Un jour à Tokyo : nature, culture et découverte à Ueno
Dans ce nouveau numéro d’un jour à Tokyo, Journal du Japon vous emmène à la découverte d’un des quartiers les plus célèbres de l’arrondissement de Taito. Un endroit qui regorge de trésors au sens propre comme au figuré, et réputé pour abriter deux pandas : le quartier d’Ueno.
Ueno fait partie des ces quartiers associés à la Shitamachi, ou ville basse (en opposition avec la Yamanote, ville haute). Cette désignation signifie, grossièrement, que l’on retrouve une ambiance plus traditionnelle et populaire dans ces quartiers. A l’origine, ce terme est né de la ségrégation entre les différentes classes sociales de l’époque Edo (1600-1868). D’un côté, nous avions des quartiers habités par des communautés aisées tournées vers la modernité, et de l’autre des agglomérations marquées par des communautés comprenant les classes inférieures, plus traditionnelles. Il subsiste donc des quartiers comme Ueno ou Asakusa marqués par l’empreinte de la Shitamachi. Ce sont des lieux de Tokyo particulièrement ancrés dans une essence populaire et plus authentique (même si le tourisme massif à ces endroits risque d’entacher cette authenticité à long terme), en opposition avec des quartiers comme Roppongi qui ont plus de points communs avec des villes occidentales ultra modernes comme New-York.
Phénomène assez rare dans la capitale pour le signaler, Ueno et plus particulièrement son parc sont connus pour accueillir une grande concentration de sans domiciles fixes. Ces derniers, bien moins nombreux qu’en France, sont surtout beaucoup moins visibles que dans notre pays. Ils résident majoritairement dans des parcs publics ou des net café et préfèrent vivre en marge des centres urbains. Généralement, ils subviennent à leurs besoins via des petits boulots au jour le jour et ne quémandent presque jamais. S’il est vrai qu’on ne croise que très peu de SDF dans la capitale, cela n’empêche pas d’être confronté à la dure réalité économique du pays ces dernières années.
Pour en revenir à notre visite, elle commence comme à l’accoutumé devant une gare : celle de Ueno bien entendu, et plus précisément à la sortie Ueno Koen (parc), où nous attendra l’essentiel des visites de la journée. En pénétrant dans ce parc, on comprend tout-de-suite pourquoi ce dernier est considéré comme le cœur du quartier. En plus de sa taille conséquente et de sa beauté s’y concentre un grand nombre d’institutions culturelles parmi lesquels : le Musée National de Tokyo, le Musée National des Beaux Arts Occidentaux (une procédure d’inscription au patrimoine mondial a été lancé en 2015 pour ce musée crée par Le Corbusier), le Musée National des Sciences Naturelles, le Musée d’Art Métropolitain de Tokyo et bien sur le célèbre Zoo d’Ueno.
Avant de pénétrer dans ses différents monuments, une balade dans le parc s’impose, sur cette colline connue pour avoir été le site du dernier retranchement des troupes du shogunat des Tokugawa contre les troupes impériales au XIXe siècle. Après la défaite des Tokugawa, le Parc d’Ueno devint un haut de lieu de culture sous l’impulsion du gouvernement de Meiji (1868-1912), d’où la multitude de musées présents à cet endroit. Petite anecdote supplémentaire, le véritable nom de ce parc est Ueno Onshi Koen c’est-à-dire, « Parc d’Ueno, Cadeau Impérial » car l’empereur Taisho (1879-1926) offrit ce parc à la ville de Tokyo en 1924.
Pour en revenir à notre balade, la première chose qui nous frappe, c’est la beauté naturelle des lieux. On dénombre plus de 1000 cerisiers (ce qui en fait un endroit idéal pour le Hanami) ainsi qu’un étang magnifique recouvert de lotus : on en oublierait parfois qu’il y a de l’eau par endroits mais on peut aussi y faire du pédalo, sur des parties plus découvertes, pour une poignée d’euros.
