[Live Report] toe : la musique instrumentale à son apogée
La liste des groupes japonais de la scène underground ayant joué à Paris commence sérieusement à prendre du poil de la bête : Envy, Mono, Tricot, Boredoms, Lite… Mmh, ne trouvez-vous pas qu’un nom y manque cruellement ? Mais oui, où est donc toe ?! Et bien en ce 18 août 2016, l’un des groupes de math-rock les plus respectés de ces dernières années a enfin répondu présent. Ah, toe, c’est pour beaucoup une madeleine de Proust, des japonais qui, au fil des albums/EP, ont beaucoup influencé leur scène (et plus encore) et ont fait évoluer leur musique jusqu’à la rendre parfois jazzy, parfois hip-hop, mais toujours aussi douce et rêveuse.
Ce soir, dans la cale du Batofar à Paris, les nippons allaient donner leur seconde représentation parisienne, 4 ans après leur passage remarqué au Point Éphémère. Cette fois-ci, hors de question de passer à côté, et fort bien nous en a pris. Aussi doués, reconnus et prisés soient les musiciens, ils n’oublient pas qu’ils sont avant tout des acteurs d’une scène principalement underground et en garde un certain esprit, cela s’est clairement ressenti dans le show de ce soir, dans l’atmosphère générale, la passion visible sur leurs visages lors du set, et leur présence scénique. Qui plus est dans un cadre relativement intimiste, où la bonne humeur régnait en maître.
Nous étions loin d’une simple tournée promotionnelle de Hear You, leur dernier album en date sorti chez Topshelf Records : l’ensemble de la discographie a été interprétée, parfois même revisitée, pour notre plus grand plaisir (et surtout celui d’un die-hard fan qui mettait le feu au dance-floor, proposant au groupe de « come to Brazil ! »). Des titres les plus délicats et mélancoliques du premier album tels que Kodoku no hatsumei aux compositions les plus riches et inventives du groupe tels que The Future Is Now, ainsi que quelques titres issus du dernier disque, nous avons eu le droit à une rétrospective brillante et intense de leur discographie. Car toe ne se contente pas de jouer leurs compositions sans aucune faute et avec une dextérité déconcertante, ils s’amusent également à donner un surplus d’adrénaline à certains de leurs morceaux en les agrémentant d’un final anarchique, soit carrément post-rock, soit complètement noise. D’ailleurs, nous avons eu droit entre deux titres à une petite improvisation noise-drone assez plaisante, dans la pure tradition sonore alternative japonaise.
Et bien évidemment, que serait un concert de toe sans Goodbye, le titre-phare de la bande ? Nous attendions impatiemment de voir et entendre ce morceau joué en live et cela a valu le coup : la chanson fût ce soir magnifiquement interprétée, avec quelques petites nouveautés par-ci par-là, encore plus prenante et ensoleillée… Un instant privilégié, comme l’a été de toute façon l’ensemble du concert. Encore une fois, toe ne jouait pas seulement sa musique, il la vivait intensément (quitte à parfois en souffrir, à en voir les grimaces des guitaristes), s’appliquant à envoûter les spectateurs, les emporter doucement jusqu’à l’apothéose. Un set revigorant et, n’ayons pas peur des mots, époustouflant…
… Bon, maintenant, il ne reste plus qu’à voir té’ et Heaven In Her Arms, et nous pourrons mourir en paix. Messieurs dames du booking game parisien, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Remerciements à Fanny et Estelle du Batofar.
1 réponse
[…] [Live Report] toe : la musique instrumentale à son apogée – MY FIRST STORY : la relève de ONE OK ROCK arrive à maturité – [Interview + Live […]