[Interview] VAMPS : sex, blood and rock the world !
En ce 30 septembre 2013, Journal du Japon a le sourire. Il a eu l’occasion de rencontrer VAMPS.
VAMPS, c’est le side project « rock n’ roll » de Hyde (L’Arc~en~Ciel) et K.A.Z (Oblivion Dust). Depuis 2008 et la sortie de leur titre phare Love Addict, le groupe n’a pas cessé de repousser les limites du rock japonais, faisant exploser un carcan dont beaucoup de groupes ont du mal à se défaire.
Si la France connaît bien ces deux artistes, c’est qu’elle a déjà eu l’honneur de les accueillir en 2010 pour leur premier world tour. Continuant dans leur conquête du monde, Paris s’est vue gratifiée d’une nouvelle visite le 1er octobre dernier, et pas n’importe où : à l’Olympia.
Pour accompagner cette nouvelle tournée européenne, le groupe nous a concocté un best-of regroupant leurs meilleurs titres, le tout réenregistré en anglais pour le plus grand plaisir des fans internationaux. Disponible depuis le 25 septembre, l’album s’intitule sobrement SEX BLOOD ROCK N’ ROLL, marquant au fer rouge l’hymne du groupe.
Après avoir assisté à l’enregistrement de la sympathique émission « Une dose 2 Métal » (sur L’Enôrme TV), où Hyde et K.A.Z ont pu se présenter dans le détail et expliquer leurs origines, l’équipe de Journal du Japon a eu l’opportunité d’interviewer les deux compères pour une conversation des plus enrichissantes.
Dans une chambre d’hôtel, quelque part dans le quartier d’Opéra, nous avons bavardé avec deux hommes détendus, souriants et visiblement ravis de parler de rock, de l’expérience accumulée sur 20 ans de carrière et de leur vision pour VAMPS, au passé, au présent et au futur. Et avec une bonne dose d’humour, bien entendu !
Préambule… En attendant K.A.Z
Nous voilà donc installés, dans l’attente des stars du jour. Journaliste, photographe et interprète discutent de l’émission TV évoquée plus haut, de l’état d’esprit du groupe la vieille du concert. Apparaît alors Hyde, frôlant notre photographe dont le cœur rate visiblement un battement…
Hyde, en Français : Bonjour !
L’homme, plutôt classe derrière ses lunettes de soleil et son costume décontracté, s’installe avec nous. En attendant son partenaire, nous continuons avec lui notre discussion sur l’émission TV…
Quel est votre ressenti sur l’émission ?
Hyde : C’était très « artisanal » en fait, il n’y avait pas tant de monde que ça, contrairement aux gros shows TV de chez nous. L’ambiance était plutôt chaleureuse, c’était sympa.
K.A.Z nous rejoint…
K.A.Z : Bonjour, je suis K.A.Z, excusez-moi ! (Rires)
Bonjour K.A.Z, et bienvenue… J’allais demander à Hyde : après 4 concerts à Paris, quand est-ce que vous prenez un appartement chez nous ? (Rires)
Hyde : À chaque fois que je viens à Paris, ça me donne envie d’habiter ici… Ça me fait toujours rêver !
L’ambiance est des plus détendues, l’interview peut donc commencer…
Quand le monde se fait plus grand
Qu’est-ce que le rock pour vous, aujourd’hui ? Qu’est-ce que ce mot signifie ?
Hyde : Qu’est-ce que le rock … hum … (Hyde se retourne vers K.A.Z, qui réfléchit intensément à la question) qu’est-ce que c’est ?
Pour moi le rock, c’est quelque chose qui vous donne envie de bouger, sans que vous en ayez forcément conscience. Vous vous retrouvez entraîné, ça vous atteint physiquement parlant. Par exemple en Espagne nous avons pu découvrir le flamenco, qui est une danse pleine de passion. Ça c’est rock.
Le Japon n’est pas vraiment connu pour avoir une image rock, mais je pense qu’il y a des choses qui possèdent quand même pas mal cet état d’esprit. Par exemple, les tambours japonais, les taiko, véhiculent beaucoup d’émotion et de passion. Ils dégagent quelque chose de rock eux aussi.
Hyde: Pour le Japon c’est un best-of, mais à l’international c’est notre premier album. Nous voulions séduire notre nouveau public avec le meilleur de ce que nous avons déjà fait. C’est pour ça que nous avons choisi un best-of plutôt que des nouveaux titres.
Et comment s’est organisé la création de ce nouvel album ?
