My Hero Academia, un an après : PLUS UTRA ou PAS ?
My Hero Academia c’est le monde de super-héros comme on en rêverait tous. Un monde où 80 % de la population possède un pouvoir, nommé Alter. Un monde où il est normal d’en posséder un et de l’exploiter à loisir, où c’est un choix d’avenir que de le mettre au service des autres. Sachant que toutes sortes de pouvoirs existent et que tout est possible.
Résultat ? ça donne envie. Imaginez-vous… oui vous, là, ami lecteur qui trouve la réalité morne et ennuyeuse, c’est à vous que l’on parle ! N’avez-vous jamais souhaité posséder un Alter et en découvrir le potentiel ? Si oui, vous êtes au bon endroit car, dans cette série, l’exploration est sans limite ! Un monde fouillé à l’extrême, et des personnages surmotivés dans leur quête, voilà ce que MHA vous réserve. Et pour en savoir plus c’est par ici que ça se passe…
I need a Hero !
Dans MHA, tout le monde possède donc un Alter. Du plus simple (transporter des objets par la pensée) au plus compliqué à gérer (la lévitation, entre autres). Mais chacun vit avec, s’en sert et s’en accommode. Enfin tous, pas tout à fait. En effet 20% de la population n’a pas cette chance. Nés sans possibilité d’obtenir un Alter, les voilà à (sur)vivre au milieu de tous ces êtres humains avec pouvoir, qu’ils soient des super-héros ou non d’ailleurs. À l’âge de 4 ans leur destin leur est dévoilé : c’est jusqu’à cet âge que l’Alter peut se manifester. Dès lors, la vie devient soit un Paradis pour les pouvoirs les plus impressionnants et puissants, reste presque banale pour les capacités moins transcendantes, soit un Enfer pour ceux qui n’en ont pas (railleries, déception, envie). C’est sur ce constat que débute l’histoire de MHA.
Ainsi Izuku Midoriya souhaite depuis qu’il est enfant ressembler à son idole, le plus grand des Hommes de l’époque : All Might ! Un personnage hors du commun, surgit de nulle part, qui vole au secours des plus faibles au détriment de sa propre vie, défiant toutes les limites. Un super-héros avec un grand S et un grand cœur : charismatique, fidèle au poste, la patate, le sourire, le courage, le mental… Bref, l’icône par excellence, symbole de la paix.
Mais les rêves de notre jeune Izuku se craquellent vite, s’effondrent presque quand il apprend qu’il fait partie des 20% à ne pas posséder d’Alter. Ses espoirs en prennent un coup. Son ami et rival de toujours, Katsuki Bakugo, se voit doté d’un puissant Alter d’explosion, et Izuku se retrouve à l’admirer et l’envier, lui de la caste des 20%. Mais il en faut plus pour le décourager et le voilà embarqué dans un but qui le dépasse : devenir un super-héros sans Alter ! À force d’observation de tous ces derniers à droite à gauche, il continue d’y croire, même en subissant brimades sur brimades de la part de Katsuki. Jusqu’au jour où Izuku va se retrouver sur le chemin d’All Might en personne. Son destin, censé être scellé, se révèle, et un pouvoir extraordinaire lui est offert. Voilà le lecteur, tel Izuku, transporté dans un univers hors du commun.
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MHA : un univers crédible et hors-norme
Que ce soit avec la version papier, signée HORIKOSHI Kohei ou l’anime par le studio Bones, la série a une image bien à elle avec un univers original mais ultra crédible et bien dosé, sans pour autant renier son essence shônen, à travers des tournois ou des épreuves scolaires un peu folles, des classiques du genre.
Fondamentalement MHA présente donc un quotidien où les pouvoirs sont devenus la normalité, à l’exact opposé du nôtre. Et justement, ce postulat de l’Alter généralisé, propre à l’univers de la série, est alléchant. Izuku et ses camarades évoluent en effet dans un monde où les personnes ont des dons bien spécifiques et où ils sont devenus légion. Être un super-héros ? C’est même devenu un métier à part entière, qui répond à la fameuse question qu’on pose à tous les enfants : « Que veux-tu faire plus tard ? ». La réponse est là !
Cependant, attention, pour en devenir un digne de ce nom, il faut avoir une motivation ou un objectif. Et la Hero Academia où étudient tous ces apprentis justiciers en est le parfait reflet. Sans motivation, ou volonté propre, passez votre chemin !
