Les scènes rap et électro japonaises à l’honneur de la première édition de La Magnifique Society
Après plus de 10 ans d’activité, le festival de musiques électroniques rémois Elektricity laisse aujourd’hui place à La Magnifique Society, plus éclectique. Ce nouveau festival aura lieu du 16 au 21 mai. Particularité de cette première édition : un espace sera dédié aux musiques japonaises, avec des nombreux artistes ne s’étant encore jamais produits en France.
Le projet Magnifique Society naît il y a 3 ans, alors que l’équipe de La Cartonnerie, la salle de spectacle qui organisait Elektricity, change. Outre le sentiment que le festival atteignait ses limites, l’équipe voulait essayer quelque chose de nouveau. Nouvelle équipe, nouvelle saison, nouvel endroit… et donc nouvelle programmation. La Magnifique Society ne se cantonne plus à l’électro, mais brasse dans toutes les musiques actuelles, avec des têtes d’affiche comme Camille, Air et Vitalic. Et, point qui nous intéresse, elle dédie une large partie de sa programmation aux scènes rap et électro japonaises avec le Tokyo Space Odd (du nom du club tokyoïte au cœur de Shibuya). Le public du festival aura donc la chance de voir pour leurs premières scènes françaises le phénomène électro-rap Suiyoubi no Campanella (ou Wednesday Campanella), le champion de freestyle DOTAMA, le collectif hip-hop kiLLa ou encore le groupe de chiptune YMCK.
Nous nous sommes entretenus avec Cédric Cheminaud et Christian Allex, co-programmateurs du festival, pour en savoir plus sur les raisons de ces choix.
Journal du Japon : Bonjour à tous… Votre programmation est riche en artistes qui montent actuellement au Japon. Comment vous est venue l’idée de les faire venir à Reims, au point d’y consacrer un volet entier du festival ?
Cédric Cheminaud : Ça fait un moment que nous sommes sollicités par l’Institut Français pour travailler avec des groupes étrangers. Le point de départ a été la visite de Christian Allex sur le Tokyo International Music Market (TIMM) en octobre 2016. Là, il a découvert une scène japonaise bouillonnante, hyper intéressante, qui reproduit plein de codes que l’on connaît ici aussi (rap, électro…) en y ajoutant une touche locale particulière.
Quand il m’a fait écouter ses découvertes, j’ai eu envie de lancer quelque chose qui permettrait d’inscrire La Magnifique Society non pas comme un festival rémo-rémois, mais de l’élever à une dimension internationale.
Comment s’est faite la sélection des artistes japonais invités ?
Cédric Cheminaud : C’est marrant, parce que quand nous sommes allés à Tokyo, nous avons participé à l’émission radio de KOM_I (la chanteuse de Wednesday Campanella). Pendant l’interview, elle nous a demandé pourquoi on l’avait programmée !
Ce qui nous intéresse dans cette sélection d’artistes, c’est de trouver des musiciens qui s’approprient vraiment un style et de voir comment, avec leur identité et leur énergie, ils allaient transformer cette musique. On a donc voulu retranscrire l’énergie de Shibuya dans le Parc de Champagne – où aura lieu le festival – qui d’ordinaire est très calme.
On a par exemple rencontré Sakanaction, qui cartonne au Japon et que les tourneurs voulaient pousser sur la Magnifique Society. Nous avons fait le choix de ne pas les prendre parce que pour moi, c’est du Coldplay en japonais. Il n’y a rien de fondamentalement spécial chez eux à part la langue dans laquelle ils chantent.
Cédric Cheminaud : On sait déjà que les artistes japonais qu’on fait venir ont une petite base de fans en France, qui viendront sur le festival d’abord pour les voir en live. Mais nous voulons aussi que le reste du public les découvre. C’est pour ça qu’ils joueront aussi sur les autres scènes de La Magnifique Society et ne seront pas uniquement cantonnés au Tokyo Space Odd.
Ca n’a pas été trop dur de faire venir ces artistes à Reims ?
Cédric Cheminaud : Ca n’a pas été difficile de les convaincre. Ils étaient tous très contents qu’un festival français mette à l’honneur la scène japonaise. Sur l’intention, ils n’ont pas montré de crainte spécifique pour venir chez nous…
Christian Allex : On avait quand même demandé à KOHH de venir jouer, mais il n’a pas voulu. Il ne souhaite pas être affilié à une programmation centrée sur le Japon. Il veut être vu comme un artiste international, et pas uniquement comme un rappeur japonais intégré à une programmation spécifiquement japonaise.
Cédric Cheminaud : Quand nous avons déterminé quels groupes nous voulions faire venir, nous nous sommes mis en relation avec creativeman, un tourneur japonais, qui nous a fait découvrir d’autres artistes. Nous avons également eu la chance d’aller à Tokyo il y a quelques semaines, notamment au club Sankeys, où nous avons fait jouer Fishbach, une jeune artiste française que l’on accompagne à la Cartonnerie (et qui sera également présente sur le festival). Finalement, ce voyage a servi de lancement au festival. C’était marrant de lancer un festival rémois à Tokyo.
Qu’attendez-vous de cette première édition ?
Cédric Cheminaud : On part sur un projet que l’on veut faire exister et inscrire dans le temps. Donc on estime que si nous avons entre 3000 et 5000 visiteurs par jour, on aura fait un très bon départ. Nous voulons vraiment inscrire le festival dans la durée et fidéliser le public. Avec cette première édition, nous voulons qu’il comprenne les valeurs de La Magnifique Society.
Christian Allex : On aimerait bien que des Japonais résidents en France fassent le déplacement sur le festival. On n’est qu’à 45 minutes de Paris, ça serait chouette qu’ils découvrent la ville de Reims.
La Magnifique Society se déroulera du 16 au 21 mai, au Parc de Champagne, à Reims (51). Les concerts auront lieu du 19 au 21 mai. Billets journaliers à partir de 30€, disponibles en prévente en ligne.
2 réponses
[…] Pour en savoir plus, ne manquez notre interview des organisateurs de l’événement ! […]
[…] sont assez rares, nous n’avons pas boudé notre plaisir et avons envoyé un journaliste à La Magnifique Society, qui avait lieu à Reims du 19 au 21 mai. En ressortent une multitude d’interviews, des photos […]