Survival-Horror : quand la peur s’incruste dans le jeu vidéo
Angoissants, parfois monstrueux et aux limites du monde connu… après s’être incrustés dans le cinéma dès le milieu de 20e siècle, les spectres japonais ont débarqué dans les jeux vidéo à l’aube du 21e. Pour effrayer les joueurs on a alors repris les mêmes codes que dans le kaidan-eiga (que nous développions ici ) : couloirs sombres et étroits, forêt embrumée ou maison hantée, vision limitée, lampe torche clignotante, radio qui grésille et surtout d’étranges voix gémissantes… Ce genre de jeu vidéo porte un nom : le survival-horror, terme apparu avec le jeu Resident Evil de Shinji MIKAMI sorti en 1996, aujourd’hui de retour avec The Evil Within. Genre en constante évolution depuis les années 90, il ne cesse de puiser dans les peurs profondes humaines, afin de nous faire expérimenter un cauchemar bien éveillé !
Après avoir exploré l’univers des kaidan et de ses spectres vengeurs dans le cinéma japonais, Journal du Japon vous propose de vous aventurer dans le monde du virtuel accompagné de ces créatures terrifiantes !
Qu’est ce que le Survival-Horror ?
Ce genre repose sur deux ingrédients principaux, comme son nom l’indique : la survie et l’horreur. Tout d’abord, le joueur incarne un personnage fragile qui devra échapper à un ennemi : la seule issue est souvent la fuite et la prudence sera le principal mot d’ordre ! Ensuite l’horreur est obligatoire, afin de pouvoir plonger le joueur dans l’ambiance : des décors sombres, une musique lente et lugubre, avec un rythme alternant entre le calme, et l’apparition crescendo du monstre qui fait monter la panique. Enfin le joueur se retrouve bien souvent dépourvu d’armes ou de munitions et certains monstres seront même, parfois, invulnérables.
Les développeurs de survival-horror ont utilisé les mêmes méthodes de mesure de perception de la peur que pour les spectateurs au cinéma. Ils ont remarqué que l’émotion récurrente dans ces jeux est l’empathie, ce sentiment bien connu qui nous permet de nous mettre à la place de quelqu’un et qui nous permettra de nous immerger, ainsi, dans l’histoire du personnage principal. C’est aussi cette empathie qui nous fera ressentir la peur, en général générée par l’inattendu d’où naît la surprise – un spectre surgissant au détour d’un couloir – au sein d’environnements toujours imprévisibles. L’effet d’immersion est d’autant plus fort que, dans les films, nous ne sommes que simples spectateurs alors qu’au sein des survival-horror nous sommes les acteurs de l’histoire. Plutôt que de regarder le héros se faire poursuivre par un spectre vengeur, nous sommes cette personne poursuivie, et nous pouvons parfois y remédier. Ou du moins en avons-nous l’impression. C’est aussi pour ça que les développeurs de survival-horror doivent redoubler d’ingéniosité pour donner le plus de réalisme possible afin d’augmenter encore cette immersion et les sensations d’effroi qui peuvent en découler. Si l’on joue aux survival-horror c’est pour ressentir, vivre ce qu’un héros de film d’horreur vivrait, les sensations fortes avec !
Les précurseurs
Au départ, le survival-horror est une sous catégorie du jeu vidéo, où le personnage principal est en général quelqu’un d’ordinaire dont la vie est fragile. On pousse donc le joueur aux résolutions d’énigmes pour s’évader de l’horreur plus que l’amener à affronter les monstres. Ensuite il doit apprendre à économiser, car l’inventaire et les munitions (s’il y en a !) sont limités. On retrouve peu de PNJ (personnages non-joués) et, pour une meilleure immersion dans la réalité, des aides seront distillées au travers de journaux vidéos, audios ou de simples papiers, pour résoudre le mystère où en apprendre plus sur l’univers qui nous entoure. Si le survival-horror est inspiré en majorité par la culture américaine, il l’est aussi par la culture folklorique japonaise et surtout par le cinéma d’horreur. Car, si les Américains privilégient l’action, les Japonais mettent l’accent sur l’angoisse. Le survival-horror est donc un genre particulier où l’ambiance et le ton, ainsi que la psychologie des personnages, seront des composantes essentielles.
