La rentrée littéraire, c’est aussi pour les enfants !
Après les plus grands, Journal du Japon continue sa rentrée littéraire 2017 avec les plus jeunes : voici une sélection variée, pour les enfants ou les ados. Une forêt, un fantôme, un chat, des haïkus et plus encore !
Megumi et le fantôme :
Megumi est une jeune fille japonaise qui n’a pas froid aux yeux. En 1985, lors d’un voyage en Irlande, elle tombe sur le fantôme d’un de ses ancêtres. Elle entame tranquillement la conversation et décide de l’emmener avec elle au Japon. Mais ce n’est pas facile car suite à une malédiction, il est lié à la terre de cette maison. Megumi transportera donc le fantôme dans une boîte contenant cette terre.
Arrivés au Japon, la jeune fille et le fantôme se promènent ensemble, vont au parc, à l’école (le fantôme l’aide souvent à sortir de mauvais pas en cours ou avec des élèves malveillants). En parallèle, Megumi cherche à trouver une solution pour rompre la malédiction. Elle se plonge alors dans la biographie du fils du fantôme, Patrick Hearn (c’est-à-dire Lafcadio Hearn, célèbre irlandais qui vécut au Japon et écrivit de superbes contes japonais … de fantômes !).
Le livre, qui s’adresse aux enfants dès 9 ans, mêle habilement histoire de fantômes (l’ancêtre, mais également une femme-loutre dans le parc où Megumi aime se promener), enquête sur le passé, et quotidien au Japon (l’école, les amis, la famille – avec un père qui travaille dans les jeux vidéo et qui a l’idée de créer un personnage de plombier évoluant dans des tuyaux !). Le jeune lecteur découvrira ainsi ce qu’est un kotatsu (table chauffante entourée d’une couverture sous laquelle les japonais aiment se blottir l’hiver), un dorayaki (pâtisserie formée de deux pancakes et fourrée de pâte de haricots rouges sucrée).
L’écriture est très fluide, les descriptions très précises (le fantôme est tantôt une flamme orangée qui ondule, tantôt un corps plus « formé »), les personnages sont attachants (Megumi, son père toujours la tête dans ses idées de jeux vidéo, sa mère qui a la tête sur les épaules, son ancêtre qui aimerait bien se libérer du poids qui pèse sur son esprit, Akiko une amie idéale). La lecture n’est jamais ennuyeuse entre rebondissements, rencontres, moments de tristesse et de joie.
Un roman idéal pour découvrir les fantômes, le Japon … et avoir envie de plonger dans l’oeuvre de Lafcadio Hearn (auquel Journal du Japon avait consacré un article).
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Dans la forêt de Hokkaido d’Eric Pessan : une ado française dans le corps d’un petit garçon japonais
Un fait divers avait fait beaucoup de bruit il y a un peu plus d’un an, au Japon et dans le monde. Un petit garçon de sept ans, qui avait été semble-t-il insupportable depuis le matin, a été déposé sur le bord de la route par ses parents le 28 mai 2016. Le père fait tout de suite demi-tour pour récupérer l’enfant, mais celui-ci a disparu ! Il ne sera retrouvé que six jours plus tard à quelques kilomètres de là, dans une base d’entraînement militaire, et aura miraculeusement survécu en buvant de l’eau et en s’abritant dans cette base.
De ce fait divers terrible, Eric Pessan a fait un livre pour adolescents (et adultes) entre pouvoir de télépathie et réflexion sur l’enfance, l’abandon, la violence.
Julie a 15 ans et vit dans un appartement quelque part en France. Elle a une mère aimante, un père philanthrope et un frère de 18 ans qui la taquine souvent mais s’inquiète dès qu’elle a un problème.
Le livre s’ouvre sur un long et terrible cri de Julie. A-t-elle fait un simple cauchemar ? Elle a l’impression qu’elle est un petit garçon abandonné dans la forêt de Hokkaido.
Je suis un petit garçon,
j’ai peur,
je sens mes larmes monter,
je ne peux pas pleurer,
la brûlure au coin de chaque œil devient insupportable, et je pleure, je pleure si fort que la route se brouille, que je perds l’instant où la voiture disparaît dans le virage lointain, tout au bout de la longue ligne droite où j’ai espéré de tout cœur qu’elle ralentisse, s’arrête, et que ma mère en descende pour me dire de vite venir la rejoindre.
Julie a en tête le mot Kamikakushi (personne cachée par les dieux). Pourtant, elle ne parle pas japonais, elle ne connait du Japon que quelques mangas et les films de Miyazaki – elle a un vieux Totoro en peluche.
Julie a une forte fièvre et des sensations beaucoup trop vraies pour que cela ne soit qu’un rêve. Elle est dans le corps de ce petit garçon lent et muet. Elle sent qu’elle arrive à agir sur les mouvements de ce petit corps. Elle le guide alors vers des baraquements et lui fait boire l’eau glacée du robinet.
Dès lors, elle va caler son sommeil sur la vie du petit garçon. Elle va littéralement vivre pour lui.
En parallèle, lorsqu’elle est éveillée, elle voit débarquer chez elle trois jeunes Érythréens. Elle, qui arrive à ressentir les émotions des gens depuis qu’elle est petite, sent qu’ils ont vécu l’enfer pour arriver jusqu’ici. Son père se démène pour qu’ils obtiennent un hébergement et le droit d’asile.
