal Toyotomi HIDEYOSHI continuera l’œuvre de son maître avec ses armes propres, la ruse et son humanité.
Plus d’informations sur les différents livres de Julien Peltier sur le site de l’auteur.
Haïkus, pensées de femmes : poèmes de femmes
Voici un très beau recueil qui ravira les amoureux de poésie japonaise, et plus particulièrement de haïkus écrits par des femmes. Soixante haïkus de grandes poétesses classiques ou contemporaines (Teijo NAKAMURA, Momoko KURODA, Nobuko KATSURA etc.) illustrés par différents peintres du XVIIIe au XXe siècle (Utamaro, Kitagawa, Goyo Hashiguchi, Suzuki Harunobu, Kiyoshi Saito etc.).
Ces poèmes parlent du quotidien des mères, des épouses ou des femmes seules. Il y est question du temps qui passe, de la souffrance, de la nostalgie, de la joie aussi, de moments partagés avec les amies et les enfants, le tout au fil des saisons et des floraisons.
Les scènes sont intimes, émouvantes, elles touchent le lecteur (la lectrice) dans sa propre intimité, font surgir des images d’enfance, de fête, de tendresse.
Sur la pointe des pieds,
mon fils m’invite à regarder la lune,
la montrant du doigt.
CHIGETSU KAWAI
Douce journée.
Un de nous deux
sera seul un jour.
MOMOKO KURODA
Une femme
et sa plus proche amie.
Grappes de glycine.
NOBUKO KATSURA
On imagine très bien ce livre posé sur une coiffeuse entre miroir et poudrier. Ouvrir le livre, lire le haïku, se perdre dans l’estampe puis dans ses pensées, imaginer ces femmes dans leur quotidien et revenir au sien. Avec la possibilité de laisser le ruban marque-pages pour revenir au poème qui nous a touchés.
Un beau cadeau pour dire aux femmes qu’on les aime !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Un goûter au mont Fuji : poésie et couleurs de l’enfance
Voici un très beau livre, doux et coloré, qui émerveillera petits et grands !
Une succession de petits poèmes, ou de petites comptines, permet aux jeunes lecteurs de découvrir le Japon de l’enfance : jouets, jeux, fêtes, animaux, tout est vu à travers les yeux d’un enfant. C’est frais, joyeux, espiègle, doux. De page en page, de jour en jour, on s’émerveille devant un bento kawaï (manger ces petits onigiri au visage souriant, miam !), on rêve d’admirer les lucioles, on découvre un kizo à l’ombre d’un ginkgo. On visite le pays au fil des saisons : les pétales de cerisier qui tombent par centaines, le bonhomme de neige avec son bonnet, l’épouvantail en kimono, la cloche furin qui teinte dans le vent d’été.
Une introduction tout en douceur à la magie de l’enfance au Japon.
Dans chaque page, des couleurs pastels, une petite fille aux joues roses, des objets au visage rond et mignon, des fleurs, des branches. Nature et objets se mêlent, se répondent. Carpes en tissu volant au vent, grues en origami semblant partir vers le ciel, kokeshi accompagnée des délicates fleurs de prunier, champignons poupées, vœux de papier comme des feuilles sur une branche.
C’est beau, c’est doux, c’est apaisant. Une lecture plaisir, comme des moments captés et enfermés dans des petites boîtes en papier !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Haïkus des animaux : devinettes poétiques
Pour terminer, un livre drôle et poétique pour découvrir la poésie, le haïku, tout en jouant à deviner de quel animal parle le court poème.
Sous sa grosse couverture cartonnée, c’est un alphabet en poèmes et en animaux que le jeune lecteur découvre. Le tout est mis en page dans des tons beiges et bleutés qui évoquent la terre, la mer, le ciel, mais plus généralement la nature et l’écologie.
La première page explique ce qu’est un haïku, avec des mots simples et donc très faciles à comprendre même pour les plus jeunes. Puis la lecture devinette commence avec la lettre A qui sert de « fond » au haïku :
Ailes de géant
Un éclat de marbre blanc
Vole vers l’azur
Et en tournant la page, on découvre … l’albatros.
Ce jeu continue jusqu’à la lettre Z :
Zigzags en savane,
Poil brossé, trot enlevé
Joyeux, se pavane
Le zèbre !
Une activité ludique, poétique, instructive. Des illustrations très belles, avec un côté sauvage, brut, qui dégagent une force animale. Et des animaux connus mais également moins connus comme l’albatros, le quetzal, l’unau (eh oui, vous ne voyez peut-être pas, mais c’est un paresseux à deux doigts), la vigogne (une cousine de l’alpaga), le wombat (adorable mammifère australien) ou le xérus (petit rongeur africain). L’occasion de faire un tour du monde et de découvrir de nouvelles espèces !
Un indispensable pour les élèves de maternelle et primaire, qui adoreront ces devinettes poétiques et voudront assurément créer les leurs !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
De très beaux livres à glisser sous le sapin, pour les petits et les grands.
Pour retrouver toutes nos sélections thématiques de Noël, déjà parus ou à venir, jetez un œil ici. Journal du Japon vous souhaite de joyeuses fêtes !
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