Bien que ce genre ne lui fut attribué que plus tard, Sweet Home sorti en 1989 par Capcom pour la console NES est le tout premier survival-horror : il inspira même Resident Evil qui devait en être un remake. Sweet Home est basé sur le film éponyme de Kiyoshi KUROSAWA sorti en 1989. Le jeu est réalisé par Tokuro FUJIWARA et raconte la même histoire que le film : une équipe de tournage va se rendre dans la maison d’un peintre célèbre mystérieusement disparu, afin de retrouver ses peintures. Dans la maison, ils sont menacés par la présence du spectre d’une femme, dont l’apparence défigurée fait penser au fantôme d’Oiwa (revenant célèbre des contes japonais que nous évoquions ici). L’équipe décide donc de se séparer afin de trouver un moyen pour sortir… Sweet Home est le tout premier jeu à avoir tenté de créer une histoire dont le fil conducteur serait terrifiant du début jusqu’à la fin.
C’est à cause de son succès que Resident Evil fut basé sur le même principe, Sweet Home est même considéré comme faisant parti des meilleurs jeux survival-horror créés. Doté d’une jouabilité et d’une difficulté moyenne, en mode de vision TPS (Third Player Shooter, vision à la 3e personne) le jeu est maniable pour un débutant. L’ambiance gore et effrayante nous plonge dans un manoir hanté truffé de pièges, de monstres, d’énigmes et de passages secrets ! Sachez d’ailleurs que Sweet Home a été traduit par des fans et il est toujours possible d’y jouer grâce à un émulateur NES.
Les jeux vidéo marquant le genre du survival-horror dans ses débuts sortent sur la Playstation 1 dès son arrivée en 1994 au Japon (puis en 1995 en Europe). Le terme est né avec le premier Resident Evil des studios Capcom. Créé par Shinji MIKAMI, il est sorti au Japon en 1996, et marque le début de l’âge d’or du genre. Le récit suit les deux personnages Chris Redfield et Jill Valentine, membres d’une équipe militaire nommée S.T.A.R.S.. Pendant qu’ils explorent la ville de Raccoon City à la recherche des autres membres de leur équipe, ils se retrouvent rapidement enfermés dans un manoir truffé de zombies et autres monstres. Le joueur devra donc choisir entre ces deux personnages, et explorer le manoir afin d’y découvrir ses secrets.
Même s’il est considéré comme le 1er jeu du genre, Resident Evil est aussi connu grâce aux films de Paul W.S. Anderson dont le 1er est sorti en 2002 avec l’actrice Milla Jovovich et Michelle Rodriguez. Si le thème du survival-horror a évolué au fil des suites du jeu, il respectait au départ les codes de base de ce genre, tel qu’on les connaît : une horreur psychologique, de la lenteur, une musique lugubre, des endroits sombres avec des plans fixes et des effets de surprise grâce à des monstres inattendus, un spectateur toujours en attente du moment fatidique, sur le qui-vive, prêt à bondir de terreur à tout moment. Si Resident Evil devait être un remake de Sweet Home, il s’est aussi largement inspiré de la mise en scène du film d’horreur The Shining (1980) de Stanley Kubrick. Ici le jeu est en mode TPS et inclut l’exploration, la résolution d’énigmes et la gestion de son inventaire. Ce dernier sera d’ailleurs une nouveauté, ainsi que la possibilité de sauvegarder la partie. Dernière particularité de ce jeu : il possède cinq fins différentes.
