Manga & japanime : bons et mauvais parents, le retour !

C’est en février dernier que nous vous proposions un papier thématique manga et japanime pour parler des bons et des (très) mauvais parents dans nos œuvres favorites. Il faut dire que les symboles paternels et maternels sont légions, qu’ils inspirent admiration ou haine ! Nous avions encore pas mal d’idées et ce papier commun a fait quelques émules dans notre rédaction. Aussi nous vous proposons aujourd’hui un deuxième épisode.

Bons ou mauvais parents des mangas et animes, qui sont-ils ? Voici notre seconde sélection !

Chichi dans Dragon Ball : l’éducation draconienne des San !

Femme et mère de trois guerriers aux puissances destructrices, Chichi arrive cependant à leur inspirer la peur quand il doivent aller contre sa volonté ! Elle dirige son foyer d’une main de fer, mais son identité ne se limite pas aux tâches ménagères ni à la scolarité de ses deux fils. Elle est souvent présentée comme privilégiant les devoirs de ses enfants à la protection de l’univers. Et si l’on creusait que sa fonction de mère au foyer ?

Chichi apparaît dès le premier tome du mangas et dès les dix premières épisodes de l’anime. Elle est alors présentée comme une jeune fille en détresse poursuivit par un dinosaure. Bien qu’elle clame avoir besoin d’aide, elle réussit finalement à s’en débarrasser toute seule. Fille du puissant Guymao, elle rencontrera San Goku et ses amis lors de leur quête des Dragon Ball car sa famille en détient une. C’est lors de ce même évènement qu’il apprendra la célèbre technique du Kaméhaméha. Et qu’il acceptera la promesse de mariage de Chichi, sans cerner l’enjeux de cet engagement.

Elle retrouvera San Goku des années plus tard en quart de finale du tournoi d’arts martiaux Tenkaichi Budokai. On apprend qu’il avait accepté le mariage sur un quiproquo, mais le jeune homme l’honora juste après leur combat. Même si San Goku a facilement gagné, sa future femme a pu démontré publiquement ses compétences offensives. Même si elle n’est pas reconnue parmi les humains les plus forts de l’univers de Akira Toriyama, elle n’a pas peur des ennemis plus forts qu’elle. On retiendra la gifle qu’elle a assénée à Boo, l’ennemi considéré comme le plus fort dans Dragon Ball (Dragon Ball Z pour la version anime).

A leur première rencontre, Chichi avait accompagnée momentanément San Goku sur son nuage magique. A savoir que seuls les cœurs purs peuvent monter dessus, et qu’elle fait partie des rares concernés. © Akira Toriyama

Le plus souvent, Chichi est présentée comme rouspétant contre les garçons. Contrairement à San Goku, elle n’associe pas les entrainements physiques de leurs fils à la protection de leur chère planète. Pour elle, le temps que les garçons ne consacrent pas à leurs devoirs les détourne d’une bonne carrière professionnelle. Leur famille habite dans un village reculé, d’où son désir de voir ses fils évoluer en dehors en rejoignant de grandes écoles et entreprises. On retrouve chez cette mère le portrait type des parents se démenant pour que leurs enfants visent un meilleur confort de vie (un bon revenu, une maison spacieuse, la reconnaissance des pairs…)

Autre situation où elle est souvent représentée : devant les fourneaux. Son mari étant un sayan (guerriers de l’espace) et leurs enfants en ayant hérité les gênes, ils sont aussi puissants que voraces. Cette femme au foyer doit alors gérer leurs repas gargantuesques, en plus de la maison (ménage, revenus et factures, éducation des garçons…). Il arrive que l’on voit le robuste guerrier participer lui aussi à la vie du foyer et s’occuper des tâches plus physiques, mais moins souvent. Et lors des laps de temps où San Goku n’est pas dans les parages, elle doit agir en conséquences. Par exemple lors des sept premières années de San Goten.

Cependant des fans en veulent à Chichi de clamer fièrement que les devoirs sont plus importants que la survie de leur monde, en oubliant que Chichi reste une mère. Bien que San Gohan soit reconnu très jeune comme étant bien plus fort que son père, l’emmener sur les champs de bataille revient à mettre sa vie en danger. Elle préfère savoir ses enfants au plus loin de toutes menaces, qu’il s’agisse de mauvaises influences scolaires comme d’extra-terrestres exterminateurs de planètes. Mais sa plus grande crainte étant qu’ils deviennent des voyous. Elle associe par exemple la coloration blonde de leurs cheveux, survenant leur de leur transformation en Super Sayan, à la décoloration capillaire des mauvais élèves.

