Onsen : balade dans les sources chaudes du Japon
Pas de séjour au Japon sans un passage dans un onsen. Ils apportent un moment de détente absolu, soignent certains maux et font découvrir une partie importante de la culture japonaise. De plus l’expérience est insolite, on ne l’a vit pas tous les jours en France !
Qu’est-ce qu’un onsen ?
Les onsen sont des sources chaudes naturelles, qui peuvent être à différentes températures et qui se situent en intérieur ou en extérieur d’un bâtiment. La plupart du temps on les trouve dans des auberges traditionnelles japonaises (ryokan) ou dans les hôtels, mais on peut trouver des onsen publics. Elles sont à ne pas confondre avec les sento, les bains publiques japonais, dont l’eau provient du robinet.
Au Japon, les bains sont considérés depuis toujours comme un moyen de purifier le corps et l’esprit. Cette pratique trouve son origine dans le shintō sous le nom de misogi, une ablution rituelle dans les eaux glacées d’une rivière, d’une cascade ou de la mer. Avant que les humains ne découvrent l’intérêt de ces lieux, les animaux étaient friands (et le sont toujours dans les zones plus sauvages) de la chaleur que dégage les sources. Les singes en particulier, aiment se réchauffer l’hiver dans cette eau naturelle. Ce n’est qu’à partir de l’antiquité que les moines bouddhistes commencent à exploiter ces sources pour les rites de purification et comme traitement médical. La première trace écrite remonte au VIIe, mais il faudra encore un millénaire avant l’essor des séjours thérapeutiques en station thermales pour le grand public. Les bains sont alors mixtes. Après la seconde guerre mondiale les États-Unis exercent une pression sur le gouvernement afin d’interdire la mixité dans les onsen, qui perdure depuis.
Le Japon compte des millions d’onsen à travers tout le pays au vu de sa surface particulièrement volcanique. Son sol fournit plusieurs variétés de sources chaudes. Selon la quantité de certains minéraux ou autres composants que peut contenir l’eau, l’établissement contient plutôt du soufre (硫黄泉, iō-sen), du chlorure de sodium (ナトリウム泉, natoriumu-sen), du carbonate d’hydrogène (炭酸泉, tansan-sen) ou du fer (鉄泉, tetsu-sen). L’eau des onsen est ainsi réputée pour apporter divers effets thérapeutiques. Les Japonais pensent que cette eau calme les douleurs, guérit les maladies de peau, le diabète, la constipation, les troubles du cycle menstruel etc…
Us et coutumes…
Si vous êtes tatoués la plupart des onsen vont seront interdits. Le tatouage est encore mal vu dans ce pays, associé à la mafia japonaise et à l’impureté du corps, mais cela a tendance à changer avec les jeux olympiques de 2020. En effet, en prévision de cet événement, le gouvernement a demandé aux propriétaires de faire un « effort » pour les touristes tatoués. Le but est d’éviter la mauvaise image que ce refoulement peut renvoyer auprès des médias.
Impossible de cacher son tatouage! On ne va pas dans un onsen comme on va à la piscine. Des règles sont appliquées à la lettre par les locaux et on attend de même de vous. La nudité n’est pas négociable mais, rassurez-vous, la pudeur est étonnamment facile à surmonter. Ensuite, on se lave le corps minutieusement avant de rentrer dans les bassins. Les établissements sont très strictes avec l’hygiène. Pour cela, une douche japonaise est mise à disposition, on s’assoit sur des tabourets et on se rince bien à l’aide d’un pommeau de douche ou d’une bassine d’eau.
Le prix d’entrée varie du gratuit à plus de 3 000 yens, selon les services offerts par l’établissement. Les onsen des hôtels nécessitent de passer la nuit pour avoir accès au bains, et le prix est alors décuplé.
Voilà, vous êtes maintenant prêt à rencontrer ces sources chaudes… Mais où se rendre ? Journal du Japon vous a préparé une liste des meilleurs onsen du Japon, un carnet d’adresse des plus relaxants !
Tokyo :
Oedo-onsen : Situé sur l’île artificielle de Odaiba, ce onsen est un très bon établissement pour une première expérience. On choisit un yukata (kimono léger), on se promène parmi les boutiques et les restaurants dans une recontistition du vieux Tokyo (d’où le nom du onsen). Les bains sont non mixtes, les femmes et les hommes sont donc séparés, mis à part pour le bain de pieds situé en extérieur. Tout est fournit, des serviettes, produits d’hygiènes, mais aussi des brosses pour les cheveux. On trouve dans l’établissement des salles de repos, car l’activité des sources chaudes est relaxante et fatigante. Un bracelet vous sera remit à l’entrée, il sert de carte pour faire des achats (massages, restaurants, souvenirs…) et vous réglez tout à la fin. Attention aux dépenses !
Tatouages refusés.
Le prix : 2612 yens.
Pour y aller : de la station de métro Tokyo Teleport, une navette gratuite vous emmène au onsen.