Ainsi à sa sortie Resident Evil connu un énorme succès dont en découle une vrai saga : plus de 20 jeux, 5 films et un 6e qui va sortir l’année prochaine intitulé Resident Evil: The Final Chapter avec toujours Paul W.S. Anderson à la réalisation. Au cinéma on suit les traces d’Alice, amnésique, qui va aider un programme militaire Umbrella Corporation à se débarrasser d’un virus dangereux transformant les humains en zombies féroces. On retrouvera également une trilogie de films animés créée par Makoto KAMIYA… Mais ce n’est pas tout. Le jeu a également connu de nombreux produits dérivés comme des figurines et des répliques des armes de la série pour le air-soft. Utilisant des éléments d’horreur du survival-horror, résolution d’énigmes et action, Resident Evil marqua le genre et fut plusieurs fois nominé comme meilleur jeu de l’année, voir même comme le meilleur jeu jamais créé. Aujourd’hui, le premier Resident Evil est toujours disponible sur la Playstation 1, mais on peut également trouver une version remastérisée en HD sur Wii.
C’est ensuite Silent Hill qui va apporter son lot d’innovation au genre, lors de sa sortie en 1999. De Keiichiro TOYAMA et par les développeurs Konami, il a d’abord été accusé d’avoir copié Resident Evil. Cependant Silent Hill impose plus nettement le genre du survival-horror inspiré des kaidan-eiga. Les cinéastes japonais sont en effet connus pour utiliser le silence et le vide pour installer une appréhension et une angoisse chez le spectateur, et c’est ce sur quoi Silent Hill s’appuie. Ce jeu se démarque par l’ambiance glauque, morbide, et malsaine de son univers. Il raconte l’histoire d’un père de famille à la recherche de sa fille au sein d’un étrange village embrumé du nom de Silent Hill où d’étranges créatures règnent… Ici le personnage du père Harry Mason se manipule en vision TPS et il devra explorer, résoudre des énigmes et se battre comme il peut afin de retrouver sa fille. Une des nouveautés du survival-horror dans Silent Hill réside dans les angles de caméra, variant constamment et offrant ainsi au joueur des effets encore plus dramatiques qu’auparavant, en changeant de manière plus abrupte.
Resident Evil nous permet d’incarner des militaires entraînés aux armes à feu et habitués aux situations dangereuses, code que l’on retrouve dans les jeux d’actions habituels. Dans Silent Hill, au contraire, nous avons la possibilité de jouer des personnages ordinaires, renforçant d’autant plus le sentiment d’insécurité… Notre héros est un père de famille qui n’est pas familier avec les armes à feu mais qui aura tout de même la possibilité d’en trouver et de s’en servir, même s’il ne sait pas s’y prendre et ratera souvent sa cible. Il est aussi équipé d’une radio qui émettra des parasites s’il se trouve proche d’un spectre. Pour favoriser encore plus l’immersion, Silent Hill ne propose pas les informations liées au personnage directement à l’écran : pour voir où en est sa vie ou son équipement, il faudra aller dans l’écran de menu. Néanmoins, si l’on joue avec une manette équipée du DualShock, elle émettra un battement de cœur qui ralentira si la vie de notre personnage est en danger. Dernière nouveauté : on dispose d’une carte mise à jour au fur et à mesure que l’on avance dans l’aventure.
Silent Hill s’est inspiré des œuvres de The Fog (1980) de John Carpenter et de Twin Peaks (1990) de David Lynch, mais surtout de L’échelle de Jacob (1990) de Adrian Lyne pour l’ambiance très étrange qui règne dans cette ville. Une série de 11 jeux virent le jour jusqu’en 2012. Un nouveau jeu Silent Hill était cesné sortir l’année dernière, Silent Hills, de Hideo KOJIMA – célèbre pour ses jeux vidéo Metal Gear – et du réalisateur Guillermo Del Toro dans lequel l’acteur Norman Reedus devait jouer. Mais Konami étant en froid avec Kojima qui est parti des studios, ce projet ne verra donc jamais le jour. Cependant, il est tout de même possible de jouer à la « bande-annonce jouable » disponible sur le Playstation Store de la Playstation 4, sous le titre de Silent Hills P.T.
