Japanime : les anime de l’hiver dans les starting-blocks
Voilà déjà quelques jours que nous sommes en 2016 et pour accompagner ce début d’année, une nouvelle fournée de séries animées débarque au Japon. Nous allons tout d’abord vous présenter la trentaine de nouveautés qui feront leurs apparitions sur les téléviseurs japonais. Viendra ensuite une rapide analyse des tendances que l’on peut observer ainsi que les attentes de l’équipe de Journal du Japon en guise de conclusion.
À titre d’information, des bandes-annonces de la plupart des séries sont visibles en cliquant sur leurs titres. Bonne lecture, en espérant que vous trouverez votre bonheur afin de vous occuper en cette période hivernale !
Quels concurrents sur la ligne de départ ?
Comme toujours, la grande majorité des séries sont tirées de mangas. Parmi celles-ci, il y a un trio très attendu du fait de leurs popularités dans notre langue. Il s’agit des adaptations animées du thriller fantastique Ajin (Glénat) par Polygon Pictures, du titre de science-fiction Dimension W (Ki-oon) du duo Orange/Studio 3Hz ainsi que du thriller temporel Erased (Ki-oon) de A-1 Pictures. La comédie romantique Rainbow Days (Kazé) de Production Reed est également au programme. Pour les suites, signalons la présence de Assassination Classroom 2 (Kana) chez Lerche et de Shirayuki aux Cheveux Rouges 2 (Kana) par Bones. Fait rare, une préquelle nous est proposée avec Fairy Tail Zero (Pika) de A-1 Pictures. Bien qu’inconnu chez nous, Têkyû aura le droit à sa 7e saison grâce au studio Millepensee.
Du côté des franchises n’ayant pas d’historique dans notre pays, il y a Shôwa Genroku Rakugo Shinjû de Deen qui est un drame centré sur le Rakugo, un type de spectacle humoristique datant de la période Edo. Avec Kôkaku no Pandora: Ghost Urn du duo AXsiZ/Gokumi, nous aurons le droit à de la science-fiction. Avec Dagashi Kashi, c’est de l’humour que nous offrira le studio Feel. Finissons avec les séries au format court durant généralement moins de cinq minutes. Il s’agit de Mahô Shôjo Nante Mô Ii Desu Kara (Pine Jam), Ojisan to Marshmallow (Creators in Pack), Oshiete! Galko-chan (Feel) et Ōya-san wa Shishunki! (Seven Arcs).
Passons désormais aux light novels qui sont toujours présents, notamment avec des suites, à l’image de Durarara!!×2 Ketsu de Shuka, Schwarzesmarken produit par le duo IXTL/Liden Films ou encore de Gate 2, ce titre de fantasy signé par A-1 Pictures. D’autres séries de ce même genre sont également prévues avec Grimgar, toujours chez A-1 Pictures, Kono Subarashii Sekai ni Shukufuku wo! de Deen ainsi que Saijaku Muhai no Bahamut par Lerche. Dans un registre assez proche, citons Musaigen no Phantom World de Kyoto Animation. Pour les romans, P.A. Works a en charge l’animation de HaruChika: Haruta to Chika wa Seishun Suru et Deen celle du web-roman chinois Reikenzan: Hoshikuzu-tachi no Utage.
En ce qui concerne les jeux vidéo, nous avons affaire à trois cas différents. Il y a tout d’abord l’adaptation du MMORPG Phantasy Star Online 2 par Telecom Animation Film. Divine Gate de Pierrot est lui inspiré d’un jeu à succès destiné aux smartphones. Viennent ensuite les œuvres tirées de visual novel, deux d’entre elles étant avant tout destiné à un public masculin ; Ao no Kanata no Four Rhythm (Gonzo) et Shōjo-tachi wa Kōya o Mezasu (Project No.9). Reste ensuite Norn9 de Kinema Citrus/Orange et Prince of Stride Alternative de Madhouse qui ciblent principalement un public féminin.
Terminons cette présentation avec les œuvres originales qui sont en partie représentées avec de la science-fiction. C’est en effet dans ce genre que peuvent se catégoriser Active Raid: Kidô Kyôshûshitsu Dai Hakkei de Production IMS, Bubuki Buranki de Sanzigen ainsi que Luck & Logic de Dogakobo. Dans d’autres registres, nous retrouverons Nurse Witch Komugi-Chan, un magical girl de Tatsunoko Production, Sekkô Boys, la comédie déjantée centrée sur des statues greques idoles de Liden Films et les histoires horrifiques de ILCA avec Yamashibai qui sont de retour pour une troisième saison.
Les statistiques de la course
Cet hiver, comme à chaque saison, le support le plus adapté reste le manga avec 15 nouveautés issues des catalogues des grands pontes que sont Kadokawa, Kodansha, Shogakukan, Shueisha ou encore Square Enix. Vient ensuite le light novel (7), le jeu vidéo (6), l’œuvre originale (6) ainsi que le roman (2). On notera également le nombre de suites qui est en baisse par rapport aux précédentes saisons avec un peu moins de 10 séquelles contre une trentaine de nouvelles franchises.
