Un jour à Tokyo : Shibuya, l’arrondissement star de la capitale
Après l’Eigagenda, Journal du Japon continue de vous proposer de nouveaux contenus en ce mois d’avril avec une série de reportages : bienvenue dans Un jour à Tokyo ! Pendant plusieurs mois, un rédacteur de JDJ sur place vous propose une découverte de la capitale nippone et de ses environs, quartier par quartier : monuments, ambiance, restaurants, boutiques, itinéraires… Tout est là pour passer à chaque fois une journée réussie. Trêve de présentations et entamons le premier épisode d’Un jour à Tokyo : en route pour Shibuya !
Centre de la mode nippone, royaume du shopping, quartier des loisirs en tout genre prisés par la jeunesse, mais qui accueille aussi un haut lieu de spiritualité : Shibuya est une étape incontournable lorsque l’on se rend à Tokyo. Pour ce parcours nous partons du Nord de ce quartier, à la station de Harajuku pour finir à Jiyugaoka dans l’arrondissement de Meguro, limitrophe de celui de Shibuya. (Carte)
Notre première escale se fait devant la très coquette station de Harajuku (accessible via la Yamanote line). Cette gare est intéressante à plus d’un titre : il s’agit de la plus vieille gare encore en activité à Tokyo (depuis 1925). Elle accueille aussi une voie spéciale réservée aux trains impériaux. Son architecture est très plaisante compte tenue de son caractère traditionnel (utilisation du bois comme matériau) contrastant de ce fait avec la plupart des autres gares de Tokyo. Enfin elle est incontournable puisqu’elle se trouve au carrefour clé de notre visite de Shibuya.
A quelques centaines de mètres, le bouillonnement de la ville s’apaise et nous plongeons dans la sérénité et la spiritualité du Sanctuaire Meiji et du Parc Yoyogi. Les rares oasis de verdure qu’offre la capitale bétonnée sont vraiment les bienvenues pour se relaxer et profiter de l’air pur distillé par la végétation. Dans le Parc Yoyogi, le visiteur se promène dans une magnifique forêt de plus de 100 000 arbres envoyés par les habitants de tout le pays afin d’honorer la mémoire du célèbre empereur Meiji et de son épouse, l’impératrice Shoken. L’imposant sanctuaire Meiji fut construit en 1920, détruit pendant la seconde guerre mondiale et reconstruit quelques années plus tard puis agrandi au fil du temps. Situé au cœur du parc, il est devenu au cours du XXe siècle et demeure, aujourd’hui encore, l’un des plus grands lieux de culte shintoïste de l’archipel : il n’est pas rare d’y voir des mariages traditionnels shinto, ainsi que des festivals.
Chaque année, des millions de personnes franchissent le grand torii qui fait office d’entrée afin de se rendre dans ce lieu de mémoire, de paix et de spiritualité. Bonus non négligeable, le Treasure Museum, un petit musée à proximité du temple qui a été classé en 2011 propriété culturelle importante (terme désignant des biens culturels d’une valeur ou d’un intérêt exceptionnel, qui de ce fait, bénéficient d’une protection et préservation active). Un peu plus loin, toujours dans ce parc, se trouve un lac, des cerisiers, des pistes cyclables et des bancs : tout ce qu’il faut en vérité pour profiter de la beauté de ce lieu en famille, en couple ou entre amis.
Après cette promenade bucolique, place à la jungle urbaine ! En revenant sur vos pas jusqu’à la gare de Harajuku, vous trouvez juste en face de vous l’allée la plus célèbre de ce quartier, Takeshita doori. Passé l’entrée, on pénètre dans le domaine de la mode extravagante, du kawai et des lolitas. Cette allée aux odeurs sucrées/acidulées séduit par ses couleurs, son exubérance et son originalité. Au sein de cette voie piétonne, boutiques de modes, de cosmétiques et de goodies d’animation se mêlent aux fameuses échoppes de crêpes et de glaces aux innombrables parfums. Pour manger une de ces crêpes, les japonais n’hésitent pas à faire la queue. Arrêtez-vous pour y goûter et grignoter pendant la découverte du lieu. Dans Takeshita doori, on déambule en compagnie d’une foule incroyable de jeunes japonais branchés.
