Ikigai : le bonheur à la japonaise
Depuis plusieurs mois, des livres sur l’Ikigai sortent dans les librairies. Cette notion japonaise pourrait se traduire par raison de vivre. Elle est surtout une façon de voir la vie, de tracer son chemin vers un meilleur épanouissement personnel. Journal du Japon vous emmène à la découverte de votre Moi.
L’Ikigai, de iki que l’on peut traduire par vivre et gai par raison, sens, valeur, vient d’Okinawa, et plus particulièrement du village des centenaires, Ogimi. Les habitants y vivent longtemps tout en ayant de multiples activités comme cultiver leur potager, danser, et une communauté sur laquelle ils peuvent compter en cas de besoin (Ndlr : ce concept de communauté est appelé Yuimaru ou cercle de la cohésion et exprime l’idée d’esprit de coopération).
C’est donc la recherche d’un équilibre qui peut être représenté par le schéma ci-contre : à la croisée entre ce que j’aime faire, ce pour quoi je suis doué, ce pour quoi je suis payé et ce dont le monde a besoin. Combiner passion, profession, mission et vocation, un beau programme !
Se réveiller chaque matin heureux de passer une nouvelle journée à faire des choses que l’on aime, voilà l’objectif que les livres qui suivent vont tenter de faire atteindre au lecteur.
Un guide et des exercices pour trouver son Ikigai
Voici un livre très pratique qui permet au lecteur de progresser étape par étape dans la recherche de son Ikigai.
Le livre démarre par un exposé des principes fondamentaux de l’Ikigai : trouver un sens à sa vie, un sens personnel et non en fonction des autres, avoir des envies qui évoluent, mais surtout avoir envie de se lever chaque jour pour faire des choses qui nous tiennent à cœur, ce qui joue sur la baisse de la mortalité, études scientifiques à l’appui. Sans oublier les règles d’or : une bonne respiration, une alimentation saine, une activité physique régulière, un bon sommeil, un équilibre entre travail et vie personnelle, une capacité de résilience et une vie avec la communauté.
L’essentiel du livre est ensuite une introspection pour que le lecteur puisse se connaître et connaître ses envies, ses désirs profonds, le sens qu’il veut donner à sa vie. Cela ne se fait pas en claquant des doigts, mais via un long cheminement, accompagné par les conseils de l’auteur.
En s’isolant dans un endroit calme, avec le livre et deux crayons de couleurs différentes, le lecteur met en mot ses goûts et ses envies. Pas à pas, jour après jour, un portrait positif prend forme. Cela prend souvent la forme de listes : trois livres préférés, avec un pourquoi, trois films préférés avec un pourquoi, puis une observation des résultats, l’apparition de thèmes communs. Il est également question de gratitude (lister chaque jour trois belles choses vécues dans la journée), de ligne de vie (occupations favorites pendant l’enfance, l’adolescence, comme jeune adulte), de curiosité dans le moment présent, de rêves (réalisés ou à réaliser), d’imagination (qu’est-ce qu’on ferait si on avait du temps plus ou moins long, de l’argent).
Ce long chemin à faire en plusieurs fois, l’auteur indiquant d’ailleurs souvent quand il faut s’arrêter, permet au final de dégager des centres d’intérêt, des envies, des motivations, un sens à une vie souvent trop remplie et dans laquelle on ne se pose pas toujours les bonnes questions.
L’auteur invite également le lecteur à apprendre à respirer, à prendre le temps de vraiment se poser, à sentir par le cœur et pas seulement par l’esprit via un exercice de visualisation intéressant. Cela se rapproche parfois de la sophrologie. Ces exercices permettent surtout de réfléchir sereinement, en étant vraiment guidé, pour ne pas se perdre et garder le cap pour trouver motivation, épanouissement et donc finalement … son propre ikigai.
Le livre a un format pratique, peu encombrant, idéal sur une table de nuit. Il comporte également de nombreux espaces lignés assez vastes pour faire chaque exercice sans avoir besoin de feuilles ou de cahier à côté.
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Un livre inspirant avec de nombreux témoignages
Cet ouvrage présente l’Ikigai de façon concrète à travers les récits de vie et les conseils de nombreuses personnes vivant en France, qui ont trouvé l’équilibre et l’épanouissement dans leurs activités quotidiennes. Parfois le parcours n’a pas été facile, mais chacun a cru en ses capacités et en ses rêves.
Prendre conscience de sa situation actuelle, réfléchir à ce vers quoi on veut aller, puis tracer un chemin, étape par étape, sans vouloir aller trop vite, sans reculer ou renoncer, c’est ainsi que fonctionne la quête de l’Ikigai. Ce livre est comme une allée sur laquelle l’auteur guide le lecteur en jetant des petits cailloux qu’il doit suivre, avec, autour de lui, des amis présents pour le soutenir. De la bienveillance sans tomber dans la mièvrerie. Des expériences de vie partagées, expliquées, des choix qui interpellent, qui font échos à ceux du lecteur, qui lui donnent envie d’expérimenter à son tour.
Une potière de soixante-sept ans confie au lecteur :
À ceux qui cherchent encore leur ikigai, je dirais : « Lâchez l’affaire. » Arrêtez de chercher. Plus tu es tendu, moins tu trouves … Remets-toi en toi-même, calme-toi, arrête d’écouter le monde. Va à la rencontre des gens mais pas pour cette raison, juste pour le plaisir du contact, d’expérimenter. Laisse arriver. Ne te braque pas. N’hésite pas à faire autre chose et à rencontrer le monde dans une autre dimension. Sois dans l’accueil et dans le regard, sans jugement; Et puis, aie confiance dans le fait que tu vas trouver quelque chose pour toi.
