[Manga] Hiroaki SAMURA, au delà de l’infini…
Cette année, parmi les auteurs spécialement mis en avant, avez-vous remarqué Hiroaki SAMURA ? Si le nom ne vous dit rien, peut-être faut-il ajouter que ce mangaka de 46 ans est l’auteur de L’Habitant de l’infini, série achevée en 30 volumes… dont une édition spécial 20 ans arrive en librairie ce mois-ci. Voilà, maintenant, ce nom vous dit quelque chose.
Mais derrière L’Habitant de l’infini se cachent d’autres œuvres : des séries, one-shots et nouvelles, publiées depuis le début de l’année par les éditions Casterman et Pika. Hiroaki SAMURA a ainsi signé de nombreuses œuvres dans des registres très variés, avec une puissance graphique remarquable et une imagination qui semble sans limite.
C’est pourquoi Journal du Japon souhaite vous présenter cette autre facette de l’auteur, follement séduisante… Pour un rendez-vous au delà de l’infini.
Déroutant et unique…
Pendant les dix-neuf années – de 1993 à 2012 au Japon – que dure L’Habitant de l’infini, Hiroaki SAMURA écrit plusieurs histoires courtes. La plupart sortent de sa plume dans les années 2000 et, en 2009, une demi-douzaine sont compilées dans un recueil intitulé Emerald, du nom de son histoire phare. Publié en octobre aux éditions Casterman, ce melting-pot improbable est un parfait défilé de ce qui peut passer par la tête du mangaka, et une bonne introduction à son art : on y découvre de tout et de n’importe quoi, avec un attrait évident pour les chemins inattendus, voire déviants. En lisant du SAMURA vous irez partout, mais surtout loin des sentiers battus.
Wladimir Labaere, éditeur chez Sakka / Casterman y voit d’ailleurs une singularité essentielle : « Ce qui fait avant tout de Hiroaki SAMURA un très grand auteur, c’est qu’il creuse des sillons graphiques et narratifs qui lui sont propres. Il trace sa voie. Il écoute sans doute les voix – intérieures – qui s’élèvent en lui, plutôt que celles – extérieures – qui lui disent quoi dessiner et comment le dessiner pour que ça se vende à coup sûr. Voilà avant tout pourquoi son œuvre restera, quand celle de tant d’autres sombrera très vite dans l’oubli. »
Dans son western, Emerald, il met en place une mécanique redoutable pour sauver une jeune fille empêtrée dans une histoire de dettes et de propriété qui risque de la faire basculer dans la pauvreté et la prostitution. Mais c’était sans compter sur le plan savamment orchestré d’une chasseuse de prime, qui va manipuler et décimer tous les malfrats du coin sans avoir à sortir son pistolet une seule fois. L’inattendu est donc une marque de fabrique. Dans Le grand show de la famille Kuzein, une lycéenne ordinaire dont la mère est décédée va petit à petit découvrir les rapports masochistes qu’entretient son père avec la « femme de ménage ». Dans Shizuru Kinéma, la vie sans histoire d’un mangaka en herbe et de sa petite amie va avoir des répercutions… intergalactiques ! Dans le festin de Brigitte, une SDF va vivre avec une candeur absolue un destin qui en aurait poussé plus d’une au suicide…
La surprise et l’imprévu sont donc des éléments récurrents et clés dans les univers de l’auteur, pour des mondes qui se transforment selon son bon vouloir… En effet, pour passer de la tranche-de-vie au drame SM ou pour basculer de la comédie romantique à l’anticipation intergalactique, il vous suffira tout simplement de… tourner la page. Zéro transition, et voilà, vous êtes passés dans une autre dimension. Hiroaki SAMURA distille ses rebondissements comme des sucreries acidulées à son lecteur, sans le prévenir… Mais une fois que le palais est habitué à ce goût étrange, on adore ça.