Hyde : Nous avons commencé par sélectionner les morceaux, dont certains avaient besoin d’être réarrangés. Nous les avons alors retravaillés. Certains étaient en japonais, donc je les ai rechantés en anglais, mais j’ai aussi réenregistré ceux qui étaient déjà en anglais pour modifier la qualité de la prononciation, meilleure maintenant qu’à l’époque.
Reprendre toutes ces chansons en anglais fût-il un challenge ou quelque chose de plutôt facile ?
Hyde : J’aimerais pouvoir dire que c’était facile ! (Rires)
C’était très difficile. On s’était fixé un certain objectif et j’ai dû aller jusqu’aux limites de ce que je suis capable de faire.
D’une manière plus globale, est-ce qu’un de ces morceaux vous a posé plus de problème qu’un autre ?
Hyde : ah … c’est difficile de répondre à cette question …
K.A.Z : Il n’y a pas vraiment eu UN morceau qui a posé problème, mais nous avons dû extraire le meilleur des mélodies et des sons, et l’exprimer à travers chaque chanson.
Puisque l’on parle de vous présenter au monde, quel est le morceau de cet album qui représente le plus le VAMPS de 2013 ?
Hyde : Oh c’est difficile ça comme question !
Hyde réfléchit et jette un œil à la liste des chansons qui composent SEX BLOOD ROCK N’ ROLL …
Je dirais que c’est le titre REVOLUTION parce qu’on l’a remixé et qu’il correspond bien, maintenant, au VAMPS d’aujourd’hui.
Vous avez déjà fait plusieurs reprises dans votre carrière, quelle la plus improbable que vous aimeriez faire dans le futur ?
Hyde : Je n’ai pas encore d’idée pour une future reprise mais parmi celles que nous avons déjà faites il y a eu Trouble de Shampoo. Je ne suis pas du tout influencé par le groupe d’origine, on a essayé comme ça, pour rigoler. Mais, finalement, c’est devenu un morceau très important en live, alors cela pourrait se reproduire dans le futur !
Memories…
Si on élargit maintenant notre interview à toute votre carrière… Les artistes sont souvent à la recherche de LA chanson ultime, celle qui peut tout changer dans la vie d’un artiste, qui définit un avant et un après… Vous pensez que vous l’avez déjà écrite où est-ce que vous la cherchez encore ?
Hyde et K.A.Z poussent un soupir songeur devant cette question difficile…
Hyde : Effectivement on a toujours l’impression d’avoir fait d’un titre le meilleur morceau. Et quand on commence à travailler de nouvelles compositions, on veut toujours aller plus loin et faire encore mieux. C’est vraiment difficile de savoir quand on a atteint une sorte de limite. J’ai toujours envie d’écrire des chansons qui seront toujours meilleures. Donc peut-être y-a-t-il un morceau ultime mais je pense que la chanson parfaite… c’est toujours la prochaine.
Bonne réponse ! (Rires)
Toujours dans le même thème… On dit souvent que le 3e ou 4e album d’un groupe est celui « de la maturité ». Après 5 ans d’existence est-ce que vous pensez que le son de VAMPS est arrivé à cette maturité, ou qu’il se cherche encore ?
Hyde : Je pense qu’il y a deux sortes de groupe. Ceux qui essaient d’atteindre un certain niveau de popularité ou artistique, puis de s’y maintenir. Et puis ceux qui évoluent tout le temps, qui se développent sans arrêt. VAMPS est plutôt ce second type de groupe. Pour nous c’est toujours la prochaine étape qui est importante. Nous n’arrêterons pas de faire évoluer notre son.
Pour revenir à vos débuts…Quel est LE groupe qui vous a le plus marqué, qui a changé votre vie et fait de vous des artistes ?
K.A.Z : En fait je crois que le morceau qui m’a le plus marqué est une vidéo de King Crimson. Ce fut un choc ultime pour moi. Je n’avais jamais vu ce genre de clip, jamais entendu ce genre de musique. Je ne me souviens plus du titre de la chanson, mais « le bassiste jouait du stick »:http://www.youtube.com/watch?v=C-tv6_8Bf1Y (il s’agit du bassiste Tony Levin, qui a contribué à la popularisation de cet instrument, appelé également Chapman Stick ndlr), c’était assez incroyable. Donc rock ou pas, c’est vraiment ce qui m’a le plus marqué, tout genre confondu.
Hyde : un groupe japonais de hard rock qui s’appelle GASTUNK. Quand j’ai vu leur concert je me suis dis « mais ce ne sont pas des humains… ça doit être des vampires ! ». Les voir m’a donné envie de commencer à chanter, et je pense que tout ça est très lié avec ce que je fais aujourd’hui d’ailleurs.
Ces souvenirs datent de quelle époque ?