Site : http://daiba.ooedoonsen.jp/en/
Hakone :
Kowakien Yunessun : Un peu moins traditionnel, on vient dans cet onsen pour l’insolite. Ici vous pouvez vous baigner dans du vin , du thé, du saké ou encore du café. Des extras comme des massages, restaurants ou encore hôtel sont disponibles. N’hésitez pas à vous rendre sur leur site internet, ils font régulièrement des réductions.
Tatouages refusés.
Site internet : http://www.yunessun.com/
Kyoto :
Kurama onsen: Sans réservation, ce onsen est à taille humaine. Situé près du mont Kurama, vous pouvez vous y détendre après une bonne randonnée dans les environs ou combiner votre séjour avec la visite des lieux touristiques. Si vous êtes sur place le 22 octobre, vous assisterez également à la fête du feu.
L’établissement comprend un bain extérieur et un bain intérieur. Le tarif est raisonnable, différents packs vous sont proposés, mais pour la journée entière avec un accès aux deux bains , serviettes, yukata compris et un accès au salon, il vous en coûtera 2500 yens. Sur place on trouve aussi un restaurant et un hôtel.
Interdit aux tatouages.
Site web: http://www.kurama-onsen.co.jp/index_e.htm
Arashiyama station: Vous trouverez dans la très touristique station d’Arashiyama, des bains pour les pieds. L’eau permettrai de soulager la fatigue, les douleurs musculaires, ainsi que les maladies digestives.
Prix 200 yens.
Les personnes tatouées sont acceptées.
Site internet: http://www.kyotoarashiyama.jp/
Matsumoto (préfecture de Nagano) :
Sources chaudes Asama : Cet onsen fait parti d’un complexe hôtelier , il faut donc passer la nuit dans l’un des établissements pour y avoir accès. Chaque bassin est d’une taille réduite ce qui permet de se relaxer en toute intimité. Les décors sont soignés et le service de bonne qualité. Quand il neige, le charme est multiplié.
Bains en intérieurs et extérieurs.
Tatouages refusés.
Site Internet : http://www.asamaonsen.com/en/
Hiroshima :
Megahira onsen : Ici le maillot de bain est autorisé… seulement dans les parties mixtes. Ensuite, vous devrez vous dévêtir de nouveau pour accéder aux bains traditionnels. À l’extérieur un vieux tronc d’arbre sert de bain, ce qui offre une expérience unique. Les familles sont les bienvenues, mais toujours pas les tatouages.
Prix : 1100 yens.
Site Internet : http://megahira.co.jp/pc/index.html
Beppu (île de Kyushu):
Hyotan Onsen: Cette ville est sans aucun doute la capitale des onsens, il y en a à chaque coin de rue, vous n’aurez que l’embarras du choix ! Au Hyotan onsen on retrouve un bain de sable chaud, mais aussi 16 bains non mixtes, 9 bains mixtes, un bain pour les pieds gratuit ou encore une cure d’inhalation des vapeurs des sources chaudes. Vous pourrez préparer votre repas, en faisant cuire du tofu sur les vapeurs des sources. L’établissement fait de gros efforts pour accueillir les étrangers, le personnel est donc très agréable et parle anglais.
Accès refusé aux tatouages sauf pour les bains de pieds.
Site internet : http://www.hyotan-onsen.com/english/index.html
Sapporo :
Hoheikyo onsen : Un paradis pour les yeux, le décor de ce onsen est particulièrement soigné. Les bains en extérieurs sont également accessibles la nuit, idéal pour se reposer après avoir goûté à la neige de cette région. L’établissement joue sur la carte du 100% naturel, des massages sont proposés ainsi qu’un restaurant. En été, un camping est ouvert à proximité avec des activités comme le canoë ou le rafting.
Tatouages refusés.
Site Internet : http://www.hoheikyo.co.jp/en/
Voilà pour ce tour d’horizon. Si jamais vous vous rendez sur l’archipel, ne ratez pas l’occasion de faire un onsen, cela fait partie intégrante de la vie japonaise. Partagez-vous aussi vos bonnes adresses dans les commentaires de cet article !
Autrefois, tous les onsen étaient mixtes, mais lors de l’occupation américaine à partir de 1945, le général Mc Arthur en fut horrifié et ordonna la séparation des sexes.
Heureusement, ce n’est pas le cas partout, notamment à Hokkaïdo.
Beaucoup de gens ont l’air de penser que cette nudité en commun sera une épreuve.
Au contraire, pour moi, c’est une libération: je me sens bien, doublement bien parce que aussi ça fait du bien d’être nue sans que les gens y pensent à mal, sans qu’ils aient des pensées lubriques ou qu’ils estiment que c’est de l’exhibitionnisme.
En France, nous crevons de cette pudibonderie.
Il faudrait envoyer les Français au Japon (ou en Autriche, Allemagne, Scandinavie etc.) pour qu’ils réalisent qu’on peut fort bien être nue sans que ça n’ait quoi que ce soit de sexuel, et que ça libère non seulement le corps, mais au moins autant la tête.