Quant à l’adaptation cinématographique de Silent Hill, elle a été réalisée par Christophe Gans en 2006, et raconte l’histoire de Rose (Radha Mitchell) et de son mari Christopher (Sean Bean) recherchant leur fille Sharon (Jodelle Ferland) disparue dans la ville de Silent Hill. A sa sortie le film fut critiqué pour son scénario, sa longueur et son final, mais fut applaudit pour son atmosphère, ses effets spéciaux et ses décors. Le film se base sur des éléments des quatre premiers Silent Hill réutilisant par la même la bande-son inquiétante du jeu, et devient ainsi le jeu vidéo considéré comme le plus terrifiant de tous les temps…
Survival-horror : la relève
Afin de se démarquer de ces grands noms qui imposèrent le genre, de nouveaux jeux virent le jour et inclurent des nouveautés, comme un pouvoir permettant de se mettre à la place de n’importe quel personnage ou créature aux alentours par exemple, renforçant le sentiment d’empathie du joueur…
Les développeurs Sony Computer Entertainment emploient alors le réalisateur du jeu de Silent Hill – Keiichiro TOYAMA – pour leur nouveau projet Forbidden Siren sorti en 2003 au Japon sur Playstation 2. L’histoire se déroule dans le village de Hanuda au Japon, isolé au cœur des montagnes. La communauté de ce village se regroupe au clair de lune afin d’effectuer un sacrifice rituel qui échoue. À ce moment-là les sirènes de la ville retentissent, la terre tremble et une mer rouge sang engloutit le village dans un monde parallèle. Les villageois – comme hypnotisés – s’engouffrent dans la mer et en ressortent en shibitos, sorte de morts-vivants. Dix individus non corrompus devront survivre parmi ces monstres.
Ce jeu marque son genre en proposant au joueur d’incarner divers personnages aux capacités différentes – mais sans défense – au sein d’une équipe où chacun aura besoin l’un de l’autre. Ici la survie et devoir se cacher des monstres devient indispensable. Le joueur va vivre le cauchemar à travers les perspectives de 10 individus dans une narration non-linéaire. Ce jeu innove dans le fait que l’équipe possède le don de « vision » qui permet de voir par les yeux des autres personnages comme des monstres, ou des autres membres de l’équipe. On recueille ainsi de précieux indices qui seront utiles à la résolution des objectifs de mission. Forbidden Siren s’est inspiré de l’ambiance glauque et gore des films de la nouvelle vague du cinéma d’horreur japonais de la fin des années 90 – avec les succès de Ring (1998) de Hideo NAKATA et de The Grudge (2002) de Takashi SHIMIZU – mais aussi et surtout par la terrifiante mythologie de l’auteur américain H.P. Lovecraft. De ce jeu s’ensuit une suite en 2006 dans Forbidden Siren 2 qui se passe sur une île, puis en 2008 avec Siren: Blood Curse qui est un remake du premier sorti sur Playstation 3. Cette nouvelle version améliore certains détails du gameplay qui faisait défaut dans le précédent, ainsi que la qualité globale de réalisation du jeu.
La version cinématographique de Forbidden Siren 2 est adaptée en 2006 par Yukihiko TSUTSUMI en même temps que la sortie du second opus. On peut considérer le film comme un préquel au deuxième jeu : le scénario se déroule sur la même île, Yamijima, mais 3 ans auparavant. Il existe même un manga basé sur ce jeu appelé Siren: The Call of the Red Sea, sorti en 2014 au Japon et créé par l’auteur Hiroshi KAMIO, et qui raconte une toute nouvelle histoire.
Autre jeu, autre concept et autre histoire : Project Zero sorti en 2001 chez Tecmo est créé par Makoto SHIBATA pour la Playstation 2. Unique en son genre ce jeu permet, armé d’un appareil photo, de prendre des clichés des fantômes afin de les vaincre. Project Zero réutilise tous les codes originaux du survival-horror mais, cette fois-ci en donnant au héros le pouvoir de réellement se défendre, contrairement à un Silent Hill ou la fuite était souvent une option à privilégier.
