Kenshin le Vagabond : Kyoto Inferno – Harder, Better, Faster, Stronger.
Il y a quelques mois nous vous présentions le premier film de Kenshin le Vagabond, adaptation fidèle et dynamique du célèbre manga éponyme. C’est maintenant le second épisode de la trilogie qui débarque en dvd et blu-ray, toujours chez HK et Metropolitan. Une suite attendue au tournant puisqu’elle s’attaque au gros morceau de l’oeuvre originale de Nobuhiro WATSUKI : l’arc qui oppose Kenshin à son Némésis et double maléfique, Makoto SHISHIO.
Alors qu’il coule des jours paisibles à Edo au sein du dojo Kamiya, Kenshin (toujours incarné par Takeru SATO) est sollicité par le gouvernement qui doit faire face à une menace risquant de plonger tout le pays dans le chaos : Makoto SHISHIO (Tatsuya FUJIWARA, vu dans Death Note et Battle Royale), ancien successeur de Kenshin en tant qu’assassin pour le compte de la révolution contre le bakufu, a décidé de mener une vendetta pour se venger de ses anciens employeurs et mettre l’ancienne capitale, Kyoto, à feu et à sang. Kenshin semble être le seul capable de le mettre en échec, mais pour cela, le pacifiste vagabond pressent qu’il devra renoncer à son vœu de ne plus ôter la vie. Alors qu’il se met en route pour Kyoto et laisse ses compagnons derrière lui, un mystérieux combattant fait son apparition à Edo et se lance sur sa piste avec des intentions apparemment hostiles.
Kyoto brûle et la sauce prend : une suite diablement efficace
Deux ans après le premier opus, c’est encore Keishi OTOMO qui mène la barque de cette aventure de l’ancien Battosai Himura, cette fois divisée en 2 films tournés à la suite et sortis au Japon à un mois d’écart, en aout et septembre 2014. Maintenant débarrassé de la corvée de l’exposition inhérente à tout premier épisode, le réalisateur a les mains libres et nous livre une aventure palpitante et très bien équilibrée. En effet, il a très bien compris l’enjeu du combat de Kenshin et les différents aspects du personnage. Il les intègre ainsi dans le film de manière plutôt intelligente, sans délaisser les quelques touches d’humour qui se retrouvaient déjà dans le manga.
Plutôt que de traduire le dilemme du héros uniquement par le dialogue – comme c’est trop souvent le cas – et rendre le film trop verbeux, il utilise par exemple la veste de kimono rouge reçu par Kenshin dans le premier épisode, symbole de sa nouvelle vie, pour illustrer son déchirement lorsque celui-ci la laisse au dojo Kamiya lors de son départ pour Kyoto.
De même, la petite odyssée de Kenshin et sa rencontre avec Misao sont l’occasion d’une petite joute comique qui constitue un agréable moment d’humour distillé à travers une scène d’action. Ce moment de relâchement s’enchaîne pourtant de manière fluide avec une séquence bien plus sombre opposant Battosai aux hommes de SHISHIO dans un village dont la population a abdiqué toute volonté de résister, rappelant au héros tout ce pourquoi il se bat, renforçant ainsi sa détermination et poursuivant son évolution psychologique.
Mais comme pour le premier épisode, la grande réussite de cette adaptation est sa direction artistique et ses scènes de combat, deux aspects encore plus spectaculaires dans cette suite. On constate ce changement d’échelle dès les deux séquences qui ouvrent le film. La première nous permet de retrouver Hajime SAITO – toujours interprété par un Yosuke EGUCHI mieux mis en valeur dans cet opus que dans le précédent – en pleine traque du grand méchant SHISHIO, dans une ambiance sombre et infernale proche d’un film d’horreur. A noter que l’habillage musical du film, s’il reste discret, participe pleinement du renforcement de cette ambiance.
S’en suivent des scènes de liesse au cours desquelles on retrouve Kenshin et ses amis à Edo, assistant à un spectacle de Kabuki, puis dans les rues de la ville et au Dojo Kamiya. Autant de moments qui permettent une belle exposition de la direction artistique à travers de très beaux décors et les costumes des nombreux figurants. Entre l’agitation du théâtre et des rues de Edo et le caractère paisible, voire bucolique du dojo, un beau travail a été réalisé.
Le reste sera à l’avenant, OTOMO distillant harmonieusement les scènes d’action pour ensuite laisser le film s’emballer dans une dernier tiers qui s’achèvera sur un insoutenable cliffhanger.
L’enfer du Cliffhanger
Le seul bémol que l’on pourra soulever est finalement le même que pour le premier épisode, à savoir l’inutilité de certains personnages secondaires. Yaiko comme Sanosuke ne servent pas à grand chose ni ne sont mis en valeur dans le film. On comprend bien que leur présence reste un passage obligé pour toute adaptation de Kenshin, mais leur inutilité est confondante. Aussi, si Kaori est plus présente et constitue un moteur pour l’action (éternelle victime poussant notre héros à voler à son secour), on peine à s’attacher à elle et à ressentir de l’empathie pour le personnage, au contraire de celui de Misao, très réussi et dont le portrait est pourtant brossé prestement. Enfin, on a plaisir à retrouve un Yusuke ISEYA – toujours royal (il illuminait déjà l’adaptation d’Ashita no Joe) – dans le rôle d’Aoshi, même si on reste encore sur notre faim concernant sa mise en valeur dans cet épisode. Peut-être le traitement de son personnage atteindra son apogée dans la conclusion de la trilogie ?
Mais en l’état, cette suite est déjà une fantastique réussite d’une belle efficacité et d’une échelle supérieure à premier volet déjà très agréable. On ne lâche pas l’écran des yeux jusqu’à la dernière image et son cliffhanger – dont on ne dira rien ici – nous laisse fébrile, dans l’attente du prochain et dernier épisode dont on espère qu’il sera à la auteur du grand spectacle qui nous a été offert ici.
Retrouvez nos 3 critiques de la trilogie Kenshin :
Kenshin – Kyoto Inferno, disponible depuis le 20 juillet 2016 en DVD et Blu-ray chez Metropolitan Filmexport sous le label HK.
3 réponses
[…] II : Kyoto Inferno […]
[…] II : Kyoto Inferno […]
[…] La ville entière a servi de lieu de tournage, mais les quartions de Gion et de Pontocho plus particulièrement, ainsi que le quartier du Kiyomizu-dera. Pour en savoir plus sur ce film et sur le trilogie à ne pas rater qui va avec, n’hésitez pas à lire notre dossier d’ailleurs ! […]