Voyage dans le monde de Chihiro TAMAKI !

Pour sa troisième visite en France, c’est lors de Paris Manga que nous avons eu le plaisir d’interviewer Chihiro TAMAKI !

Déjà connue pour ses œuvres Walkin’ butterfly et Fool on the rock (chez Asuka et Kazé manga), la mangaka a déjà toucher le petit cœur de chacun des nombreux lecteurs grâce à son style et la diversité des thèmes qu’elle aborde. Sur le ton de la confidence, elle nous avoue que c’est un très grand honneur d’être à nouveau en France. C’est aussi l’occasion pour Journal du Japon de rencontrer cette femme de caractère.

C’est avec un grand sourire que nous accueille la mangaka, entre deux séances de dédicaces, et nous entamons la conversation sur ses débuts dans le métier…

 

Une artiste « touche à tout »

Influencée par des artistes comme Rumiko TAKAHASHI, une mangaka dessinant des mangas pour hommes, Chihiro TAMAKI n’a pas eu peur de s’essayer à plusieurs genres différents. Elle a en effet sorti des seinen comme 365 Ho Ryuto, des josei tel que Airabuyuu to Ittekure ! en passant par les mangas sur le thème du sport par exemple, Ball meets Girl… même si elle n’est pas une experte nous avoue-t-elle, en parlant d’un manga sur le Baseball : « Je ne m’y connais pas du tout, je ne connais même pas les règles, donc j’ai plutôt essayé de me concentrer sur les vêtements pour leur faire des uniformes vraiment classes. » (rires). Néanmoins quand on lui demande si elle à un thème de prédilection, elle confie qu’elle n’aime pas trop les histoires d’amour, mais qu’elle préfère les mélo-dramas, plus faciles à aborder. Elle avoue également avoir un petit faible pour les histoires d’horreurs qu’elle adore lire.

Fool on the rockCependant son parcours impressionne car l’artiste s’est essayée à de très nombreux styles. Durant ce parcours, elle se souvient de sa première collaboration et nous raconte une anecdote : « je me rappelle qu’avec le premier scénariste avec qui j’ai travaillé, l’éditeur était très embêté car ce scénariste avait déjà refusé une quinzaine de personnes, et c’est donc par dépit que l’éditeur a montré mon manga au scénariste qui dit « ah oui c’est ça que je veux ! ». Voilà,  j’ai donc été choisie après quinze personnes. Mais même si c’était quelqu’un qui n’était pas facile, on s’entendait très bien lui et moi et on avait la possibilité de travailler facilement c’était agréable. Plus que l’auteur c’était l’éditeur qui était vraiment fatiguant » (rires).

Et quand on lui demande si le fait d’avoir fait tant de mangas différents lui à appris quelque chose sur son métier et sur elle-même Chihiro TAMAKi nous répond avec pragmatisme : « Ce n’est pas impossible car cela fait 13 ans que je suis dans le métier. Même si les trois premières années je tournais un peu autour du pot, je ne savais pas trop ce que je faisais. »

Walkin' ButterflyChihiro Tamaki sait en tout cas aborder des sujets sensibles, avec des titres comme Walkin’ Butterfly ou Full on the Rock où elle  met en lumière des sujets assez graves. Quand on lui demande où elle trouve l’inspiration, elle nous explique « qu’il est plus facile de construire une histoire autour de dualités et de rivalités. Mais comment créer ces rivalités ? Tout simplement en créant des complexes. Donc je me suis basée sur des complexes pour construire mes histoires.»

Elle nous explique, dans la foulée, son processus de création. « D’abord je crée les personnages (sur un plan visuel), puis vient leur personnalité et la relation entre les protagonistes et, enfin l’histoire. »

Walkin’ Buttefly aborde des thèmes comme le mal-être, la délinquance et les remises en questions et l’acceptation de soi. Malgré le côté dur de cette série, l’auteur tient à y ajouter une touche de positivité « Il y a énormément de gens complexés au Japon, qui focalisent leur vie là-dessus. C’est évident que je me suis inspiré de cela pour créer et pour leur dire que l’on peut sortir de ces complexes. »

 

Femme et Mangaka

On retrouve en Chihiro TAMAKI l’étoffe d’une femme moderne, forte.  Intrigué et surtout admiratif de ce trait chez la mangaka, nous lui demandons si elle puise cette force de ses titres ou si, au contraire, elle utilise cette force pour créer des héroïnes comme celle de Walkin’ Butterfly. Elle nous éclaire, avec humour : « Je ne suis pas une femme si forte que ça (rire) c’est juste une image que je donne,  une impression de force. Le problème c’est que comme je donne cette image de femme forte, je ne trouve pas d’homme au Japon. Vous pensez que j’en trouverais un en France ? »  Tous les journalistes présents lui répondent en cœur que oui, en riant.

La diversité de genre est certainement la marque de fabrique de Chihiro Tamaki, et si sur certains sujets elle connait des lacunes, la force de cet auteur est de les contourner sinon d’en tirer parti : elle possède en effet pas moins de quinze titres à son actif sous couvert de huit genres différents. Chihiro TAMAKI est une mangaka avec un caractère bien trempé et une expérience non négligeable dans le milieu. Quand on lui demande ce qu’elle pense du fait que de plus en plus de femmes mangakas se mettent au shônen et ce que cela peut bien apporter à ce genre, elle déclare : « Je pense qu’une multiplicité des femmes dessinent des shônen au Japon et je pense que c’est une bonne chose car les femmes ont plus d’aisance à écrire tout ce qui va être en rapport avec les sentiments, et donc tout ça va amener plus facilement à exprimer des sentiments plus forts. Je pense que c’est une bonne chose.»

L’interview touche à sa fin, l’inévitable question nous brûle les lèvres, nous nous lançons et demandons à la mangaka si elle travaille sur un nouveau projet : « Là je suis sur une série, que je publie qui est en cours, c’est une série comique sur la bière ». Elle nous confie également que ses venues en France l’on beaucoup inspirée et que cela lui a donné envie de créer sous cette influence « j’ai un petit rêve qui serait de faire une vraie BD essayiste en France. »

C’est avec impatience que nous attendons tout cela Chihiro TAMAKI !

 

Nous tenons à remercier Chihiro TAMAKI pour son temps. Remerciements à E. Bochew, interprète de l’auteur et à l’équipe presse de Paris Manga.

Crédits Photo : Pascal Voglimacci pour ©journaldujapon.com – Tous droits réservés

2 réponses

  1. Anthony dit :

    « Intrigué et surtout admiratif de ce trait chez la mangaka » : vous êtes tombés amoureux, oui ! 😉

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