Ici le personnage de Miku est parti à la recherche de son frère, disparu dans une maison hantée. Miku est un personnage faible qui ne peut se défendre que par le biais de son appareil photo magique qui peut détecter, voir et vaincre les spectres qu’elle croise. On évolue ici à travers différents niveaux où il va falloir prendre en photo les spectres afin de survivre et pouvoir sauver les personnages secondaires. Project Zero a comme objectif d’être le jeu le plus effrayant jamais créé et, à sa sortie au Japon, la légende urbaine voulait qu’il soit basé sur une histoire vraie. Il connaît une suite de quatre opus, dont le dernier est sorti l’année dernière Project Zero V: Maiden of Black Water. Project Zero respecte donc les codes du survival-horror avec son personnage basique et faible, son ambiance et son histoire glauque, le tout accompagnée d’une musique inquiétante.
Ce jeu connaît aussi une adaptation cinématographique Project Zero the Movie en 2014, réalisé par Mari ASATO, dont l’histoire a été écrite par le célèbre mangaka Eiji OTSUKA connu pour ses œuvres dérangées MPD Psycho (1997) et Kurosagi : Livraison de Cadavres (2002). Le film raconte l’histoire d’Aya TSUKIMORI, lycéenne la plus populaire dans son école catholique pour filles, qui un jour s’enferme dans sa chambre et n’en sort plus. Une malédiction commence alors à se répandre dans l’école : quiconque embrassera la photo d’Aya disparaîtra… Même si le film est censé être une adaptation du jeu, il n’a rien avoir. Les seuls points commun seront le titre, un appareil photo, de temps en temps, et un fantôme (alors que le jeu en possède plein). On retrouvera aussi la malédiction du spectre et le bâtiment hanté classique. Malgré tout Project Zero the Movie parvient à maintenir l’attention du spectateur avec une histoire bien construite et de magnifiques plans. Ce n’est donc pas vraiment un film effrayant, mais plutôt dramatique à caractère fantastique.
Troisième et plus récent héritier dans notre historique : Ao Oni, sorti en 2008 sur PC, où un groupe de six lycéens doivent survivre dans une maison hantée, ici par un étrange démon bleu. Fait notable : développé par les studios indépendants Noprops, les vidéos du jeu atteignirent plus de 50 millions de vues sur Youtube… une popularité due à une ambiance glauque et effrayante, comme ses collègues du même genre savent le faire. Ao Oni a aussi donné naissance en 2013 à un manga écrit par Kenji KURODA et illustré par Karin SUZURAGI publié par PHP Laboratory au Japon, qui raconte une histoire similaire au media d’origine. L’année suivante sort la version cinématographique éponyme réalisé par Daisuke NIBAYASHI fidèle au scénario d’origine avec ses 6 personnages principaux.
Enfin, plus récemment, Shinji MIKAMI – le père de Resident Evil – fait son grand retour dans l’univers du survival-horror en 2014 avec The Evil Within. Développé par Tango Gameworks et édité par Bethesda, le jeu est disponible sur de nombreuses consoles et sur PC. Il se concentre sur le personnage du détective Sebastian Castellanos qui, avec ses 2 partenaires, se retrouvent confrontés à une étrange puissance. Après la disparition de ses collègues, le héros est assommé, et lorsqu’il se réveille… il est plongé dans l’horreur. Il va devoir survivre dans un monde cauchemardesque afin de découvrir l’origine de ce mal mystérieux… Joué en TPS, le joueur doit faire face aux monstres, à travers des cauchemars déformés, et il pourra vaincre à l’aide de diverses armes. La survie est très importante encore ici, car il faudra savoir quand se battre et quand fuir. De nombreux monstres vous barrerons la route, il faudra déjouer des pièges, résoudre des énigmes, tout en aidant son héros à garder les pieds sur terre…
The Evil Within nous plonge rapidement dans la folie du héros, ambiance et monstres malsains à l’appui, tandis que la bande-son glauque et immersive achèvent de nous plonger dans l’horreur… C’est donc un jeu sombre et étouffant que nous offre Shinji MIKAMI dans le but de ramener le genre du survival-horror à ses racines originelles… Et ça marche : à sa sortie, le jeu obtient de bonnes critiques et pulvérise plusieurs records de vente au Royaume-Uni.
