Abdication de l’empereur AKIHITO : une nouvelle ère à l’horizon 2019
Le 30 avril 2019. C’est précisément la date à laquelle l’empereur du Japon, AKIHITO, abdiquera. Il aura alors 85 ans et sera le deuxième empereur à abdiquer dans l’histoire du Pays du Soleil Levant. Il quittera le Trône du Chrysanthème qui sera occupé dès le 1er mai 2019 par son fils, le prince NARUHITO. A 6 mois de cet événement historique, Journal du Japon revient sur le parcours et la vie de l’Empereur de l’ère Heisei.
« Je m’inquiète de la difficulté à remplir mes fonctions en tant que symbole de l’Etat », avait déclaré l’empereur à la télévision nippone en 2016. Face à ses problèmes de santé, son emploi du temps et ses « limites physiques », le souverain nippon avait manifesté son choix de quitter le trône qu’il occupe depuis bientôt 30 ans.
Il faut dire que l’empereur AKIHITO, soigné pour une tumeur à la prostate au début des années 2000, avait été victime d’une pneumonie en 2011, et s’en était suivi un pontage coronarien l’année suivante. De fait, il avait limité ses activités officielles ces dernières années.
Mais cette décision n’étant pas de son seul ressort, c’est une commission réunissant les présidents de la Cour suprême et des deux Chambres du Parlement ainsi que des membres de la famille impériale qui statua le 1er décembre 2016 sur la mise en place d’un calendrier pour cette abdication. Une loi fut spécialement promulguée le 9 juin 2017, condition sine qua none pour un cas de figure qui ne s’était présenté qu’une seule fois dans l’histoire du Japon.
Et il faut remonter à 1817 pour voir une abdication s’opérée dans l’empire nippon. Il s’agissait de l’empereur KOKAKU, ancêtre direct de l’actuel empereur.
La fin de l’ère de Heisei
Né en décembre 1933, AKIHITO succède à son père, l’empereur HIROHITO en janvier 1989. Il est intronisé le 12 novembre 1990, ouvrant avec son intronisation l’ère de Heisei, « accomplissement de la paix », et mettant fin à celui de l’ère Showa. Celui dont le rôle se limite selon la Constitution japonaise de 1947 à « symbole de l’Etat et de l’unité du peuple japonais » est le 125e empereur de la lignée Yamato selon la tradition Shintô.
Durant son règne, ce souverain attaché au pacifisme, sera le symbole de la désacralisation de la famille impériale mais surtout de la modernisation du pays. Il aura, par ses multiples sorties, œuvré pour la réconciliation du Japon avec son histoire, reconnaissant notamment les souffrances subies par les pays asiatiques sous le joug japonais. Soutenu par une majorité de Japonais, reconnu comme étant proche de la population, AKIHITO a pu facilement rallier le peuple à son désir de quitter le trône et ainsi faire plier le gouvernement conservateur de SHINZO ABE, hostile à l’abdication.
« Nous avons décidé que l’application de la loi spéciale permettant à l’empereur d’abdiquer devait avoir lieu le 30 avril 2019. Le gouvernement fera tous les efforts possibles pour que le peuple japonais puisse célébrer l’abdication de l’empereur et sa succession par le prince héritier », prononcera cependant le Premier Ministre ABE dans une allocution officielle, où il semblait ému.
L’Empereur abdique, vive l’Empereur !
Avec son épouse, l’impératrice MICHIKO, une roturière issue d’une grande famille nippone (elle est la fille du président de l’entreprise Nisshin Seifun – géant de l’industrie agroalimentaire), ils donneront naissance à 3 enfants : le prince AKISHINO, la princesse SAYAKO et le prince héritier NARUHITO, qui lui succédera donc le 1er mai 2019.
En prenant place sur le trône du Chrysanthème, le futur Empereur fera entrer l’archipel nippon dans une nouvelle ère. Et c’est au cours d’un long processus que ce nouveau gengo (nom d’une ère en japonais) sera défini.
Habituellement prononcé quelques jours après le décès de l’empereur, le gengo pourra être anticipé de quelques mois en raison de la loi d’exception signée en juin 2017 et qui vise à encadrer le processus d’abdication de l’actuel empereur. A savoir que ce n’est pas la famille impériale qui décidera du nom de la nouvelle ère. Cette décision relève du gouvernement japonais.
Marié à la princesse MASAKO et père d’une fille de 16 ans, prénommée AIKO, le prince héritier NARUHITO est, à 58 ans, un passionné d’Histoire ayant étudié à l’Université d’Oxford. Les Français ont pu faire sa connaissance lors de son récent voyage diplomatique, en septembre dernier, dans nos contrées.
Fidèle à la réserve nippone, ce futur souverain ne laisse rien transparaître lors de ses sorties officielles alors que les manœuvres sont en marche dans l’archipel pour préparer la cérémonie qui verra l’installation de l’héritier sur le trône du Chrysanthème.
Alors que l’empereur AKIHITO et l’impératrice MICHIKO ont donné la saveur d’une tournée d’adieu à leurs traditionnelles vacances d’été, le prince héritier a entamé avec sa famille une série de voyages officiels les mettant au contact de la population japonaise.
Un passage de relais en douceur avant l’intronisation du nouvel Empereur qui aura lieu le printemps prochain. Et au lendemain de cette abdication, AKIHITO sera nommé joko (soit empereur abdiqué en japonais). Un joko qui pourra enfin prétendre à des jours paisibles, loin des obligations que lui imposait son rang…
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[…] suivie de l’avènement du nouvel Empereur, son fils, NARUHITO. Ce changement d’Empereur, dont nous avons déjà largement parlé ici, annonce également la fin de l’ère HEISEI et le début de l’ère REIWA, que les autorités […]