On pourrait cataloguer ces rebondissements comme de l’improvisation d’ailleurs, mais une maîtrise subtile des éléments finit par se faire sentir, d’un ouvrage à l’autre, comme l’explique l’éditeur de Casterman : « il y a une espèce d’auteurs qui est assez douée pour créer en sachant où elle va (la fin du récit), mais sans savoir avec précision comment elle va y aller (le fil du récit). Hiroaki SAMURA en fait clairement partie. Il tire le meilleur de ce qui est à l’origine une contrainte industrielle : la publication en feuilleton. Dans ce cadre, il sait accorder la juste dose de liberté à ses personnages afin de voir où ils vont l’emmener, et emmener les lecteurs. C’est de la folie contrôlée. Et ça fait naître des récits à la fois justes et incarnés, presque réalistes alors même qu’il peut s’y passer des choses proprement incroyables et impossibles. »
De la digestion des références…
En 2008, il va encore un peu plus loin, et sert cette folie douce comme plat principal de Halcyon Lunch, dont le résumé est assez éloquent : « La vie de Gen, chef d’entreprise quadragénaire, est retombée comme un soufflé raté. Gen a la dalle, mais il est réduit à pêcher sa pitance dans les eaux bourbeuses d’une rivière. Sa rencontre avec Hyos va changer le menu. La jeune fille est dotée d’un curieux coup de fourchette (ou de baguette) : elle est capable d’avaler tout et n’importe quoi et de le régurgiter pêle-mêle, donnant vie à des créatures aussi monstrueuses que grotesques…
Là où n’importe qui ferait la fine bouche, Gen voit dans l’apparition d’Hyos une chance d’ajouter une étoile au guide de son existence. Mais il découvre très vite qu’en cuisine, une terrible menace plane sur la Terre…
Bon appétit, Gen. »
« Un Festin comique de science-fiction en deux services. » comme l’annonce son éditeur, Casterman une fois de plus. L’héroïne, dont l’estomac est connecté à une galaxie lointaine, passe son temps à régurgiter un catalogue de chimères comprenant un humain-poisson-vélo-valise ou un chien-mobile-snack-au-maïs… Mais là n’est pas la seule bizarrerie de ce récit en deux volumes, qui mélange aussi bien des clochards que des dictateurs ou des extraterrestres qui risquent de nous anéantir pour de bon.
Bien évidemment, en laissant sa narration suivre autant de courants différents, la perte de cohérence n’est jamais loin, mais l’auteur propose une bouée de sauvetage au lecteur perdu, en pratiquant l’auto-dérision autant que nécessaire. Plus les délires sont présents, plus la dérision de son propre art l’est aussi, en ajoutant quelques commentaires ou bulles qui surlignent les incohérences, en reprenant et parodiant certains clichés narratif connus de tous. Avec un humour qui est à la hauteur du reste, ça passe.
Et bon appétit bien sûr !
Évidemment, l’œuvre devient un véritable défi à adapter : « J’ai longtemps réfléchi avant de prendre la décision de publier Halcyon Lunch, notamment parce que j’ai attendu d’être fermement convaincu qu’il était « publiable » » confie Wladimir Labaere, avant de développer et d’expliquer comment le challenge a été abordé : « La traduction était un vrai défi. Ce titre est littéralement farci de références, dont certaines difficilement compréhensibles au premier abord par un public qui n’est pas grand lecteur de manga. Je considère que c’est une de ses nombreuses qualités, il fallait simplement trouver la meilleure manière d’en faire profiter les lecteurs francophones.
Une fois la décision prise, il a d’abord fallu trouver un traducteur à la fois assez fou et doué pour s’immerger dans ce titre sans se noyer. C’est là qu’est arrivé Aurélien Estager (qui avait déjà accompli un travail remarquable sur, entre autres titres, Snegurochka). Ensuite, il a fallu arbitrer avec lui entre les références qu’on allait adapter (afin qu’elles soient comprises instantanément sinon l’humour allait tomber à plat), celles qu’on allait laisser dans leur jus en les accompagnant simplement d’une note en fin de volume, et celles qu’on n’a délibérément pas voulu identifier comme telles afin de laisser au lecteur le plaisir de les découvrir tout seul. (Pour être complet, il faut aussi ajouter celles qu’on a loupées, purement et simplement.) »
En effet SAMURA est un homme de références, diablement cultivé, et qui dégaine les citations et allusions à certaines œuvres ou personnalités dans tous ses chapitres. L’homme, une vrai éponge, puise dans absolument tout ce qui l’entoure : du contemporain à l’ancien, du japonais à l’international. Pour prendre quelques exemples issus d’Emerald, vous croiserez des références culinaires du Japon et de Corée, un empereur de la dynastie Qin, une comptine de Mozart, un bactériologiste nippon, le film Super Size Me, un groupe de musique industriel, etc.
La raison pour laquelle Hiroaki SAMURA est un nom que vous nous ne connaissiez sans doute pas au début de l’article et qui fait qu’on ne le retrouvera probablement jamais dans les cours d’école est donc assez simple à comprendre : il n’est pas toujours des plus accessibles. L’ascension de son œuvre par cette autre face, celle de ces récits annexes, est peut-être un peu plus exigeante… Mais d’autant plus séduisante et envoûtante une fois les premiers cols franchis. Car derrière les premières embûches de cette narration inhabituelle et de ces références inconnues, il y a tout un trésor de personnages à découvrir.
