Shônen sportif : sous l’influence du genre ?

Ah, le shônen sportif, quelle belle invention pour assouvir les fantasmes héroïques des hommes ! Après quelques décennies où il a surtout parlé testostérones, amitié virile et gestes techniques, le genre a bien changé et il est désormais régulièrement réorienté pour séduire un public plus large, plus féminin aussi. Si les batailles sportives, la camaraderie, la sueur, l’effort, la persévérance sont encore là, ces séries ont désormais intégré dans leur ADN des éléments nouveaux enclins à satisfaire des aspirations – et des fantasmes ! – bien plus féminins, d’une tout autre nature.  

Petit tour d’horizon de l’évolution du shônen sportif, un genre qui assumerai enfin sa part de féminité ?

Shônen sportif

Surf sur l’évolution de la société  

Il y a peu, Journal du Japon consacrait un premier article au très populaire sous-genre du shônen sportif qui développait l’historique de ses débuts à une relève qui semble assurer aujourd’hui.

Avec au départ le public des ados masculins pour seule cible, ces dessins animés déployait un graphisme pas toujours très flatteur où certains coups de crayon insultaient la beauté anatomique du sportif [et pouvait heurter la sensibilité rétinienne du spectateur]. De plus, dans le plus pur esprit japonais, ils endossaient les valeurs reconnues comme masculines à l’époque : tels que le goût de l’effort, la persévérance, la confiance en soi, l’esprit de groupe, la camaraderie… Des valeurs universelles mais exclusivement traitées sous l’angle du sportif mâle : très peu pour nous les filles ! Cela se traduisit à l’écran par une narration assez monolithique au rythme lent entretenu par l’étirement des séquences d’actions et des proportions des terrains (Olive et Tom, 1983, L’école des champions, 1992). L’objectif étant de scotcher les garçons à leur écran, exit l’attrait physique ou la romance, reclassés au second plan. Nos petits camarades, quant à eux rassurés, pouvaient s’identifier sans complexe, mais nous, demoiselles, étions cantonnées à regarder les shôjos, à une époque où, de toute façon, le football, le basket ou le rugby féminin en live n’avaient pas le droit de cité dans nos postes de télévision.

Plus téméraire ou plus coquin que ses concurrents, Knack Productions lança, en 1984, un shôjo sportif dans la lignée de Jeu, set et match (1973/78) : le mythique Jeanne et Serge. D’abord, probablement, pour titiller les fantasmes érotiques des jeunes hommes en fleurs de l’époque mais aussi pour attirer le public féminin qui restait sur la touche. Bénéficiant d’une réalisation et d’un graphisme qui collait à l’évolution de son temps et de l’effet de la fraîcheur d’une nouveauté, Jeanne et Serge, rencontre le succès. Néanmoins, une fois la série terminée, l’enthousiasme retombe comme un soufflé et les filles délaissent ce modèle de personnage principal féminin pourtant positif, fort, doué et combatif, à l’image du nouveau modèle féminin qui émerge au milieu des années 80. Le shôjo sportif n’était pas la réponse aux désirs et envies du public féminin ou du moins devait-il – et doit-il toujours – revoir la copie de son discours à l’adresse de la gente féminine. La quasi inexistence de ce format, d’ailleurs, parle de lui-même.

Mais alors, que veulent les filles ?

Avec l’évolution des mentalités et de la société mais aussi grâce au développement des techniques d’animation, arrivent sur nos écrans Slam Dunk (1993/96), Hajime no Ippo (2002/02), Air Gear (2006) et tant d’autres. L’érotisation et la sexualisation des corps masculins naît. Et là, “Bingo!” ! Le basculement se fait grâce à Prince du Tennis (2001/2005), où la mise en avant des corps athlétiques, sexués et attractifs ainsi que l’affirmation graphique des différents archétypes masculins sont délibérément portés à l’écran. Mais surtout, le scénario range au placard les amourettes de midinettes et intègre un soupçon d’idée d’ambiguïté sexuelle. Dans la foulée, les mangakas et les différents studios d’animation saisissent la réalité de l’existence du public féminin et la nature de ses véritables envies et désirs. Inutile de chercher plus loin le comment, le principal étant le résultat : du beau gars, de la sueur, des épaules larges, du plomb dans la tête, de l’émotion, et de l’érotisme le tout servi par un graphisme léché, un scénario riche avec des personnages aux relations développées. Enfin, l’imagination des filles peut se laisser capturer avec délectation dans les filets de l’action et du fantasme des anime sportifs. GGggggrrrrrrrrr

 

Du public à la production : Les femmes sont dans la place !

