[Portrait du Japon] Kinkan, une artiste japonaise sous le charme de la Provence
Pour ce nouveau Portrait du Japon, nous partons à la découverte d’une jeune japonaise de 25 ans à la personnalité aussi singulière qu’attachante. Kinkan est une artiste peintre tombée sous le charme de notre belle Provence. Tout comme Paul Cézanne (1839-1906) ou encore François Granet (1775-1849) à leurs époques, elle partage cet émerveillement pour la lumière si particulière et les couleurs vives qui caractérisent les paysages de cette région du sud de la France.
Issue d’une fratrie de 6 enfants (phénomène rarissime au Japon), Kinkan, originaire de Kyoto, dû apprendre à se débrouiller seule très tôt. Dès le lycée, elle se met à travailler en parallèle de ses études afin d’aider sa mère, institutrice, qui l’élève elle et ses frères et sœurs seule. Après la remise des diplômes, elle ne suit pas le parcours classique emprunté par la majorité des jeunes diplômés nippons, à savoir le passage à l’université. Au contraire, elle juge que pour se forger une expérience, il faudra travailler afin d’économiser assez d’argent pour voyager et découvrir le monde par elle-même. Ses pérégrinations mènent la jeune femme en France. Pendant 1 an, elle voyagera ainsi à travers notre pays. Cela lui permet d’apprendre les rudiments de notre langue et plus encore, de conforter l’amour qu’elle porte pour la France et plus particulièrement pour la région provençale.
Le parcours
Peux-tu nous expliquer ce que signifie le mot « Kinkan » et pourquoi tu l’as choisi comme nom d’artiste ?
Quand j’étais au collège, mes amis m’appelaient comme ça, c’était mon surnom. Le Kinkan c’est une sorte de petit citron ou orange. Mes amis me disaient que j’étais sympa et petite… comme un agrume… (rires) donc ils m’ont appelé Kinkan. Comme je trouve que mon surnom est plus intéressant que mon vrai nom, j’ai décidé d’en faire mon nom d’artiste.
Comment as-tu appris le dessin et la peinture ? Depuis quand as-tu décidé que tu voulais être une artiste professionnelle ?
D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé peindre. A 10 ans, j’ai découvert la peinture à l’huile : Au début, je n’étais pas tellement intéressée par ce milieu mais avec le temps, c’est devenu une véritable passion et c’est il y a environ 1 an et demi que j’ai décidé de devenir une artiste professionnelle.
Après le lycée, tu as choisi de ne pas aller à l’université et de travailler, mais aussi de voyager tout en continuant la peinture, pourquoi ce choix ?
C’est vrai que je travaille depuis un moment déjà. J’ai commencé avec des petits boulots dès le lycée et je continue depuis que je suis diplômée.
Je ne suis pas allée à l’université pour plusieurs raisons : Tout d’abord parce que je n’aimais pas spécialement étudier, mais aussi parce que les études universitaires sont très très chères au Japon et que ma famille est trop nombreuse, donc nous n’avions pas assez d’argent de toute manière.
En fait, mon objectif était de voyager au maximum afin de me forger une expérience et m’en servir pour mes peintures.
Est-ce que tes proches te soutiennent dans ton choix de carrière ou est ce que ça a été dur de les convaincre ?
Non vraiment ça n’a pas été dur. En fait, tout le monde me soutient, d’ailleurs ma mère elle-même peint et dessine régulièrement.
Les influences
Tu as décidé de partir en France pendant 1 an alors que tu ne parlais pas du tout français à l’époque, pourquoi ? Quels étaient tes objectifs ?
C’est uniquement pour mes tableaux. Évidemment la vie quotidienne était un peu difficile pour moi, alors j’ai étudié dans une école de langue pendant un temps puis tout en étudiant j’ai travaillé, voyagé dans beaucoup de villes françaises et bien sûr j’ai beaucoup peint.
Tu as déjà visité plusieurs pays comme la Chine, l’Italie, l’Espagne et la Thaïlande, mais pourquoi préfères-tu la France ?
J’ai toujours eu envie de voir à quel point le monde est vaste et différent d’un endroit à l’autre. La France est un pays magnifique, et je suis tombée amoureuse de la Provence en particulier. Et puis je trouve qu’en France les peintures à l’huile sont super. Elles possèdent un grain, une texture, une sensibilité qui me fascine.
Tu es capable de faire beaucoup de choses : calligraphie, portrait, estampe, nature morte etc., mais ce que tu préfères c’est la reproduction de paysages de Provence avec un style impressionniste, pourquoi ? Et peux tu nous dire quelle œuvre et artiste tu préfères dans ce style de peinture ?