Les jours vont se succéder entre périodes de sommeil à aider le petit garçon, périodes de réveil à tenter de manger, de parler, de bouger, de trouver des informations (son petit ami doux et attentionné l’aidant comme il peut) … mais tout tourne, Julie s’épuise. Elle aura besoin d’aide pour comprendre (y compris son propre passé), mener sa « mission » à son terme et reprendre des forces.
Un roman à lire dès 12 ans, un récit entre rêve et réalité, entre France et Japon, entre enfance et âge adulte.
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Un livre pour découvrir les haïkus dès 6 ans !
Isabel Asúnsolo est la coprésidente de l’Association francophone de haïku et elle a à cœur depuis des années de faire connaître le haïku en France, en particulier dans les écoles où elle anime des ateliers et apprend aux professeurs cet art qui plaît aux enfants.
Dans ce nouveau livre, Mes premiers haïkus pour bien grandir, la petite Véra voit naître un joli papillon, qui l’accompagnera ensuite dans un voyage à la découverte de la nature.
Avec son papillon sur l’épaule et sa grand-mère comme guide, la petite fille va découvrir une nature merveilleuse et apprendre à regarder, écouter, sentir. Une attention à l’instant, aux petites choses, un état d’esprit propice à la création du haïku.
Ce voyage au milieu de pages douces remplies de végétation et de petites bêtes permet ainsi au jeune lecteur de découvrir les éléments fondateurs du haïku à son rythme, naturellement, sans avoir l’impression d’apprendre. Les parallèles entre ce que voit Véra dans la nature et ce que contient un haïku sont permanents : textes et dessins se répondent pour dévoiler les secrets de ces courts poèmes.
Ainsi lorsque le papillon boit une goutte d’eau, le texte explique que le haïjin, poète de haïkus, se contente lui aussi de peu, et cela est illustré par un haïku du célèbre Santoka :
Avec une pierre
en guise d’oreiller, je suis
le cours des nuages.
De nombreux haïkus de poètes anciens ou contemporains illustrent ainsi les notions abordées. Ailleurs, une pause baignade dans une cascade est l’occasion d’expliquer que dans le haïku une pause est également nécessaire, et qu’on l’appelle kire. Lorsque le papillon est déposé sur le pelage d’un chien et que la petite fille en profite pour gambader, on apprend que le haïku est aussi une joie qui se partage.
Ce livre aux délicates illustrations crayonnées de Chiaki MIYAMOTO est une véritable plongée dans le bonheur de la découverte, de la marche au milieu de la nature, du partage de moments précieux. Un papillon, une fillette, une grand-mère et la vie jusque dans les petits brins d’herbe qui s’agitent dans le vent.
Un livre idéal pour s’initier au haïku dès qu’on apprend à lire et à écrire … à offrir aux enfants qui entrent en CP mais aussi aux plus grands qui seront ravis d’écrire leurs premiers haïkus !
Pour profiter également de la promenade avec ses oreilles, le livre est accompagné d’un CD contenant de très belles mises en musique de cinq haïkus du livre. Chants d’oiseaux, lecture du haïku puis piano et violon emporteront le jeune lecteur dans un grand voyage sur les ailes du papillon …
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Le chat MouraÏ : un voyage initiatique pour les plus petits
La série Les Petits Chats des éditions Balivernes s’agrandit avec un titre japonais, Le chat Mouraï, qui ravira les petits aventuriers dès trois ans !
Dès le berceau, le chat Mouraï se battait comme personne contre ses peluches, bondissait agilement pour saisir son biberon. Lorsqu’il eut l’âge d’hériter du katana doré de pépé Saké, il était ravi … Mais le fameux katana avait disparu depuis des années, et le jeune chat doit désormais aller le chercher, aidé par la carte fournie par son grand-père. Le chemin sera semé d’embûches : prendre la mer, affronter les horribles Ninchats, mais également trouver de l’aide auprès d’un paysan, et des explications auprès d’une geisha. Lorsqu’il retournera enfin chez lui, il aura compris que « ce qui compte n’est pas le but, mais le chemin« .
Le livre est d’un format idéal pour les mains des plus petits. Les textes sont courts (deux lignes par page), laissant toute la place à de grandes images s’étalant sur une page, voire une double page.
Tous les éléments de la culture japonaise sont présents : cerisiers en fleur, mont Fuji, maisons traditionnelles avec bonsaï et tatami, torii, pont en bois rouge, grues, et même les koïnobori, ces carpes en tissu qui flottent dans le vent pour la fête des garçons !
Le ton est enjoué et les noms font sourire : Pépé Saké, les Ninchats, le paysan Origami (l’occasion d’expliquer cet art du pliage de papier au jeune lecteur), sans parler de la Geichakira ! Le jeune héros est même accompagné d’un petit animal du nom de Pokechat …
Tous les ingrédients sont réunis pour une aventure au pays du Soleil levant !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Et en bonus, le retour des Popumomos en grand format !
Journal du Japon vous avait fait découvrir les Popumomos (voir l’interview de leur créatrice, Mato), adorables créatures tout en rondeur que l’on peut rencontrer en traversant un passage secret qui débouche sur une forêt magique.
Ils reviennent en cette rentrée dans un grand format allongé et avec de belles couleurs. Les trois grands albums permettront aux plus petits de découvrir des amis qui aiment cueillir des fruits et partager de bons moments.
Des livres adorables qui deviendront très vite des classiques des classes de maternelle !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Bonnes lectures aux petits et grands enfants pour cette rentrée 2017 !
Rentrée littéraire 2017 : retrouvez également notre sélection de livre pour les plus grands et nos attentes manga de ce mois de septembre !
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