À la Hero Academia, le maître-mot est le dépassement de soi ! Mais quoi de plus normal pour ce genre de métier justement ? Ainsi dans cette académie, tout est fait pour repousser les limites des élèves, dans l’optique de les faire devenir une personne sur qui la société pourra compter plus tard. Le principe même du shônen nekketsu est donc de facto en place, et peut ensuite être poussé à son paroxysme.
Pour autant, les cours sont finalement basiques sur le fond : de la théorie (= cours généraux), de la pratique (= sport…) et de la mise en situation réelle (= fausse mission de sauvetage, faux combat contre des vilains…)… Le tout pour faire évoluer tous ces petits élèves. Finalement, ce qui la différencie d’une simple académie privée, c’est la forme, surdimensionnée, qui confère toute sa folie à la série grâce aux moyens employés par l’académie elle-même. Un terrain énorme, des bâtiments en veux-tu en voilà, des moyens illimités (ils réalisent les costumes souhaités des élèves tout de même et réparent en deux temps trois mouvements les dégâts !) et le reste. Ainsi, oui, MHA possède des bases simples, déployant une foule de super-héros en tous genre et même de super-vilains, mais c’est sa richesse et sa cohérence qui lui confèrent une réalité crédible, qui tient la route et emmène donc le lecteur dès les premiers chapitres !
On suit à merveille le quotidien de tous ces personnages au sein de la population. Les aléas sont dus à leurs Alters mais quelques qu’en soit leur l’aspect ou l’effet, ils restent maîtrisés par le mangaka et expliqués de façon cohérente, à travers des focus dédiés ou dans les fiches qu’il parsème au fil de la série. Les Alters, comme les personnages bénéficient d’un soin tout particulier… Et c’est bien là la deuxième force de la série…
Une pléthore de personnages et de pouvoirs aux potentiels rare
Ainsi tous ces pouvoirs sont partie intégrante de chacun, et ce sont ces derniers qui deviennent le moteur de leur vie. Chaque épreuve franchie par les élèves devient donc une manière d’exploiter au mieux leur Alter pour réaliser une véritable prouesse. Car oui, la difficulté est belle et bien présente à la Hero Academia, et il n’y a pas de répit pour les élèves. Le quotidien est une compétition constante mais saine évoluant selon les divers professeurs et cours concernés. Tout est là pour stimuler les élèves et leur permettre d’évoluer en les confrontant à la réalité de leur futur métier.
Evidemment cela concerne aussi l’arrivée de super-vilains venus pour commettre leur forfait au sein de la Hero Academia, avec des motivations et plans encore obscurs. Mais quoi de plus logique au final quand on sait que chaque membre de la classe de Seconde A (la filière héroïque de l’école) y sera confronté tôt ou tard ? Ces derniers participent alors à l’apprentissage de tous ces jeunes, en leur offrant l’opportunité de gagner en expérience et de transcender les enjeux pour le lecteur : l’histoire n’en est que plus pimenté, difficile d’y trouver à y redire ! Ces ennemis et leur antagonisme avec les héros sont aussi une inspiration directe des comics : il ne peut y avoir les uns sans les autres. Un peu comme le revers d’une médaille, il y aura toujours un aspect blanc et un aspect noir. Les comics l’indiquent bien : quelqu’un du côté de la justice, de l’autre ceux qui la rejettent. C’est la même chose ici : les super-vilains rejetant l’idée du justicier de base car ne s’y retrouvent pas. La confrontation des deux camps est donc inévitable. Et l’auteur HORIKOSHI Kohei l’a bien compris et utilise à sa façon ces bases du genre : un héros, un but, des vilains, mais toujours dans l’optique d’évoluer et d’avancer.
Et si on parle d’évolution, on se contente bien souvent de suivre un nombre réduit de personnage dans les mangas, reléguant les personnages secondaires à de simple faire valoir. Ainsi on débute avec Izuku et All Might. HORIKOSHI Kohei livre en effet dès le début le secret bien gardé de ce dernier, en continuant de révéler des éléments essentiels par la suite. Mais il est donc important de préciser que dans MHA, la grosse force et le gros potentiel, est la palette de personnages et le soin dont ils bénéficient. Ceux qui entourent le héros principal, mais tous les autres aussi ! Chacun est décliné selon une recette simple et efficace : un personnage, un Alter, une personnalité qui correspond à ce dernier la majorité du temps. Et surtout qui s’insère dans un ensemble… chacun a son importance. L’auteur ne laisse rien au hasard, et petit à petit met en avant tous les personnages, même secondaires. Les révélations seront donc nombreuses, et les background également.
