Yuri !!! On ICE : saurez-vous rester de glace ?
Si on vous parle patinage artistique, ça vous dit quelque chose ? Et si on vous indique qu’un anime sportif a déferlé sur internet avec en thème le patinage et un héros nommé Yuri ? Ah oui, là ça devrait vous rappeler que cet automne, chaque semaine, les réseaux sociaux, internet et le monde entier ont retenu leur souffle face à deux personnages : Yuri Katsuki et Victor Nikiforov. Deux patineurs professionnels à la relation explosive et déterminés à vous offrir un spectacle de toute beauté !
Venez donc découvrir Yuri!!! On ICE, cet anime hors du commun qui fait encore couler beaucoup d’encre. Alors chaussez vos patins et à tout de suite sur la glace !
Yuri & Victor on ice !!!
Yuri Katsuki, 23 ans, est un jeune patineur professionnel japonais qui, suite à un échec cuisant lors d’un championnat, décide de tout arrêter. Mais c’est sans compter sa passion pour le patinage artistique, alimentée par son admiration pour Victor Nikiforov, le meilleur patineur mondial. Par un pur hasard (une vidéo de Yuri diffusée à son insu sur le net), ce dernier va débarquer au Japon dans l’idée de l’entraîner. Et pour corser la rencontre, un jeune professionnel de 15 ans, Yuri Plisetsky, viendra également se poser en rival tout désigné pour le motiver encore d’avantage. On va donc suivre leur quotidien, et surtout les différentes étapes à franchir pour atteindre le championnat final… Et des étapes il y en a ! Car le chemin est semé d’embûches.
Une histoire qui ne semble pas forcément transcendante au départ, mais qui s’avère très prenante. Car on peut résumer le fonctionnement de Yuri!!! On ICE en trois points clés, qui deviennent chez le spectateur autant de centres d’intérêt, et de raisons de s’enthousiasmer.
Pour commencer, chaque épisode est réalisé sur un même modèle, simple mais efficace. Dès le troisième épisode, Yuri s’entraîne, se prépare à entrer en scène, patine… puis on assiste à l’attente des résultats pour connaître le classement face aux autres compétiteurs… et la suite des événements. À travers les yeux de Yuri et ses adversaires, on suit donc le déroulement d’une compétition classique de patinage artistique, avec un programme court puis un programme libre. Il en résulte un rythme assez rapide qui ne laisse pourtant place à aucune lassitude. Et pour cause, alors même que Yuri avance dans le championnat, le cadre original des compétitions de patinage permet de s’émanciper des schémas habituels des shônen sportif (clubs lycéens, tournois régionaux/nationaux…), donnant à l’anime un petit goût de seinen sportif.
Le second point clé concerne les personnages et leurs ressentis, notamment Yuri, en prise avec ses propres sentiments. Quel que soit l’épisode, c’est une nouvelle émotion, un nouveau sentiment qui apparaît (le doute, la peur…). L’objectif ? La surmonter ou l’assimiler. Car pour tout compétiteur qui se respecte, des doutes jaillissent un jour ou l’autre. Et Yuri, qui a déjà fait les frais d’une défaite cuisante, ne fait pas exception. Ayant été jusqu’à remettre en question sa carrière, son esprit est fragilisé à son retour en compétition. Dès lors, tout comme pour ses adversaires, la glace sera le miroir de son état mental. À chaque pas raté, c’est autant d’hésitations qui apparaissent ; à chaque regards lancés à Victor en pleine démonstration, sa détermination qui s’ébranle ; mais à chaque saut réussi un verrou s’ouvre et sa volonté se fraie un chemin pour le guider. Chaque « danse » est ainsi l’image d’un combat contre soi-même, dans un calme olympien ou un tumulte fracassant. Avec parfois des conséquences sur la glace, quand certains perdent pied et ratent totalement leur prestation. Ces patineurs, avec leurs pensées intimes et profondes, nous rappellent qui nous sommes dans ce genre de situation : des êtres humains avides de reconnaissance qui cherchent à s’épanouir à tout prix.