Chichi a toujours aspiré à ce que ses enfants deviennent des personnes brillants par leur intelligence. Dans l’un des épisodes de Dragon Ball Z, elle dit vouloir nommer son aîné comme un célèbre savant. © Akira Toriyama

Chichi n’est pas la femme la plus puissante de Dragon Ball ; mais elle en est la plus courageuse ! Bien que côtoyant le combattant le plus fort du monde, elle n’hésite pas à le sermonner quand il se focalise trop sur ses arts martiaux. Elle rappelle plusieurs fois à son mari qu’en temps de paix, ce ne sont pas ses boules d’énergie qui vont payer les factures ni remplir leurs ventres. Son point de vue terre-à-terre permet à leur famille de rappeler leur réalité.

Même si plusieurs fois il ne contrôle pas sa force et la blesse accidentellement, elle ne craint pas de lui faire front. San Goku aime beaucoup sa femme, il reconnaît ses prouesses de femme autonome et il ne remet pas en question ses opinions (il va par contre évoquer que si le monde est détruit, l’école des enfants sera leur dernière priorité). Elle est la tête pensante du couple, la gardienne du foyer et surtout la plus grande frayeur du guerrier légendaire ! Saviez-vous que son prénom est le même que pour le mot japonais « papa », rappelant qu’elle est le parent gérant la majorité des besoins de la famille ?

Kinomoto FUJITAKA dans Card Captor Sakura : le papa poule.

Sakura, petite fille de 10 ans à la vie bien rangée, découvre un livre étrange rempli de cartes dans son grenier, en s’occupant du ménage. En l’ouvrant, elle libère une tornade ainsi qu’une petite créature ailée, Kélo. Ce dernier lui explique qu’elle vient de libérer les cartes de Clow et qu’elle doit les retrouver avant qu’elles ne provoquent du grabuge en ville. Même si Sakura se retrouvera face à d’autres chasseurs de cartes qui voudront le fin mot de l’histoire, elle est la seule à avoir le soutient de ses proches : sa meilleure amie, Tomoyo qui lui conçoit les plus belles tenues; son grand frère, Tôya, qui, malgré ses penchants à venir embêter sa petite sœur ferait tout pour la protéger; et bien sûr, son père, Fujitaka.

Fujitaka est un papa veuf, qui a perdu sa femme bien aimée, Nadeshiko, lorsque Sakura était encore petite. Il voue encore un culte à sa femme disparue, parle d’elle à ses enfants et change la photo de son autel dédié tous les jours, pour que ses enfants se souviennent d’elle.

Kinomoto Fujitaka © CLAMP/Madhouse

Professeur d’archéologie et conférencier à l’université, il travaille beaucoup, mais ne laisse jamais la vie de ses enfants entre parenthèses. Aimant, il est toujours présent pour cuisiner pour Sakura et son frère, sait coudre, et leur donne des conseils lorsqu’ils sont dans le besoin. Il faut dire que Fujitaka est orphelin, et n’a plus aucune famille à qui se fier, si ce n’est celle qu’il a fondé.

Tout comme son père et sa sœur, Toya est un jeune homme athlétique, qui aime cuisiner et aide aux tâches ménagères. Il enchaîne les petits boulots pour pouvoir se payer des études à l’université, et surveille toujours sa petite sœur, pour qu’elle ne se retrouve pas dans de mauvaises situations. Malgré le côté trublion de Sakura, cette dernière est également une enfant très bien élevée. C’est d’ailleurs parce qu’elle aide aux tâches ménagères qu’elle se retrouve dans cette situation ! Toujours enjouée, elle n’a aucun mal à se faire des amis et à lier les autres à sa cause.

La famille Kinomoto dont chaque nom & prénom est associé à un végétal, prouvant leur unité. © CLAMP

Groupe de Mangaka entièrement féminin, et connues pour leurs magnifiques dessins très détaillés et qui se prêtent à la mise en couleur, les autrices de chez CLAMP sont également célèbres pour leur scénario alambiqués mais aussi pour les méli-mélo dans les liens entre leurs personnages. Elles nous dépeignent ici un père dévoué à ses enfants et à sa femme, un père qui a pu élever de la meilleure des façons ses enfants tout en étant seul pour le faire, là où lui n’a eu personne pour lui servir d’exemple.