Des femmes, pour la plupart.
La femme, cet avenir de l’homme…
À la liste des surprises destinées à ses lecteurs, Hiroaki SAMURA adore ajouter celle des apparences trompeuses et il met toujours en mauvaise posture tous ceux qui se prétendent plus forts ou plus malins que les autres. S’ils ont le mauvais goût d’en faire étalage ou qu’ils tentent d’écraser leur entourage avec leur supériorité factice, le mangaka les enverra avec joie mordre la poussière. Littéralement parfois.
Les rouages savamment huilés de l’esprit sont donc l’apanage de ceux qui ne le portent pas sur leurs visages – jamais au début, en tout cas. Pour endosser cette intelligence, le mangaka se tourne le plus souvent vers la gent féminine. Ce sont elles les plus clairvoyantes, les plus fines observatrices du monde qui les entoure. Ce sont elles, aussi, qui sont les représentes de populations extraterrestres plus avancées… En comparaison la gent masculine apparaît souvent dépassée, à côté de ses pompes, et surtout immature. On pourrait croire, messieurs, que nous ne servons à rien (mais n’applaudissez pas trop vite mesdames, car nous n’en avons pas fini).
Les deux femmes, déterminées et épatantes, d’Emerald
Pour autant, SAMURA ne se limite pas à une galerie binaire. Il n’y a pas, d’un côté les femmes qui font et réussissent tout, et de l’autre les hommes qui sont leurs jouets impuissants. Sur les récits les plus développés comme Halcyon Lunch ou les plus récents Snegurochka ou Born to be on air, une certaine complémentarité apparaît. Si, en dehors du concours de celui qui a la plus grosse, les hommes ne savent pas faire grand chose d’autre pour occuper leur vie, les meilleurs d’entre eux peuvent aussi être des compagnons plus utiles qu’ils en ont l’air. Ils sont l’épaule solide ou le protecteur réconfortant, celui qui ne calcule pas et dont on a peu de raisons de douter. Il sait même réfléchir et observer, dans quelques cas exceptionnels ! (l’honneur est sauf)
Si la femme est donc sûrement un être nettement plus évolué que l’homme dans l’esprit de SAMURA, il semble qu’elle ne puisse pas encore vraiment se passer de nous messieurs (non mais !). D’autant plus que dans sa dernière œuvre, Born to be on air, le mangaka choisit de changer un peu les rôles…
Une nouvelle vie après l’infini ?
Avant de finir sur sa dernière œuvre, un dernier retour en arrière dans la carrière du mangaka nous emmène fin 2012. Il a laissé derrière lui une part importante de sa vie et de son travail en achevant L’Habitant de l’infini avec son 30e tome.
Sorte de transition vers un avenir qui reste encore à dessiner, Snegurochka est un one-shot qui se démarque par son contexte : l’URSS totalitaire de Staline, en 1933, devient le cœur d’un thriller historique complexe et assez glaçant sur les tentatives de destruction des descendants de l’Empire. Ici, Histoire oblige, pas de loufoqueries et d’auto-dérision, mais un récit qui joue sur des atmosphères lourdes et pesantes. Sur un certain désespoir, aussi. Un seinen assez pointu, contemplatif et cérébral par moment, sans doute plus proche de l’Habitant de l’infini qu’Emerald et Halcyon Lunch, qui étaient réalisés dans un esprit plus récréatif, entre deux chapitres de sa série phare. Une occasion aussi de profiter du talent de SAMURA pour les sentiments enfouis et les émotions tout juste décelables sur les visages de ses protagonistes. Une introspection camouflée qui laisse à l’imagination du lecteur la nature des démons qui hantent ces âmes.
Enfin, en 2014, débarque son dernier seinen en date, d’ailleurs nominé l’an dernier aux captivants Taisho Awards. Bien loin d’être aussi sérieux que Snegurochka ou déjanté qu’Halcyon Lunch, ce Born to be on air ouvre encore une nouvelle voie. Avec deux volumes au compteur pour le moment, il met à l’honneur une jeune femme, Minare. Contrairement à ses puissantes et redoutables aînées, elle est encore bien loin de maîtriser sa vie : tout commence quand elle vient de se faire plaquer, et qu’elle noie son chagrin dans un bar de Sapporo. Elle se lance dans une longue conversation avec Mutô, un homme d’âge mûr qui va devenir son mentor. Un brin éméchée, elle vocifère toute la soirée sur les relations entre les hommes et les femmes. Mais surprise, elle découvre le lendemain sa voix sur les ondes d’une radio locale…
Possédant un caractère bien trempé en temps normal, c’est carrément folle de rage qu’elle débarque à la radio. Le directeur d’antenne, qui n’est autre que monsieur Mutô, lui coupe l’herbe sous le pied et la convainc de prendre l’antenne. Et voilà Minare qui signe une entrée retentissante dans le monde de la radio !