D’ailleurs, tout est bien repris dans le guide book, Ultra Archive, sorti le 13 avril avec le 8e volume : chaque élève de la Seconde A de la filière héroïque à laquelle appartient Izuku a sa fiche. On y trouve son pouvoir, ses limites et/ou son contrecoup, et les valeurs héroïques qui désignent le personnage en question. Pour le moment, au début de la saison 2 de l’anime et au 8e volume paru, les focus les plus importants ont eu lieu sur MIDORIYA Izuku, All Might, BAKUGO Katsuki, TODOROKI Shoto, IIDA Tenya et un peu moins fortement sur URARAKA Ochaco et ASUI Tsuyu. Mais tous les élèves sans exception sont mis en avant, utilisés et présentés. Seul bémol : un léger spoil du guide book qui se développe jusqu’à un voir deux volume de plus et qui aurait gagné à être sorti plus tard car révélant en effet un petit morceau de l’intrigue à venir.
Pour en revenir aux Alters eux-même, autant dire qu’ils sont bien trouvés ! L’imagination derrière est débordante, et les interactions entre psychologie et capacités apportent autant de choix que de profondeur au protagoniste. En effet, n’oublions pas qu’il s’agit d’élève de seconde et, même s’ils contrôlent déjà bien leurs pouvoirs, certains se laissent dominer par leurs émotions. Par exemple, Katsuki a tendance à avoir un sale caractère, plutôt explosif. Il part au quart de tour à la moindre remarque de travers, et cela fait au final écho étrangement à son propre Alter : la sueur sécrétée par ses mains lui permet justement de créer des explosions de plus ou moins grosse intensité. L’autre cas de figure le plus flagrant serait Tsuyu où l’Alter, de type animal a un impact plus physique : elle a l’allure d’un batracien. Elle est donc à l’aise sous l’eau, une langue extensible, l’agilité d’une grenouille… Mais aussi certaines choses moins ragoutantes. Enfin, autre personnage très populaire avec un Alter passionnant : Shoto dicté par son puissant pouvoir qu’il rejette à moitié. Il possède à la fois la glace et le feu, héritage de chacun de ses parents, mais le rapport à ces derniers provient de son passé dont une relation houleuse avec son père, célèbre super-héros, mais éternel numéro 2 derrière All Might. Résultat, il peut être froid comme la glace car déterminé à atteindre ses objectifs coûte que coûte, mais brûlant lorsqu’il doit devenir sérieux et venir en aide à son entourage.
En somme, pas un super-héros ni un super-vilain ne sera épargné par son Alter. Du côté de ces derniers on peut citer Black Mist, représenté par un brouillard obscur. Une sorte de trou noir même, qui n’est autre que son propre corps ! Il se montre peu bavard, cela le caractérise bien, intervenant si nécessaire avec son Alter. Et d’autres super-vilains seront dans la même veine, mais avec une échelle de valeurs et des convictions bien précises qui montrent qu’un super-héros peut basculer du côté des super-vilains par exemple. Seule la manière dont les Alter seront utilisés, et pourquoi, sera la plus importante.
MHA c’est donc tout ça à la fois, mais il ne faut pas oublier que l’univers et les personnages sont servis par d’excellentes qualités techniques et le tout mis en avant par un graphisme qui ne paie pas de mine. HORIKOSHI Kohei a bien soigné l’aspect général de chacun de ses personnages. Le look, le caractère, mais shônen oblige les scènes d’action aussi. En leur sein, pas une n’existe sans qu’un personnage ne se révèle badass. Le coup de crayon est nerveux, efficace avec des illustrations à tomber par terre ! Les costumes sont à la fois funky mais restent bien pensés et optimaux en fonction de l’Alter, un équilibre bienvenue.
Cette qualité technique se retrouve aussi dans l’anime. On peut remercier le studio Bones (Fullmetal Alchemist, Soul Eater, Darker than Black ou encore Bungo Stray Dogs plus récemment) et son staff car voir en mouvement tous ces pouvoirs et ces personnages est un pur bonheur. Quelques noms sympathiques justement : NAGASAKI Kenji est le réalisateur (Gundam Build Fighters, Ichigo 100%, Kiba…), KURODA Yousuke au script et à la composition de la série (Btooom!, Drifters, Gungrave…) et du côté du son MIMA Masafumi (Black Cat, Cardcaptor Sakura, Chihayafuru, Fullmetal Alchemist…).
Des scènes épiques sont réalisées en conséquences, où l’action et les sentiments ne font plus qu’un. L’intensité y est forte et on se prend des claques si on n’y prend garde ! Le manga pour cela est bluffant, et l’anime le magnifie. Facile alors d’avoir un héros préféré, ou de s’identifier même à certains dans leur manière de faire. Vous ne verrez vraiment plus de la même manière All Might une fois que vous l’aurez découvert en action, on peut vous l’assurer !