A cette beauté vient s’ajouter la spiritualité. En déambulant dans le parc, on a la chance de rencontrer plusieurs temples et sanctuaires sur notre chemin comme le temple Toshogu, le sanctuaire Bentendo et la pagode Kaneiji.
Prochaine étape : le zoo d’Ueno. Il vous faudra compter environ 3h et moins de 5 euros pour un billet adulte (gratuit pour les enfants de moins de 10 ans et entrée libre tous les 20 mars, 4 mai et 1er octobre). Fondé en 1882, il s’agit ni plus ni moins du plus ancien zoo du Japon. Il accueille des milliers d’animaux issus de centaines d’espèces différentes. C’est à travers deux grandes zones reliées par un pont et un monorail que vous pourrez admirer, entre autres, quantité d’oiseaux exotiques, plusieurs espèces simiesques, des reptiles extraordinaires comme un anaconda, des crocodiles aux formes étonnantes, ou enfin des animaux imposants comme un ours polaire, des hippopotames et rhinocéros. Mais la superstar – ou plutôt les superstars – du zoo s’appellent Ri Ri et Shin Shin, les deux pandas prêtés par la Chine. Véritables mascottes du zoo et même de la ville, on trouve un peu partout des friandises et pâtisseries à leur effigie. D’ailleurs il faudra faire la queue pour les admirer, entre 15 min si vous êtes chanceux et jusqu’à 1 h si vous êtes chat noir.
En ce qui concerne la restauration : puisque l’on passe la journée au parc autant manger un encas dans un des snacks du zoo qui proposent notamment des sandwichs sans prétention et plutôt sympathiques comme celui à la crevette (environ 3 euros). Bon rapport qualité/prix, nourriture abordable et richesse de la faune : si vous n’avez rien contre les zoos, voici donc un passage obligé.
A une centaine de mètres après la sortie du zoo – via l’entrée principale – se trouve un endroit extraordinaire pour toutes les personnes avides de culture, d’histoire et d’art japonais : le Musée National de Tokyo.
Avec ses 114 000 œuvres dont 87 trésors nationaux (la plus haute distinction désignant les biens culturels les plus précieux du Japon, 633 biens culturels importants (appellation désignant des biens culturels d’une grande importance pour le pays) et les collections du plus ancien et plus grand musée du Japon.
Chaque galerie vous emmène à la découverte d’un univers différent. Le bâtiment Honkan propose un voyage à travers l’histoire et l’évolution de l’art japonais via un parcours chronologique. Le Toyokan dispose entre autres de collections d’art chinois, coréens, indiens, et égyptiens. La galerie des trésors Horyuji, quant à elle, présente des trésors du célèbre temple de Nara. En bonus, il y a la possibilité de visiter un jardin japonais de toute beauté, où l’on peut y apprécier les différentes saisons de l’année puisque les couleurs de la végétation changent constamment. A noter, enfin, la présence de maisons de thé traditionnelle.
Peu onéreux (environ 5 euros pour le tarif adulte), contenant pléthore d’objets d’expositions de qualité, le tout dans un cadre presque idyllique. Ce musée est un véritable coup de cœur ! A vous de voir si vous désirez y passer 4h ou bien y revenir une seconde fois.
La dernière étape de cette visite se trouve à un petit kilomètre du parc d’Ueno : les allées commerçantes d’Ameyoko.
Outre ses magasins regorgeant d’objets souvenirs, de vêtements, de cosmétiques ou de sacs, ce sont les petits marchés de nourriture locale qui retiennent le plus notre attention. Si vous avez la possibilité de cuisiner un minimum, ces marchés vous raviront. On y trouve de nombreux produits de la mer à des prix incroyablement compétitifs si on les compare à notre pays. Un exemple parmi d’autres : pour environ 4 euros il est possible d’acheter un plateau de près d’une trentaine de sashimi de saumon !