Big Mum dans One Piece : un monstre de mère

ATTENTION SPOILER

Dans notre première article sur le thème des parents des grandes sagas manga / japanime, nous avions puisé dans l’immense galerie de personnages de One Piece, pour vous parler d’une figure paternelle, celle de Barbe Blanche. One piece, rappelons-le au cas où, c’est ce manga aux 108 tomes (pour le moment !), publié en France chez Glénat Manga, qui narre les aventures de Monkey D. Luffy, un garçon dont le corps a acquis les propriétés du caoutchouc après avoir mangé par inadvertance un fruit du démon. Avec son équipage de pirates – l’équipage de Chapeau de paille – Luffy parcourt les océans de Grand Line à la recherche du trésor ultime connu sous le nom de « One Piece » afin de devenir le prochain roi des pirates.

Et donc, parmi ces pirates, les 4 plus puissants portent le nom d’Empereur, comme Barbe Blanche justement. Parmi eux, il y a une femme, Big Mom, dont le nom évoque forcément la parentalité…mais dans les faits, elle exerce son rôle de mère de façon bien différente. Big Mom, de son vrai nom Charlotte Linlin apparait quelques chapitres après la disparition de Barbe Blanche, de manière sporadique, lors de l’arc des hommes poissons, au tome 66. Elle fait ce premier passage dans la saga de manière quasiment anonyme, uniquement en tant qu’Impératrice colérique, que Luffy va gentiment envoyé balader, initiant ainsi un conflit qui va durer pendant plusieurs dizaines de tomes. Mais il faudra attendre plusieurs années de publication et le tome 82 pour la voir vraiment arriver au cœur du jeu et comprendre qui est réellement Big Mom… et comprendre sa vision bien à elle de la « maternité ».

La première et effrayante apparition de Big Mom dans le manga One Piece ©1997 by Eiichiro Oda - Tous droits réservés
La première et effrayante apparition de Big Mom dans le manga One Piece ©1997 by Eiichiro Oda – Tous droits réservés

Big Mom, en chiffres, est impressionnante : âgée de 68 ans, fait environ 8 mètres de haut, a eu 43 maris avec lesquels elle a fait 46 fils et 39 filles. Sa prime avoisine les 4.4 milliards de Berry lorsque les lecteurs la rencontre pour la première fois. Mais, pour la comprendre, il faut faire un petit bon en arrière. Charlotte Linlin est déjà, à 5 ans, une bande annonce de l’Impératrice qu’elle deviendra. Elle est abandonné par ses parents sur l’île des géants d’Erbaf car ces derniers sont effrayés par sa grande taille, son énorme force déjà bien au-dessus des humains, et ses accès de fringales qui la rende incontrôlable. La petite Linlin est un estomac sur patte et s’avère incapable de se refreiner : elle souffre déjà de lubie alimentaire qui la rende quasi-démoniaque et c’est d’ailleurs l’une de ces crises qui va la conduire à détruire le village des géants qui l’avait pourtant accueilli, entrainant un nouveau rejet quelques années après son premier abandon.

Pris en charge par une religieuse du nom de Mère Carmel, qui avait installé son orphelinat sur l’île des Guerriers Géants, les enfants déménagent d’Erbaf mais l’ambiance resta « heureuse » jusqu’au six ans de Linlin… où tous disparurent pendant son gouter d’anniversaire. Car celle qui va devenir Big Mom a un second handicap : elle ne se souvient jamais de ce qui se passe où de ce qu’elle fait lors de ces aveuglantes fringales. Elle n’aura donc jamais à endosser la responsabilité de ses crimes et se posera donc en victime du monde extérieur, qui la rejette. C’est ainsi que débuta la légende de Big Mom qui fit sien le rêve de Carmel : fonder un pays où toutes les races vivraient en harmonie et en paix.

Mais ce rêve est de toute façon maudit car Carmel n’est pas du tout la sainte-mère que va garder Linlin dans ses souvenirs (on ne vous en dit pas plus) et Big Mom elle même se sert de cet idéal pour assouvir des envies personnelles. Même en dehors de ses crises l’avidité de Big Mom se manifeste bien au delà de son assiette : c’est une mère possessive, tyrannique, caractérielle et incapable de donner un quelconque amour maternel. Mélange assez peu ragoutant de femme-enfant, dans sa robe de chambre rose et avec son maquillage outrancier, elle vit dans une utopie aux couleurs criardes, entre Alice au Pays des Merveilles et le Magicien d’Oz. Dans l’archipel de Totto Land, elles collectionnent les races les plus rares et les enferment dans des livres, tels des jouets. Elle utilise ses enfants en tant que soldats ou à des fins politiques et refusent systématiquement que le moindre de ses rejetons sortent de son giron. Très peu y parviennent de toute façon, parmi les rares qui ont essayé.

