[Chronique] CRYSTAL LAKE : The Sign, renouveau du metalcore?
Cette fin d’année aura été riche en sortie pour le métal japonais : Crossfaith, Her Name in Blood, coldrain pour ne citer que les plus connus. Parmi ces grands noms s’est glissé l’étoile montante de la scène hardcore japonaise : CRYSTAL LAKE.
Nous vous en avions déjà parlé en février dernier, vous invitant à suivre de près ce groupe qui allait très certainement marquer 2015… et la boule de cristal JdJ ne s’était pas trompée ! CRYSTAL LAKE nous pond en ce mois d’octobre leur premier album avec leur nouveau chanteur, Ryo : The Sign. Un album dans la continuité de l’EP Cubes, mais pas que.
CRYSTAL LAKE nous avait laissé totalement abasourdi avec leur précédent EP, Cubes. Une poignée de titres bruts de décoffrage, un voyage apocalyptique magnifique, le genre d’uppercut que l’amateur éclairé aime se prendre de temps en temps. Sensible mais sauvage, la musique de CRYSTAL LAKE se dévoilait sous un jour nouveau et ce grâce à l’arrivée d’un nouveau chanteur, Ryo.
Mais on le sait, le virage emprunté par un EP ne présage pas forcément la route que suivra l’album. Qu’en est-il donc pour The Sign ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe n’a pas trahi le style qu’il s’est forgé au fil des années. Dans la veine directe du métalcore moderne qui fait rage ces dernières années avec Architects et Beartooth, CRYSTAL LAKE se pose directement comme candidat potentiel au trône japonais. L’incisive Matrix, en duo avec Ikepy des mythiques Her Name In Blood, annonçait déjà la couleur : ça charge, ça groove, ça break, ça beuark, le tout à grand renfort de gang vocals. Le titre New Romancer se place d’ailleurs dans la même veine que la précitée.
Prometheus, le second extrait de The Sign, sans être de la grandeur de Beloved, est quant à lui un parfait résumé de l’essence CRYSTAL LAKE, que cela soit au niveau du son ou de l’esthétique : « organique ». Ce sentiment, généré par des guitares aériennes, une batterie profonde et une voix sauvagement sincère, est présent tout au long de l’écoute de l’album, et plus particulièrement sur des titres comme Light Up The Tunnel et Dreamcatcher. Cette dernière est d’ailleurs la pierre angulaire de l’album : rappées, presque parlées, certaines parties du chant rappellent, dans un autre genre, La Dispute, groove nu-métal en plus. Le plus étonnant reste le chant clair de Ryo, que l’on n’avait jamais entendu jusqu’alors, mais qui ouvre la porte à de nouvelles possibilités pour le groupe. La structure de ce titre, à plusieurs niveaux, en fait le morceau le plus abouti de The Sign qui souffre tout de même de l’absence de chansons phares et percutantes.
Enfin, arrêtons-nous tout de même sur la chanson OVNI de l’album, Hades. Elle semble être un hommage à toutes les influences du groupe, parsemée de riffs connus ou de paroles qui ont marqué la musique (du « If you’re 555, then I’m 666 » de Slipknot au « I’ve got 99 problems but a bitch ain’t one » de JAY-Z… et oui, entendre du JAY-Z version hardcore, ça fait vraiment bizarre, on confirme). Elle fonctionne bien, mais représente un choix étrange dans la tracklist de l’album. Dans le même délire fou, on regrettera que la reprise des Beastie Boys, Body Movin’, ne soit présente que sur la version japonaise car, à l’instar de Rollin’ de Limp Bizkit (sur Cubes), cette cover vaut à elle seule le détour et souligne encore une fois la créativité dont peut faire preuve CRYSTAL LAKE.
Globalement plus mélodique et tranchant que son petit frère, The Sign, est un bon album metalcore superbement produit qui, malgré quelques éclairs de génie, s’assoit un peu sur les acquis de Cubes. On regrette que le groupe n’ait pas eu la volonté d’aller plus loin dans la recherche musicale car on est à deux doigts de la révolution du genre tant le potentiel de CRYSTAL LAKE est fort. Pour les fans du groupe, c’est peut-être ces deux doigts qui feront la différence, mais pour les personnes qui ne les connaissent pas encore, l’album est une bonne introduction. Du reste, The Sign est un album qui montrera certainement tout ses resources en live, ce que l’on peut espérer rapidement par chez nous avec la signature récente du groupe chez Artery aux US.
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Her Name in Blood évidemment, dont nous parlions au-dessus. Formé en 2007, le groupe tokyoïte mené par le charismatique Ikepy a tout de suite marqué la scène hardcore japonaise tant son son est massif et brutal. Pourtant, le groupe a toujours teinté ses clips d’humour, un peu à la Maximum The Hormone. Il n’en est ainsi devenu que plus populaire !
Leur troisième album, Beast Mode, est sorti le moins dernier et malgré un côté un peu plus mélodique, le groupe confirme sa place de leader du genre.
Retrouvez CRYSTAL LAKE sur Facebook (en anglais !), Twitter (en japonais) et Instagram.
Leur nouvel album est disponible chez JPU Records ainsi que sur iTunes.
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