Ainsi, si au Japo, le survival-horror est surtout inspiré de l’ambiance des anciens films de spectres japonais, ce genre est né avant la sortie de Sweet Home, avec le jeu du français Frédérick Raynal Alone in the Dark en 1992. De nombreux autres jeux dans ce style s’ensuivirent, mais on peut aussi noter un développement du survival-horror sur d’autres thèmes que les revenants et le surnaturel. On notera ainsi l’un des premiers dans le genre Dino Crisis, créé par Shinji MIKAMI en 1999. Ce jeu s’inspire bien sûr de Resident Evil mais aussi de la popularité de Jurassic Park, car comme dans le film, il faudra échapper à des dinosaures sur une île. Il y a aussi le célèbre jeu indépendant Alan Wake sorti en 2010, qui est un survival-horror de type thriller psychologique. Et plus récemment on en retrouvera qui se passeront dans l’espace, où les ennemis seront des aliens, comme dans Dead Space par exemple. Ce genre a donc évolué dans le temps et n’est plus tout à fait ce qu’il était, mais persiste à survivre malgré tout sous une forme ou une autre… Avec The Evil Within, Shinji MIKAMI tente donc de renouer avec l’ambiance terrifiante des jeux passés, et semble y parvenir avec succès.
Le futur des survival-horror
Depuis quelques années le survival-horror japonais peine à renouer avec son succès passé. Entre suites de Resident Evil et Silent Hill à profusion, l’intention et le thème de départ se perdent au fur et a mesure qu’un nouveau jeu de la saga apparaît. Conséquence prévisible : le survival-horror japonais n’est plus très en vogue en Occident. Américains et Européens ont pris le dessus sur le genre depuis quelques années. La source Resident Evil ne se tarit pas pour autant : cette année va sortir le jeu vidéo Umbrella Corps et à la rentrée prochaine les Japonais pourront même découvrir dans les théâtres la comédie musicale du célèbre jeu vidéo intitulée Musical Biohazard : Voices of Gaia. Mais même si au niveau mondial la série des Resident Evil n’a plus son succès d’antan, au Japon on croule sous les produits dérivés les plus inattendus, à l’image d’un parfum sur le thème du jeu nommé T-Virus. En 2017 on attend un long métrage d’animation baptisé Resident Evil: Vendetta réalisé par Hiroyuki KOBAYASHI. Néanmoins, ce genre se fait de plus en plus rare au Japon, et le survival-horror occidental connaît plus de succès. On retrouvera chez les Suédois des jeux comme Amnesia: The Dark Descent (2010) ou encore le Outlast (2013) des Québecois, qui renouent parfaitement avec les liens du survival-horror classique. Ce sont des jeux qui comme leurs prédécesseurs feront plonger le héros dans un monde terrifiant, qu’il aura bien du mal à fuir !
Le cinéma de spectres – ou kaidan-eiga – et le jeu vidéo d’horreur japonais se confondent souvent. Puisant dans une ambiance similaire, l’un comme l’autre s’amuse du spectateur en jouant avec son sang-froid, afin de lui faire ressentir la sensation d’effroi recherchée par tout adepte d’émotions fortes. Dans le survival-horror le joueur est plus un acteur qu’un spectateur et il tente d’être maître de son destin en même temps qu’il plonge dans un monde étrange et inconnu… C’est donc un genre immortel et en constante évolution. Et grâce à l’augmentation des moyens techniques informatiques, les développeurs de survival-horror vont pouvoir continuer d’alimenter la peur des joueurs encore et toujours plus sur le long terme… Adeptes de sensations fortes, tremblez !
Et pour ceux qui en veulent encore plus, retrouvez notre playlist You Tube dédiée au Survival-Horror
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13 réponses
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