Une fois arrivée en bas de l’allée, on trouve non loin de là le fameux quartier d’Omotesando, surnommé les « Champs Elysées du Japon ». Les larges allées abritent des centres commerciaux comme le Tokyu plaza avec sa façade atypique et des dizaines de magasins de luxe, notamment français tels que Dior, Louis Vuitton ou encore Chanel. A moins d’être aficionados d’une marque en particulier ou d’avoir des moyens financiers conséquents, l’intérêt de ce quartier réside essentiellement dans son contraste de style avec son voisin Harajuku.
Pour manger : Direction Shibuya station ! Pour s’y rendre il suffit simplement de suivre la Yamanote line et d’attendre 3 minutes. C’est finalement là que se situe le centre de Shibuya. Cette gigantesque station vous conduit entre autres devant la fière statue d’Hachiko, le chien fidèle à son maître qui pendant 10 ans l’attendit à la sortie de la station (et ce même après sa mort). Mais aussi, et surtout, devant la célébrissime Crossing road ! Peut-être le passage piéton le plus connue du monde après celui présent sur la pochette d’Abbey road des Beatles. Traversé par une marée humaine et entouré d’immenses buildings aux écrans géants, c’est le passage star de Shibuya.
Mais il est temps de manger, donc quoi de mieux pour rester dans l’excentricité que de s’arrêter dans l’un des nombreux restaurants /cafés à thèmes de Shibuya ! Qu’ils soient temporaires comme le Pokémon café, ou permanents comme le Lock up (le restaurant prison), aucun de ces restaurants ne vous laisse de marbre. C’est au Alice’s fantasy restaurant que nous nous arrêtons. A l’entrée, un des soldats de la reine de cœur trône à côté d’une superbe horloge. Une fois les portes passées, de mignonnes hôtesses vêtues de bleu à la façon d’Alice viennent vous accueillir pour vous placer. Le décor est juste magnifique, avec un carrousel blanc comprenant des compartiments délimités pour laisser de l’intimité aux clients. Les murs sont peints aux couleurs d’Alice au pays des merveilles, et des musiques des grands classiques de Disney viennent caresser nos oreilles. Le service est impeccable, les serveuses toujours souriantes et la présentation des plats tout-à-fait plaisante. Cocktails multicolores, plats d’inspiration occidentale (mais aussi japonaise) et desserts, tous aux noms des personnages du film et parfois même à leur effigie. Pour ce qui est du prix, deux solutions, soit prendre un menu (entre 25 et 40 euros), soit prendre à la carte (minimum 1 boisson + 1 plat) avec une facturation supplémentaire d’environ 4 euros.
Le ventre plein, lançons-nous à la conquête des innombrables centres commerciaux et autres boutiques de Shibuya. Le 109 femme et le 109 homme sont incontournables pour les « fashion victims ». Dans ces deux énormes buildings, on trouve de tout : vêtements, bijoux, sacs, cosmétiques etc.Vous pouvez aussi faire un arrêt au Parco pour une séance de shopping plus éclectique. Aux côtés des boutiques de vêtements, ce centre commercial propose des enseignes de décoration, des cafés, restaurants et pour les fans de One piece, le Mugiwara shop avec ses centaines de goodies !
D’ailleurs si les goodies d’animation font parties de votre « to do list », il faut absolument se rendre au Mandarake. Cette boutique recèle des trésors liés à l’animation (figurines, livres, mangas, CDs, accessoires, cartes à collectionner etc.). On y trouve aussi bien des raretés que des produits d’occasions à des prix défiant toute concurrence. Juste en face du Mandarake, nous plongeons dans une gigantesque salle d’arcade. Les jeux de simulations sont spectaculaires tout en étant très abordables. Un petit tour ensuite aux Purikura, célèbres photomatons dont les jeunes japonaises raffolent, pour quelques clichés auxquels on ajoute des décors via un stylet tactile.
Après le tumulte de cette fourmilière géante qu’est Shibuya, il est temps de reprendre la route vers des horizons plus calmes. Petit conseil, il vaut mieux partir vers 16h, la bonne heure pour éviter le rush de l’heure de pointe. Retour à la gare de Shibuya pour gagner le quartier résidentiel de Meguro. La foule est hallucinante à l’intérieur, mais il est très facile de se repérer grâce à la signalétique composée de codes couleur, de flèches et d’écriture romane. Nous prenons la direction de la Tokyuu Toyoko line pour la station de Gakugei daigaku ! Sorti de la gare, nous tournons à gauche et nous continuons quelques minutes pour nous retrouver dans cet endroit assez méconnu : un magnifique parc à la japonaise teinté d’une légère touche occidentale, le Parc Himonya.