Enfin, troisième axe narratif, et fil rouge de la série : l’évolution de Yuri et Victor, de leur relation, mais surtout de l’état d’esprit de Yuri. Ou comment l’admiration qu’il voue à Victor, et qui l’a poussée à devenir patineur, va se confronter à une amitié profonde lorsqu’ils vont travailler ensemble, puis à des sentiments plus forts encore qui lui serviront à avancer… Et là vous allez commencer à vous demander : « mais alors en fait c’est du boy’s love ? » Excellente question ! Mais la réponse est sujette à interprétation…
Suite à son échec cuisant en compétition, Yuri a mal vécu de voir son idole l’ignorer. S’ensuit un passage à vide jusqu’au jour où, ayant pratiquement abandonné, il patine pour une amie, reproduisant avec passion une chorégraphie de Victor. Cette prestation, filmée à son insu et diffusée sur internet, lui attirera enfin le regard de ce dernier. Sauf que notre jeune japonais n’est pas prêt à voir débouler Victor, qui s’impose à lui. Son admiration fait place à la surprise, mais il va rapidement s’attacher à celui qui vient bousculer son quotidien. Car le but est bien de faire évoluer Yuri pour qu’il aille jusqu’au bout du championnat, et leur relation permet de libérer l’esprit, d’avancer et de gagner en motivation. Cependant la nature affectueuse et très démonstrative de Victor met à mal la réserve naturelle des Japonais, et celle de Yuri, qui au final va se laisser toucher par cet éclat. Leur collaboration devient alors plus intime, et nos deux héros ne cessent d’étaler aux yeux de tous leur forte complicité, parfois même avec ambiguïté. Mais n’est-ce pas justement le thème principal des danses de Yuri : l’amour ? Leur relation est là pour mettre les prestations de Yuri en avant et l’aspect androgyne des patineurs fait le reste. Face à eux, à leur sincérité et leur entière confiance mutuelle malgré les aléas, le cœur du spectateur fait juste doki-doki, grâce à la force de leurs émotions. De la sincérité, de l’humilité, de la tendresse et une amitié « amoureuse »… Comment rester insensible ?
Ces trois niveaux d’implication qui s’offrent au spectateur confèrent ainsi à la série un potentiel énorme, lui permettant de devenir très vite addictive et de toucher un grand nombre de personnes, filles ou garçon. Mais cela ne fonctionnerait pas aussi bien sans une réalisation de grande qualité, qui capte immédiatement l’attention !
Une chorégraphie parfaitement exécutée…
Et cela on le doit au studio MAPPA, qui vient donc de réaliser LA série qui a fait grand bruit cet automne au Japon, mais aussi sur la toile, de même qu’en France via sa diffusion chez Crunchyroll. On connaissait déjà le studio grâce à ses nombreux anime adaptés de mangas (Kids on the slope, Dans un recoin de ce monde…), sportifs (Days, Ippo…), ou encore plutôt fantastique (Terror in Resonance, Shingeki no Bahamut…), mais là on a eu droit à une véritable surprise. Yuri!!! On ICE a en effet su déchaîner les passions, et sans doute battre des records de popularité ! Et ce n’est pas les Anime Awards 2016 révélés par Crunchyroll qui diront le contraire : la série, nommée dans plusieurs catégories, a remporté pas moins de 6 trophées (meilleur opening, meilleur ending, meilleur couple, meilleur personnage masculin, meilleur moment « hot » et meilleure animation) !
Pour cela, on peut notamment remercier la personne en charge du chara-design : Tadashi HIRAMATSU. Un nom qui vous parlera peut être puisqu’il était déjà responsable du chara-design de l’adaptation animée de Parasite, qui avait marqué les esprits, même si on peut aussi citer Entre Elle et Lui ou Abenobashi. Sur Yuri!!! On ICE, on reconnaît d’ailleurs plutôt bien sa patte graphique, même s’il se base sur les designs originaux d’une petite nouvelle, Mitsuro KUBO, l’une des deux créatrices de l’anime (qui officie également au storyboard). Quant à la réalisatrice, et deuxième instigatrice du projet, Sayo YAMAMOTO, son nom pourrait aussi vous faire tilt puisqu’elle a réalisé de nombreux story-board, mais surtout qu’elle était déjà à la réalisation sur Michiko & Hatchin.
Et tout ce beau monde a travaillé de concert pour produire un anime qui sort du lot. Cela se ressent notamment dans la mise en scène, qui ne cesse de jouer à la fois sur les gros plans et les plans d’ensemble. Résultat, on peut percevoir à la fois la réaction du public et celle du personnage qui patine, avec des expressions du visage qui sont particulièrement marquées. Les yeux qui pétillent, les sourcils qui se froncent, les mains jointes en guise de stress, les sauts en suspension ou les tracés sur la glace… Le studio a su capter la grâce du patinage artistique et la reporter dans Yuri!!! On ICE. Et même si vous n’y connaissez rien, vous vous retrouvez emporté malgré vous dans la vitesse des enchaînements, la fluidité et le réalisme des chorégraphies. Logique, quand on sait que celles de Yuri ont été réalisées par un vrai professionnel du milieu : Kenji MIYAMOTO.