Et si vous ne pouvez pas cuisiner, petite astuce pour se préparer ce qu’on appelle un donburi : une fois le poisson cru acheté, allez chercher du riz déjà préparé dans votre konbini le plus proche. Pensez ensuite à prendre un peu de sauce shoyu, puis demandez à ce qu’on vous fasse réchauffer votre riz (les caissiers vous le demande d’eux-mêmes). Une fois chez vous, ajoutez vos sashimi. Rapport qualité / prix imbattable !
L’autre alternative reste tout simplement de se laisser tenter par l’un des nombreux restaurants et autres izakayas présents dans cette allée. A tout hasard, nous nous sommes aventurés dans l’izakaya Ikken sakaba. Les prix sont très attractifs (environ 2 euros pour les boissons, et pas plus de 4 euros pour les plats), et il y a un large choix de nourriture que l’on peut apprécier grâce à un menu traduit en anglais. Petit plus : les décorations d’intérieur nous plongent dans une ambiance des plus agréable.
En sortant de cette allée pleine de charme, on ne peut que se réjouir d’avoir vécu une journée pareille dans Tokyo. Ce quartier possède tout ce qu’il faut pour ravir les touristes, une abondance de culture, un certain ancrage dans le Japon traditionnel et une nature merveilleuse. Que demander de plus ?
Ueno est un quartier magique. Entre son parc enchanteur, son zoo historique et ses quartiers populaires, il y a absolument tout ce qu’il faut pour passer une journée inoubliable au cœur de la capitale nippone. Grâce à Ueno et ses institutions culturelles à foison, on en apprend beaucoup sur l’histoire, la culture et l’art du Japon.
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– Un jour à Tokyo : Hanami & les prémices du printemps
– Un jour à Tokyo : Shinjuku, l’arrondissement privilégié des résidents étrangers
– Un jour à Tokyo : Marunouchi et Akihabara, des quartiers aux antipodes
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– Un jour à Tokyo : l’arrondissement de Minato ou le royaume du divertissement
– Un jour à Kanagawa : les villes historiques de Yokohama et Kamakura
Photos réalisées par Nathan Boulant pour ©journaldujapon.com – Tous droits réservés
7 réponses
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[…] Zoo de Ueno : Ici à lieu le double rendez-vous entre Domjoji/Makino et Yuuki/son copain. Le zoo de Ueno se trouve dans le parc Ueno, près de la station de métro du même nom. Vous pourrez y voir la statue où les quatre personnages se donnent rendez-vous, celle du samurai Takamori Saigô. Il faut compter une après-midi entière pour visiter le parc et ses animaux. Vous ne pouvez vous empêcher d’être tenté par une peluche caméléon vous aussi et de penser à chaque scène du drama devant les enclos des pingouins, des pandas ou encore des singes. Le prix de l’entrée est bas: 600 yens, attention à faire les jours de beaux temps, car les animaux sont rentrés à l’intérieur lors des intempéries. Si jamais vous voulez passer une journée complète à Ueno, on vous conseille de jeter un œil à notre article qui est consacré au parc. […]
[…] Zoo de Ueno : Ici a lieu le double rendez-vous entre Domyoji/Makino et Yûki/son copain. Le zoo de Ueno se trouve dans le parc Ueno, près de la station de métro du même nom. Vous pourrez y voir la statue où les quatre personnages se donnent rendez-vous, celle du samurai Takamori Saigô. Il faut compter une après-midi entière pour visiter le parc et ses animaux. Vous ne pouvez vous empêcher d’être tenté par une peluche caméléon et de penser à chaque scène du drama devant les enclos des pingouins, des pandas ou encore des singes. Le prix de l’entrée est bas : 600 yens, mais attention à faire les jours de beaux temps, car les animaux sont rentrés à l’intérieur de leur enclos lors des intempéries. Si jamais vous voulez passer une journée complète à Ueno, nous vous conseillons de jeter un œil à notre article qui est consacré au parc. […]