Avant Noël, des livres pour que les enfants s’amusent et fassent de beaux rêves !
Le Père Noël n’est pas encore passé mais les enfants en rêvent déjà. En attendant, et après vous avoir sélectionné de plus beaux cadeaux nippons à demander sous le sapin, Journal du Japon vous propose des lectures pour offrir aux autres, aux plus petits en particulier, et les faire voyager au pays des rêves.
Apprendre à rêver avec Satoe Tone
Les livres de Satoe Tone sont des univers de douceur, de coton, de pastel. Avec Doux rêves de moutons, elle emmène les enfants tout doucement vers le chemin des rêves.
Les enfants y apprendront que la mission des moutons est d’apporter de doux rêves aux enfants … et ils attendront probablement l’arrivée des moutons après avoir refermé ce livre !
Le livre débute avec un grand événement. Un jeune mouton vit un jour très spécial : c’est la première fois qu’il doit apporter un rêve à un enfant. Mais comment faire ? Pour le savoir, il accompagne tour à tour ses cinq frères. Chacun lui présente son rêve merveilleux (une belle double page dans les tons pastels, avec des univers fabuleux) :
- le premier rêve d’un monde de brume dans le ciel,
- le deuxième d’un monde de bonbons (des sucettes poussent partout avec leurs spirales gourmandes),
- le troisième d’une sieste dans les fleurs (dorées, rondes et cotonneuses),
- le quatrième d’un château de sable (avec des dizaines de tours)
- le cinquième d’un parc d’attraction dans la forêt (une grande roue, un manège, le tout comme éclairé par des lucioles).
Le petit dernier va-t-il réussir à apporter un aussi beau rêve aux enfants ? La peur d’échouer transforme sa volonté de rêve en cauchemar sombre, légèrement effrayant. Mais ses frères lui ont conseillé « d’imaginer ce qu’il aime le plus« . Il reprend alors confiance et imagine qu’il est avec sa famille bien aimée : se blottir près de ceux qu’on aime, voilà un rêve parfait !
Un livre d’une tendresse infinie, qui aidera les plus petits à s’endormir doucement, apaisés.
Plus d’informations et des visuels du livre sur le site de l’éditeur.
Rassurer les enfants qui font des cauchemars avec Baku
Baku est un être bien étrange : il mange les rêves. Originaire de Chine, il est entré dans le folklore japonais et Fabient Doulut nous permet de faire sa connaissance. Il a un corps d’ours, une trompe d’éléphant, des yeux de rhinocéros, une queue de vache, des pattes de tigre et une robe tachetée.
Le lecteur fait sa connaissance lorsque Toyo, un petit garçon qui fait un cauchemar dans le lit de l’orphelinat (un effrayant squelette le poursuit dans une forêt profonde), est libéré de ce cauchemar et rencontre cette incroyable bête qui tombe depuis sa fenêtre. Tout le monde accourt pour voir « l’horrible monstre » et le chasser de la ville. Effrayée, la bête s’enfuit.
Mais les ennuis commencent : les cauchemars avec leurs monstres (coq géant, personnes sans visage, monstre noir comme de l’encre, singe avec un seul œil, un seul bras et une seule jambe, objets qui se rebellent etc.) se multiplient chez les habitants. Impossible de dormir paisiblement !
Toyo décide d’aller voir le vieux bonze réputé pour son grand savoir et sa connaissance des légendes populaires. Il lui montre le dessin qu’il a fait de Baku. Le vieux bonze lui explique que ce Baku mange en fait les cauchemars des gens pour les en délivrer. Toyo veut le faire revenir en ville pour que tout le monde retrouve le sommeil, mais comment le trouver ? Le bonze lui conseille de se laisser guider par son dernier rêve et de répéter « Je le donne à Baku » trois fois lorsque celui-ci se manifeste, puis de souffler trois fois également.
Le courageux Toyo s’enfoncera dans la forêt de son cauchemar et la rencontre aura lieu.
Contrairement à certains livres sur le sujet dans lequel l’enfant est seul face à ses peurs, le petit Toyo, bien qu’orphelin, est entouré d’adultes, et le moine qui l’écoute et le conseille a une bonne bouille très avenante ! Ce n’est pas l’enfant seul face à son cauchemar, c’est la ville, ses habitants, tout un monde qui cherche une solution, car il n’y a pas que les enfants qui font des cauchemars …
Un livre comme un chemin d’apprentissage : apprendre à identifier ses peurs, à les affronter, ne pas hésiter à en parler, à expliquer aux adultes … Un livre à la fois effrayant par les monstres qui l’habitent, et rassurant par la solution qui est trouvée.
