[Découverte J-Music] Tohoku Livehouse Daisakusen, une soirée punk à ne pas rater !
Tohoku Livehouse Daisakusen est un projet à l’initiative d’ingénieurs du son et de musiciens japonais (autour de la société SPC Peak Performance), visant à la reconstruction de salles de concert dans des villes japonaises durement touchées de la région du Tohoku suite au tsunami de 2011. Grâce à ce projet, trois salles de concert ont déjà été reconstruites. Une avancée pour la vie sociale et culturelle des habitants qui n’aurait jamais pu voir le jour sans le soutien de deux groupes majeurs de la scène punk japonaise : BRAHMAN et Locofrank.
Juin voit l’arrivée du projet en France avec plusieurs dates prévues (voir la fin de l’article), et la possibilité pour le public français de contribuer à la reconstruction du Tohoku en passant une soirée mémorable en compagnie de ténors du punk nippon !
BRAHMAN, avec les tripes
Débutant en 1995 à Tokyo, le groupe évolue aux côtés des légendaires HI-STANDARD et s’enracine progressivement comme une valeur sûre de la scène punk rock japonaise. Empruntant leur nom au mot sanskrit désignant « l’âme universelle », Toshi-Low (chanteur), Kohki (guitare), Makoto (basse) et Ronzi (batterie) ne revendiquent pourtant aucune appartenance religieuse : c’est plutôt la symbolique qui leur plait, leur musique étant une alliance de plusieurs influences (japonaises et américaines).
Ayant tout d’abord acquis un succès underground, l’année 1999 les propulsera sur le devant de la scène avec leur signature sur le label Toy’s Factory, mais également leur participation au Fuji Rock Festival. Cette incursion dans un grand festival leur ouvrira les portes de l’international avec des dates à Hong Kong, en Espagne et en Italie dès 2001. Cette même année sortira l’opus phare du groupe, A Forlorn Hope, qui s’écoulera à plus de 500 000 exemplaires. Le succès leur ouvrant grand ses bras, BRAHMAN aura la chance de partir plusieurs fois à l’étranger, notamment en Chine, au Royaume-Uni et en France en 2003.
L’année suivante sort un nouvel album, The Middle Way, qui attire cette fois les États-Unis : le label Revelation Records décide alors de sortir en 2005 A Forlorn Hope, permettant au plus grand nombre d’apprécier leur musique. Côté national, BRAHMAN fête ses 10 ans de carrière avec une tournée de 56 dates à travers le Japon, toutes sold-out, confirmant ainsi leur statut.
Leur quatrième album, ATINOMY, sortira en février 2008 et attendra la 3e place des charts. La tournée est couronnée de succès et BRAHMAN se retrouve tête d’affiche de plusieurs grands festivals japonais, jouant devant plus de 50 000 personnes.
Entre temps, la carrière du groupe sera fortement marquée par le tsunami de 2011, BRAHMAM étant le premier groupe à s’être rendu sur place pour aider les habitants du Tohoku. Leur investissement expliquera alors le « gap » dans leur discographie, leur dernier opus en date, Chokoku, comprenez « surmonter », n’étant sorti qu’en 2013.
Résolument punk-rock, leur son est cependant teinté d’une certaine noirceur, apportant plus de profondeur aux structures des morceaux. Beaucoup plus vindicatifs qu’à leurs débuts, le groupe a, au final des années, gagné une belle maturité musicale qui sort le punk-rock japonais des sentiers battus. BRAHMAN offre à présent une belle palette sonore portée par l’impétueux Toshi-Low, totalement investi par sa musique.
Un peu de fraîcheur avec LOCOFRANK !
LOCOFRANK est un groupe totalement représentatif de la pop-punk californienne sauce japonaise : du soleil, un concentré d’énergie de 2min30 en moyenne, des refrains entêtants, bref, un groupe qui pulse !
Originaires d’Osaka, Masayuki Kinoshita (chanteur/bassiste), Yusuke Mori (guitare/chant) et Tatsuya (batterie/choeurs) créent en 1998 le groupe 相撲茶屋 (Sumo Jaya, du nom d’une boutique à Sapporo vue lors d’un voyage scolaire). Après plusieurs EP en indé qui leurs permettront de se faire remarquer et d’écumer les scènes des plus grands festivals japonais, le groupe se rebaptise LOCOFRANK en 2003 et réalise son rêve en 2006 : fonder son propre label, 773Four Records, pour sortir ses productions.
Leur cinquième et dernier album, Signs, sorti en 2013, est également marqué par le drame du Tohoku, le trio s’étant autant impliqué que BRAHMAN dans la réhabilitation de la région.
Dans la même veine que des classiques comme Kemuri (porteur de la Positive Mental Attitude), LOCOFRANK perpétue la tradition pop-punk japonaise dynamique et enjouée qui fera tant d’émules dans les années 2000.
De la musique, mais pas que !
Lors de ces événements, nous aurons aussi l’occasion d’admirer les clichés de Tsukasa Miyoshi, photographe professionnel habitué des lives dont le travail est régulièrement exposé et publié dans la presse japonaise ou sous forme d’ouvrages. Sur place dès le lendemain de la catastrophe du 11 mars, il sera l’un des témoins du désastre, mais aussi de la solidarité sur place. Des clichés de cette période seront exposés, ainsi que d’autres de BRAHMAN pris lors des concerts fêtant la reconstruction des trois livehouses.Une fois de plus, le punk rock se montre digne de ses origines en militant contre les injustices de notre temps. BRAHMAN, LOCOFRANK, ainsi que les autres groupes présents (notamment Burning Heads) portent cet héritage haut la main avec le projet Tohoku Livehouse Daisakusen qui, nous l’espérons, perdurera… mais pas trop longtemps.
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[…] de salles de spectacle au Japon dans des villes durement touchées par le tsunami du 11 mars 2011. Nous vous en parlons en détail ici, mais sachez que BRAHMAN sera accompagné à cette occasion du groupe de […]