Du côté des studios d’animation, beaucoup sont présents avec une ou deux œuvres à proposer mais c’est une nouvelle fois A-1 Pictures qui se démarque des autres avec pas moins de quatre nouveautés diffusées en même temps. De son côté, le studio Deen n’est pas en reste avec ses trois nouvelles séries.
Les tendances des genres se confirment sur cette période hivernale avec un grand nombre de séries d’action ou d’aventure et d’œuvres se déroulant dans des univers surnaturels. Notons d’ailleurs que ces deux genres se retrouvent très souvent au sein d’une même série, nouvelle preuve que la formule popularisée par Sword Art Online il y a quelques années attire toujours autant grâce à un succès commercial presque garantis à l’avance. En fer de lance de cette tendance pour ces trois mois à venir, nous devrions donc retrouver Grimgar. L’autre assemblage que l’on retrouve régulièrement mélange la tranche de vie et la comédie qui sont également les genres de prédilection des séries au format court qui durent moins de 5 minutes. Notons tout de même Assassination Classroom 2 qui est d’ores et déjà assuré d’un succès sur le territoire japonais, sauf mauvaise surprise. Du côté de la romance, il s’agit principalement d’adaptations d’eroge, ces fameux visual novels érotiques qui sont présents depuis de nombreuses années sur le marché japonais. La seule exception est Rainbow Days, qui est lui basé sur un manga. Terminons avec la science-fiction qui continue de faire petit à petit son retour, que ce soit avec du mecha grâce à Active Raid, où des œuvres plus générales comme Dimension W ou Erased.
Les favoris de la rédac’
Paul : Dimension W, c’est ce titre de SF qui mixe influences US et japonaises et qui a – enfin ! – mené Yuji IWAHARA aux portes du succès critique comme public grâce aux éditions Ki-oon. Il est désormais adapté en anime par deux studios méconnus voire inconnus, Orange et 3Hz, qui portent la lourde responsabilité d’adapter ce double héritier de Cowboy Bebop et Darker Than Black.
C’est là la 6e réalisation de Kanta KAMEI, qui a toujours délivré des animes de bonne voire d’excellente qualité, comme Usagi Drop, donc on espère surtout que le budget sera à la hauteur pour ce seinen qui regorge d’action et de héros hauts en couleur. De la même façon la narration, oscillant entre thriller et polar, sera un défi pour Shôtarô SUGA, qui planchera sur l’adaptation du scénario comme il l’avait fait sur celui de Seven Deadly Sins. Si on se fie à ce dernier anime, qui avait condensé un nombre élevé de tomes en une seule saison, il y a fort à parier qu’on devrait éviter la surexploitation et les longueurs inutiles. Mais conservera-t-on pour autant le sel et la noirceur du format d’origine ? Réponse le 10 janvier.
Marion : Cette nouvelle saison annonce pas mal de sorties sympas ! La suite de Durarara!! par exemple, ou bien l’intrigante Dimension W… Mais celle que j’attends avec le plus d’impatience est sans aucun doute Erased, l’adaptation du manga éponyme de Kei SANBE. La version papier éditée chez Ki-oon m’a fait forte impression et pour l’anecdote, j’ai grand hâte de lire le prochain volume qui sera dans les bacs le 11 février.
Produite par le studio A-1 Pictures, à l’origine de belles productions telles Sword Art Online ou bien encore Your Lie in April, l’anime Erased nous promet déjà à travers son premier teaser une sacrée épopée à travers le temps et la vie de Satoru, son protagoniste principal. Ce dernier a le pouvoir de remonter le temps pour éviter des catastrophes, et va vouloir sauver une de ses anciennes camarades de classe qui fut assassinée lorsqu’il était enfant. Sous son titre original, Boku Dake Ga Inai Machi, l’anime est licencié par WAKANIM et sera donc visible en simulcast quelques heures après sa diffusion japonaise. Première le 7 janvier, à ne rater sous aucun prétexte !
Audrey : Janvier semble placé sous le signe des adaptations de manga en animé, et parmi toutes les licences annoncées, celles que j’attends avec le plus d’impatience sont certainement Erased et Dimension W, qui devraient transcender un support originel déjà excellent ! Je jetterai peut-être également un œil à la seconde saison d’Assassination Classroom, une adaptation qui devrait être toujours aussi drôle et fidèle au manga d’origine.
L’un des animés qui m’intrigue le plus ceci dit, c’est Ajin, produit par le studio méconnu Polygon Pictures, et diffusé sur Netflix. Contrairement à beaucoup de monde, je n’ai pas accroché au premier tome du manga, que j’ai trouvé un peu froid et violent, si bien que la hype autour de ce titre m’est un peu passée au-dessus… Le concept de l’intrigue est pourtant intéressant et captivant. On apprend ainsi qu’il existe parmi nous de rares personnes devenues mystérieusement immortelles, ce qui a conduit le gouvernement à les pourchasser pour comprendre le secret de ces « Ajin »… J’espère que le héros, un lycéen embarqué malgré lui dans une chasse à l’homme dont il est la proie, sera plus charismatique et attachant dans la version animée. En tout cas je serai curieuse de le découvrir.