Les illustrations sont superbes, le pelage de Baku donne presque l’envie d’y plonger la main. Les tons orangés réussissent à apporter à la fois une chaleur rassurante, mais également, dans les nuances les plus sombres, une certaine noirceur, mais pas trop profonde, pas trop angoissante pour le jeune lecteur. C’est un mélange très réussi. Les couleurs chaudes accompagnent l’enfant dans ses voyages entre rêve et réalité. Le lecteur y pénètre facilement, entre des maisons serrées les unes contre les autres, les visages des habitants parfois curieux, parfois angoissés, parfois fatigués, et des arbres et arbustes touffus autour du chemin emprunté par Toyo.
A noter que la première page explique les différents yokai rencontrés tout au long du livre, bien utile pour s’initier à l’univers de ces monstres japonais fabuleux.
Un très beau cadeau pour les enfants qui appréhendent l’heure du coucher.
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Chi l’adorable petite chatte de retour pour les plus petits
Chi une vie de chat, le manga de Konami Kanata, revient cet automne dans un grand format carré, à la couverture rembourrée, pour que les plus petits dès la maternelle puissent le découvrir.
Le premier volume est découpé en 23 chapitres très courts (quelques pages), un format idéal pour une histoire du soir.
L’histoire, elle, ne change pas : Chi est une petite chatte qui s’est éloignée de sa maman et est adoptée par une adorable famille. Yohei, un petit garçon curieux et joueur, devient très vite son ami et partage avec elle jeux, fous rires, découvertes et apprentissages.
Chi permet aux enfants de voir le quotidien sous un angle différent : le regard d’un chat qui découvre l’univers familial, le bain, les chaussures, les jouets. Le jeune lecteur peut s’identifier au petit garçon mais également sourire aux facéties du chaton. Chaque chapitre est une petite leçon de vie, un moment de partage plein de douceur qui permettra au petit lecteur de s’endormir en rêvant qu’il joue avec un chaton ou qu’il est un chaton (qui zozote quand il parle).
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Lunlun YAMAMOTO : des aventures délirantes qui se moque de notre monde
Pour terminer, pourquoi ne pas découvrir une nouvelle auteure qui est de passage ce weekend au Salon du livre et de la Presse Jeunesse à Montreuil ? Lunlun YAMAMOTO vient y présenter deux œuvres pour l’occasion : Ichiko et Niko aux éditions Kana, qui compte déjà 7 tomes et Cosmic Girlz chez nobi nobi ! dont les deux premiers volumes sont sortis depuis la rentrée de septembre.
Les deux histoires nous présentent deux trios hors des normes au cœur de leur aventure : Ichiko et Niko sont deux jumelles qui vivent dans une maison champignon avec leur inventeur de père transformé en peluche (vivante bien entendu) alors que Corona et sa camarade de classe Luna se retrouvent enrôlés dans la Patrouille de l’espace, épaulées toutes deux par un extraterrestre flemmard pour tenter de sauver la galaxie !
Ces deux mangas en couleurs capturent le regard par leurs tons acidulés et un design pop remis au gout du jour, qui donnent beaucoup de peps aux aux héroïnes, qu’on adoptent très rapidement. Avec leurs airs de poupée des années 60-70, elles sont pleines de surprises et on s’amusent de leurs regards et raisonnement beaucoup plus adultes qu’ils n’y paraient, croulant même parfois sous des responsabilités inattendues… Et s’en accommodent avec brio !
Avec beaucoup d’intelligence, Lunlun Yamamoto présente des folles aventures qu’elle bâtit sur un quotidien déjanté dans Ichiko et Niko ou via des missions digne d’une parodie de Star Trek dans Cosmic Girlz, tout en y apportant une profonde et récurrente réflexion sur la société japonaise et son rapport à l’enfance. Les responsabilités et l’autonomie, que l’on inculque très tôt dans le système scolaire japonais, la compétition, la popularité… Et tout cela va de pair avec une dérision du monde des adultes. Toutes les règles que ces derniers imposent au plus jeunes semblent ne plus du tout s’appliquer à eux : insouciants, superficiels, fainéants… Rien de très flatteur pour nous !
Adultes et enfants inversent ainsi leurs rôles et les définitions de l’enfant et de l’adulte sont malmenées avec beaucoup de malice. Les deux ouvrages sont conseillées à partir de 6 ans et possèdent donc plusieurs niveaux de lectures, en plus d’une vision culturelle nippone qui nous questionne forcément sur la nôtre. Voilà de quoi développer un peu l’esprit critique de vos enfants – attention aux questions redoutables qui risquent de fuser chers parents – tout en s’amusant !
Voilà pour cette sélection… De beaux moments de lecture en perspective vous attendent, à partager entre petits et grands !
1 réponse
[…] mangaka nous avait tapé dans l’œil en décembre, avec ses deux titres jeunesses Cosmic Girlz et Ichiko et Niko, à la double lecture, pleins […]