Pas plus bête que le public masculin et tout aussi avide de séries d’action de qualité, les filles aiment aussi leur part de matage et d’érotisme, comme les mecs ! Normal donc que dans le milieu de l’anime, le chemin du public féminin aie fini par croiser celui du shônen sportif jusqu’à influer sur les codes du genre et provoquer une explosion de sa consommation en 2013 (Free!). En effet, les studios d’animation suivent les désirs des femmes. Par exemple, les codes érotiques ou s’en approchant étant devenu un critère de popularité, ne pas en voir un minimum aujourd’hui dans certains anime sportifs serait pour le moins étonnant. Et de la faute à qui ? Des filles ! Fans assidues et consommatrices averties, les filles représentent un public demandeur mais exigeant à l’impact qui peut être dévastateur. Elles sont capables de se laisser aller sans honte aucune au fantasme si elles se sentent respectées, en gros, si on ne leur sert pas de la bouillie mal fagotée. Alors, elles laisseront leur cœur palpiter au fil de l’action sportive, fondre face à la tension érotique et s’arrêter à cause des contractions de l’intrigue (et pas que)…

La femme moderne influence aussi désormais les personnages féminins, rôles secondaires certes, mais faisant preuve d’intelligence, d’aplomb et d’indépendance de caractère. Exit les stéréotypes des débuts, ici se sont les hommes qui portent le fantasme et font parfois preuve de naïveté. Manager de clubs ou coach d’équipes masculines, elles s’impliquent dans leur tâche, sérieuses, douées, motivées et passionnées. Découvrez certaines d’entre elles dans la description des séries qui suivent un peu plus bas.

L’arrivée de femmes à des rôles importants ou charnières dans les studios d’animation a probablement joué un rôle dans le développement du public féminin des shônen sportifs. Si un homme sait ce qu’un homme veut, logiquement, une femme sait ce qu’une femme veut. Sans tout solutionner ou révolutionner, elles sont plusieurs à sévir à des postes clés (chara-design, production, réalisation). C’est d’ailleurs, un duo de femmes qui est à l’origine du dernier grand succès de MAPPA, Yuri on Ice. Sayo YAMAMOTO à la réalisation et Mitsuro KUBO au scénario et au design, ont poussé à l’extrême la nature du graphisme et la réalisation vers le désir féminin, jouant même la carte de la passion non déguisée entre deux hommes. Yuri on Ice peut autant se targuer de la plus belle créature érotique que la japanime ait jamais eue et de la plus grosse base de fanfiction, dojinshi et autres illustrations version yaoi.

Les studios l’ont bien compris, les filles font le shônen sportif mais en seront-elles l’avenir ? Car à force d’insister sur de l’ambiguïté sexuelle et de jouer la carte de l’érotisme des sportifs masculins qui émoustillent tant les filles, le shônen sportif ne finirait-il pas par atteindre un point de rupture et une scission entre public féminin et masculin ? Yuri on Ice a-t-il autant conquis les hommes que les femmes ou marquerait-il le début du développement assumé d’un nouveau sous-genre sportif ? 

En attendant d’avoir les réponses à ces questions, voici une liste non exhaustive de séries à tester.

 

Morceaux choisis : rien que pour vos yeux… [et vos cerveaux]

Vive la natation !

Port du maillot de bain oblige, les série dédiées à la natation sont les meilleures amies de vos papilles visuelles car sous vos yeux gourmands, la chair est exposée, le muscle fin est bandé, les épaules sont larges. Ici, on assume le port du micro slip en lycra et l’alignement de beaux gosses sur les plots de départ. Cela ruisselle d’eau, de sueur et de larmes, d’effort et de sentiments parce que, oui, ces mignons sportifs ont aussi un cœur énorme et des blessures ou des doutes tout à fait humains. Et là, c’est le coup de grâce pour faire fondre le vôtre de cœur.

Mais la beauté de corps et d’âme ce n’est pas tout et les filles, ont besoin d’action et de suspense, de personnages attachants et de l’humour aussi car sinon, comme tout amateur de japanime, elles passeraient leur chemin de spectatrice ! De plus, si les personnages féminins restent rares, ils sont bien développés; véritables moteurs de l’histoire permettant aux héros de s’épanouir et ceci grâce à des armes bien plus valorisantes qu’un simple beau physique et un cœur d’artichaut.

