Hiroshima et ses spécialités : entre saké et mets alléchants !
Pour la deuxième année consécutive, le salon C’est bon JAKEN~Étonnant HIROSHIMA s’est installé dans l’espace Cinko du passage Choiseul à Paris, les 30 et 31 octobre derniers.
Ce petit salon avait pour vocation de partager la culture japonaise et particulièrement les spécialités culinaires de Hiroshima et son saké. En payant la modique somme de 2€, vous récupériez un verre à saké pour en déguster à loisir et ainsi vous immerger dans la gastronomie japonaise, le tout dans un sanctuaire bien sympathique !
Le Saké de Saijo
Après avoir consacré notre visite de l’édition 2014 à cet emblématique breuvage nippon, nous revenions avide d’en découvrir davantage. Lors de la dégustation des différents sakés présentés, nous avons pu constater que chacun avait sa propre particularité : plus ou moins fruités, plus ou moins fermentés… il était possible de vagabonder et de goûter, notre petit verre à la main, parmi les étalages et stands présents.
Les sakés choisis et présentés provenaient tous de la fameuse ville de Saijo, dans la préfecture de Hiroshima, réputée dans tout le Japon pour son saké d’exception. Cela s’explique facilement par sa situation géographique mais aussi par la qualité de son eau, très importante dans la réalisation du saké. La ville se dresse en effet sur une plaine élevée en forme de bassin ce qui, grâce à sa faible altitude (300m), offre un climat idéal pour fabriquer le meilleur des saké. S’y ajoute une température idéale lors de la saison du brassage, et des techniques efficaces existant depuis 1650 et qui ont fait leurs preuves. Autant dire que cette ville est bien le bassin du saké haut de gamme du Japon !
D’ailleurs, si vous n’êtes pas familier des techniques de brassage du saké, rien de tel qu’une vidéo pour vous donner une première idée avec la brasserie Sawaya Matsumoto :
Pour faire un bon saké, il faut donc du riz pur et de l’eau pure, ni plus ni moins, la technique de fermentation faisant le reste ! La ville de Saijo regroupe la confrérie des maîtres-brasseurs, Hiroshima Toji, qui sont les plus à même de rivaliser en terme de techniques pour créer les meilleurs sakés.
Ainsi retrouvait-on sur le salon les sakés des neuf brasseries de Saijo entre autres : les brasseries Umeda, Enoki, Kamoizumi, Kamotsuru, Suishin Yamane, Fujii, Miyake, Morikawa et Chugoku. Chaque saké, disponible à la dégustation, avait sa propre spécificité et les maîtres-brasseurs présents nous invitaient aisément à discuter avec eux grâce à un interprète. L’ambiance était ainsi feutrée mais bienveillante et poussait à l’échange… à moins que les langues ne se soient déliés sous l’effet de l’alcool ?
Dans tous les cas, cette balade au pays du saké était des plus intéressantes, aussi bien pour les novices que pour les aficionados !
Il faudra tout de même un peu éponger tout cela, aussi, quoi de mieux qu’un peu de nourriture pour accompagner une bonne boisson ? C’est donc le moment d’évoquer les spécialités culinaires propres à Hiroshima : on pouvait ainsi déguster avec plaisir des pâtisseries à base de pâte de haricot rouge en forme de feuille d’érable, nommées momiji manju, ou goûter les apéritifs propres au Japon comme des crakers ou des galettes de riz, idéales pour accompagner le saké et proposés par la société ACT Chushoku.
Diverses sociétés étaient présentes afin de faire déguster d’autres mets spécifiques à la région d’Hiroshima, comme les gâteaux au citron. Hiroshima est en effet réputée, au-delà de son saké, pour sa forte production d’agrumes, notamment le citron de Setoda, dont la confiture (konomi) était disponible sur place et à la vente. Se côtoyaient également la sauce aux huîtres (autre spécialité de Hiroshima de part sa mer intérieure Seto, propice à la pêche et à l’élevage d’huîtres), celle à base de fleurs de cerisiers, mais aussi d’autres gâteaux de pâte de riz, ressemblant un peu à des macarons : les monaron de La Leur.
Le salon offrait un melting-pot de saveurs, aussi bien sucrées que salées, afin de satisfaire le plus grand nombre et de partager ses traditions pour proposer un dépaysement des plus gustatifs ! En bonus, il était facile de terminer sa visite par l’achat de bento maisons ou du célèbre okonimyaki, le plat le plus populaire à Hiroshima, tant et si bien qu’un bâtiment entier lui est consacré, là-bas, en plein centre-ville ! Si vous comptez visiter Hiroshima, il s’agit donc d’un passage obligé si vous voulez vous remplir la panse. D’ailleurs, un stand proposant de la documentation pour voyager dans la région se trouvait sur place, afin d’aller tester et retester toutes ces spécialités directement !
Nourrir le corps… et l’esprit !
Après la nourriture et l’alcool, le visiteur pouvait se laisser tenter par d’autres découvertes pour un peu de tradition et de culture. Les cérémonies de thé, par exemple, se succédaient sur place, notamment celle du style Ueda Soko présentée par Adam Wocjinski, un australien ayant découvert la cérémonie du thé dans le style traditionnel samouraï et qui s’évertue à la faire connaître dans le monde entier grâce à divers événements. Cette cérémonie était tout en retenue, en gestes maîtrisés, et ouverte à la méditation intérieure. Afin de s’essayer à cet art, on pouvait aussi se procurer les ustensiles nécessaires sur le stand d’Aoba Hono (Aoki-gama).
L’autre pan intéressant se situait sur le stand présentant Miyajima avec ses produits artisanaux réalisés à partir de bois, comme les cuillères à riz (Shakushi), et même les assiettes décorées, Miyajima-bori. D’ailleurs, si un jour vous vous rendez sur place, pourquoi ne pas créer vos propres assiettes ? Un stage de création proposé par la ville vous attend et il vous suffit de réserver sur le site de l’association touristique de Miyajima ou sur le site d’un maître-artisan. Quel plus beau souvenir à ramener chez soi ?
Enfin, quelques petits ateliers assez attractifs étaient mis en place comme une application qui consistait à traduire son propre prénom occidental en kanji, un classique, ou une initiation au pastel aux doigts, même s’il était difficile de tenir la comparaison avec les réalisations particulièrement délicates et détaillées exposées sur le stand !
Dans l’ensemble, ce petit salon à l’entrée libre rappelons-le, était une fois de plus très sympathique et permettait de découvrir une préfecture assez méconnue du Japon, pourtant classée parmi les plus belles du pays. De Miyajima et ses produits artisanaux à Saijo et ses sakés en passant par des mets traditionnels aux saveurs étonnantes… on se demande bien ce que l’on fait encore là ! Ce salon donne des envies de voyage et nous permet de toucher du doigt la richesse de cette région. Hiroshima est bien un passage obligé dans la découverte du Japon d’hier mais aussi d’aujourd’hui !
Un salon à refaire avec plaisir, rendez-vous l’année prochaine ?