Otaku Otaku : S’aimer entre Geek, mode d’emploi
Vous en connaissez sûrement déjà la couverture, Otaku Otaku (Wotaku ni Koi ha Muzukashii) sorti le 20 avril aux Editions Kana et véritable succès au Japon, fait déjà parler de lui. Avec ses multiples références geek / otaku et son humour déjanté, ce manga bouscule toutes les normes du shôjô classique et nous offre l’un des premiers tomes les plus attrayants de ce printemps. Pour savoir pourquoi, lisez ce qui suit !
Un couple pas comme les autres
C’est en 2014 que l’auteur Fujita publie les premières planches de son manga sur la plateforme Pixiv, et que, suite à son succès, la maison d’édition Ichijinsha lui propose une publication en ligne et par la suite une sortie sur format papier le 30 avril 2015. Aujourd’hui, le manga compte 5 volumes sortis et une adaptation animée toute fraîche par le studio A-1 Pictures : le premier épisode a été diffusé le 13 avril dernier sur Fuji TV au Japon et Amazon Prime en France.
L’histoire commence avec l’intégration de la charmante Narumi dans sa nouvelle entreprise, et tombant par hasard sur son ancien camarade de collège Hirotaka.
Les premières pages mettent tout de suite dans l’ambiance : La jeune femme cache un secret qu’elle ne souhaite absolument pas révéler au travail – et ça peut se comprendre – et son ami est de toute évidence très au courant de sa véritable nature : Narumi est une otaku, plus précisément une fujôshi.
Dans l’imaginaire japonais, la fujôshi, traduit littéralement par « femme pourrie », est une fan de Yaoi, de doujinshi (mangas dessinés par des fans avec des personnages déjà existants), de manga et d’anime mettant en scène des bishônen (homme à l’apparence physique parfaite et un peu androgyne). Autrement dit, être une de ces femmes au Japon, c’est un ticket aller-simple vers toute exclusion sociale.
C’est d’ailleurs ce qui aura valu à Narumi de perdre son dernier petit ami, et c’est pourquoi elle tient absolument à protéger son secret. Pour elle, pas de doute possible, il n’y avait qu’un otaku pour aimer un autre otaku.
La relation entre les deux amis d’enfance est si naturelle et détendue que c’en est presque étonnant. Entre eux, aucun tabou, aucune gêne apparente quant à des mots ou des attitudes qu’il aurait été bon de cacher en situation normale. Insultes, petites piques et taquineries en tout genre, Hirotaka et Narumi se sentent parfaitement à l’aise l’un avec l’autre. C’est indéniable, ils sont faits l’un pour l’autre, et quoi de plus évident que de sortir avec quelqu’un avec qui l’on peut se sentir à l’aise au quotidien ?
Hirotaka lui fera d’ailleurs remarquer, il est l’homme qui lui conviendrait le mieux.
Après tout, c’est lui qui serait le mieux placé pour la soutenir et l’aider à monter de niveau, ne lui ferait jamais de peine et surtout, il serait présent pour l’aider à son stand lors de sa prochaine convention. L’argument final aura eu raison de Narumi qui acceptera sans hésiter plus longtemps et ainsi débutera la romance un peu surprenante entre les deux geeks confirmés.
Un couple secondaire explosif et des personnages hauts en couleur
Si la romance principale tourne surtout autour de ces deux héros, on se fera un plaisir de suivre également la relation on ne peut plus spéciale de Tarô Kabakura et Hanako Koyanagi. Et on peut dire qu’elle est loin d’être du bonbon mielleux plein d’amour et de phrases romantiques typiques qui se retrouve dans la plupart des shôjô.
Tarô, c’est le stéréotype du gars un peu ronchon qui prend des tours facilement et s’énerve en insultant tout ce qui bouge dès que quelque chose ne va pas dans son sens. De son côté, Hanako représente le genre de femme aux multiples facettes : à la fois séductrice, colérique et sensible, elle forme un couple explosif avec Tarô qui ne cache pas son attrait pour ses courbes féminines.