Vous l’aurez compris, Mesdames, les nageurs assurent. Faisons donc les présentations.

Dive!! (2017)

Le Mizuki Dive Club, club moribond de plongeons, tente de regagner le coeur des investisseurs et du public en misant beaucoup sur le jeune prodige qu’il couve Yôichi FUJITANI, l’éclatante nouvelle recrue Shibuki OKITSU et la très douée coach Kayoko ASAKI. Un outsider s’invite dans ce tiercé en la personne du jeune et doux lycéen Tomoki SAKAI qui se révèle être un plongeur passionné et des plus prometteurs.

La tension érotique et sexuelle est portée par les nageurs les plus vieux du club, Shibuki et Yôichi, tous deux correspondants à des archétypes masculins aussi beaux qu’opposés. Et c’est tant mieux, non pas uniquement pour le reluquage en règle, mais pour le scénario qui peut se focaliser sur le développement psychologique de Tomoki, le plus jeune et véritable héros de la série. Sous nos yeux, il passe du timide et insouciant lycéen au sportif de haut niveau, ambitieux et bosseur, faisant le deuil du chemin de vie classique des jeunes de son âge. Les deux sexy boys ne sont pas laissés en reste et évoluent dans leurs ambitions professionnelles. Merci aux nouvelles technologies d’animation : les plongeons sont animés de manière à sublimer la beauté du geste et celle du corps de dos, en contre-plongée, en gros plan, dans son entièreté ou par morceaux choisis.

Ensuite, total respect pour la coach de Dive!!, Kayoko ASAKI, belle, oui, mais avant tout professionnelle, passionnée et qui pousse ses nageurs vers l’excellence. Son corps n’est jamais exposé gratuitement et mieux encore, il n’est jamais exposé du tout, laissant toute la place à celui dénudé des hommes. Les références à sa beauté sont vite expédiées dans les premiers épisodes, histoire de cocher la case “check” et de passer à sa véritable valeur, celle de coacher comme une déesse.  

Avec un franc parler qui bouscule certains codes de la société même, elle mène les gars à la baguette leur offrant la plus belle évolution possible et eux se laissent guider avec toute la confiance qu’un athlète met en son entraîneur. Vous la voyez la relation paritaire, d’égal à égal ?

Free! (2013)

Quatre lycéens, Haruka NANASE, Makoto TACHIBANA, Nagisa HAZUKI et Rin MATSUOKA se retrouvent après une séparation de plus de trois ans. Tous passionnés de natation, ils ont formé une équipe de relais des plus performantes alors qu’ils étaient en primaire. Ceci a forgé des liens très forts entre eux mais l’équipe éclate sur un stupide malentendu et les retrouvailles prennent des allures de confrontation.

Les maillots de bains sont longs, peu colorés mais portés bas sur les hanches ! De plus, cette série a su donner au bonnet de bain un degré d’érotisme jamais atteint jusqu’à présent, et à nos yeux, une vision idéale du fameux panel d’archétypes masculins le plus populaire de la japanime : l’homme-enfant, -ténébreux, -mûr, -intello et -rebelle. Le tout servi par un graphisme de qualité. D’ailleurs, Kyoto animation a produit Free! pour le public féminin et cette série peut se targuer d’un nombre de fanfictions yaoi non négligeables.  

Et cela ne s’arrête pas là car la réalisation est d’une efficacité redoutable, notamment dans les scènes d’eau, et le scénario d’une intelligence émotionnelle fine, sur le thème de l’amitié adolescente. Cette fameuse équipe de relais disparue occupe l’esprit des protagonistes comme l’incarnation même de l’amitié, et le degré de frustration dû à sa dissolution est le nœud scénaristique qu’ils doivent dénouer. En y regardant de plus près, c’est un portrait touchant de jeunes hommes mal à l’aise avec l’expression des sentiments et un peu paumés dans l’affirmation de leur identité. Saupoudrés d’une belle dose d’humour et d’un côté assez fleur bleue, vous rigolerez souvent et ne serez pas loin de la larmichette lors du dernier relais.

