Yomawari The Long Night Collection : Halloween continue sur la Switch
Après un premier épisode (Yomawari : Night Alone) sorti en Europe en 2016 et un second l’année suivante (Yomawari : Midnight Shadows que nous avions alors chroniqué), la série horrifique fait son apparition sur Nintendo Switch en 2018 avec Yomawari : The Long Night Collection qui regroupera donc les deux réalisations. Non sans une certaine constance dans la date de sortie des jeux, celle-ci ayant toujours été fixée pour fin octobre et la date d’Halloween… Difficile de faire plus à propos au vu de l’ambiance particulièrement lugubre des deux titres. Amateur de survival-horror intrigué par cette série, Journal du Japon vous propose une rapide présentation de l’univers inquiétant de Yomawari.
Les grands principes de la série Yomawari
Si Yomawari a su séduire son public, il le doit notamment aux diverses qualités déjà évoquées dans notre article consacré à Midnight Shadows : une ambiance pesante, un sentiment de vulnérabilité constante, et une intégration judicieuse des yokai, créatures surnaturelles venant du folklore japonais (de quoi intéresser ceux qui auront apprécié l’exposition Enfers et fantômes d’Asie au quai Branly).
Ces derniers prennent ici la forme de monstres particulièrement variés : homme-crabe géant, cheval sans tête, enfant mutant, fantôme difforme… c’est un véritable cauchemar hallucinatoire qui s’ouvre à nous et qui surprend toujours, d’autant plus que chaque monstre a sa propre spécificité. Certains ne vous attaqueront pas, d’autres seront plus agressifs. L’un pourra être lent, et un autre bien plus rapide… On pourra également constater des réactions différentes à la lumière, ou encore des sons bien distincts. De quoi éviter la redondance, et surtout obliger le joueur à rester sur le qui-vive tout en adaptant son comportement en fonction des caractéristiques du monstre.
Quoi qu’il en soit, une fois à proximité d’un yokai (on entendra alors le cœur de votre personnage s’affoler), il vous faudra soit vous cacher, fuir, ou parvenir à contourner votre ennemi. L’utilisation d’objets ramassés durant votre quête pourra distraire certains monstres pendant quelques secondes et vous laisser ainsi le temps de filer, mais rarement de vous en débarrasser. Votre personnage ne dispose par ailleurs d’aucune barre de vie, signifiant que le moindre contact inopportun vous sera fatal. Vous trouverez en revanche une barre d’endurance, qui s’effritera de plus en plus vite si vous vous rapprochez d’un monstre. Bref, rien de bien rassurant pour votre survie. De quoi vous apprendre à marcher moins vite, et surtout à « faire attention où vous mettez les pieds ».
La direction artistique est également l’une des grandes réussites de la série. Particulièrement soignée et utilisant des couleurs assez vives, elle contraste parfaitement avec l’atmosphère inquiétante des deux titres. Le character-design plutôt kawaii des petites filles protagonistes vient appuyer cette sensation de vulnérabilité évoquée plus haut compte tenu du monde particulièrement hostile qui entoure les personnages.
Dans une interview, le créateur de la série Yu MIZOKAMI a indiqué avoir pensé le premier volet Night Alone principalement pour une audience japonaise. Il s’est ainsi senti assez nerveux à l’idée de voir celui-ci s’exporter à l’ouest, n’étant pas du tout sûr de la réaction qu’il pourrait engendrer. Face à l’américanisation de certaines licences, Yomawari présente donc aussi la particularité d’être un jeu à forte identité japonaise. Outre les esprits évoqués plus haut (certains d’entre eux semblant par ailleurs rechercher une forme d’apaisement), l’histoire des deux jeux prend place dans une bourgade typique de la campagne nipponne. MIZOKAMI indique ainsi également que la nostalgie ressentie pour un lieu dans lequel ils avaient grandi ou qu’ils avaient visité était l’une des réactions fréquemment évoquées par les joueurs.
Test comparatif : Night Alone ou Midnight Shadows ?
Soyons francs : il n’y a pas de réelle différence en termes de contenu entre les deux titres qui présentent déjà un gameplay quasi-identique, mais toujours aussi efficace dans sa grande simplicité. Nous retrouvons par ailleurs de nombreuses similitudes dans le scénario. Premier volet de la série, Yomawari : Night Alone semble avoir tracé les lignes de ce que sera Midnight Shadows, qui s’avère bien plus complet. Ce dernier bénéficie d’un monde plus grand, d’un bestiaire de monstres plus important, et de boss plus nombreux. Par conséquent, la durée de vie (que ce soit pour la quête principale ou les petits défis comme les objets à ramasser) s’y retrouve bien agrandie. La narration est également davantage travaillée, notamment avec le principe de l’alternance du récit entre les deux personnages, Yui et Haru, qui n’est pas utilisé dans Night Alone.
Il serait toutefois injuste de considérer Night Alone comme un simple brouillon, celui-ci ayant déjà posé les bases de la série et s’avérant particulièrement efficace. Si enchaîner les deux ne procurera pas de réelles surprises, vous resterez toutefois encore plus longtemps dans l’ambiance à la fois magique et terrifiante de Yomawari, tout en explorant des environnements différents (cimetière et champ de riz dans Night Alone, maison hantée et marais dans Midnight Shadows…). Les deux jeux ne disposant pas d’une grande rejouabilité (l’un des quelques points faibles de la série), Yomawari : The Long Night Collection vous permettra de prolonger l’expérience une fois le premier terminé. On appréciera également les clins d’œil de Midnight Shadows faits à son prédécesseur, surtout trouvables une fois l’aventure principale terminée.
A la fois enchanteur et terrifiant, l’univers Yomawari ne manquera pas de séduire ceux qui recherchent le frisson et apprécient les ambiances horrifiques typiquement japonaises. La sortie de Yomawari : The Long Night Collection sur Nintendo Switch vous permet de profiter de deux jeux à savourer dans le noir et dans les meilleures conditions !