Se tromper, douter, voire être jaloux, tout cela est normal et fait partie de la quête. Dédramatiser, tirer le positif du négatif, toujours avancer, c’est comme cela que progresse en soi le sentiment d’approcher de ce que l’on veut vraiment dans notre vie.
Acceptez de vous tromper. Acceptez que ce ne soit pas parfait du premier coup. Acceptez que votre entreprise, que vos entreprises, soient une succession d’essais, erreurs, nouveaux essais, nouvelles erreurs.
Chaque personne interrogée donne ses conseils, ses pistes. L’auteur elle-même livre des petites astuces, des exercices, des réflexions à mener.
Où en suis-je, moi ? Qu’est-ce que je désire ? À quoi je dis oui, à quoi je dis non ? Comment je m’aime ? Comment je me fais du bien à moi-même, tout en aimant et servant de mon mieux ceux et/ou ce que je décide de servir ?
Un programme qui peut se lire page après page ou se picorer pour retenir ce qui parle particulièrement à chacun.
Ainsi sur l’échec : Il faudrait inventer un nouveau mot pour échec : mettre à la place « expérience gagnée » ; « apprentissage » ; « prototype » ; « colère engrangée » … lorsqu’on n’a pas réussi du premier coup. Et comme on a vu que la colère était une énergie, se servir de notre colère, « d’avoir raté », pour repartir à l’assaut de cette montagne que nous n’avons pas réussi à gravir – ou d’une autre.
Il y aura toujours des phrases qui seront comme une lumière dans l’esprit de chaque lecteur. Et les pages de notes en fin d’ouvrage seront utiles pour noter les idées qui surgiront alors.
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Un programme ludique sur douze semaines
Mon programme Ikigai permet de faire une véritable analyse en profondeur de son état d’esprit et d’engager une démarche volontaire vers un mieux vivre.
Pour l’auteur, « l’ikigai est une boussole permettant à chacun de mener une vie qu’il considère bonne et profitable, à savoir une vie apportant satisfaction à l’individu tout en œuvrant pour une cause qui le dépasse. »
Il s’agit de « donner du sens, savoir pourquoi on est là, ce que l’on veut et doit transmettre au monde. »
C’est un parcours intérieur sur douze semaines, et donc douze thèmes que le lecteur débute. Avec un cahier, un crayon et surtout du temps pour soi, le programme se déroule dans la réflexion, mais surtout la joie et la bonne humeur avec des exercices drôles ou agaçants, mais toujours très stimulants et enrichissants.
Chaque chapitre commence par une définition du thème comme, par exemple : Je me reconnecte avec moi-même, Je ne suis pas ce que j’achète, Je lâche mes idées reçues, Je ne suis pas celle/celui que vous croyez, Mais au fait qui suis-je ?, Je creuse la question, Je reviens sur mon passé, J’adopte l’auto-compassion, Je trouve ma mission, Je m’entoure, Je passe à l’action, Je rayonne.
Puis la partie Réfléchissons un peu permet de développer le sujet, l’auteur y parle de ses propres expériences, questionne le lecteur, lance des idées, des explications, des pistes. Cette partie se termine sur un mot, une notion japonaise qui fait écho à ce qui vient d’être abordé : hanami (admirer les fleurs de cerisiers), furo (le bain à la japonaise), kyudo (tir à l’arc) etc.
Dans Jouons un peu, il s’agit de passer à l’action par différents types d’exercices : exercices de visualisation par exemple dans la catégorie magie, jeux de rôles ou mise sur le papier des défauts ou des angoisses, concentration sur ce qui fait du bien avec un carré de chocolat que le lecteur apprend à savourer, rangement étape par étape, jeu (quiz), défi, etc. Une richesse d’exercices impressionnante qui permet de vraiment faire le tour de soi-même.
Douze semaines seront peut-être trop courtes, mais rien n’empêche le lecteur d’aller à un rythme plus lent. Le tout est de faire les exercices en s’isolant quelques minutes par jour, et en étant honnête avec soi-même. Pour les programmes plus ambitieux comme celui sur le rangement par exemple, l’essentiel est d’être constant et de rester motivé.
Une mine d’informations et d’idées pratiques pour avancer dans la bonne direction !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Avec ces guides, vous n’avez plus qu’à plonger à l’intérieur de vous-même et trouver votre Ikigai !
Photo de une par Thought Catalog.
Le schéma de l’IKIGAI au début de l’article sur la droite semble erroné.
L’intersection des cercles « Ce que vous aimez » avec « Ce dont le monde a besoin » donne « La Mission » ( Mission in english – mision en Espanol) et non pas « La Vocation ». De même, l’intersection des cercles » Ce dont le monde a besoin » avec « Ce pour quoi vous êtes payé » donne « La vocation » ( Vocation in english – vocacion en espanol) et non pas « la Mission. Il y a, semble-t-il, interversion des termes adéquats au regard des schémas établis dans les autres langues.
J’ai voulu préparer un cours sur l’ikigai et quand j’ai écouté et lu les différentes sources, beaucoup indiquaient ce que vous dites. Cependant, je me suis demandé ensuite si c’était la bonne interprétation. Et je pense que non. Je trouve l’interprétation relayé par ce site plus correcte. La vocation défini bien le métier que l’on aime faire. La mission, c’est une tâche que l’on doit accomplir pour laquelle on est payé, comme un contrat.
Le seul point que j’ai encore en désaccord avec la plupart des sites, c’est l’idée d’être payé. En fait cela dépend de la société dans laquelle nous vivons.
100% d’accord avec vous, la vocation apporte une idée d’engagement fort et de plaisir, correspondant bien aux bulles « ce que j’aime faire » et « ce dont le monde a besoin ». Merci pour cet éclairage.