La végétation de ce parc, crée dans les années 30, s’articule autour d’un petit lac où les gens se retrouvaient autrefois pour faire leur lessive. Aujourd’hui ce lac est le repère de nombreux poissons, canards, tortues et barques louées par les promeneurs. Tout autour, nous croisons des enfants chevauchant des poneys, d’autres profitent d’un petit zoo avec des lapins, des chats ou des chiens. Les adultes eux se recueillent devant un petit hôtel de prières typiquement japonais dans le parfum des fleurs présentes un peu partout.
Une fois ressourcés, nous repartons vers l’un des plus beaux petits temples de la capitale, le Daienji. Pour s’y rendre à partir de Gakugei daigaku, il faut suivre la ligne par laquelle nous sommes arrivés, direction la station Denenchofu (10 minutes), puis de cette station rendez-vous à la station de Meguro (5 minutes). Astuce : on trouve des cartes très précises à chaque sortie de gare mais, lorsque l’on n’a pas le sens de l’orientation, les prendre en photo avec son téléphone peut s’avérer très utile.
Le temple le plus connu de Meguro est le Ryuusenji (qu’il faut vraiment aller voire pendant le hanami). Cependant le Daienji recèle des merveilles qui gagnent à être connues. Erigé en 1624 par un prêtre nommé Daikan en hommage à la divinité Daikoku, il fut l’endroit d’où partit le grand incendie de Tokyo (Edo à l’époque) en 1772. La tombe de l’incendiaire (puni de mort) se trouverait dans le temple. Depuis, 500 petits bouddhas de pierre représentant des arhats (terme désignant ceux qui ont atteint le plus haut stade de la sagesse) se tiennent dans les jardins du temple, faisant office de monuments aux morts. En plus de ces superbes statues, nous retrouvons un Bouddha recouvert de feuilles d’or, ainsi qu’une statue en bois d’environ 1m60, propriété culturelle importante représentant le bouddha Shaka Nyorai. Dernier détail, ce temple fait partie d’une route de pèlerinage mettant à l’honneur les 7 divinités de la bonne fortune du Yamate (la divinité lié au Yamate ici est Daikoku). Avec le Meiji jingu, nous avions l’essence Shinto, mais cette fois, c’est l’autre grande religion au Japon, le bouddhime, qui s’illustre avec ce temple d’une très grande beauté.
Retour à la gare de Meguro direction Jiyugaoka, la dernière étape de ce tour. Une correspondance à Ookayama (8 min) puis 2 stations plus loin (3 min), et nous y sommes.
Pourquoi Jiyugaoka ? Et bien parce que cette ville à l’avantage de bénéficier des apports d’un quartier dynamique sans les nuisances dues au bruit et à la foule incessante propre à des quartiers comme Shibuya. Il s’agit d’un endroit très agréable pour flâner dans de petites ruelles bordées de charmantes boutiques et de restaurants aux spécialités très différentes suivant leur standing. Les restaurants chics côtoient les restaurants à prix modiques (qu’on appelle izakaya). Dans ce quartier à taille humaine, pas besoin de faire des kilomètres pour trouver son bonheur. Des odeurs sucrées jaillissent de coquettes pâtisseries. Nous nous arrêtons à la vitrine de boutiques d’artisanat. A noter aussi la présence à quelques minutes de la gare d’un super BOOK OFF, l’équivalent de nos Cash Express. On y trouve CD, DVD, jeux vidéo et livres d’occasions à prix cassés !
Pour le dîner, un bon petit izakaya bien japonais est parfait après une longue journée de visite. A Jiyugaoka il y a un large choix : ramen, tempura, yakiniku, curry… Nous vous recommandons le Toriyaki Bonjiri à deux pas de la gare : une charmante petite gargote aux prix plus qu’abordable (entre 8 et 15 euros le repas). La carte propose des spécialités à base de viandes, principalement de poulet (comme les brochettes yakitori).
Notre visite s’achève avec pleins d’images dans la tête : d’un coté le monde surréaliste, démesuré, inoubliable de Shibuya ; de l’autre la sérénité de Meguro. Ces quartiers ne constituent qu’un maillon de la chaîne de cette gigantesque mégalopole qu’est Tokyo.
Mais Journal du Japon est là pour vous les faire découvrir : vous n’avez encore rien vu !
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Photos réalisées par Nathan Boulant pour ©journaldujapon.com – Tous droits réservés
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