J’adore vraiment peindre des paysages. Et effectivement j’ai une affection toute particulière pour la Provence. Je ne connais pas encore toute la France bien sûr, mais je trouve qu’en Provence on retrouve une lumière unique, vraiment très différente du Japon par exemple. Dans la ville de Manosque par exemple, la lumière dégage une atmosphère qui ramène à une époque ancienne. Je trouve ça formidable.
J’aime énormément de peintres comme Monet, Renoir, Millet, Pissarro, ou encore Yuzo Saeki. Malgré tout mon préféré reste Van Gogh. Quand je regarde ses tableaux je suis comme hypnotisée. Mon préféré s’appelle « Troncs d’arbre dans l’herbe ».
En dehors de ces voyages, quels sont les expériences qui t’ont été les plus utiles pour ta carrière artistique ?
Plus que les expériences professionnelles, ce sont vraiment les moments qui font appel à mes sens qui sont les plus importants. Voir les choses et les ressentir, c’est quelque chose d’essentiel parce que c’est en expérimentant par soi-même qu’on est le plus à même de vivre et de faire vivre une émotion.
Communication et expositions
Quels moyens utilises-tu pour faire ta promotion ?
Les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter sont très utiles donc j’ai crée une page sur ces deux réseaux afin de rassembler une base de fans, leur faire partager mes aventures, mes projets, mes expositions etc. J’ai aussi un manager qui me conseille.
Comment fais-tu pour avoir des contrats ? Est-ce qu’ils suffisent pour que tu en vives exclusivement ?
En fait c’est assez souvent via des connaissances ou des connaissances de mes connaissances qui ont vu mon travail. Cela peut arriver aussi que ce soit des amis qui me demandent. Pour l’instant je ne vis pas de mon activité artistique. Je débute, donc le processus est long et hasardeux, je suis donc obligée d’avoir d’autres activités professionnelles en complément.
Actuellement et jusqu’à la fin de l’année, tu fais des expositions dans plusieurs villes du Japon, comment as-tu préparé ça ?
Et bien en fait j’ai préparé ces expositions depuis la France. Dans un premier temps je cherchais des galeries avec l’aide d’internet. Puis je contactais ces galeries et leur envoyais des photos de mes tableaux. En cas d’acceptation, il ne restait plus qu’à discuter encore un peu et s’organiser sur les dates.
Pour les tableaux, en plus d’une élaboration sur plusieurs mois, je vais ensuite acheter de très beaux cadres pour les habiller et leur donner l’apparence idéale.
Ta première exposition à Hiroshima vient de se terminer, comment ça s’est passé ?
C’était super ! Comme ma galerie se trouvait sur le chemin d’une boulangerie très populaire (environ 2000 personnes par jour), la plupart des gens qui passaient par là venaient voir mon exposition. Cela m’a permis aussi de discuter avec les gens, de recevoir des conseils, des compliments et des critiques. C’était très instructif ! Je remarque que les Japonais sont très sensibles à ces paysages, j’en suis très contente. Mais bien-sûr il me reste encore beaucoup à apprendre.
Est-ce qu’un jour tu feras aussi des expositions en France ?
Oui il faut absolument qu’un jour je fasse des expositions en France, j’ai très envie d’essayer ! D’ailleurs je suis en train de voir pour organiser ça d’ici 1 ou 2 ans.
Quel sont tes objectifs en tant qu’artiste ?
J’aimerais tout simplement laisser de belles choses à la postérité. Je ne veux surtout pas faire du commercial. Vendre pour vendre ne m’intéresse pas, je souhaite que ceux qui achètent mes tableaux les aiment véritablement. J’investis beaucoup de temps, de travail et de sentiments dans mes peintures, je souhaite donc offrir mon travail à ceux qui y sont sensibles. Ce n’est pas le profit qui me motive mais l’échange humain.
Retrouvez Kinkan sur son compte Facebook et Twitter officiel.
Remerciements à Kinkan pour avoir pris le temps de répondes à nos questions
Jolie découverte 🙂
頑張ってる可愛い女の子を応援します(・ω・)ノ
これからの行動に目が離せない!
素晴らしい作品だ
きんかん、頑張ってー!!!!
Je vous remercie beaucoup pour le article (^^)
アーティストkinkanの綺麗な絵は見ているとフランスに行きたくなるような絵ばかり!(^^)
インタビューを読んでなんでこういう絵を描くのかよく分かりました!
これからの活躍にますます期待!
C´est magnifique!
L’image qu’une jolie femme japonaise a traduit le paysage de Provence littéralement en japonais. Provence ➕ femme japonaise gracieuse = guérison fine
Elle est petite mais, son cœur est dynamique !!
ちえちゃんは身体は小さいけど、心はダイナミック!!
彼女の行動力にはいつも驚かされます。
なんか面白い事をやってくれそう…そんな期待をしています☆
les affiches et tableaux sont très réussis ! ça donne envie d’en voir plus en tout cas