[Live Report] SCANDAL : What did you expect?
Après six albums et pas moins de sept ans d’absence dans l’hexagone, le quatuor est de retour pour présenter son dernier album en date : un Hello World en demi-teinte qui succède au très bon Standard et qui a ouvert au groupe les portes de l’Occident.
Qu’il est long, le chemin parcouru par les quatre jeunes femmes depuis leur dernier passage en France, à l’occasion de l’édition 2008 de la Japan Expo. Exhibant alors leurs tenues d’écolières et saupoudrant leurs chansons pop-rock de chorégraphies, nul n’aurait cru que ce groupe d’idols à guitares ferait de vieux os. Mais de l’eau a coulé sous les ponts, les uniformes d’écolières sont partis à la poubelle, les adolescentes ont laissé place à des femmes, et les chansons se font plus matures. Ce Hello World Tour marque donc le début d’une nouvelle ère pour SCANDAL : celui de l’ouverture vers l’international.
La venue du quatuor dans la capitale a tout d’un événement que le public français attendait depuis longtemps. C’est le succès assuré : les places s’arrachent en quelques minutes, et le groupe va même jusqu’à gratifier les fans de tickets VIP pour le fameux meet and greet (moyennant le double du prix du billet).
La soirée commence donc dans une ambiance électrique, les fans – et on les comprend – ayant beaucoup de mal à contenir leur impatience. Après une improbable intervention d’un membre du staff venu nous expliquer en quoi consiste une première partie, le groupe d’ouverture, The Shapers, trio skate-punk toulousain, entre en scène. Tout feu tout flamme, il peinera à faire bouger un public pourtant jouasse, la réalité du public japanophile rattrapant vite l’enthousiasme du trio : ce soir, seules les SCANDAL sont attendues sur scène.
Un retour en fanfare … ?
L’heure est venue : Les filles entrent en scène et attaquent avec un Love In Action des plus efficace. Les fans sont aux anges et applaudissent à tout rompre. Sans détour, le groupe entame le concert de front, enchaînant ses plus grands tubes les uns après les autres : Satisfaction, Doll, Shunkan Sentimental… Grâce à cette setlist « best-of », l’évolution du groupe et l’amélioration de la qualité de ses compositions est palpable. De la bonne pop japonaise, sans excès ni fioriture.
SCANDAL sait également contenter ses fans en les gratifiant de beaux sourires et de quelques discours en français, mais aussi en offrant quelques surprises : la chanson Oyasumi par exemple, chantée par Rina (batterie) qui passera à la guitare à cette occasion, nous offrant un superbe moment de complicité entre les quatre musiciennes. Ou encore la très bonne Hon Wo Yomu, définitivement un des meilleurs morceaux du dernier album et chanté par Mami (guitare), qui sera d’ailleurs la seule à sortir de sa zone de confort pour proposer quelque chose de nouveau et donner vie au morceau.
Pas si SCANDALeux que ça
Car c’est là que le bas blesse. Les musiciennes ont prouvé à maintes reprises qu’elles maîtrisaient leurs instruments, notamment Mami qui sait tirer le meilleur de sa guitare. Pourtant, ce concert s’apparente davantage à un enchaînement sans saveur de singles qu’à une réelle performance live. Tous les morceaux sonnent exactement comme sur les disques, carrés et parfaits, un peu trop même : les musiciennes n’osent aucune prise de risque, pas ou peu d’improvisations, alors que certaines chansons auraient pu créer l’émulation et donner une dimension plus « rock ‘n roll » au show.
Du côté du public, pas de réelle surprise non plus : la salle était conquise d’avance, et c’est donc devant un parterre de fans béats que s’est produit SCANDAL. Cependant, les français n’ont étonnamment pas fait honneur à leur réputation, se contentant d’agiter en rythme leurs bras armés de glow-sticks. Il faudra attendre la fin du concert et les sollicitations répétées d’Haruna sur EVERYBODY SAY YEAH! pour qu’enfin, la salle se lâche, profite de la fête et saute en rythme. Pour un groupe de pop-rock, on a vu plus « scandaleux » ! Un réel gâchis, alors que ces chansons enjouées devraient davantage donner envie de bouger son corps que d’agiter des bâtons lumineux.
Ainsi, à la sortie du concert, le désarroi étreint le curieux venu voir ce que donnait SCANDAL sur scène, la réputation du groupe le précédant. Le quatuor a malheureusement fait un show très convenu, sans chercher à proposer davantage malgré plusieurs d’années loin du public européen, offrant une setlist très commune et peu représentative des possibilités du groupe. Finalement, les seuls à avoir gagné au change semblent être les fans, visiblement ravis de cette soirée.
Une réelle déception ressort donc pour cette date qui s’inscrit dans une tournée visant à promouvoir le groupe en Occident. Avec une telle proposition, malgré la qualité et l’évidente bonne volonté de ses musiciennes, SCANDAL peinera certainement à scandaliser les foules.
Setlist :
love in action
Satisfaction
DOLL
Shunkan Sentimental
SCANDAL BABY
Kagen no Tsuki
Onegai Navigation
Hon wo Yomu
Canned Beer
Oyasumi
Departure
Taiyou to Kimi ga Egaku STORY
Yoake no Ryuseigun
Your song
Image
–
Shoujo S
EVERYBODY SAY YEAH!
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Live report par Maxime LAURET et Laure GHILARDUCCI
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