[Itw & LR] KASSTRICK BACTERIA : la fièvre du mercredi après-midi
A l’occasion du 15e anniversaire de Japan Expo, Journal du Japon a revêtu une blouse de biologiste afin d’analyser le groupe KASSTRICK BACTERIA.
Voici le rapport de nos recherches.
L’expérience a commencé en juin 2007 à Aichi, mais ce n’est qu’en juillet 2014, à Paris, que nous sommes rentrés en contact avec Aira et Kasstrick Shown, les deux représentants du groupe KASSTRICK BACTERIA.
Avec une formation en chant, guitare, basse et programmation, Kasstrick Shown est le leader de cette petite cellule de « Shock Rock Industriel »:http://fr.wikipedia.org/wiki/Shock_rock, assisté par AIRA à la guitare.
Le nom KASSTRICK BACTERIA vient du japonais KASS qui signifie « espèce d’en***é ». Mais ce n’est pas seulement un gros mot. Kasstrick Shown nous explique : « Les lettres K, A et S, correspondent aux initiales des membres du groupe, que nous avons mixé ensemble. Ensuite, TRICK vient de l’anglais « tricky ». Quant à BACTERIA, cela veut bien évidemment dire « bactérie ». Ce mot est important pour nous, car il représente le destin que nous souhaitons pour notre musique : une bactérie se répand parmi les gens. Nous voulons que notre musique se diffuse de la même façon ».
Composition d’une bactérie
Au commencement, la formation était unicellulaire : Kasstrick Bacteria était le projet solo de Kasstrick Shown alors professeur de guitare, travaillant comme ingénieur pour SCHECTER JAPAN, un constructeur de guitares électriques japonais. Son but est de former un groupe, fort d’inspirations telles que « Marilyn Manson »:http://fr.wikipedia.org/wiki/Marilyn_Manson, ou encore « Rob Zombie »:http://fr.wikipedia.org/wiki/Rob_Zombie, tout en gardant sa touche personnelle.
Mais très vite, la cellule se multiplie, puisque la guitariste ARIA, le rejoint au milieu du mois de novembre 2010 pour un enregistrement en studio. Ils quittent ensuite la ville d’Aichi pour s’installer à Tokyo en 2011 afin de se faire connaître dans tout le Japon.
Justifiant le mode de travail au sein du groupe, le leader nous rappelle l’importance de la division cellulaire : « Lorsque nous sommes en solo, il devient plus facile de se concentrer sur les paroles, la musique et l’image du groupe. Je travaille beaucoup là dessus lorsque je suis seul. Cependant, avec le groupe, nous nous focalisons davantage sur les lives, les concerts. Ce sont vraiment deux temps différents, et dans les deux cas, il se passe beaucoup de choses importantes », avant de reprendre « Quant à la composition de nos chansons, je suis en charge des paroles, ainsi que de la musique et de la programmation. Je prends tout en main ».
Morphologie des bactéries
De fait, cette unicité est marquée par la musique hybride du groupe. Entre des accords de métal saturés, un style électro et des instruments acoustiques, la diversité de leur flore musicale est riche. Elle leur procure un son unique, tantôt lourd et agressif, tantôt fait de rythmes entraînants sur lesquels il serait possible de se dandiner.
Pourtant, au sein cette diversité, c’est dans leurs origines que se retrouvent le mieux les membres du groupe : « Si nous devions retenir une unique chanson pour nous définir, ce serait sans hésitation Monster Party. Elle est extraite de notre premier album, et c’est notre première chanson en tant que groupe. » déclarent-ils unanimement.
L’extracellulaire
En effet, ils souhaitent devenir « LE » groupe de rock industriel Japonais, et en être le représentant à travers le monde. A ce sujet, Kasstrick Shown déclare « C’est vrai que lorsque l’on regarde aux Etats-Unis ou en Europe, il y a beaucoup de gros groupes de rock industriel connus, et c’est très bien. Cependant, au Japon, c’est un genre assez déprécié, qui reste underground, caché. C’est pour cette raison que nous voulons devenir les représentants à l’étranger et au Japon du rock industriel japonais ». Il n’est donc pas question de se laisser envahir par les autres !
Quant à l’évolution future du groupe, dans l’hypothèse d’une croissance de popularité, le duo nous fait part des associations dont ils rêvent « Si nous devions citer deux artistes avec lesquels nous aimerions travailler, ils seraient étrangers. Pour les Etats-Unis, ce serait Rob Zombie, tandis qu’en Europe, je dirais le groupe allemand « Rammstein « :http://fr.wikipedia.org/wiki/Rammstein » affirme Shown.
Mais, en attendant de tenter la symbiose avec d’autres formes de vie, la bactérie est allée dévoiler son ADN sur la scène du Live House. Terminons donc avec le compte-rendu de la contamination…
MONSTER PARTY
Mercredi 2 juillet, 17h15. Les sujets sont prêts et cinq bactéries sont sur le point d’être injectées dans la Live House. L’invasion du monde par KASSTRICK BACTERIA commence en France et Kasstrick Shown nous a prévenu : les cinq sens vont être affectés.
Très vite, les notes de leur musique hybride et saturée ont envahi la salle et heurté l’ouïe du public, grâce à l’Industrial Rock japonais aux arrières goûts de groupes de rock américains qui ont fait l’éducation musicale du groupe.
Avec une telle musique, il y avait matière à toucher plus d’une personne dans la salle, même s’il fallait attendre les séances de dédicaces pour que le contact soit réel.
La vue était assaillie elle aussi, que ce soit par des lumières qui changeaient frénétiquement, ou encore par les costumes arborés par le groupe. Alors que celui de Shown rappelait une cage thoracique, celui d’Aria, pleine de recoins, avait plutôt l’esthétique d’un virus.
Alors que le concert sentait la fin, Free your soul a sonné la fin de la setlist. Une fois les cinq sens déchaînés, c’est l’âme qui a pu se libérer pour ce final. La bactérie a donc l’effet de désinhiber les sujets contaminés. Malheureusement, force est de constater que l’environnement faisait défaut à l’expérience. La salle était trop grande et les sujets trop peu nombreux, ce qui a faussé le résultat et limité l’infection : des notes se sont parfois perdues dans le vide plutôt que d’atteindre le public.
Il n’en reste pas moins que les patients infectés transmettrons sans doute le virus à leur entourage. N’oublions pas que la bactérie agit de façon underground, avant d’être révélée au grand jour et devenir une épidémie mondiale.
Mais, observant à quelle vitesse le groupe a convaincu son public, les débridant les uns après les autres, difficile de réfuter la conjecture d’une invasion future. Alors laissez-vous, vous aussi, contaminer par ce virus qui ne vous fera pas bien mal. Mais ce n’est pas sûr que vous vous en remettrez…
Retrouvez toutes nos photos du concert !
Merci au groupe pour leur temps et leur gentillesse, ainsi qu’à leur interprète et à Japan Expo pour la mise en place de l’entrevue.
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