N’attendez donc plus pour découvrir la série par la version papier (8 tomes à ce jour en France chez Ki-oon), ou l’anime (une saison complète, la seconde en cours chez ADN). L’immersion est totale dès le premier volume. Le lecteur se laisse embarquer dans un univers vaste, riche, cohérent et normal malgré toute la folie qui s’en dégage. Et alors qu’il croit que ça s’arrête là, une cohorte de personnages aussi géniaux qu’enthousiasmants arrivent et rajoutent une couche. Impossible alors de résister à la déferlante, et le voilà passionné à son tour. En tout cas, notre conseil est simple avec My Hero Academia : c’est prendre du plaisir à découvrir la série et… PLUS ULTRA !
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à vous tenir au courant sur la page facebook des éditions Ki-oon, ou sur leur compte twitter. Mais l’auteur de la série possède un compte twitter plutôt bien fourni également, et un autre existe seulement sur l’anime. Pour le reste, on vous invite à (re)découvrir l’article parlant de MHA et OPM, les nouveaux super héros du moment.
Je précise que Katsuki Bakugo est l’ennemi, l’adversaire de Izuku Midoriya, et non son ami, au contraire
Bonjour Sasha,
Je me présente Charlène, rédactrice à Journal du Japon.
Merci tout d’abord de l’intérêt porté à l’article !
Ensuite, on peut dire que plus qu’un ennemi, c’est surtout de la rivalité entre les deux, et l’amitié n’est pas loin derrière. On le voit tout au long de la série. Ils étaient amis d’enfance, avant d’être rivaux (ils ont grandi ensemble après tout, et ce n’est qu’après l’obtention du pouvoir de Katsuki que leur relation a évolué dans le sens d’aujourd’hui). Certes Katsuki n’en démord pas et en veux à Izuku pour ce nouvel Alter et le fait qu’il le prenne comme rival, mais ennemi, je pense que le mot est peut-être un peu fort. C’est de la rivalité franche, sur fond d’amitié derrière car on sent bien que dans le fond, Katsuki accepte Izuku et le tient en haute estime.
Ennemi, ce serait plutôt la horde de super-vilain qui apparaît, dont le leader qui là oui déteste purement et simplement les héros et Izuku. Katsuki ne déteste pas réellement Izuku, ça se voit à plusieurs reprises, mais en rival oui c’est tout à fait ça. Mais ça le pousse à s’améliorer.
Ce n’est que mon avis après, je suis ouverte à la discussion sur le sujet ! Et le guide-book, Ultra Archive, va plutôt dans ce sens derrière. Et le fait que Katsuki est de la fierté mal placée.
Au plaisir d’échanger encore 🙂
Excellente présentation, rondement menée, bravo! Comme pour beaucoup je l’imagine, j’ai été litéralement happé par la fraicheur et la richesse de ce shônen nekketsu pourtant si simple sur le papier. Je pense que le phénomène est amené à durer pour notre plus grande joie à tous! L’analyse est très intéressante et arrive à mettre en perspective une bonne partie des enjeux manga!
Aujourd’hui le développement des super-vilain ainsi que des super-héros a pris une toute autre dimension, ce qui agrandit inexorablement la diversité et la complexité des grand thèmes de société qui y sont développé. Il sont pour beaucoup très actuels mais pourrait aussi être amené à exister dans un futur plus ou moins proche.
La question du progrès technologique sous-jacente dans le manga est extrêmement intéressante! Quand on sait que l’humanité serait beaucoup plus avancée si elle n’avait pas dû faire face à l’apparition des alters, il devient clair que ce changement de paradigme pourrait faire écho à de futurs changement au sein de nos propres sociétés. Même si cela semble assez inopiné, je pense que la problématique du transhumanisme et donc de l’humain augmenté, point en filigrane. En résulte une différence fondamentale entre augmenté et non-augmenté comme celle existante entre ceux qui ont un alter et ce qui n’en ont pas. Le fait que nous ne sachions pas encore si cette apparition fut souhaitée ou pas laisse le champs des pistes encore très ouvert.
Malgré tout ça ce questionnement ne représente finalement qu’une partie infime des possibilités de développements imaginable!
En tout cas merci encore pour votre analyse saisissante!
Désolé pour les fautes! Il faut vraiment que je pense à me relire, réagir trop vite est parfois préjudiciable, surtout sous le coup de l’émotion!