Le ruban d’Ito Ogawa : un peu de tendresse pour la rentrée !
Ito OGAWA revient en cette rentrée avec un très beau roman débordant d’amour, avec comme personnage principal une perruche calopsitte nommée Ruban. Un livre cocon qui tombe à point pour la rentrée !
Les lecteurs français connaissent surtout Yoko OGAWA, mais ils vont apprendre à connaître Ito OGAWA grâce à ses romans gourmands et tendres ! Après nous avoir ravis avec le Restaurant de l’amour retrouvé chez Picquier, dont chaque page nous faisait saliver et nous chatouillait le cœur, elle revient avec un livre tout aussi tendre et qui comblera ceux qui ont apprécié le précédent.
Un oiseau qui sème le bonheur
L’histoire commence comme dans un livre pour enfants : une grand-mère, une petite fille et des œufs abandonnés dans un nichoir. La grand-mère recueille les œufs et les « couve » dans son chignon. Sur les trois, un seul éclot : c’est Ruban, nom donné affectueusement par la grand-mère Sumire (qui veut dire Violette), avec la complicité d’Hibari (Alouette), la petite fille qui a pris soin de prendre la température, de retourner les œufs, puis d’accompagner l’éclosion. Ruban est une perruche calopsitte. Petit à petit, elle grandit entourée de l’amour de Sumire et Hibari. Sumire, qui a été une chanteuse à succès, se remet à chanter pour elle tandis Hibari lui apprend à faire des bisous. Tout est donc pour le mieux jusqu’au jour où Ruban profite d’une fenêtre ouverte pour s’échapper.
Après avoir donné beaucoup de bonheur à Sumire et Hibari, il passera de maison en maison, sur des périodes plus ou moins longues, pour soulager les âmes en peine : une mère dont l’enfant est mort né, un jeune homme du refuge pour oiseaux qu’il consolera de la perte du vieux perroquet (le doyen du refuge), une vieille femme peintre qui sort de l’hôpital et vient d’apprendre qu’elle n’a plus que quelques mois à vivre, une jeune femme touchée trop tôt par le cancer. Partout il apporte le bonheur simple d’une présence douce et lumineuse. Les petits riens du quotidien semblent alors sublimés.
Ruban montre ce qu’il y a de beau dans la vie, réconforte, partage, transmet : c’est un passeur d’amour.
L’art d’être heureux
Ito Ogawa a un talent rare : en quelques phrases, nous plonger dans un état de béatitude extrême !
Ses mots sont tendres, simples. Les images douces, sucrées apparaissent dès que le livre s’ouvre. Comme si chaque page était en barbapapa ! Et pourtant tout n’est pas rose : les personnes sont malades, vieillissantes, elles ont un passé douloureux, un amour perdu. Mais il y a toujours des moments magiques et une lumière dans la tourmente.
Peut-être parce qu’elle écrit aussi pour les enfants et dans des magazines de cuisine, Ito Ogawa nous livre un univers à la fois gourmand et tendre.
Les moments précieux qui se succèdent sont souvent associés à la nourriture : un thé au lait Chaï dont les épices arrivent jusqu’à nos narines, des udon au curry dont l’odeur envahit la cuisine, des sandwichs aux haricots rouges pour fêter le retour du printemps, des guimauves caramélisées au feu de cheminée … Jusqu’aux métaphores culinaires pour décrire les joues de Sumire : « Avec ses joues rebondies, on aurait dit un petit gâteau fourré à la pâte de haricots rouges, un manjû tout frais ». Même l’être humain qui est semblable à un daifuku à la fraise :
«- L’enveloppe de pâte de riz est le corps, la pâte de haricots rouges, c’est le cœur, et la fraise au centre est l’âme, c’est tout à fait ça. Hibari, à votre avis, quel est l’essentiel dans le daifuku à la fraise ?
– La fraise ! »
Lire ce livre, c’est comme manger des bonbons ou se chauffer devant un bon feu de cheminée : Cela fait un bien fou, et c’est assurément la lecture pour envisager le quotidien après les vacances du bon côté et avec du baume au cœur !
Retrouvez toutes les informations sur Le Ruban et Ito Ogawa sur le site des éditions Philippe Picquier.