Rivalité, insultes à longueur de journée entrecoupées de quelques moments de tendresse bien placés, ces deux collègues de Narumi et Hirotaka ajoute une bonne dose d’humour en plus à cette histoire déjà bien comique.
Ce qui fait également le point fort du Web-manga, sera la façon dont sont placés les instants romantiques classiques shôjô au milieu des scènes dérisoires et des disputes de couples. Fujita fait preuve de choix judicieux en intégrant des moments d’intimités entre les personnages sans pour autant s’y attarder trop longuement et sombrer dans la lourdeur. À cela s’ajoute l’utilisation intelligente des trames d’arrière-plan qui aideront le lecteur à distinguer plus facilement les situations comiques des moments de tendresse.
L’auteur s’amuse avec ses personnages et les fait interagir dans des situations typiques de couple : entre deux pairs d’amoureux, il y aura forcément de la jalousie. Grâce à cela, elle approfondit leur relation et révèle leurs sentiments réels, les rendant encore plus attachants aux yeux des lecteurs.
Un manga riche en références…
Fan-service, cosplay et figurines, l’auteur touche tous les points au centre de la culture Geek et Otaku, et c’est aussi ce qui projette facilement le lecteur dans le récit et le fait dévorer chapitre après chapitre le quotidien du quatuor. Les personnages de plus en plus attachants au fil des premiers chapitres n’est donc pas le seul atout du manga. Fujita s’amuse à mettre ses personnages en scène à la manière d’une parodie de jeu vidéo et utilise de nombreuses références accessibles et reconnaissables par tous.
De petits commentaires tout en bas de chaque page rajouteront une petite touche personnalisée qui, là encore, nous arrache régulièrement un sourire.
L’interaction entre les personnages est aussi un clin d’œil à des situations connues de tous Otaku qui se respecte. La rivalité entre Hanako et Narumi qui prônent la supériorité de leur personnage préféré fait sourire. Qui n’a pas connu ce genre de débat et fait face à quelqu’un qui cherchait à critiquer son personnage fétiche ? L’auteur le sait bien et utilise ce genre de scènes familière à toute personne qui connaît un minimum le milieu pour toucher son public avec brio.
Un anime fidèle et rythmé
S’il n’y a que quelques épisodes sortis tout récemment sur FujiTV, et en France sur la plate forme d’Amazon, on ne peut qu’en saluer la qualité des caractéristiques techniques. La production est assurée par le studio A-1 Pictures (connus notamment pour la production de Blue Exorcist ou Seven Deadly Sins), et l’anime réalisé par Yoshimasa HIRAIKE (Kaleido Star). En ce qui concerne le character design, on y retrouve Takahiro YASUDA également en charge des personnages de Sekaichi Hatsukoi : Yokozawa Takafumi no Baai.
Un générique entraînant, des voix parfaitement adaptées au caractère des personnages, et des expressions fidèles au dessin de Fujita, on peut dire qu’il fait tout à fait honneur au web-manga. Avec la présence des effets sonores et visuels, les passages parodiés de jeux-vidéos sont rendus encore plus comiques et les expressions plus vivantes.
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De manière générale, ce titre est tout à fait surprenant et bouleverse les codes du shôjô classique. Des personnages attachants, des situations divertissantes et des références à gogo, on ne peut qu’en réclamer la suite.
Après la lecture de ce premier tome ou le visionnage des premiers épisodes, on ne peut quand même pas s’empêcher de se demander quels éléments de l’intrigue permettront de faire durer le manga en longueur ? L’arrivée de nouveaux personnages ? Une évolution dans les relations connues ?
Une chose est sûre, on a hâte de voir arriver la suite !
3 réponses
[…] Avec ses multiples références geek / otaku et son humour déjanté, ce manga bouscule toutes les normes du shôjo classique et nous offre l’un des premiers tomes les plus attrayants de ce printemps. […] Des personnages attachants, des situations divertissantes et des références à gogo, on ne peut qu’en réclamer la suite. En plus, je me retrouve dans beaucoup de situations, surtout en ce qui concerne le fait de cacher son côté otaku aux gens qui n’en sont pas (rires). (Aurore, dans son article dédié au titre) […]
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