Confidences du Japon : portrait de la société japonaise
Voici un livre original, inclassable, publié aux éditions Elytis, dont le travail sur le contenu (très riche, sur la société japonaise, et illustré par le talentueux J.P. Nishi) et le contenant (livre à la reliure soignée et à la mise en page travaillée) sont un plus pour le lecteur qui pourrait être déstabilisé par sa densité. Journal du Japon vous en livre l’essentiel…
Muriel Jolivet, une vie au Japon
L’auteur, Muriel Jolivet, vit au Japon depuis quarante ans et observe avec un œil de lynx la société japonaise au quotidien. Ses sources d’information sont multiples : en premier lieu ses étudiants dont elle raconte les facéties avec bonheur, mais également la télévision dont les émissions (parfois surréalistes aux yeux des occidentaux) livrent souvent des portraits intéressants, des phénomènes sociétaux troublants, son observation dans la vie quotidienne (réflexions de ses ami(e)s, rencontres) mais aussi ses lectures : journaux, magazines, livres aux titres parfois surprenants comme Sociologie des activités à déployer pour trouver son conjoint, Pourquoi les jeunes se trompent-ils en choisissant leur entreprise…
Le résultat : un livre à la fois savant (beaucoup de chiffres sur les célibataires, les jeunes, les mariages, la famille, les enfants, la mort) et drôle (toutes sortes de bizarreries typiquement japonaises). Un mélange original dans lequel le lecteur se perd parfois, mais qui permet aussi de picorer des paragraphes en fonction de leurs titres, des centres d’intérêt de chaque lecteur, dans la lignée de l’Abécédaire du Japon de Takashi Moriyama (publié aux éditions Picquier il y a une quinzaine d’années).
Néanmoins, au-delà de l’humour, Confidences du Japon dresse au final un portrait plus noir que rose :
– le stress au travail, la difficulté à trouver un métier motivant, adapté à ses compétences et ses aspirations,
– la pauvreté et la précarité qui touchent les jeunes ou les femmes célibataires qui ne font qu’un repas par jour pour pouvoir nourrir leurs enfants,
– la peur ou le manque de motivation face au mariage (si les mariages arrangés ne sont plus la norme, les mères cherchent malgré tout à trouver le conjoint idéal pour leur enfant), à la famille,
– le vieillissement et la solitude qui touchent cette population âgée dont les liens familiaux autrefois très forts sont en pleine évolution.
Et même si ce portrait de la société japonaise peut paraître bien sombre, Muriel Jolivet porte un regarde tendre, amoureux sur ce pays qu’elle aime profondément. Les dernières pages sont à ce titre très touchantes : Elle nous livre avec émotion ce qui, au quotidien, la fait sourire, l’émerveille ou la rend triste dans ce pays aux mille facettes.
Des curiosités dessinées avec humour par J.P. Nishi
Le livre regorge de petites curiosités décrites par Muriel Jolivet et parfois illustrées de façon drôle et dynamique par le célèbre J.P. Nishi (À nous Paris).
Le lecteur apprendra ainsi qu’il existe, après les Neko Cafés (cafés où le client peut jouer avec des chats), des Fukurô Cafés (cafés à hiboux), mais aussi des bars à bonze (dans lesquels le client peut converser sereinement avec un bonze barman). Il est aussi possible pour les hommes d’aller faire du tricot, de la couture ou d’autres activités dans des clubs de travaux manuels qui leur sont destinés.
Il existe aussi un monument de l’arrondissement d’Itabashi, où 211 chiens policiers ont été inhumés, où se déroule deux fois par an une cérémonie en l’honneur de ces chiens dévoués. Et pour communiquer avec son chat ou son chien, quoi de mieux qu’un traducteur (un humain ou un petit appareil créé spécifiquement dans ce but) !
Un livre mêlant sociologie et humour pour mieux connaître et comprendre (si possible) le Japon actuel.
Plus d’informations sur le site de l’éditeur : http://www.elytis-edition.com/
Le texte pour présenter l’ouvrage est vraiment mauvais. On dirait un test de rédaction d’un enfant en 1ere année qui doit résumé un livre.
Bonjour Matthieu,
Paul OZOUF, rédacteur en chef. Merci de nous avoir lu.
Dommage que cela ne vous ait pas plus, ça arrive. Mais pensez à développer (et vous relire, aussi) pour étoffer une prochaine fois et éviter de tomber dans la critique stérile. De plus l’argument est un peu confus : un enfant en ère année ? C’est à dire ? De maternelle ou de primaire ? Dans les deux cas on comprend l’idée bien sûr mais ça n’a pas vraiment de sens ce que vous dites, non ? Ne serait-ce que par le Français correct (certainement pas parfait mais bon) qui est employé dans l’article. Ou alors c’est que vous n’avez pas mis les pieds en « 1ere année » depuis looooooongtemps. Ou alors c’est juste un troll, et on perd tous notre temps. Allez savoir…
Bonjour,;
Je suis à la recherche d’ouvrage sur la place de la famille au sein de la société Japonaise et l’évolution sur ces deux dernieres decennies.
Il y a quelques décennies le rôle des enfants étaient importants et prenaient en charge les ainés…
Avec le temps même les us et coutumes nobles évoluent
Auriez vous des ouvrages à me recommander si le sujet
Merci
Que pourriez vous me conseiller comme ouvrage(s) pour rappel de la situation d’avnat et évolution
Bonjour, le livre de Muriel Jolivet présenté ici consacre beaucoup de chapitres à cette problématique parents-enfants et à l’évolution que vous évoquez, je pense donc qu’il vous aidera dans vos recherches. De plus, l’auteur se réfère à d’autres ouvrages et articles de journaux japonais que vous pourrez ensuite consulter. Pour compléter, je vous conseille deux ouvrages de Karyn Poupée, correspondante de l’AFP au Japon et mariée à un Japonais : « Les japonais » (qui abordent également beaucoup d’autres sujets économiques, techniques) et plus récemment la partie Japon du livre « être jeune en Asie » qui étudie le rapport des jeunes à la famille et correspond tout à fait à ce que vous recherchez.
Je vous mets le lien vers l’article que je lui ai consacré sur mon blog :
http://lirelejapon.blog.lemonde.fr/2015/09/02/etre-jeune-en-asie-la-jeunesse-japonaise-sous-la-plume-de-karyn-poupee/
Bonne lecture !
Alice MONARD