Hyde, tout ce qu’il y a de plus sérieux : Hummm… c’était il y a environ 2 000 ans je crois, on est des vampires! (Rires)
K.A.Z : Entre l’école primaire et le collège, je ne suis pas très sûr.
Si on vous avait dit il y a 20 ans que vous alliez devenir des stars internationales, vous en auriez pensé quoi ?
K.A.Z : Je pense que ça m’aurait vraiment fait tripper ! (Rires)
Hyde, flegmatique : Je pense que j’aurais dit « hummm, ouais, sans doute ! »
Mais, plus sérieusement, qu’est-ce que vous ont appris toutes ces années, que ce soit dans VAMPS, l’Arc-en-Ciel ou Oblivion Dust ? Que cela soit professionnellement ou spirituellement ?
Avec toute cette expérience, si vous aviez l’occasion de voyager dans le temps pour vous retrouver vous-même il y a 20 ans, vous vous diriez quoi ?
K.A.Z : Je pense que je prendrais tous les CD que j’ai fait jusqu’à présent et je me les ferais écouter en disant : « bon ben voilà tout ce que tu as fait alors fais-toi plaisir, ça devrait bien t’aider pour tes futures compos ! » (Rires)
Hyde : Il y a 20 ans c’était vraiment mon début de carrière et je ne savais pas grand-chose, je ne me connaissais pas vraiment et je ne comprenais pas vraiment ce que j’aimais réellement finalement. Maintenant j’ai compris tout ça … Je vis avec ce que j’aime. Ce n’est pas vraiment la réponse mais c’est maintenant que je suis conscient de ça, savoir ce que j’aime et ce que je peux faire. D’ailleurs je me souviens encore de la toute première pochette de L’Arc-en-Ciel que le designer nous avait apportée…
Hyde fait la moue avant d’ajouter : À l’époque je ne l’avais pas comprise ! (Rires) Et, d’ailleurs, je ne la comprends toujours pas ! (Fou rire général)
Nous non plus d’ailleurs ! (Rires)
Time goes by
Est-ce que chacun pourrait nous dire ce qu’il apprécie particulièrement chez l’autre ?
Hyde : Hum, ce que j’aime chez lui … sa plus grande qualité c’est celle de compositeur. Il est capable de faire des choses très différentes de ce qu’il se fait au Japon, et pour moi c’est un vrai talent.
K.A.Z réfléchit à sa réponse… Voyant son partenaire hésiter, Hyde ajoute : C’est vrai que c’est difficile de choisir pour moi, il y en a tellement ! (Rires)
K.A.Z : Lui c’est plutôt son imagination et sa créativité pour la scène. C’est lui qui décide beaucoup dans ce domaine car il arrive à voir des choses que nous ne voyons pas. Mais lorsqu’on regarde un DVD d’un de nos concerts, je comprends alors pourquoi il a voulu faire telle ou telle chose, il est capable d’avoir une vision de tout ça. Il a une grande capacité de metteur en scène, jusque dans le moindre détail, il sait toujours ce qu’il faut faire, c’est vraiment impressionnant.
Concernant votre look… Hyde vous avez un parfait look de Jack Sparrow et dans Angel Trip vous vous retrouvez d’ailleurs à bord d’un bateau, ce qui m’amène à la question suivante : si vous n’aviez pas été des vampires, auriez-vous pu être des pirates ? (Rires)
Hyde, après un aaaaaaah rêveur : En fait ce que j’aime c’est le bateau fantôme, j’adore cette idée ! Mais en réalité je n’ai découvert la trilogie de Pirates des Caraïbes qu’assez récemment… Et pour tout vous dire, je crois que c’est mon styliste qui est un grand fan de Jack Sparrow ! (Rires)
Pour finir, parlons un peu de vos fans… Qu’est-ce que représente pour vous la mobilisation des fans via la mise en place de fan-club, de street teams, de sites internet, pour vous mettre en avant et vous faire connaître partout dans le monde ?
Hyde : C’est grâce à eux que l’on existe. Ils nous encouragent, nous comprennent et nous donnent confiance, car aller à l’étranger c’est angoissant… Mais le fait qu’ils croient en nous nous rassure, ça nous donne envie de venir les voir et de les toucher !
Merci Hyde et K.A.Z !
Merci à vous !
Vous pouvez retrouver l’actualité du groupe sur leur site, leur page Facebook, mais aussi en suivant la Street Team française.
Remerciements à Olivier Garnier de Replica Promotion, et Risa Seymour Mori.
Propos recueillis par Paul Ozouf et Laure Ghilarducci – Photo Lōlu ©journaldujapon.com – Tous droits réservés