Impulsive, gaffeuse, égocentrique, bagarreuse… Voilà un personnage bien étrange et pas franchement le prochain stade de notre évolution : Minare est une humaine 100% pur jus, intelligente et plutôt jolie certes, mais qui se laisse guider par ses émotions et ses intérêts… Mais la vie se charge de lui rappeler assez souvent les conséquences de ses défauts. Une héroïne qui enchaîne donc les galères mais, qui l’eut cru, c’est peut-être sa grande gueule qui va la tirer d’affaire. Déjà détonante sur le papier, SAMURA lui ajoute des introspections hautes en couleur et pourtant crédibles, pleines de doutes et d’erreurs qui nous sont familiers. Qu’on adopte Minare à bras ouvert dès ce premier volume ou qu’on la rejette, elle ne va laisser personne indifférent. Y compris la traductrice de la série d’ailleurs, alias Anaïs (Koechlin) de chez Black Studio, qui nous raconte cette expérience :
« J’ai travaillé sur le premier volume en immersion complète. C’est une œuvre très dense, un texte très dynamique qui passe d’une idée à une autre en un instant, avec beaucoup de vivacité. « Exactement comme dans la vraie vie », voilà ce que je me disais tout le long de la traduction. SAMURA parvient à retranscrire les relations humaines avec un réalisme dingue. Il y a un très gros travail de mise en scène, mais c’est tellement bien fait qu’on ne le sent pas. Tout semble très naturel. Le texte est à l’image des dessins, très réaliste.
En travaillant sur cette traduction, j’ai voulu rendre ça, cette fluidité totale, ce naturel. Et tout le récit tourne autour de l’héroïne et tire sa force de ce personnage. Pour ça, l’immersion a été très bénéfique, j’avais parfois l’impression de devenir Minare, de penser comme elle, avec sa verve, son culot, sa modernité. Je me surprenais à répéter ses répliques à voix haute, à essayer de trouver sa voix en français, à faire des essais de vive voix sur les mots ou le niveau de langue à utiliser, à me dire « mais non ! Minare ne dirait jamais ça comme ça ! » Il faut dire que me suis aussi reconnue en elle, parce qu’elle est terriblement humaine, imparfaite, vivante. C’est une femme, mais n’importe qui, homme ou femme, peut se retrouver en elle. »
À cette héroïne qui va évoluer dans le monde de la radio – et hop, encore un autre univers ! – SAMURA attribue toutes les failles qu’il distribue habituellement au genre masculin. Puis il l’entoure d’autres personnages tout aussi complexes et nous rappelle, en fin de volume, qu’il n’est pas un auteur enclin aux comédies superficielles. En effet, maintenant que nous sommes attachés à cette chère Minare, on se demande ce que son créateur a prévu de lui faire subir… Car il est très peu probable que le mangaka ait décidé de rentrer dans le rang pour cette nouvelle série !
Complexe, imprévisible, cultivé, délirant… Il en existe des qualificatifs qui pourraient décrire Hiroaki SAMURA, en plus de son immense talent graphique, déjà reconnu par tous. Cet esprit libre multiplie les thématiques comme les contextes, refuse toujours la banalité et la facilité, pour lui, pour ses lecteurs ou pour ses propres personnages. Ces protagonistes évoluent d’une œuvre à l’autre, SAMURA piochant dans les âmes de leurs aînés et dans une imagination sans bornes. Puis ce créateur forge leur identité sur des chemins escarpés, toujours en pente raide.
La carrière d’un tel mangaka ne résume pas, ainsi, à une seule œuvre, fut-elle son moment phare. Comme le dit Wladimir Labaere, à qui nous laissons le mot de la fin : « il faut arrêter de se voiler la face, L’Habitant de l’infini, c’est… fini. Il n’y aura plus de nouveaux tomes. Relire, c’est très bien, mais découvrir aussi. Avec toutes ces nouveautés, vous avez votre dose de Samura. Et quel Samura ! Thriller historique, science-fiction comique, western… franchement, c’est pas pour nous lancer des fleurs, mais chez Casterman, on vous met bien.
Et puis L’Habitant de l’infini a beau être un incontournable du manga contemporain, vu le talent de Samura, il aurait été dommage de garder de lui l’image de l’auteur d’une seule œuvre, non ? »
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