N’ayant confiance en personne, elle éjecte ses maris une fois les enfants faits – très peu sont les hommes qui sont encore là pour témoigner – et cette mante religieuse n’est guère plus douce avec ses fils et ses filles. Elle n’aura que peu d’intérêt pour les faibles qui n’ont pas de pouvoir particulier, à l’image de la fameuse Charlotte Pudding, sa 35e fille et 76e enfant, descendante de la tribu des 3 yeux mais incapable d’éveiller le pouvoir de son 3e oculaire. Moquée par son apparence par ses frères et sœurs – qui ne sont pas tendres entre-eux et qui pratiquent la loi du plus fort – elle sera dénigrée par sa mère jusqu’au jour où elle craquera et basculera du côté obscur, se transformant alors en une manipulatrice hors-pair. Mais c’est surtout en devenant la potentielle épouse de Sanji qu’elle commencera à avoir une certaine valeur aux yeux de sa génitrice, qui se ravit alors du futur mariage pour deux raisons : s’allier à la famille de Sanji, les Vinsmoke, et son armée surpuissante… Mais aussi profiter du mariage pour dévorer une énorme pièce-montée. Elle appellera d’ailleurs, très rapidement, la gâteau du mariage de sa fille « MON gâteau« . Tout tourne invariablement autour d’elle et de son appétit.

L'équipage de Big Mom ©1997 by Eiichiro Oda - Tous droits réservés
L’équipage de Big Mom ©1997 by Eiichiro Oda – Tous droits réservés

Par son égoïsme sans borne et ses manipulations toxiques, Big Mom est un excellent contre-exemple de Barbe Blanche alors que tout deux semblent, de l’extérieur, porter un discours proche autour de l’importance de la famille. Mais ce n’est qu’une illusion, un caprice XXL d’enfant gâté. Big Mom n’a jamais connu la frustration car elle n’a jamais pu trouver quelqu’un pour lui tenir physiquement tête, n’a jamais pris conscience de ses crises meurtrières et de ses fautes, et que les rares modèles qu’elle a pu avoir ont disparu sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Même si l’on peut lui accorder des circonstances atténuantes, elle n’en reste pas moins détestable, capable d’anéantir certains de ses enfants en les terrifiant puis en absorbant leurs âmes. Elle a créé une famille des plus dysfonctionnelles, ses descendants la respectant uniquement comme un chef, qui doit être craint pour sa grande puissance. Ils tentent de la stopper quand elle pique une crise mais uniquement pour qu’elle arrête de tout détruire ou pour tout simplement ne pas être tué…. tel des enfants face à un parent alcoolique ou sous l’emprise de drogue.

Telle un chef mafieux, telle une sorcière, Big Mom n’a donc rien d’une mère, et pousse donc la duperie jusqu’à son propre nom.

Kyoko Honda dans Fruits Baskets : une mère exemplaire !

ATTENTION SPOILER

Fruits Baskets est sans doute une des séries shôjo des années 2000 les plus populaires, par son histoire mais aussi par la complexité des personnages. Série complète en 23 tomes, elle raconte les aventures de Tohru HONDA, jeune orpheline et sans le sou, qui se lie d’amitié avec un garçon de sa classe : Yuki SOMA. Celui-ci, découvrant que sa camarade vit sous une tente, lui propose de venir emménager chez lui et ses cousins. Rapidement, Tohru va découvrir que cette famille possède un lourd secret…

© by TMS Entertainment / Kana Home Video


Kyoko HONDA, mère de l’héroïne, est décédée quelques mois avant le début de la série, d’un accident de voiture. Pourtant, celle-ci est omniprésente, de la première à la dernière page, puisque Tohru s’adresse à elle au début et Kyoko s’adresse à sa fille à la fin. Nous apprendrons au fur et à mesure qu’elle a eu un rôle majeur pour beaucoup de personnages, et a laissé plus de traces qu’elle ne l’aurait pensé, bonnes ou mauvaises.

Adolescente des années 80, Kyoko était une tsukeban, c’est-à dire qu’elle faisait partie d’un groupe de délinquantes et participait dès l’âge de 15 ans à des délits, des violences aggravées et séchait les cours. Sa vie bascula lorsqu’elle rencontra son mari, Katsuya. Cependant, lorsqu’elle fut veuve très jeune et avec un enfant de trois ans à charge, Kyoko ne put compter que sur elle-même (et son beau-père) et elle s’est rapidement rattacher à ce qui est devenu le plus précieux pour elle : sa fille.