Par ailleurs, le studio a su mettre en avant la personnalité de chacun. Outre les noms qui permettent de savoir de quel pays vient tel ou tel personnage, les physiques sont bien différentiables et ajoutent une note personnelle à chacun. Ainsi le plus jeune patineur de la compétition et rival officiel de Yuri, Yuri Plisetsky, est-il androgyne à souhait voire même efféminé, ce qui crée des situations parfois assez cocasses. Jean-Jacques Leroy (J.J.), lui, est peut-être le plus charismatique tant par son physique de beau gosse que son caractère, mais il peut parfois susciter l’antipathie, ce qui fait qu’aucun patineur ne veut se lier avec lui. En tout cas chacun ne jure que par Victor Nikiforov. Son physique, son attitude, sa grâce sur la glace, il reste LE modèle. Et le studio l’a parfaitement compris en ne cessant de mettre Yuri, son poulain, dans des situations semblables aux siennes, jusqu’aux mimiques. Un casting de choix donc, et un vrai régal pour les yeux !
… Sur une vague d’émotions musicales
Mais que serait un anime sans sa bande son ? Yuri!!! On ICE ne déroge pas à la règle, bien au contraire. Car outre le design, c’est bel et bien sa bande originale qui a ravi plus d’une personne. Cette dernière transporte véritablement l’anime de bout en bout, à commencer par ses génériques : l’opening « History Maker » réalisé par Dean FUJIOKA est particulièrement saisissant ! Dès les premières notes on sent qu’on entre dans un univers bien précis : celui de Yuri. On peut même se surprendre à le réécouter une fois l’épisode fini. Et vu les versions qui ont vu le jour sur internet, nombreux sont ceux qui en ont eu l’idée (version russe, japonaise, anglaise, boy’s love, instrumentale…).
Mais si les openings/endings des anime s’impriment souvent dans nos têtes, c’est ici l’ensemble de la bande originale qui s’impose à nous. Et ce sont pourtant deux nouveaux venus, Taku MATSUSHIBA et Taro UMEBAYASHI, sous la production de Keisuke TOMINAGA, qui nous ont offerts ces musiques entraînantes et touchantes. Alors que la relation entre Victor et Yuri devient de plus en plus riche, on se sent aussi de plus en plus proche d’eux : on a le cœur qui bat, les larmes aux yeux quand ça ne va pas, le sourire non loin quand on est heureux pour eux, on retient son souffle à chaque prestation de Yuri… On vit la bataille qui se joue en chacun d’eux… Autant d’émotions qu’on ressent fortement car la musique est là pour nous transporter. Notamment celle du thème principal, « Yuri on ice », qui donne son titre à l’anime. Toute la complexité des émotions de Yuri Katsuki se retrouve dans cette musique qui accompagne les prestations de Yuri, tout en douceur avec le piano, mais en profondeur aussi. Elle emporte avec elle toutes les pensées de ces patineurs professionnels, comme s’il n’y avait plus rien d’autre que ça : le patinage. Et on n’y résiste pas.
Mais celle-ci est loin d’être la seule piste marquante, et à chaque prestation, on se met à battre la mesure à l’instar du public dans les gradins. Comme si on faisait écho aux motivations des patineurs. On entre plus ou moins en symbiose avec eux. Seule la musique et leurs pas sur la glace nous dirigent. À ce titre, mention spéciale aux musiques de J.J., « Partizan Hope » et « Theme of King J.J. », particulièrement prenantes (ces musiques aussi ont eu droit à des versions étrangères !). Dès les premières notes on sent une certaine ferveur. C’est rythmé, moderne : ça bouge, tout simplement. Et quand on voit le caractère du personnage lui-même, on ne peut que valider ce choix musical.
Car Yuri!!! On ICE c’est bien cela au final : un personnage, c’est un univers musical bien distinct. Et pourtant on ne se trouve pas dans un anime musical ! Ainsi le russe Georgi Popovich est représenté par deux musiques de ballet : « Karabos » et « Tales of sleeping prince ». Deux musiques qui résument très bien ses deux prestations, et représentent à la perfection ce personnage particulièrement torturé moralement. Ce schéma musical se répète pour chaque patineur, mettant en avant leurs objectifs, leur volonté et leur détermination.
Pas de doute, la musique c’est bien le dernier point d’orgue de la série !
Yuri!!! On ICE, c’est donc l’anime qui pourra réconcilier ceux qui seraient fâchés avec l’animation japonaise. Le design est au top et la réalisation de qualité, les musiques sont très immersives, l’histoire classique mais se révèle super efficace… Il y a certes une touche de fan service qui flirte avec le boy’s love et ravira les demoiselles, mais avec suffisamment de retenue et d’humour pour ne pas trop gêner ces messieurs. Mais, surtout, Yuri!! On ICE ce sont de superbes sentiments, et des belles émotions.
Seul petit regret au final, le faible nombre d’épisodes au vu de l’intensité qu’ils nous offrent, nous laissant espérer que son succès débouchera, qui sait, sur une seconde saison… En tout cas on ne peut que le souhaiter ! En attendant, si vous êtes passés à côté, il est encore temps d’y remédier !
Pour en apprendre d’avantage sur la série et vous tenir au courant des divers goodies qui sortent, rendez-vous sur le site officiel, la page facebook, le compte twitter ou encore le compte instagram de l’anime.
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