Enfin, clin d’œil de connivence à Gou MATSUOKA, manager de club de natation du lycée de Free! Du haut de ses 15 printemps, cette gamine, sœur d’un des héros mal dans sa peau, voudrait voir son frère de nouveau heureux. Perspicace, elle participe à la création du club de natation de son lycée et fixée sur son objectif, ravive la flamme de la compétition dans le cœur des nageurs, leur permettant ainsi d’exprimer leur frustration et de s’ouvrir un peu sur les blessures du passé. Elle déplace des montagnes pour qu’ils réussissent…et pour qu’elle puisse mater dans le plus pur bonheur les corps nus et musclés des nageurs et ce, sans se cacher vraiment. Dans un mélange de sincérité, maturité, sérieux et frivolité, cette fille est un moteur de l’histoire mais aussi un exutoire pour qui veut profiter de la belle plastique des personnages sans n’avoir plus honte. Sans ce personnage secondaire qui ne paye pas de mine, les mecs ne seraient jamais arrivés à rien, ni à nager ni à évoluer. Chapeau !

 

Haikyuu! (2014)

Shôyô HINATA ne rêve que d’une chose, jouer au volley-ball. Pour cela, il entre au lycée Karasuno où son idole, le Petit Géant, a brillé autrefois, avec comme objectif d’y intégrer l’équipe de volley. Mais il se heurte à son pire cauchemar devenu son équipier, Tobio KAGEYAMA.  Bon gré mal gré, les deux s’associent à l’attaque et se découvrent être un duo aussi formidable que potentiellement redoutable. Deviendront-ils les meilleurs alliés afin de mener toute l’équipe vers les sommets ?

Niveau d’érotisme proche de 0, possibilités de matage et de fantasme limitées, les corps masculins restent bien au chaud sous les maillots et l’anatomie reste modeste. Et pourtant, voici bien-là une série coup de cœur! D’abord, un duo de héros très attachant, parfois hilarant, parfois émouvant, entouré d’une bande d’acolytes bien vivante. Le schéma est classique : chaque match est un stade d’évolution d’un ou de plusieurs joueurs. Mais la qualité d’animation et de réalisation apporte rythme, action et tension. Le scénario met en avant l’équipe comme contexte fort pour l’apprentissage par la victoire comme par la défaite et pour la gestion de l’ego au sein d’un groupe. Quand l’un évolue, c’est l’équipe qui devient plus forte. L’humour agit comme un décompresseur efficace contre la tension et les egos qui gonflent. Seul bémol : chacun trouve génial ce que l’autre fait et c’est parfois énervant parce que oui, les mecs aussi, c’est jaloux et ça peut se crêper la barbe ! Les nanas sont peu représentées mais le sont bien. Discrètes sans être potiches, elles gagnent directement le respect des spectatrices. 

Days (2016)

L’histoire suit deux personnes qui n’auraient jamais dû se rencontrer dans le monde du football : Tsukushi TSUKAMOTO, une personne passionnée sans compétence particulière et Jin KAZAMA, un génie. À eux deux, ils vont bousculer de manière irréversible l’univers du football.

Cet anime résume à la perfection ce qui est dit dans la première partie : des héros au design prometteur avec la légère petite dose d’ambiguïté entre les deux meilleurs amis. Une histoire qui met en avant l’amitié, mais avec beaucoup d’action et d’humour, offrant ainsi de super relations au sein de l’équipe. Le tout accompagné d’une manager au top : un physique pas forcément avantageux mais on s’en fiche car elle a l’intelligence fine et la volonté d’aider au mieux son équipe. Le héros quant à lui, chétif pour le moment, est attachant et laisse imaginer qu’il deviendra lui-même un bel éphèbe. Pour le reste on le voit partir de rien pour chercher à être lui-même utile à son équipe, retrouvant ainsi les codes du genre shônen : se dépasser, aller toujours plus loin, ne pas se reposer sur ses lauriers.

Ses compagnons d’infortunes sont là pour l’encourager, l’encadrer et lui ouvrir les yeux face à ses faiblesses et ses forces. La première saison de l’anime, car on imagine très bien une suite au vu du dernier épisode, permet de mettre en avant l’équipe et sa cohésion ainsi que les changements à venir. Chacun se donnant corps et âme pour réussir le mieux possible. Les touches d’humour ajoutent au reste en créant des situations bien drôles qui achèvent de convaincre le spectateur. Le héros étant un novice, l’autre point fort de la série est le fait que le spectateur apprend les rudiments du football en même temps que lui, un plus non négligeable pour séduire !

Kuroko’s Basket (2012)

C’est la rentrée au club de basket-ball du lycée Seirin et cette année, deux rookies se démarquent… D’un côté, le volcanique Taiga KAGAMI, fraîchement revenu des États-Unis où il a fait ses armes sous les arceaux. De l’autre, le chétif et très effacé Tetsuya KUROKO dont on murmure qu’il aurait fait partie de l’équipe de basket du collège Teikô, la légendaire “Génération Miracle” ! Et si ces deux joueurs que tout oppose étaient amenés à se compléter à merveille sur le terrain ?