Adam : Dans Musaigen no Phantom World, l’humanité évolue dans un monde imaginaire qu’elle a créé de toutes pièces. Apparaissent alors des « Phantoms », créatures monstrueuses qui n’auraient jamais dû être imaginées. L’histoire nous conduira dans un club de l’académie Hosea, dont le but est d’affronter ces créatures…
Avec cette nouvelle série, Kyoto Animation nous propose sa spécialité : mêler lycéens et phénomènes paranormaux. Et le studio n’en est plus à son coup d’essai dans le genre. Après avoir adapté avec brio les light novels du studio Key (Clannad, Air, Kanon), il a enchaîné avec Suzumiya Haruhi no Yuutsu, Chuunibyou demo Koi ga Shitai!, Hyouka, Kyoukai no Kanata, et Amagi Brilliant Park. Malgré ce thème récurrent, KyoAni se renouvelle et évolue en créant des univers diversifiés, des problématiques divergentes, et des protagonistes aux caractères différents. Dans cette série, on peut s’attendre à une dissection de l’imaginaire humain et même à un peu de poésie, « Musaigen » signifiant « Myriade de couleurs ».
Et n’oublions pas que le studio produit toujours une animation de qualité et un chara-design attirant, réputés pour plaire aux otakus. Action et insouciance, poésie et humour, Musaigen no Phantom World est une série à suivre de ce début d’année.
Fabien : Après une année 2015 en demi-teinte, il est temps pour l’amateur de japanimation que je suis d’aborder l’année 2016 avec optimisme tant la première fournée annuelle de série semble prometteuse avec notamment les adaptations animées des mangas Ajin, Dimension W et Erased que j’apprécie beaucoup et de l’intriguant Shôwa Genroku Rakugo Shinjû, un titre centré ayant pour thématique le rakugo. Peut-être y aura-t-il des déceptions dans ces quatre séries, mais elles ont le mérite de vraiment m’intéresser.
La seule valeur sûre est donc la seconde saison de Shirayuki aux Cheuveux Rouges, l’un de mes coups de cœur de l’année passée qui avait été diffusée durant l’été. Sauf mauvaise surprise, nous devrions y retrouver un univers coloré sublimé par le talentueux studio Bones. Aucun changement n’est à noter dans le staff et c’est avec joie que l’on retrouvera Masahiro Andô (Canaan, Hanasaku Iroha ou encore The Civilization Blaster) au poste de réalisateur. Il ne reste désormais plus que quelques jours avant de découvrir la suite de cette romance agrémentée d’aventure, de médecine et de conflits politiques. Notons que comme pour sa précédente saison, la série devrait nous être proposée légalement par Anime Digital Network même si rien n’a encore été confirmé à ce jour.
Julien : À chaque saison, c’est le même jeu de hasard qui recommence : la bille est sur le point d’être lancée dans la roulette, et l’on se demande sur quels animés on va miser. Mes premiers jetons seront pour une suite, Durarara!!×2 Ketsu, car ça c’est du tout cuit. Ensuite, le roi des paris cet hiver c’est Dimension W. Même si j’ai quelques craintes concernant les 2 studios impliqués, c’est trop tentant, car si ça passe c’est le jackpot ! Et puis il faut aussi savoir prendre quelques risques, et miser là où on ne l’attend pas.
Dans le domaine de l’imprévisible, quoi de mieux que les œuvres originales. Active Raid, Luck & Logic ou Bubuki Buranki ont chacun des arguments à faire valoir (réalisateur, passif du studio…), mais une grosse part d’inconnu subsiste et le meilleur comme le pire est possible. Du coup quitte à y aller à l’instinct, je pencherai finalement pour HaruChika. Certes son chara design est du genre à plaire ou rebuter complètement, mais son mélange de comédie lycéenne, de musique et de mystère pourrait bien fonctionner aussi bien qu’un KyoAni. Il émane d’ailleurs une ambiance plutôt envoutante de son teaser. Et puis avec P.A. Works aux commandes, au moins la partie technique devrait être à la hauteur.
Aller, les jeux sont faits mesdames et messieurs, rien ne va plus !
Vous l’avez certainement compris en lisant cet article mais cet hiver, il y en aura pour tous les goûts et nous aurons le plaisir de découvrir quelques séries adaptées de mangas que nous pouvons retrouver depuis quelques années chez nos libraires. Pour en savoir plus sur toutes les séries évoquées dans cet article, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de notre partenaire Icotaku. En ce qui concerne les diffusions en simulcast de ces œuvres, suivez notre compte Twitter et vous serez ainsi informés de toutes les annonces faites par les éditeurs. Clôturons cet article avec une question qui vous est destinée… Et vous, quelles séries comptez-vous regarder cet hiver ?