Kyoko adolescente © by TMS Entertainment / Kana Home Video

Kyoko est une mère dévouée et même surprotectrice envers sa fille, mais surtout une femme empathique, qui dit toujours le mot qu’il faut. Peut-être est-ce lié à son passé? Par exemple, les amies de l’héroïne et Kyô ont pu aller mieux non seulement grâce à Tohru, mais aussi à Kyôko, qui leur explique qu’il est normal de faire des erreurs, de vouloir être aimé ou d’être en colère. C’est une mère idéale pour ces adolescents qui ont soit des mères absentes, soit qui ne trouvent pas de solution pour aider leur enfant à avancer. Il ne faut pas oublier que Kyoko a eu sa fille lorsqu’elle sortait tout juste d’une adolescence difficile et solitaire. Elle sait donc mieux que quiconque se mettre à la place de ces jeunes en détresse.

Elle a également conscience de ne pas avoir été toujours présente pour sa propre fille, qui a tout fait pour qu’elle la remarque quitte à imiter son père à sa mort : Kyoko n’est pas une mère parfaite, mais c’est une bonne mère et surtout, un être humain.

Tohru et Kyoko © by TMS Entertainment / Kana Home Video

Fruits Baskets ne se concentre pas uniquement sur l’histoire de la famille Soma, c’est aussi une histoire sur le deuil de la mère de l’héroïne : comment réussir à aimer de nouveau après la perte d’un être cher? Peut-on se permettre d’oublier sa présence? Pourtant, Kyoko ne souhaite que le bonheur de sa fille et même lorsqu’elle sent qu’elle va mourir, et a ainsi terminé la série sur une belle preuve d’amour à Tohru.

Yukari et Sora WAKANAE dans Family Compo : un couple de parents bienveillants et atypiques !

ATTENTION SPOILER

À la mort de son père, Masahiko, jeune étudiant, reçoit la visite de sa tante dont il ignorait l’existence. Cette dernière lui propose de s’installer chez elle et son époux, en compagnie de sa cousine Shion. Masahiko va retrouver dans ce foyer idéal une nouvelle famille, mais il va aussi rapidement découvrir que cette famille en apparence des plus ordinaires cache un incroyable secret : celle qu’il pensait être sa tante est en réalité son oncle et vice-versa. De même, sa cousine, pour qui il n’est pas sans éprouver une certaine attirance, correspondrait très bien à la définition moderne de « gender fluid » puisqu’elle a choisi de vivre tantôt en tant que fille tantôt en tant que garçon, à différentes période de sa vie. Masahiko va ainsi devoir apprendre à vivre avec cette nouvelle famille et son entourage, ce qui va bouleverser ses certitudes et sa manière de considérer les relations entre individus… et les notions traditionnelles de genre.

Nous sommes en 1996. À une époque où le sujet était quasi inexistant dans les médias grand public, Tsukasa HÔJÔ aborde les questions du genre et de la transidentité, avec certes de l’humour, mais aussi beaucoup de sincérité, en prenant ses personnages et ce qu’ils ressentent au sérieux. Évidemment, époque oblige, il n’y est pas question de « transition », mais plutôt de choix, de sentiments et de travestissement (même si la question des opérations de changement de sexe est brièvement évoquée). L’intention de présenter ces problématiques au grand public avec beaucoup d’empathie pour ses personnages est totalement respectée et réussie, et fait de Family Compo un beau manga à exhumer des mémoires.

La parentalité dans les mangas et les animes c'est compliqué. Alors cela méritait bien une seconde sélection d'icones... et de monstres !
Family Compo © 1996 by Tsukasa HÔJÔ

HÔJÔ présente plusieurs figures parentales, parfois mises en difficulté face à leur enfant (le personnage du chef yakuza, Tatsumi), mais parmi lesquelles surnagent aisément Sora et Yukari qui forment un idéal de couple équilibré et de parentalité bienveillante. A l’écoute, leur foyer constitue un havre de paix dans lequel ils n’hésitent pas à accueillir les jeunes en besoin de repère et de soutien, à commencer par Masahiko, mais pas seulement. Eux-mêmes ont dû faire face à l’adversité et au regard des autres et comprennent très bien les turbulences que peuvent affronter des jeunes en quête de leur propre identité dans une société loin d’être forcément accueillante et compréhensive.

Des parents à la fois idéaux et atypiques pour leur époque.

C’est ainsi que s’achève cette seconde sélection de parents iconiques, dont regorge les mangas et les animes. Dites-nous ceux qui vous ont marqué en commentaire, et proposez nous des thématiques pour une prochaine sélection de personnages iconiques !

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