Ici, on se trouve encore un peu plus près des codes du genre des anciens animes sportifs mais en se rapprochant petit à petit des exemples actuels où l’on recherche un plus large public. Ce qui marque les esprits, c’est bien le design des personnages et leurs personnalités. En commençant par les deux héros principaux Taiga et Kuroko. Le premier a le physique d’un joueur américain, le second est quasi insignifiant et pourtant possède un caractère attachant. Entre eux néanmoins pas de fantasme déguisé, juste une amitié franche et fraternelle avec la motivation d’aller le plus loin possible en compétition ensemble ! Les rares filles de l’anime, ou du manga tout simplement, étant des entraîneuses ou des managers. Autant dire qu’elles ont un rôle secondaire tout en étant très présentes.

Le spectateur en vient juste à retenir son souffle face au suspense créé par les matchs de l’équipe vu qu’elle affronte des « monstres » dans leur domaine. Le suspense est le plus important et le plus stimulant ici, le tout agrémenté d’un scénario fluide et efficace. C’est bien ça qui retient l’attention ici du plus grand nombre !

Yuri on Ice (2016)

Après être arrivé en dernière place lors de sa première participation au Grand Prix, le jeune patineur artistique japonais Yuri KATSUKI enchaîne les défaites et commence à douter de sa carrière. Des mois plus tard, il revient dans sa ville natale de Hasetsu à Kyūshū, qu’il avait quitté cinq ans auparavant, et y reproduit à la perfection une chorégraphie du célèbre patineur russe Victor NIKIFOROV. Lorsqu’une vidéo de sa performance filmée à son insu devient virale et attire l’attention de Victor, ce dernier décide de devenir l’entraîneur de Yuri et de le former avec l’un des autres prodiges, Yuri PLISETSKY.

S’il y a bien un anime qui a fait l’unanimité sur le fantasme féminin, c’est bien Yuri on Ice. D’abord, le patinage artistique est suffisamment intrigant pour se demander ce qu’on va bien montrer aux spectateurs. Et là, tout l’art de l’érotisme que ce sport peut véhiculer se révèle et habille les personnages avec autant de grâce que de virilité sur la glace (vous pouvez en apprendre d’avantage ici). La réalisatrice a su valoriser les corps de ces athlètes de haut niveau dans des chorégraphies qui suggèrent énormément de choses tout en ne franchissant jamais (ou peu) la limite. Les personnages sont tout aussi charismatiques que sexy. Mention très spéciale à Victor, beauté androgyne aux attitudes ambiguës et incarnation quasi parfaite du fantasme féminin moderne. À ses côtés, ses deux poulains, Yuri et Yuuri, le feu et la glace, connaissent le genre d’épanouissement psychologique et physique qui attire toute l’affection des cœurs d’artichaut et des bras câlins des filles. Au fil des épisodes, ils affirment et assument leur sensualité et il devient dur de résister à leurs charmes. L’humour épice subtilement le tout, renforçant le côté attachant des héros. La série se termine sur un climax posant les bases de la rivalité future du trio, annonciatrice d’une suite à cette saison 1. Les rôles féminins sont ici effacés, mais franchement avouez-le : pour une fois, qu’importe ! Vous l’aurez compris : Yuri on ice est un anime où la température monte rapidement !

 

Quel plaisir donc de pouvoir laisser libre cours aux envies et aux fantasmes des femmes grâce à ces séries sportives. Depuis 20 ans, les studios cherchent la bonne formule du parfait mélange entre fond et forme qui contentera autant le public masculin que féminin en évitant le point de rupture entre les deux publics… et ils semblent aujourd’hui s’en rapprocher. Même si le public féminin a débarqué dans ce genre qui ne le concernait pas ou peu quelques années auparavant, il ne semble pas que les hommes s’en sentent pour autant dépossédés. Cela demande peut-être à être confirmé par ces derniers… direction les commentaires messieurs, on compte sur vous !

Dans tous les cas, c’est une joie de pouvoir suivre des séries de qualité sans se préoccuper des dernières barrières mentales, de la honte ou du quand dira-t-on ! Encore, une fois, les filles ont été génératrices d’évolution sans pour autant tirer la qualité vers le bas.

Importantes qu’on vous dit ! 

 

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